Le blog littéraire et agricole de Philippe Billé. Des notes de lecture, et des notes du reste.
vendredi 24 décembre 2021
jeudi 23 décembre 2021
sagesse
En ce moment Facebook n’en finit pas de me proposer des pages de «sagesse» où la platitude le dispute à la niaiserie, avec des «pensées» du genre «En amour ne force rien, si elle veut partir laisse là partir, il y’a d’autre personne qui t’entoure qui t’aime» ou «Avant de pointer du doigt à la vie Des gens Demande Toi si la tienne en vaut un exemple». Il y a semble-t-il un gisement inépuisable de ces précieuses maximes. De mon côté je ne me lasse pas d’y répondre chaque fois par ma nouvelle phrase fétiche, piquée naguère à un groupe de jeunes : «sa fais réfléchire». Il faut bien rigoler un peu. Mais je me demande si je n’ai pas tort : en prenant ainsi la peine de répondre à ces âneries, en semblant donc leur accorder quelque crédit, n’incité-je pas les algorithmes idiots à m’accabler de plus belle?
mardi 21 décembre 2021
Herzog
J’ai regardé un clip de cinq minutes présentant des extraits du film documentaire de Werner Herzog, Le nomade sur les pas de Bruce Chatwin, diffusé par la chaine Arte. Les deux hommes étaient paraît-il très amis et avaient en commun la passion de la marche. «Le monde se dévoile à ceux qui voyagent à pied.» Le clip montre des images saisissantes de Chatwin agonisant, les yeux exorbités, lui jadis beau garçon. Cela me gêne un peu, je trouve indiscret que l’on photographie ou que l’on filme ainsi un mourant en mauvais état, j’espère que nul ne s’avisera d’en faire de même avec moi si l’occasion se présente un jour. Je n’adhère pas non plus aux propos de Herzog déplorant que «le nomadisme (ait) cédé la place au sédentarisme, ce qui entraine d’énormes concentrations de personnes et de technologies qui vont aboutir à l’extinction de l’espèce». Je pense que le nomadisme des sociétés primitives de chasseurs-collecteurs tenait moins d’une sagesse ensuite perdue par les sédentaires, que de la nécessité de changer de résidence au moins toutes les quelques années afin de retrouver un milieu plus giboyeux. Et je crois que l’habitat sédentaire n’est pas nécessairement entassé, il peut aussi bien être dispersé. Et puis ma foi, le nomadisme est une option très légitime pour ceux à qui cela convient, mais je ne jetterais pas la pierre à celui qui préfère demeurer dans son coin à regarder pousser ses arbres. Mais enfin malgré ces réserves je regarderai à l’occasion le film de Herzog, qui doit être intéressant, j’en ai vu d’autres de lui, qui m’ont plu.
lundi 20 décembre 2021
sapin
Le nouveau maire de Bordeaux, écologiste militant, refuse d'installer un sapin de Noël sur la place Pey-Berlan (place de la mairie et de la cathédrale), comme il était de tradition. Il trouve que couper un arbre est un crime. A la place, il fait installer un sapin en ferraille et en verre d'une laideur monumentale, dont la production et la surveillance doivent coûter cher au contribuable. Je ne comprends pas que personne ne suggère de planter simplement un sapin quelque part sur cette place et qu'il y reste, il y a bien assez d'espace.
samedi 18 décembre 2021
tomates
mardi 14 décembre 2021
insomnie
samedi 11 décembre 2021
mardi 7 décembre 2021
girls
Je ne vais jamais voir les putes mais j’aime bien les regarder, à l’occasion. Elles n’en sont pas toutes, les filles que dessine Bill Térébenthine, on reconnait même parmi elles des vedettes (Deneuve, Bardot, Marylin…). Lui les appelle des girls. Il a réuni ces images dans trois volumes numériques de Some girls (sur le site éditorial de GFIV, le Groupe Fictif d’Intervention Virtuelle, 2018 et 2019) et plus récemment dans Many girls (2021). Ce sont des pdf en accès gratuit. Chaque page montre une belle fille, rarement plus, en tenue légère, tenue de plage par exemple, ou habillée mollement (décolleté lâche, ceinture défaite…). Il se dégage de l’ensemble une ambiance estivale et sensuelle, d’un érotisme léger, quelquefois plus ardent, telle cette donzelle à quatre pattes sur un fauteuil, l’abricot visible (page 26 de Many girls). Il y a au début du premier volume une Présentation de l’éditeur, qui ne m’aide pas bien à comprendre l’œuvre, mais peut-être ne s’agit-il que d’une parodie du baratin des critiques d’art. La technique est variable : dessin, peinture, mélange de dessin et peinture, couleur, noir et blanc, monochromie, mélange de couleur et de noir et blanc. Une des images les plus réussies à mes yeux est ce portrait de dame dessiné au trait noir, avec juste les lèvres teintées de rouge (Many girls p 22). J’aime bien l’air songeur qu’ont souvent les modèles. J’ai l’impression que tous ces dessins et peintures sont réalisés d’après des photos. Certains reproduisent même explicitement des couvertures de magazines de la seconde moitié du XXe siècle, genre Lui, Crime Detective, Hustler… (L’auteur s’emploie d’ailleurs, dans d’autres publications, à reproduire des couvertures de livres et de disques). Telle est en quelque sorte l’essence de Térébenthine, si j’ose dire : il ne représente pas simplement des femmes, il re-représente la façon dont elles ont été représentées sur des clichés d’il y a quelques décennies. C’est un méta-mateur. Il n’a pas le style léché d’un Aslan. Les premiers volumes ont souvent un genre brouillon et maniéré qui rappelle Bazooka. Le dernier présente une façon plus dépouillée, plus épurée, plus concentrée sur l’objectif de rendre simplement, à travers une imagerie datée, la grâce éternelle de la féminité. Profitons-en, pendant qu’elle existe encore.
Liens : Some girls 1, Some girls 2, Some girls 3, Many girls.
dimanche 5 décembre 2021
hier
J’ai publié hier un poème-liste alphabétique énumérant des noms de Notre-Dame, en hommage à cette déesse omniprésente. L’idée m’en était venue après avoir appris par hasard qu’il existe dans l’Hérault un village bizarrement nommé Notre-Dame de Londres. Pour composer ce texte j’ai d’abord choisi dans la liste des communes françaises, puis j’ai complété en recherchant dans Google d’autres noms de lieux ou d’institutions. Aucun n’est inventé.
samedi 4 décembre 2021
Dames
NOS DAMES