Le blog littéraire et agricole de Philippe Billé. Des notes de lecture, et des notes du reste.
dimanche 12 octobre 2025
Du temps de Twitter, les comptes conservateurs étaient systématiquement censurés ou marginalisés. Après le rachat du réseau en 2022, rebaptisé X en 2023, Elon Musk leur a rendu la parole, provoquant la désertion des financiers de gauche qui soutenaient la compagnie, ainsi mise en danger. Lors d’un entretien accordé en mars 2024 à ce crétin de Don Lemon, qui lui demandait ce qu’il en pensait, Musk a donné cette explication : J’ai acquis X afin de préserver la liberté d’expression en Amérique, le premier amendement, et je vais m’y tenir. Et si cela veut dire gagner moins d’argent, qu’il en soit ainsi (I acquired X in order to preserve freedom of speech in America, the first amendment, and I’m gonna stick to that. And if that means making less money, so be it). Belle mise au point.
vendredi 10 octobre 2025
arbres
Bizarre soirée d’hier à Saint-Jean d’Angély, où m’attirait une annonce de L’Angérien vue dans Facebook, selon laquelle le Rotary Club organisait à 20 heures une «conférence passionnante» d’un certain André Guyot sur les arbres remarquables. L’entrée était payante mais bon marché, 5 euros, et j’étais stimulé, outre le sujet, par le défi de sortir le soir en ville, qui plus est dans un club dont je ne suis pas familier. J’étais parti de chez moi assez tôt pour avoir d’abord le temps de faire quelques courses à Lidl, et j’arrivai fort heureusement avec un peu d’avance à l’amphithéâtre de la Fondation Robert, que j’eus du mal à localiser. Il n’y avait sur place qu’une petite quinzaine de personnes, organisateurs compris. Le cadre n’avait rien de luxueux : une banale salle de spectacle aux fauteuils rouges, sur scène un écran suspendu à un trépied, et devant elle un projecteur juché sur des meubles empilés. Après un quart d’heure charentais perdu à attendre en vain l’arrivée d’autres spectateurs, puis un autre quart d’heure pour permettre au conférencier de comprendre plus ou moins comment fonctionnait l’appareil, lequel menaçait de ne pas rester chargé jusqu’au bout, comme il advint en effet, la soirée commença donc avec une demi-heure de retard. En fait de conférence le programme consistait d’abord et principalement en la projection de deux films documentaires, entrecoupée par des pannes, et avec les lumières de la salle restant allumées en permanence, de sorte que les images étaient difficilement visibles, et les inscriptions à peu près illisibles. Les films n’ont pas été bien présentés, ni leurs auteurs cités, mais ayant tout de même réussi à noter leurs titres, La vie secrète des arbres et L’intelligence des arbres, j’ai pu me renseigner sur eux ensuite. Le second présente les idées mi-scientifiques mi-délirantes du garde forestier Peter Wohlleben, qui a fait fortune ces dernières années avec son best-seller du même titre. Selon lui les arbres communiquent par des ondes électriques et par leurs racines, et ils sont plus intelligents et plus bienveillants que nous, les vilains êtres humains. Après ces deux films le conférencier a projeté des photos de quelques arbres remarquables de la région, et dialogué quelques minutes avec le public. Un gentilhomme de l’assemblée a fait part d’une expérience de reboisement intelligent, combinant croissance spontanée et intervention humaine, dont il avait été témoin devers Arès, près du Bassin. Et dans les derniers moments il nous fut aimablement servi un verre de pineau, quelques Monaco, une meringue, et une languette de galette charentaise. Il y avait donc à boire et à manger.
jeudi 9 octobre 2025
fraternité
Les révolutionnaires d’aujourd’hui, qui prétendent « lutter contre la haine » en recourant à la violence politique, me font penser à ceux de jadis, qui guillotinaient à tour de bras au nom de la liberté, de l’égalité, et surtout de la fraternité…
mercredi 8 octobre 2025
mardi 7 octobre 2025
décence
Je n’arrive pas à situer la pudeur et la décence, l’une par rapport à l’autre. La pudeur est-elle un sentiment et la décence un principe ? La pudeur est-elle personnelle et la décence conventionnelle ? La décence est-elle la pudeur vue de l’extérieur ?
lundi 6 octobre 2025
huhu
Les métaphores en usage pour désigner les organes génitaux masculins, genre le Service trois-pièces, ne sont pas bien à mon goût et je leur cherche des alternatives. Pendant un temps j’avais adopté le Sub-continent indien, j’incline maintenant pour le Pack Office.
dimanche 5 octobre 2025
fortune
Ces trois notes retrouvées, à propos de philanthropes, prises çà et là. Dans Au temps du boeuf sur le toit, de Maurice Sachs, en date du 20 mars 1920, «Gaby Deslys est morte : elle a légué toute sa fortune aux pauvres de la ville de Marseille». Dans Wikipédia, des renseignements sur le duc de Loubat (1831-1927) qui a distribué sa fortune au bénéfice de plusieurs institutions culturelles et scientifiques, en Europe et aux USA. Dans le Dictionnaire du Bassin d’Arcachon, d’Olivier de Marliave, la notice sur Sophie Wallerstein (1853-1947) riche héritière à Arès, qui mena ses affaires, fonda une Maison de santé pour les pauvres, un centre aéré pour les enfants, et une bibliothèque populaire de plusieurs milliers de volumes, qui devint la bibli municipale. Au contraire des journalistes et des socialistes, pour qui les riches n’ont que des torts, j’admire ces exemples.
