Cherchant à voir un autre documentaire de Werner Herzog, j’ai trouvé sur YouTube une version anglaise, Wings of hope, de son téléfilm de 65 minutes Les Ailes de l'espoir, tourné circa 1999 (le titre allemand est Julianes Sturz in den Dschungel (La chute de Juliane dans la jungle)). En décembre 1971, alors qu’il est en repérage au Pérou pour tourner son film sur Aguirre, une réservation annulée à la dernière minute évite à Herzog de prendre le vol LANSA 508 du 24 décembre. Or l’avion, pris dans un orage, va se disloquer en vol à plus de trois kilomètres au-dessus de la jungle amazonienne. Des 92 personnes à bord, une seule survit : Juliane Koepcke, jeune femme de 17 ans, fille de biologistes allemands venus s’installer au Pérou à la fin de la deuxième Guerre mondiale. Elle a perdu connaissance et, après être tombée du ciel et avoir traversé les branchages, elle se retrouve au sol sonnée mais vivante, les yeux tuméfiés, avec une clavicule cassée et une autre blessure. Elle est encore attachée au rang de trois sièges dont les deux autres occupants ont été éjectés. Elle marchera dans la forêt pendant une dizaine de jours en suivant le cours d’un ruisseau avant de trouver refuge dans une cabane de bûcherons, qui la ramèneront à la civilisation. Près de trente ans plus tard, le cinéaste et elle explorent la jungle dans la zone de l’accident, retrouvent des débris de l’épave, et retracent l’itinéraire de la rescapée, qui raconte ses souvenirs. Entre temps la protagoniste germano-péruvienne est devenue elle-même biologiste avec une thèse sur les chauves-souris. On imagine que Herzog se sent particulièrement lié à cette dame, parce qu’ils sont chacun à sa manière les deux survivants du drame, et se trouvent par ailleurs être compatriotes. Ils parlent allemand entre eux, espagnol avec les locaux, et Herzog dit son texte en anglais en voix off (en tout cas dans la version que j’ai vue, dotée en outre de sous-titres en anglais). Des scènes visiblement reconstituées, de trouvailles d’objets ou de retrouvailles avec les locaux, donnent parfois une impression d’artifice. Malgré quoi on est captivé par cette histoire hors du commun. B.
Cher Philippe, je suppose que tu connais ce livre de Werner Herzog : Sur le chemin des glaces,
RépondreSupprimerTraduit de l’allemand par Anne Dutter
C'est magnifique !
Au cas où, un extrait de la présentation : "En novembre 1974, Werner Herzog apprend que son amie Lotte Eisner, critique et historienne du cinéma allemand, est très malade, on craint pour ses jours. Alors, il décide de se rendre auprès d’elle, à pied, de Munich à Paris. C’est un geste de chevalerie, un acte fou dicté par l’amitié, avec la certitude non moins folle qu’au bout du chemin Lotte Eisner serait vivante, et hors de danger. Du 23 novembre au 14 décembre 1974, il tient un carnet de route devenu depuis lors Sur le chemin des glaces..."
Merci, Lucien. Oui, je connais depuis longtemps ce petit livre, que par hasard un copain m'avait prêté quand j'étais dans la trentaine, et qui a eu une influence importante sur moi. Il a été un des déclics qui m'ont fait commencer à écrire un journal...
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