Le hasard de recherches dans Wikipédia m’a ramené le souvenir du chanteur, auteur-compositeur et guitariste brésilien Geraldo Vandré, dont j’ai connu dans ma jeunesse au moins deux chansons : d’une part Pra não dizer que não falei das flores (Pour ne pas dire que je n’ai pas parlé des fleurs), autrement intitulée Caminhando (En marchant), hymne gauchiste assez entrainant à défaut d’être bien sensé, d’autre part le Pequeno concerto que virou canção (Petit concert devenu chanson), une chanson d’amour aux belles vocalises. Vandré fut inquiété par la dictature militaire et se résolut à l’exil, dans la fin des années 60 et les premières années 70. Puis il rentra au pays, abandonnant pratiquement toute activité artistique, rejetant le vedettariat ainsi que le rôle d’idole anti-militariste que beaucoup lui prêtaient. Maintenant retraité, installé à Rio et âgé de 88 ans, il aurait déclaré cette année à un journal : «J’ai cessé toute activité et je n’ai rien à raconter. Je ne fais rien.» De tout temps je me suis demandé par quelle coïncidence Geraldo portait le même nom que celui du village natal de ma vénérable mère, Vandré, près de Surgères en Charente maritime (code postal 17700). L’artiste nordestin avait-il eu, dans le melting-pot brésilien, des ancêtres aunisiens ? Je tombe des nues en apprenant dans Wiki que Vandré n’est pas le véritable nom du chanteur mais un pseudonyme artistique, créé en abrégeant un des noms de famille de son père, Vandregíselo. Cet autre nom, d’aspect si peu lusitanien, est une autre énigme. Serait-ce l’altération de quelque patronyme flamand en Van der ? Il existe paraît-il au moins deux biographies du chanteur, dans lesquelles se trouve peut-être la réponse à cette question, mais que je n’aurai sans doute jamais entre les mains. Je me demande également si cet homme a jamais su que son nom d’artiste était aussi celui d’un village de France. Si vous tombez sur le vieillard oisif, dans les rues de Rio, posez-lui donc la question de ma part.
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