samedi 15 février 2025

grêlons

Lettre documentaire n° 525

VINGT-ET-UN GRÊLONS de José Antonio RAMOS SUCRE

choisis dans sa Granizada (averse de grêle, 1925-1929) et ici traduits par Philippe Billé

Lire est un acte servile.

 

Le bien, c’est le moindre mal.

 

La vie est un gaspillage.

 

Dieu s’acharne sur les pauvres.

 

Dieu est le souverain tenu à l’écart, et paresseux, d’une monarchie constitutionnelle dont Satan est le premier ministre.

 

Le droit et l’art sont des corrections par l’homme de la réalité.

 

Les bourgeois se caractérisent par la peur de paraître bourgeois.

 

La grammaire sert à justifier les absurdités du langage.

 

Les écrivains se partagent entre ennuyeux et agréables. Les premiers reçoivent aussi le nom de classiques.

 

La seule chose décente que l’on puisse faire avec l’histoire est de la falsifier.

 

L’histoire ne sert qu’à accroitre la haine entre les hommes.

 

Il est possible d’évaluer les peuples selon les interjections dont ils se servent. Les Romains étaient niais, ils s’exclamaient avec des interjections inexpressives : io, eheu, papae.

 

Le mariage est un état zoologique.

 

Un homme se marie quand il n’a rien d’autre pour s’occuper.

 

L’humanité est un troupeau de singes.

 

L’hospitalité est une vertu de peuple barbare.

 

Les hommes doivent payer le privilège d’être nés mâles.

 

Le mot cosmétique résume la vie et l’œuvre d’Oscar Wilde.

 

L’aristocrate doit avoir de la prestance. La laideur de la race gêne sensiblement l’essor d’une aristocratie au Venezuela.

 

La sociologie est la tour Eiffel de la stupidité.

 

L’incertitude est la loi de l’univers.

 

(Textes originaux :  Leer es un acto de servilismo. - El bien es el mal menor. - La vida es un despilfarro. - Dios se ensaña con los pobres. - Dios es el soberano relegado y perezoso de una monarquía constitucional, en donde Satanás actúa de primer ministro. - El derecho y el arte son una enmienda del hombre a la realidad. - Los burgueses se caracterizan por el miedo de aparecer como burgueses. - La gramática sirve para justificar las sinrazones del lenguaje. - Los escritores se dividen en aburridos y amenos. Los primeros reciben también el nombre de clásicos. - Lo único decente que se puede hacer con la historia es falsificarla. - La historia no sirve sino para aumentar el odio entre los hombres. - Es posible calificar los pueblos conforme las interjecciones de que se valen. Los romanos eran unos sandios; se animaban con interjecciones inexpresivas : io, eheu, papae. - El matrimonio es un estado zoológico. - Un hombre se casa cuando no tiene otra cosa de qué ocuparse. - La humanidad es una reata de monos. - La hospitalidad es una virtud de pueblo bárbaro. - Los hombres deben pagar el privilegio de haber nacido varones. - La palabra cosmético resume vida y obra de Oscar Wilde. - El aristócrata necesita prestancia. La fealdad de la raza estorba de modo sensible el florecimiento de una aristocracia en Venezuela. - La sociología es la torre de Eiffel de la estupidez. - La incertidumbre es la ley del universo.)

2 commentaires:




  1. "Le bien, c’est le moindre mal." Faire le bien, c'est aimer.

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  2. « Le droit et l’art sont des corrections par l’homme de la réalité. » C'est pour moi le plus intéressant à creuser. Le reste est un peu trop "sucré". Bien à vous. Guillaume.

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