lundi 30 octobre 2023

Plume

    Tentative de lire Plume, précédé de Lointain intérieur, de Henri Michaux. Je n’y arrive pas, ces textes m’ennuient, je ne leur trouve aucun attrait.

jeudi 26 octobre 2023

mardi 24 octobre 2023

Vandré

Le hasard de recherches dans Wikipédia m’a ramené le souvenir du chanteur, auteur-compositeur et guitariste brésilien Geraldo Vandré, dont j’ai connu dans ma jeunesse au moins deux chansons : d’une part Pra não dizer que não falei das flores (Pour ne pas dire que je n’ai pas parlé des fleurs), autrement intitulée Caminhando (En marchant), hymne gauchiste assez entrainant à défaut d’être bien sensé, d’autre part le Pequeno concerto que virou canção (Petit concert devenu chanson), une chanson d’amour aux belles vocalises. Vandré fut inquiété par la dictature militaire et se résolut à l’exil, dans la fin des années 60 et les premières années 70. Puis il rentra au pays, abandonnant pratiquement toute activité artistique, rejetant le vedettariat ainsi que le rôle d’idole anti-militariste que beaucoup lui prêtaient. Maintenant retraité, installé à Rio et âgé de 88 ans, il aurait déclaré cette année à un journal : «J’ai cessé toute activité et je n’ai rien à raconter. Je ne fais rien.» De tout temps je me suis demandé par quelle coïncidence Geraldo portait le même nom que celui du village natal de ma vénérable mère, Vandré, près de Surgères en Charente maritime (code postal 17700). L’artiste nordestin avait-il eu, dans le melting-pot brésilien, des ancêtres aunisiens ? Je tombe des nues en apprenant dans Wiki que Vandré n’est pas le véritable nom du chanteur mais un pseudonyme artistique, créé en abrégeant un des noms de famille de son père, Vandregíselo. Cet autre nom, d’aspect si peu lusitanien, est une autre énigme. Serait-ce l’altération de quelque patronyme flamand en Van der ? Il existe paraît-il au moins deux biographies du chanteur, dans lesquelles se trouve peut-être la réponse à cette question, mais que je n’aurai sans doute jamais entre les mains. Je me demande également si cet homme a jamais su que son nom d’artiste était aussi celui d’un village de France. Si vous tombez sur le vieillard oisif, dans les rues de Rio, posez-lui donc la question de ma part. 

dimanche 22 octobre 2023

cannibales

    En feuilletant les Paroles données de Claude Lévi-Strauss (Plon, 1984), je m’arrête un peu aux pages 141-142, où il est question de cannibalisme. L’auteur prend la précaution d’admettre qu’il existe sur le sujet «des témoignages nombreux et concordants ... qui ne permettent pas de douter de la réalité» des pratiques, entre autres chez les Tupinambas du Brésil de jadis, sur lesquels je suis un peu renseigné. Mais je reste perplexe devant ses développements tortueux visant à établir, ou à inventer, la valeur symbolique, culturelle, spirituelle, des rituels de tuerie. J’ai l’impression pénible d’assister là une fois de plus à des manoeuvres intellectuelles, dont l’objectif principal est de noyer le poisson de la brutalité primitive dans les eaux vaseuses de l’ethnologie de salon. Je m’arrêterai à la phrase affirmant que «cette torture ‘primitive’ n’a rien de commun avec celle qui se pratique dans les sociétés dites civilisées, dont l’effet est d’avilir la victime en violation de toutes les règles morales...» C’est assez, j’ai la dose. Nous retrouvons là les gros sabots de la rhétorique humaniste, opposant le vilain homme blanc occidental, qui est très méchant, au bon sauvage innocent, qui manie délicatement le symbole à coups de couteau et de massue. Comment un homme aussi fin et aussi savant a-t-il pu soutenir de telles âneries, grande énigme. Il y a dans cette volonté forcenée de prouver que les Sauvages n’étaient pas des sauvages («Le barbare, c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie», disait son beau sophisme dans Tristes tropiques) une sorte de négationnisme pépère, sans danger : les descendants des victimes, s’il y en a, ne porteront pas l’affaire devant les tribunaux.

samedi 21 octobre 2023

fruits

FRUITS

Coing

Datte

Figue

Fraise

Mangue

Mûre

Nèfle

Noix

Pêche

Poire

Pomme

Prune


(Après, j'arrête.)

