vendredi 25 novembre 2022

forêts

Pendant quelques mois cette année j’ai exploré de ci de là le sérieux volume consacré aux Forêts charentaises, paru au Croît vif en 2001. Mon attention avait été attirée sur lui par l’éloge qu’en faisait un de mes correspondants (de mémoire : «Ce livre n’est pas sur ma table de chevet, il EST ma table de chevet») et une bienfaitrice m’en a très aimablement procuré un exemplaire. Cet ouvrage collectif, sous la direction de Jean-Louis Neveu, étudie savamment son sujet dans ses aspects biologique, historique, préhistorique même, économique, juridique, etc, sur plus de cinq cents pages, que je suis loin d’avoir toutes lues car je n’avais pas besoin d’autant. J’y recherchais principalement des indications sur la nature des quelques pièces de bois que j’ai la chance de posséder dans les environs de mon bled. J’ai appris que ces petits bois sont des miettes laissées dans l’espace agricole par la forêt de Chizé, maintenant réduite, mais qui se trouve encore à quelques encablures au nord-est de chez moi. Ladite forêt de Chizé, de même qu’à l’ouest la forêt de Benon et au sud-est celles d’Aulnay, de Chef-Boutonne et de Tusson, ne sont elles-mêmes que des restes de la sylve d’Argenson, une immense barre forestière qui traversait jadis la région, séparant le Poitou de la Saintonge. Détail intéressant, ce massif allongé d’ouest en est marque aussi la limite méridionale de l’aire d’extension du hêtre, et la limite septentrionale de l’érable de Montpellier. Il se trouve en effet dans mes parcelles plusieurs de ces érables mais aucun hêtre, comme on en voit non loin d’ici dans la forêt de Chizé. Ces forêts poussent ou poussaient sur les terres dites de groies, des sols calcaires couvrant tout le nord-est de la Charente maritime. On cite dans la végétation typique, outre les érables champêtres et de Montpellier, les merisiers et alisiers, qui en effet ne sont pas rares. Une de mes hontes de botaniste amateur est que je suis incapable de dire à quelle espèce appartiennent mes chênes, j’apprends là que ce sont sans doute des chênes pubescents. Parmi les joies lexicographiques du livre, plusieurs pages de relevés toponymiques, noms de lieux provenant de noms d’arbres ou du vocabulaire des bois. J’ai appris aussi qu’on qualifie d’anémomorphosés les arbres déformés par le vent au bord de la mer, et que les verbes boisiller ou buchailler désignent l’action de ramasser du petit bois. Ce n’est pas rien.

jeudi 24 novembre 2022

insoumis

Actualité de la France insoumise : Adrien Quatennens résolument insoumis à sa femme…

lundi 21 novembre 2022

sierra

Par exception hier soir j’ai regardé un film à la télévision. Pas de bol, c’était un navet : Sierra torride, de Don Siegel (1970) avec Clint Eastwood et Shirley MacLaine. Je n’ai sans doute pas perdu grand chose en ratant le début et une partie de la fin. La bonne mine des deux protagonistes faisait plaisir à voir mais c’était à peu près la seule joie à tirer de cette œuvre. Il y avait cependant quelque chose de fascinant dans la médiocrité du scénario, la sucession de scènes plus grotesques ou invraisemblables les unes que les autres. On se demandait sans cesse mais comment osent-ils et jusqu’où ira-ce, c’en était divertissant au second degré. Bien aimé quand même la scène finale, où Clint entre tout habillé dans la baignoire de Shirley. E.

samedi 19 novembre 2022

vie

TRAIN DE VIE

arbre de vie

auxiliaire de vie

cadre de vie

durée de vie

eau-de-vie

espérance de vie

fin de vie

lieu de vie

ligne de vie

mode de vie

niveau de vie

qualité de vie

règle de vie

signe de vie

vendredi 18 novembre 2022

bd

 Encore deux bédés empruntées pour leur jolie couverture encourageante. Madame Lambert, d'Andreas Gefe et Jerome Charyn (Editions du Masque, 1999) : lu les cinq premières pages sans comprendre où ça voulait en venir, ni éprouver aucune envie de le savoir. Puis L'éléphant, d'Isabelle Pralong (Vertige Graphic, 2007) : la première page a suffi à me calmer.

mardi 15 novembre 2022

violences

    Les «violences faites aux femmes» sont bien entendu déplorables, mais il est tout aussi déplorable que la propagande qui martèle cette formule ne dise mot des violences faites aux hommes, par les autres hommes ou par les femmes, ni des violences exercées par les femmes, contre les autres femmes ou contre les hommes. Dans les cas de violence entre sexes, les violences exercées par les hommes contre les femmes sont-elles plus nombreuses ou plus graves que celles exercées par les femmes contre les hommes ? Probablement, pour ce qui est des violences physiques, ne serait-ce que parce que les hommes sont statistiquement plus robustes et donc potentiellement plus dangereux. Mais rien n’est moins sûr pour ce qui est des violences morales. Où sont les statistiques des cas d’irrespect, de mépris, de tromperie, d’escroquerie, et de toutes sortes d’abus et de malveillance ?

