Le blog littéraire et agricole de Philippe Billé. Des notes de lecture, et des notes du reste.
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vie
vendredi 11 juillet 2025
proportion
Je n'ai déjà plus entre les mains le bon livre de Juan Rufo, mais il me revient que le préfacier Alberto Blecua, évoquant l'importance du jeu dans la vie de l'écrivain et les ennuis que cette addiction lui avait valus, signalait que cela se reflétait dans ses sept-cent-sept apophtegmes, dont parait-il environ dix pour cent abordent le sujet. Et il m'amuse de constater que, par pure coïncidence, la proportion s'est maintenue dans ma Lettre documentaire, où exactement deux des paragraphes (77 & 211), sur les vingt traduits, évoquent le jeu.
jeudi 10 juillet 2025
Rufo
apophtegmes
VINGT APOPHTEGMES de Juan Rufo (1599) choisis et ici traduits par Philippe Billé
23. Un vieil homme lui dit qu’il ne savait pas pourquoi la Nature donnait des cheveux blancs aux hommes plus qu’à tous les animaux. Il répondit : «Pour hisser un drapeau blanc entre l’ardeur de la jeunesse et la prudence.»
77. Un homme pauvre demanda une petite pièce à un autre, qui gagnait au jeu, lequel non seulement ne la lui donna pas, mais lui dit très rudement d’aller voir en Guinée. Il lui dit : «Vous l’envoyez bien loin, et lui donnez si peu pour la route.»
78. Venant d’écouter un grand joueur de viole, mais qui n’avait guère de voix, il dit «qu’il avait fort bien mangé, mais qu’il était mort de soif».
158. Un homme, qui ne devait pas être très instruit, demanda «si Sénèque était de Cordoue». Il lui répondit : «Mais d’où voulez-vous qu’il fût ?»
186. Traversant la Catalogne, et voyant quelques arbres où se trouvaient pendus des corps et beaucoup de squelettes, il dit «qu’ils étaient plus fructifères que ceux des coteaux de Plasencia».
211. Ayant perdu tout son argent, il sortit seul du corps de garde, alors que les fois où il gagnait, il était fort accompagné. Croisant un soldat, qui lui demanda comment ça s’était passé, il lui répondit : «Demandez-le à ceux qui m’accompagnent.»
235. Venant d’assister à une comédie, comme on lui demandait comment il l’avait trouvée, il dit : «C’est un portrait de Judas, qui vécut apôtre et mourut démon.» Il dit cela parce que la farce était bonne mais finissait mal.
281. A une belle dame, qui ne semblait pas mal voir, mais arborait un face-à-main, il dit : «D’autres s’en servent pour mieux voir, et vous, Madame, pour être mieux vue.»
349. Certain ivrogne s’étant noyé en nageant dans le Guadalquivir, il dit : «Cet homme a fini par mourir entre les mains de son pire ennemi.»
404. Certains gentilshommes donnèrent à une femme huit coups de poignard, voulant la tuer pour qu’elle ne dévoile pas un secret important. Mais comme elle survécut et le racontait à tout le monde, il dit : «Pour faire garder à cette femme une bouche close, ils lui en ont ouvert huit de plus.»
491. Des amis, gens de très bon goût, repartaient de chez lui, et comme, en prenant congé, ils lui demandaient quand il voulait qu’ils se revoient, il répondit : «Toujours».
536. Un ami lui conseillait de retourner à Cordoue, car après tout c’était sa patrie, il s’y trouverait mieux qu’en terre étrangère. Il répondit : «L’homme pauvre est toujours en terre étrangère.»
555. Il dit que se teindre les cheveux blancs, c’est comme porter une barbe postiche.
575. Comme la messe commençait, lui et un ami se trouvaient si loin de l’autel, qu’ils ne pouvaient rien entendre. Lorsque l’autre se mit à avancer vers l’autel, en lui disant «Gagnons du terrain», il répondit : «Et du ciel.»
588. Les hôtes, il dit «qu’ils étaient comme les oeufs : quand ils sont frais, un aliment sain et délicieux, mais quand ils ne le sont plus, personne ne les supporte».
593. Il dit aussi «que la beauté sans honnêteté, c’est comme un jardin sans eau, ou comme des fleurs piétinées».
617. Deux frères presque du même âge étaient si inégaux de corps, qu’ils ne semblaient pas frères, et comme on lui disait qu’ils étaient fils d’un même père, il répondit : «qu’on aurait plutôt dit des doigts d’une même main».
647. Il dit «que le monde est une prison ; la naissance, une condamnation à mort ; et la vie, des heures comptées.»
648. Et une autre fois, «que la vie n’est rien d’autre qu’une étude des façons de bien ou mal mourir.»
693. De deux sortes de personnes il disait «qu’il ferait beaucoup, celui qui les consolerait : le riche se voyant mourir, et la belle femme se faisant vieille.»