vendredi 3 octobre 2025
America
Destin différent de deux noms d’états américains d’origine espagnole. Dans Montana, le ñ espagnol, qui devrait se prononcer comme le gn français, est réduit à un simple n, mais l’accent tonique reste placé sur la deuxième syllabe. Au contraire dans Florida, pas de modification morphologique ou orthographique, mais l’accent tonique a migré de la deuxième syllabe à la première.
jeudi 2 octobre 2025
Connoué
Il y a quelques jours, j’ai créé dans Wikipédia ma vingt-sixième notice, celle-ci au sujet du grand spécialiste de l’art roman charentais, Charles Connoué (1886-1969). Il était natif de Saint-Julien de l’Escap, un faubourg de Saint-Jean d’Angély, mais passa la plus grande part de sa vie et mourut à Saintes. Un de ses titres de gloire est d’avoir été l’un des dix co-fondateurs de l’Académie de Saintonge en 1957. J’ai voulu lui consacrer une notice pour trois raisons principales : d’abord parce qu’il était l’un des rares membres historiques de cette Académie à ne pas disposer de notice personnelle dans l’encyclopédie. Ensuite parce qu’il est surtout, à mes yeux, l’auteur d’une somme admirable sur Les églises de Saintonge, inventaire exhaustif d’environ 750 églises, avec commentaire archéologique et architectural, et dessin au crayon ou à la sanguine, publié sur dix ans (1952-1961) en cinq volumes (dont je possède seulement le troisième, portant sur Saint-Jean d’Angély et sa région). Enfin parce qu’ayant commis l’erreur d’être collabo pendant la guerre, il fait partie des pestiférés que l’on s’abstient de célébrer, quels que soient par ailleurs leurs mérites (aucune rue ne portera probablement jamais son nom). A cet égard son destin anti-marxiste me parait intéressant : voilà tout de même un banquier (argh) et entrepreneur (aargh), qui plus est catho (aaargh) et collabo (aaaargh!) qui a su consacrer du temps et des efforts à produire quelque chose de beau et d’intelligent. Des échos personnels qui me sont parvenus, comme quoi il aurait fini sa vie en vieux fou infréquentable et très seul, enseveli dans sa documentation, me l’ont aussi rendu sympathique. Cette notice succincte, et qui n’a guère besoin d’être plus longue, m’a pourtant donné du fil à retordre et j’ai bien mis trois semaines à la pondre. J’ai reçu pour cela une aide décisive d’une personne du musée de Saint-Jean. Une difficulté que j’ai eue a été de pouvoir mettre la main sur un exemplaire de L’alambic de Charentes, de François Julien-Labruyère, ouvrage dont le titre n’indique pas bien qu’il s’agit tout simplement d’une histoire culturelle de cette province, et dans lequel j’avais l’intuition que je trouverais quelques données. La consultation du catalogue en ligne faisait apparaitre qu’il y en avait deux exemplaires à la médiathèque de St-Jean et deux autres dans une bibliothèque annexe, celle de la Maison de Jeannette, institution vouée à la culture locale. Or les quatre exemplaires étaient indisponibles, les deux premiers appartenant à des fonds de réserve en cours de déménagement, et la maison abritant les deux autres étant à la dérive suite au décès de la responsable). Cela était d’autant plus fâcheux que j’ai moi-même possédé jadis ce livre, dont je ne sais plus si je l’ai revendu, donné ou perdu. Mais enfin, après maints échanges par mail et par téléphone, la médiathèque m’a permis de le consulter. Je signalerai pour conclure une petite énigme, apparue au cours de mes recherches. Les notices concernant Charles Connoué dans le site de l’Académie de Saintonge et dans le Dictionnaire biographique des Charentais, presque identiques, affirment toutes deux que son père aurait créé la banque Dalmont, Connoué et Cie en 1881. Or Charles naquit en 1886 et dans son acte de naissance, que l’on m’a procuré, il est signalé que son père était alors âgé de 24 ans. Cela voudrait dire qu’il avait créé une banque à l’âge de 19 ans, chose improbable. S’agit-il en fait de l’année 1891, ou d’une autre ? Je n’en saurai sans doute jamais rien…
mercredi 1 octobre 2025
apéritif
Il y a une quinzaine, avec mon coach, nous fûmes passer une journée rituelle à l’île de Ré. Déjeuner sur le port de La Flotte, au Bar Ré, petite heure de glandage sur l’étroite plage située non loin à l’ouest des quais, pèlerinage à Saint-Martin. Avant de rentrer j’espérais que nous trouvions un accès au rivage de la côte sud, et nous tombâmes par hasard, divine surprise, sur la plage des Anneries, à La Couarde. Grande plage quasi déserte, grand beau temps. Suivant mon habitude, tout en marchant, je collectai sur le sable divers matériaux : cailloux et coquilles pour compléter mes empierrements, éclats de verre pour en préserver mes concitoyens, quelques déchets, bouts de plastique, pour en débarrasser la place, os de seiche pour donner à mes cailles, etc. Je ramassai entre autres un petit tesson blanc de je ne sais quoi (je suis dans une période tesson) d'environ 2 cm x 3, où apparait en noir le mot Apéritif. Cet objet m’amusait mais je ne sais qu’en faire. S’il intéresse quelqu’un, je le donne. J’offre l’apéritif, en quelque sorte.
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