vendredi 20 octobre 2023

villes

VILLES

Auch

Blois

Bourges

Caen

Chartres

Foix

Gap

Laon

Lille

Lyon

Mende

Metz

Nantes

Nice

Nîmes

Niort

Pau

Rennes

Tarbes

Tours

Troyes

Tulle

Vannes


(Chefs-lieux monosyllabiques)

jeudi 19 octobre 2023

mercredi 18 octobre 2023

monosyllabes

    Le goût des monosyllabes m’avait inspiré l’an dernier trois poèmes-listes, Terres, Arbres et Zoo. Songeant à explorer de nouveau cette veine, j’ai passé l’essentiel de la matinée à examiner des gisements de noms communs et de noms propres. A cette occasion je me suis aperçu qu’en français, les noms des couleurs sont presque tous des monosyllabes. Et j’ai remarqué qu’en anglais, langue éminemment monosyllabique, seules cinq des cent principales villes du Royaume-Uni sont des monosyllabes (Leeds, Poole, York, Slough, Bath) alors que c’est le cas de plus de vingt chefs-lieux de départements français.

lundi 16 octobre 2023

métamorphoses

    Au départ, on n’était pas forcé de deviner que l’antifascisme engendrerait un nouveau fascisme, l’antiracisme un autre racisme, et le féminisme un vulgaire sexisme. Comme quoi, tout peut arriver.

dimanche 15 octobre 2023

paresseux

    A la fin de l’année dernière, j’ai réalisé un projet auquel je songeais depuis longtemps et qui m’avait été inspiré par mes recherches sur la zoonymie de la faune sud-américaine : une Anthologie du Paresseux. Elle tient sur dix-sept pages. J’y présente vingt descriptions anciennes de ces édentés pas pressés (dix du XVIe siècle, six du XVIIe, trois du XVIIIe et une du XIXe). Je trancris les textes français en modernisant par endroits leur expression et je traduis ou retraduis à ma façon les textes étrangers (six de l’espagnol et autant du portugais). Maintenant que ce divertissement documentaire a pris forme, je ne sais trop qu’en faire : je crains qu’il ne soit trop littéraire pour les revues scientifiques et trop scientifique pour les revues littéraires. En attendant de lui trouver meilleur destin, je le dépose sur le site Academia, où l’on peut le lire en ligne ou le télécharger. Bonne lecture aux curieux.

mercredi 11 octobre 2023

massacres

    Ce matin j’entendais monsieur Darmanin, ministre de l’intérieur, déclarer la main sur le cœur que «Toucher un juif en France, c'est toucher toute la République» et annoncer que toute personne étrangère coupable d’actes ou de propos antisémites serait immédiatement expulsée. Je me réjouis pour mes compatriotes israélites de la ferme protection dont le ministre les assure, mais si ce n’est pas du pipeau, sait-on jamais, j’apprécierais qu’il en dise et surtout qu’il en fasse autant pour tous nos compatriotes non-juifs qui eux aussi s’en prennent plein la gueule, sans cesse et sans avoir rien demandé.
    Les terroristes du Hamas ont lancé samedi dernier une attaque contre Israël, étonnante principalement du fait qu’elle ait pu se produire. Les atrocités dont on a écho ne nous apprennent pas grand chose quant à la sauvagerie des islamistes, qui nous ont déjà instruits, les années passées, des exploits dont ils étaient capables. Cet assaut relève de ce qu’on nomme aujourd’hui avec emphase un crime contre l’humanité, et qu’on se contentait jadis d’appeler un massacre. En l’occurrence un massacre inattendu, auquel va répondre une revanche qui risque d’être quelque peu massacrante à son tour.
    Le principal enseignement que je tire de ces événements touche à la façon dont j’en suis informé. Je ne voulais pas croire Elon Musk, lorsque je l’ai entendu naguère affirmer que désormais les réseaux sociaux devançaient les médias classiques dans le rôle d’informateurs du public, mais je me range maintenant à son avis. On est en effet bombardé d’infos, notamment de vidéos, en temps réel ou peu s’en faut. Un problème est qu’en temps de guerre on est aussi bombardé d’intox, à des fins de propagande. Cela n’est pas nouveau, on se souvient d’exemples mémorables de mensonges étatiques ou médiatiques, comme lors de la guerre d’Irak ou de la révolution roumaine. Mais sur les réseaux, les impostures sont plus rapidement dénoncées (non : telle séquence a été tournée en telle autre occasion, il y a tant d'années, dans tel autre pays...), ou du moins mises en doute. C’est ainsi, la donne est sans cesse modifiée.

mardi 10 octobre 2023

lundi 9 octobre 2023

hélas

    Le mot de Caraco sur la guerre d’Algérie, «drame par excellence, où chacun a raison, mais nul ne fera grâce», pourrait aussi bien s’appliquer à l’interminable conflit judéo-arabe, dont on ne voit pas qu’il soit en voie de résolution.