mardi 8 juillet 2025
garde
PAGE DE GARDES
garde alternée
garde-barrière
garde-boue
garde champêtre
garde-chasse
garde-chiourme
garde-corps
garde-côte
garde forestier
garde-fou
garde impériale
garde-manger
garde-meuble
garde nationale
garde partagée
garde prétorienne
garde rapprochée
garde républicaine
garde-robe
garde rouge
garde suisse
lundi 7 juillet 2025
Ama
dimanche 6 juillet 2025
Perses
Encore une pièce de théâtre tirée d’une boite à livres, cette fois-ci Les Perses, d’Eschyle, dans une vieille petite édition des Classiques pour tous (Librairie Hatier, 1946). Le fantôme de Darius et son épouse se lamentent sur la pâtée impériale que s’est prise leur fils Xerxès à la bataille navale de Salamine, où il était allé souffler dans le nez des Grecs, et les choeurs ne leur remontent pas le moral. S’agissant d’une traduction en prose, du reste élégante (par Charles Georgin), je ne peux juger du style de l’auteur. Le texte est encore plus ennuyeux que du Yasmina Reza, mais il a pour lui sa dignité d’oeuvre antique, ayant traversé les millénaires. Une image m’a plu : Hélas! hélas! les cadavres de nos amis, leurs membres tout pénétrés d’eau salée, sont donc ballottés, errants, au milieu des écueils…
vendredi 4 juillet 2025
jeudi 3 juillet 2025
changement
Lettre documentaire n° 528
TOUT CHANGE, SANS CESSE.
Anthologie en kit (à compléter) d’auteurs exprimant cette idée.
Héraclite : «On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve.»
Marc-Aurèle : «Tout est en train de se transformer.» (Pensées, IX, 19).
Montaigne : «Le monde n’est qu’une branloire pérenne. Toutes les choses y branlent sans cesse … La constance même n’est autre chose qu’un branle plus languissant.» (Essais, III, 2, Du repentir).
António Vieira : « Tout ce qui est dans ce monde, n’y est qu’un instant. Ce qui fut, n’est plus ; ce qui va être, n’est pas encore ; et ce qui est, n’est qu’à l’instant présent. » (Sermon du premier dimanche de Carême, 1655, in 501 pensamentos do Pe Vieira, São Paulo, 2001, n° 9).
Rousseau : « Tout est dans un flux continuel sur la terre » est repris plus loin : « Tout est sur la terre dans un flux continuel qui ne permet à rien d’y prendre une forme constante. Tout change autour de nous. Nous changeons nous-mêmes… » dans Les rêveries du promeneur solitaire (posthume, 1782, promenades V et IX).
Herder dans Ideen zur Philosophie der Geschichte der Menschheit, (1784, I, 4), soit Idées pour la philosophie de l’histoire dans l’humanité, telles que traduites de l’allemand par Edgar Quinet en 1827 : « Tout est changement sur notre terre … Pendant que la sphère tourne, les peuples tournent avec elles… » ou citées par le comte Joseph de Maistre en 1857 à la page 150 de ses Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole : «Tout sur notre globe, n’est que roue et changement … Les virevoltes d’une boule sont l’image de tout ce qui se passe sur notre terre.» ou encore traduites en 1962 par Max Rouché dans la Collection bilingue des classiques étrangers : «De même que la sphère tourne, tournent aussi à sa surface les têtes et les climats, les moeurs et les religions comme les coeurs et les costumes.»
mercredi 2 juillet 2025
Reza
Ayant trouvé dans une boite à livres la plus célèbre pièce, «Art», de la célèbre écrivaine Yasmina Reza, j’ai passé, peut-être perdu, un moment à la lire. Cela raconte sur quelques soirées les chamailleries de trois amis dont le plus riche, Serge, dermatologue et amateur d’art contemporain, vient de payer une fortune pour s’offrir un tableau intrigant, grand rectangle blanc parcouru de lignes blanchâtres. Son ami Marc, ingénieur, également friqué mais de goût plus classique, est scandalisé par cette dépense pour une oeuvre qu’il juge sans valeur et qu’il qualifie de «merde». Le troisième homme, Yvan, simple représentant, et d’un naturel conciliant, adopte un point de vue intermédiaire. La dispute dérive par moments sur des questions personnelles secondaires. Cette comédie ne m’a pas beaucoup intéressé mais il parait qu’elle a obtenu un grand succès depuis sa création en 1994, ayant été plusieurs fois mise en scène, avec de bons acteurs, primée, et traduite dans trente-cinq langues. Sans doute présente-t-elle au public un miroir dans lequel il reconnait les questions que tout le monde s’est posées un jour ou l’autre, sur le thème L’art contemporain est-il de l’esbroufe ? Pour ma part, je ne me retrouve pas bien dans ce questionnement, étant habitué à voir dans l’art contemporain, y compris dans les avant-gardes les plus extrêmes, aussi bien des oeuvres que je prise et d’autres que je méprise. Quant à la dépense, ma foi, je suis d’avis que chacun a le droit d’user de ses avoirs comme il lui plait. J’aurai bien sûr plus d’estime pour quelqu’un qui dépense avec discernement, mais si un riche imbécile veut gaspiller sa fortune, je n’y vois aucun inconvénient. J’y verrais même l’avantage, selon la théorie du ruissellement, que ce serait là autant de bien diffusé dans le corps social. La question qui me parait plus discutable, touchant l’art contemporain, est celle des subventions publiques, dont la pièce ne dit rien. Qu’un particulier jette son argent par les fenêtres, n’importe, mais je suis très tatillon sur l’emploi de l’argent du contribuable.
mardi 1 juillet 2025
promotion
Je doute qu’aucun universitaire ait jamais le courage ou l’autorisation de consacrer ses recherches aux processus de promotion sociale par la coucherie. Je crois qu’une telle étude établirait que ce favoritisme a profité aux femmes et aux homosexuels, plus souvent qu’aux hommes hétérosexuels.