lundi 26 août 2024

jardin

Des nouvelles de mon country club. Cette année encore je n’aurai pas de raisins, parce que ces crétins d’oiseaux se jettent dessus et les dévorent avant même qu’ils soient mûrs. En revanche les pruniers, qui n’ont rien donné l’an dernier, pondent maintenant des mirabelles en avalanche. Au début de l’été mon unique pied d’artichaut a fourni une vingtaine de têtes. J’ai aussi eu de belles courgettes jaunes, quelques framboises, et quantité de tomates de seulement quatre pieds (tomates-cerises rouges, moyennes rouges et intermédiaires jaunes, ces dernières paraissent inépuisables, j’en donne à qui veut si vous passez par là). Une pousse, donnée par une inconnue à la bibli de Villeneuve, produit de drôles de courges, comme des butternuts blancs énormes, plus de vingt centimètres de long.
    Mes trois cailles, qui ont bien passé l’hiver, ne se portent pas mal. Deux d’entre elles deviennent familières, s’approchent quand j’entre dans la volière, elles ont compris que je ne viens pas pour les étrangler mais pour les nourrir. La troisième reste farouche, pour ne pas dire complètement parano. Elles étaient censées ne pas pondre, d’après la vendeuse de Gamm Vert, mais elles pondent régulièrement depuis le printemps. En juin-juillet-août, d’après mes calculs, elles ont donné en moyenne 1,5 œuf par jour, soit trois en deux jours (un chacune ?) et donc une douzaine en huit jours. Je soupçonne la craintive d’être la meilleure pondeuse, elle est la seule que j’aie surprise à couver. Je fais durcir les œufs dès que j’en ai dix ou douze, pour les manger. Je nourris ces volailles surtout de grain, déposé à même le sol. Le meilleur est celui que je trouve chez Auchan à Biganos, quand je descends en Gironde. Je leur donne aussi des granulés protéinés de la ferme Dubourg, à Pessac. De temps en temps je râpe sur les graines un peu d’os de seiche rapporté de la plage, qu’elles mangent volontiers. Je me suis aperçu qu’elles aiment bien picorer une tranche de courgette, jaune plutôt que verte, ou une de concombre, en quelques minutes il ne reste que le tour.
De mes trois poissons rouges le plus jeune, en fait jaune, et qui était mon préféré, a subitement disparu du bassin un beau jour de juin. Cela m’a peiné. Je soupçonne un chat de ce mauvais coup. Par consolation quelques jours plus tard la providence a placé sur ma route une très petite tortue égarée. De loin je croyais voir un caillou sur la chaussée, je n’ai reconnu la silhouette qu’en arrivant dessus, le temps d’arrêter la voiture je l’avais passée, heureusement sans l’écraser. Elle cohabite maintenant dans l’enclos avec la tortue de Hermann un peu plus grande, que j’avais déjà. La petite nouvelle est une tortue grecque, me semble-t-il. On distingue les espèces au dessin de l’arrière de la carapace. Elles s’ignorent le plus souvent mais se côtoient par moments, vont dormir ensemble dans leur cabanon. Je les nourris principalement de feuilles d’endive, avec selon les jours des fleurs d’althéa ou de liseron, des fragments de concombre, de poire, de tomate, de prune. Elles aiment beaucoup les minuscules crabes que l’on trouve dans les moules, je les leur garde.
    Deux reptiles, deux poissons, trois oiseaux, telle est ma ménagerie du moment.
(Photo des tortues : C Cottin)

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