samedi 7 octobre 2023

titre

    Ce matin vers l’aube, j’ai rêvé qu’une revue d’art exotique s’appelait Hro-mbey. Je devrais peut-être faire enregistrer ce beau titre.

vendredi 6 octobre 2023

atelier

Bien que n’étant fan ni de Jean Genet ni de Giacometti, j’ai eu la curiosité, l’occasion se présentant, de lire l’ouvrage que le premier a consacré au second, L’atelier d’Alberto Giacometti (éditeur Marc Barbezat L’Arbalète, 1967). C’est un petit livre d’une cinquantaine de pages non numérotées, entrecroisées de photos montrant ledit atelier, sa crasse revendiquée, et les œuvres qui s’y trouvaient circa 1960. Genet fréquente l’atelier, y pose, contemple sculptures et peintures, discute avec l’artiste, et rapporte ici dans un style impeccable ses pensées, et des bribes de conversation. J’ai bien aimé l’idée que l’art n’a pas pour mission d’apporter de la nouveauté, mais de révéler de l’éternité. Sinon les méditations de l’écrivain m’ont paru trop nébuleuses, j’ai mieux aimé les anecdotes, les scénettes au café, les détails.

mercredi 4 octobre 2023

Goldman

Tous aux abris : avec la sortie d’un film sur le procès de Pierre Goldman, on peut prévoir un déluge de propagande médiatique pour nous expliquer qu’il était l’innocente victime d’une erreur judiciaire. Encore une fois des milliers, des millions de crétins vont s’estimer assez instruits par la fiction. Genre c’est bien vrai, puisque je l'ai vu au cinéma. Pour rigoler un peu, je suis allé lire sa longue notice dans Wiki. La phrase la plus drôle est celle où on explique que dans les années 60, quand il se distinguait parmi les nervis gauchistes qui allaient castagner du droitard, il se montrait «soucieux de ne pas causer de blessés trop graves». Sans blague. Il n’a peut-être pas flingué les deux pharmaciennes du boulevard Richard-Lenoir, mais l’hypothèse n’a rien d’invraisemblable, au vu de son profil de hors-la-loi guérillo-communiste brutasse. Il reste un chouchou de la mafia culturelle de gauche, sans toutefois faire l’unanimité, à ce qu’il semble. Pour ma part je ne vois rien d’admirable chez ce genre d’affolé.

mardi 3 octobre 2023

climat

    Bienfaits du climatique réchauffement : ce petit supplément d’été ne nuit pas.

lundi 2 octobre 2023

vivrensemble

    Il y a quelques jours, en lisant des commentaires sur un réseau social, je suis tombé sur les réflexions d’une dame, au sujet des progrès électoraux de «l’extrême droite» en Europe : «... ça s’active en Allemagne niveau extrême, c’est aussi la fête. Les pays européens ont cuvé leur claque d’il y a 80 ans, on dirait : on ne peut pas cacher sa vraie nature...» Ces propos et d’autres du même ton laissaient entendre que la dame en question et son interlocuteur appartenaient à certaine «communauté», comme on dit. Ils laissaient aussi entendre leur peu d’estime pour la soi-disant «vraie nature» de la population européenne de souche : la goyerie haineuse indécrottable. Les sentiments ainsi exposés, avec au moins le mérite (ou l’imprudence) de la franchise, ont naturellement heurté le goy de bonne volonté que je m’efforce d’être. Je ne sais s’ils sont répandus dans ladite communauté, et en quelque sorte représentatifs, ou au contraire marginaux. A vrai dire je ne vois pas pourquoi ils seraient si rares. En effet si ladite communauté a subi les persécutions que l’on sait, ses membres ne sont-ils pas fondés à éprouver vis-à-vis de la population générale, sinon le mépris visible dans l’exemple cité, du moins un minimum de méfiance, de suspicion vigilante ? Mais alors, me dis-je, s’il en est ainsi, les desouches sont-ils pas à leur tour fondés à se défier de ces concitoyens soupçonneux ? Poursuivant cette méditation morose, je me dis que dans notre nation maintenant dévolue à la «diversité», il ne manque pas d’autres groupes, races, cliques et engeances, qui ne manifestent plus souvent qu’à leur tour le ressentiment qu’elles éprouvent envers l’ancien peuple, ou même entre elles. La discorde n’a jamais eu de mal à surgir au sein de sociétés homogènes, on voit mal comment la diversité pourrait arranger les choses. A mon avis les communautés n’ont pas fini de se regarder en coin, et la fraternité républicaine ne sera jamais qu’une aimable chimère. Les cas d’entente cordiale existent certes, mais resteront minoritaires, je le crains. Bon, parlons d’autre chose.