dimanche 26 février 2023

biographies

Il y a quelques mois j’ai lu une bandessinée biographique, Les frontières du Douanier Rousseau, de Siam et Lambert (Michel Lafon, 2022). Cet ouvrage instructif mais pas éblouissant m’a moyennement plu. J’aime bien les peintures du Douanier, sans me sentir obligé d’admirer la personnalité du bonhomme, que la bédé s’efforce de présenter comme un brave type, alors qu’il a quand même trempé dans des histoires de vol assez minables. Bah, me direz-vous, cela n’est pas pire que tous ces artistes subventionnés d’aujourd’hui, qui vivent aux frais du contribuable pour produire des œuvres d’un intérêt douteux. Certes.
Dans le même genre, je viens de lire une autre bédé biographique, Nerval l’inconsolé, de Vandermeulen et Casanave (Casterman, 2017) et j’en tire la même impression mitigée. Ne sachant quasi rien de Nerval, j’apprécie le contenu didactique de l’ouvrage, je n’imaginais pas que le bonhomme avait autant voyagé, mais le style du dessin n’est pas bien à mon goût. Le pauvre Gérard n’avait pas un physique de jeune premier, mais on lui fait ici une tronche de Mickey vraiment pas flatteuse, je me demande ce qu’il en penserait. J’ai peu lu Nerval, il m’a endormi plus d’une fois, sa personnalité d’ivrogne fantasque ne m’attire pas beaucoup et je suis allergique à son milieu de jeunes bourgeois anti-bourgeois rêvant de choquer le bourgeois, c'est à dire de choquer Papa... Cependant Nerval est paraît-il l’auteur d’une des phrases que je prise le plus, «La mélancolie est une maladie consistant à voir les choses comme elles sont», qui n’est pas dans le livre, et dont je ne connais toujours pas l’origine exacte.

vendredi 24 février 2023

météo

    Réchauffement climatique : à ce que je lis dans Google News ce matin, une énorme vague de froid s’abat sur les Etats-Unis, 700 000 personnes sont privées d’électricité dans le Michigan, Los Angeles lance sa première alerte au blizzard depuis 1989 et San Diego la première de tous temps. Quelque chose cloche.

jeudi 23 février 2023

Gourdon

Le dessinateur lormontais Aslan, de son vrai nom Alain Gourdon (1930-2014), était le frère cadet du dessinateur bordelais Michel Gourdon (1925-2011). Le premier reste connu surtout pour les pin-ups du magazine Lui, dites les Filles qu’on épingle, le second pour ses couvertures de romans policiers du Fleuve noir. Les deux illustrateurs étaient aussi talentueux l’un que l’autre, dans le même style réaliste soyeux, mais des recueils d’Aslan sont publiés par de grands éditeurs, alors que Gourdon est cantonné à des tirages limités, semble-t-il, bien qu’il ait lui aussi produit de l’imagerie sexy.

mardi 21 février 2023

haine

Les belles âmes grandiloquantes, qui se proclament avantageusement «contre la haine», en essayant de faire croire qu’elles-mêmes, contre toute vraisemblance, ne sont pas haineuses, me font penser à cette répartie de la rhétorique enfantine : C’est celui qui le dit qui l’est. Il y avait aussi, dans ce registre : Tu t’es pas vu !

lundi 20 février 2023

Season

Variation sur mon carré "Season" 

s s s a w s

e p u u i e

a r m t n a

s i m u t s

o n e m e o

n g r n r n

dimanche 19 février 2023

Hécatombe

L’Hécatombe de Jean-Pierre Voyer est restée des années sur ma wish-list et maintenant que l’on a eu la charité de m’en procurer un exemplaire, je dois avouer qu’elle m’a déçu. Voyer était un polémiste post-situ dont j’ai feuilleté jadis les essais sur la publicité et sur la misère, qui me semblaient parfaitement illisibles, mais j’ai bien aimé et je possède encore l’aide-mémoire sur L’internationale situationniste, avec chronologie et index, qu’il avait composé avec un certain Jean-Jacques Raspaud (le co-auteur paraît avoir totalement disparu de la circulation). Ces livres avaient été publiés dans les années 70 par Champ Libre, la maison d’édition de Gérard Lebovici, avant que Voyer ne se brouille à mort avec l’éditeur et son gourou adoré Guy Debord, le grand chef situationniste. Hécatombe (Editions La Nuit, Paris, 1991) est un copieux recueil de lettres de la décennie 78-88, rédigées par Voyer, volontiers injurieux, ou reçues par lui. Les lettres d’insultes n’ont pas besoin d’être justes pour être drôles, le problème avec celles-ci est qu’elles ne sont en général ni l’un ni l’autre, je m’attendais à mieux et je n’ai pas eu la patience de les lire toutes. La première partie du livre est particulièrement imbuvable, avec les passages théoriques obsessionnels où l’auteur se sent obligé de citer le nom de Marx toutes les trois lignes. On sourit quelquefois de sa méchanceté envers Lebovici, après que celui-ci a été assassiné par des inconnus en 1984 : «Chaque jour je crache sur la tombe de l’ordure et cela me remplit d’allégresse...» (p 115) ou encore «Cela fait un an qu’un audacieux inconnu me rendit ... un service de type définitif...» (121). On s’étonne de cette déclaration p 117 : «... j’emmerde tout ce qui se dit révolutionnaire», de la part d’un marxiste fou furieux. Peut-être était-il désabusé, comme il semble un peu plus loin : «Toujours ces fameux ouvriers si chers aux gens qui ne savent même pas planter un clou...» (129). Ces quelques saillies amusantes sont un maigre butin, tiré d’un pavé de 350 pages. Toute la fin de l’ouvrage est d’un ennui constant, mêlé d’invectives antisémites qui ne relèvent pas le niveau de l’ensemble.