vendredi 11 novembre 2022

Eléfantôme

Un mot sur la maisonnette d’édition L’Eléfantôme, dirigée outre-Quiévrain par Quentin Colant, qui s’était chargé de produire au printemps de cette année mes deux dernières livrettes-non-événements (mon Verbier et les Nocturnes de Hollande de Cecília Meireles). L’Eléfantôme publie des brochures très soignées, de petit format (inférieur au A5) et à petit tirage (entre vingt et trente exemplaires). Ont ainsi paru plusieurs textes anciens sur des sujets pittoresques, généralement un chapitre de livre du XVIIIe ou du XIXe siècle (genre L’art de faire des garçons, ou Histoire des barbes sacerdotales). Plus récemment il s’est mis à rééditer des classiques de l’underground américain du XXe siècle, avec deux volumes d’Al Ackerman (1 : Le Crabe, suivi de La blenno, et 2 : L’Evangile selon le beurre de cacahuète, suivi d’Un aperçu de notre très sainte Vierge). Et voilà que viennent de paraître deux mini-anthologies de Crad Kilodney, comprenant chacune cinq nouvelles, dont la plupart sont reprises des traductions que j’avais publiées dans mes Lettres documentaires. Dans le volume 1 : La vie sans drame (Ld 464), Les lettres chinoises de George (Ld 438), Trous de ver (Ld 454), Polycarpe, l’homme aux nombreuses carpes (Ld 441) et Crad fantôme (Ld 455). Dans le volume 2 : Les pires choses pour vous (Ld 447), Le pantalon secret de Mahomet (Ld 490), Le jardinage pour les handicapés (Ld 449) et deux inédits : Crad président et Supplément pour les enfants.

Signalons aux bibliophiles qu’une liste presque complète des publications de L’Eléfantôme est consultable sur cette page du catalogue de la Fanzinothèque de Poitiers, que ces livrettes sont négotiables si j’ai bien compris pour la somme de 5 euros, et que l’on peut se renseigner à cette adresse mail : elefantome@hotmail.com

mardi 8 novembre 2022

tempêtes

Après m’être renseigné sur la question des tempêtes, je déduis que la tourmente est une tempête brève, la tornade une tempête en tourbillon, le cyclone une tempête tournoyante, l’ouragan une tempête violente, et le typhon un cyclone asiatique. Je n’y vois pas beaucoup plus clair, à vrai dire.

lundi 7 novembre 2022

chèques

    Un projet auquel je renonce après l’avoir longtemps envisagé, était celui d’une livrette où aurait été dressée la liste des chèques que j’aurais émis pendant un certain nombre de mois ou d’années. Une année aurait peut-être suffi. Il y aurait eu un chèque par ligne, chaque ligne indiquant la date, le destinataire et le montant. J’aurais ainsi laissé en données brutes la plupart des chèques, à l’ordre de supermarchés ou de stations d’essence, et n’aurais apporté quelques lignes de commentaire qu’aux achats plus particuliers. J’aurais hésité à intituler l’ouvrage Mes chèques émis ou à opter pour une formule du type Un an de chèques. J’aimais bien cette idée mais je manque maintenant de courage pour ce genre d’entreprise, vraisemblablement vouée à un insuccès commercial de plus. Nous allons conséquemment nous contenter de contempler le concept.

mardi 1 novembre 2022

inutiles

Régulièrement je me dis que si je n’avais mieux à faire, en tout cas plus urgent, il y aurait matière à une enquête sur le thème des Objets inutiles de chez moi. Je me défais pourtant volontiers de tout ce que j’ai en trop, mais il m’arrive de remarquer la présence discrète d’objets utilitaires inutilisés, donc inutiles, dans mes tiroirs et mes étagères. Je conserve quand même tel ou tel instrument pour des raisons esthétiques ou sentimentales, mais que dire de tel ou tel autre… Ces derniers jours je pensais en particulier à ce chapeau pointu noir et léger, un chapeau de sorcière enfantin, qui prenait la poussière sur un coin de la bibliothèque depuis des années. Je l’avais ramassé un beau jour car il trainait sur un banc public à Saint-Sébastien, me semble-t-il. Il ne manquait pas d’allure mais c’était sans doute le moins portable de mes chapeaux. Il conviendrait aux petits mendiants d’Halloween, me disais-je, et l’occasion s’est présentée hier soir, comme un troupeau de juvéniles passait devant le portail, j’ai offert la coiffe à une fillette qui en voulait bien. Ce n’était pas une mauvaise journée. Dans l’après-midi j’avais pu consacrer quelques heures à mes travaux d’écriture, et en fin de matinée j’avais passé un long moment à faire un petit truc précis et calme, comme j'en ai grand besoin, qui fut de transvaser dans ma réserve de terreau le contenu de plusieurs pots de fleurs desséchés, récupérés naguère dans un jardin à l’abandon. J’émiettais lentement les mottes entre mes doigts, en prenant soin d’extraire les corps étrangers, racines et cailloux, dont je fais un autre usage. Il y a comme ça des types d’activités qui ne sont pas extrêmement rentables mais qui me sont extrêmement précieux.