J’avais bien aimé la bédé autobiographique Persepolis, de l’artiste iranienne Marjane Satrapi. Aussi ai-je volontiers emprunté l’épais volume collectif publié sous sa direction, Femme Vie Liberté (L’Iconoclaste, 2024). Ce titre est un slogan qui a prospéré en Iran après l’assassinat de Mahsa Amini, tabassée à mort par la police pour être sortie pas assez couverte dans les rues de Téhéran. On a réuni dans cet ouvrage les articles et les scénarios de quelques connaisseurs, qu’une petite vingtaine de dessinateurs ont mis en images. Il y a parmi eux des vedettes (Roca, Trondheim, Sfar) mais qui ne brillent guère (Roca est celui qui s’en tire le mieux, me semble-t-il). On ne peut qu’être d’accord avec toutes ces dénonciations, et le mouvement de contestation féministe iranien est clairement un des plus justifiés, puisque les femmes du pays sont réduites à un statut intermédiaire entre l’être humain et l’animal domestique. Mais hélas les bons sentiments ne suffisent pas à faire un bon livre et celui-ci est d’un grand ennui. J’ajouterai à ces observations que l’on ne gagne pas, à mes yeux, à revendiquer le très vulgaire geste du «doigt d’honneur» (p 50, 72, 85).
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