samedi 18 février 2023

mercredi 15 février 2023

petit-beurre

    De passage à Pessac, dans une supérette turque où j’ai mes habitudes et où j’avais déjà repéré des Gofret, je découvre que l’on vend aussi des Pötibör...

mardi 14 février 2023

rallye

Il était prévu que je descendisse avant-hier en Gironde pour quelques jours et après réflexion j’ai décidé de ne pas y aller par le plus court chemin, mais en faisant un détour en Dordogne par mon bois de Cunèges, où je n’ai plus beaucoup d’occasions de me rendre. Pour cela j’ai d’abord pris l’autoroute de Saint-Jean d’Angély à Mirambeau, puis la route oblique des Monts (Montendre-Montlieu-Montguyon-Montpon), pour finir par Saint-Méard, Le Fleix, Saint-Philippe du Seignal. Ces 212 kilomètres m’ont pris un peu plus de trois heures et demie, parce qu’il y a des endroits où l’on ne peut aller vite, parce que je ne vais de toute façon jamais bien vite, et parce que je me suis arrêté à quelques haltes, dont un quart d’heure pour examiner la boîte à livres de Mirambeau. Chemin faisant j’ai regretté de m’être laissé entrainer par l’itinéraire de contournement qui m’a privé de traverser le centre-ville de Montguyon, et j’ai souri une fois de plus en passant à Eygurande-Gardedeuilh, dont le drôle de nom symbolise à mes yeux la cambrouse de la Double. Les jours sont encore courts et la température fraiche, mais il y a ces temps-ci un bel ensoleillement et c’est l’époque bénie où toute la broussaille est retombée, ce qui en fait le moment idéal pour aller visiter un bois abandonné. J’y ai passé une bonne journée, à arranger ce que je pouvais pour lui redonner un peu d’allure, pour qu’il y ait au moins quelques endroits agréables à contempler. J’ai repris la route vers dix-huit heures et il m’en a fallu un peu plus de deux pour parcourir les 138 kilomètres qui me séparaient du Bassin. En tout, pour ce rallye de 350 kilomètres, j’aurai passé environ six heures au volant et sept à trafiquer dans les branchages.

samedi 11 février 2023

hostilités

Le guerrier est un chasseur, l’ennemi est son gibier. 

Le chasseur est un guerrier, le gibier son ennemi.

jeudi 9 février 2023

doux

TOUT DOUX

aigre-doux

amande douce

beurre doux

billet doux

drogue douce

eau douce

feu doux

filer doux

mot doux

pente douce

piment doux

taille-douce

vin doux

yeux doux

mercredi 8 février 2023

six

    A propos de ma note d'avant-hier, où je me déclarais âgé de 800 mois, c'est à dire 66 ans et huit mois, l'ami Yannick m'a fait observer : «Tu as donc aujourd’hui 800 / 12 = 66,66 ans, ce qui est remarquable pour toi, né un 6-6...»

mardi 7 février 2023

Légende

Au printemps de 2021 je fus contacté par le secrétariat du magazine trimestriel Légende. Après des numéros consacrés à des célébrités comme Zidane, Coluche, ou Elizabeth II, la rédaction en préparait un sur Brassens, à paraître en juillet, pour lequel on me demandait l’autorisation de reproduire ma version d’un article que Gabriel García Márquez avait jadis écrit sur le chanteur, et que j’avais traduit en 2001 dans ma Lettre documentaire n° 346. J’acceptai. Le moment venu, on oublia de m’envoyer la revue et pour ma part, ayant d’autres chats à fouetter, notamment parce que c’était le mois de mon départ à la retraite, j’avais complètement oublié cette affaire. Je n’y ai repensé que la semaine dernière, en explorant ma messagerie et en retombant à cette occasion sur les mails échangés à l’époque. J’ai alors envoyé un mot pour demander ce qu’il en était. On s’est très aimablement excusé de l’oubli et on m’a aussitôt envoyé un exemplaire, que je viens de recevoir. C’est donc avec du retard mais non sans plaisir, que je prends connaissance de cet ouvrage agréable, où sont réunis des photos, des témoignages, et d’autres documents. Ce grand cahier compte cent pages, dont la 92e est occupée par l’article en question. Comme la même traduction avait déjà été reproduite en 2011 dans le Découvertes Gallimard sur Brassens, il ne fait pas de doute que la Ld 346 est à ce jour celle qui a bénéficié de la plus ample diffusion.

dimanche 5 février 2023

nature

Des nouvelles de Grand-Mère Nature.
    Le réchauffement climatique est mou du genou dans le New Hampshire, où sévit la température la plus glaciale jamais enregistrée aux States (moins 108 degrés Fahrenheit, soit moins 78 degrés Celsius).
    En Australie, dans la rivière du Cygne, une jeune fille de seize ans veut nager avec les dauphins et se fait déchiqueter par un requin.
    L’ancien porte-avions Foch avait été vendu en 2000 à la marine brésilienne, qui a été infoutue de le maintenir en bon état. Egalement infoutue de démanteler le rafiot, elle vient de se simplifier la vie en le faisant couler au fond de l’Atlantique avec ses centaines de tonnes de produits hautement toxiques. Comme cet exploit est accompli sous le règne du gentil président Lula-qu’est-de-gauche et non du méchant Bolsonaro-qu’était-de-droite, la médiaterie n’en parle pas trop fort...