mercredi 29 novembre 2023

court

TOUT COURT

court-bouillon

court-circuit

courte durée

courte échelle

court instant

court-jus

court métrage

courte paille

courte-pointe

court terme

courte vue

escroquerie

L’on me signale que l’on reçoit encore de faux e-mails de ma part, disant que je suis malade et demandant du pèse. 
On m’a conseillé de changer de mdp. 
Je ne vois pas comment les escrocs, qui ont eu accès à l’ancien mdp, n’auraient pas accès au nouveau, mais je viens quand même de faire ce changement. 
En espérant que le problème soit ainsi réglé (mais sans trop y croire).

mardi 28 novembre 2023

Goncourt

    Avec le Vivre vite de Brigitte Giraud, la semaine dernière, je me disais que je lisais enfin un Prix Goncourt, ce qui ne m’arrive jamais. Or après avoir consulté sur Wiki la liste des lauréats, je constate que ce n’est pas tout à fait vrai. J’ai lu jadis Un homme se penche sur son passé, de Maurice Constantin-Weyer (1928) et Le roi des aulnes, de Michel Tournier (1970), je crois aussi La condition humaine, d’André Malraux (1933) et Les racines du ciel, de Romain Gary (1956). Mais de ces quatre je ne garde quasi aucun souvenir, et c’était du temps où je lisais sans noter. Plus récemment j’ai tenté les Trois jours chez ma mère, de François Weyergans, et comme cela devenait agaçant au fil des pages, j’ai laissé tomber en route (voir au 8 I 21). J'entends d'ici les commentaires : Mais tu n'as donc jamais lu Ceci ? Ni Cela ? Eh bien, j'avoue...

lundi 27 novembre 2023

moto

Ayant trouvé dans une boite le Vivre vite de Brigitte Giraud (Flammarion, 2022) je me suis laissé captiver par ce Prix Goncourt qui n’est pas un roman. C’est un exercice de mémoire, dans lequel l’auteuse retrace méticuleusement les circonstances de la mort de son mari une vingtaine d’années auparavant. Une mort accidentelle est toujours tragique, elle paraît plus encore absurde dans les circonstances rapportées : l’homme s’est tué en tombant d’une moto qu’il avait empruntée ce jour-là au lieu de prendre la sienne, au moment où le couple venait juste d’acheter une maison qu’il comptait retaper. On a l’impression que la mémorialiste, qui s’apprête maintenant à quitter ladite maison, exorcice son deuil en reconstituant la journée du 22 juin 1999, qui aurait pu être banale et parfaitement oubliable mais a été fatale par la suite d’une série de causes et de coïncidences, qu'elle expose avec méthode et sobriété, sans exclure ici et là un brin d’humour. Ce livre m’a plu. 
(Accessoirement j’ai remarqué cette bizarrerie : on dit en ligne, entre autres dans Wiki, que Brigitte Giraud serait née en 1960, or elle signale à deux reprises, pages 171 et 199, qu’elle avait trente-six ans en 1999, ce qui ne concorde pas.)

dimanche 26 novembre 2023

révolutions

    Différentes doctrines ont inspiré les révolutions au cours de l’Histoire, avec toutefois en commun ce grand principe philosophique : Pousse-toi de là, que je m’y mette.

jeudi 23 novembre 2023

au lit

Pour étudier (c’est à dire pour lire et écrire), je ne me trouve nulle part mieux qu’au lit. 

dimanche 19 novembre 2023

punk

    Les rares fois où j’ai entendu ma pauvre mère employer le mot punk, elle le prononçait comme s’il s’écrivait pinque. A la réflexion, je me demande si elle ne le faisait pas exprès.

vendredi 17 novembre 2023

contraires

    Maximes contraires : le «Never complain, never explain» attribué à la famille royale anglaise, et la fausse citation religieuse placée par Céline en épigraphe à ses Bagatelles : «Il est vilain, il n’ira pas au Paradis, celui qui décède sans avoir réglé tous ses comptes». 

jeudi 16 novembre 2023

gardien

    Trois jours de suite que Google News me bassine à me resservir le même article du quotidien de gauche The Guardian, lequel nous avertit, avec son discernement et sa bonne foi habituels : «The public doesn’t understand the risks of a Trump victory. That’s the media’s fault» (Le public ne comprend pas les dangers d’une réélection de Trump. C’est la faute aux médias). Je te crois : terrible risque, d’un nouveau mandat de dictature hitlérienne sanguinaire apocalyptique. Et grave faute des médias, dont seulement 98 % passent leur temps à dégueuler sur le grand méchant Donald...

lundi 13 novembre 2023

Bazooka

En me renseignant sur les artistes du collectif Bazooka, ces derniers temps, j’ai remarqué que Wikipédia avait une notice sur la plupart d’entre eux mais pas sur Loulou Picasso, et j’ai comblé cette lacune en esquissant ainsi ma vingt-et-unième notice dans cette encyclopédie. J’ai lu à leur propos quelques articles et emprunté trois livres : un très bon (Bazooka Un regard moderne, collectif dirigé par Jean Seisser, Seuil, 2005, avec pas mal d’infos et de belles reproductions en grand format), un médiocre (Bazooka, collectif préfacé par Marc Zermati, Editions Pyramid, 2006, avec des repros souvent trop petites et des légendes microscopiques illisibles), enfin une œuvre conjointe de Kiki et Loulou Picasso (Engin explosif improvisé, L’Association (ce nom !), 2009). La «horde Bazooka» (mot de D Mallerin) fut active dans la seconde moitié des années 70, qui fut l’époque de mes vingt ans et de la musique punk, dont Bazooka fut en quelque sorte un pendant graphique. Bizarrement je n’ai jamais aimé le punk, trop bruyant-brouillon-braillard à mon goût, mais j’ai certainement subi l’influence graphique des bazooqueurs, mes collages des années 80 en portent la marque. Bizarrement aussi je crois avoir subi cette influence confusément, par échos d’ambiance, par ondes suggestives, sans avoir contemplé ou examiné les œuvres attentivement, me semble-t-il, et jusqu’à récemment j’aurais été incapable de distinguer les styles individuels de cette demi-douzaine d’artistes. J’ai possédé un temps la série peut-être complète du tabloïd Un regard moderne, que m’avait léguée Jean-René, je l’ai à mon tour donnée ou vendue à vil prix depuis longtemps, à je ne sais plus qui. Les deux meilleurs artistes du groupe, les deux maitres à vrai dire, sont les deux surnommés Picasso, Kiki et Loulou. Parmi les autres, ma préférence va au graphisme émietté de Ti5 Dur. Kiki était sans doute le leader, la personnalité la plus énergique, la forte tête. Lui seul semble avoir poussé la provocation jusqu’à tenir des propos anti-gauchistes, ce qui est une hérésie («Ils me faisaient chier avec leurs discours gauchistes ... Mort aux peintres cocos», d’après Seisser, 2005). Est-ce lui qui a poussé le bouchon du «réactivisme» un peu trop loin en se prononçant «pour un retour du fascisme, de l'antisémitisme, de la violence» ? ce qui n’était pas bien malin. Il paraît qu’il s’est fait rosser par Pierre Goldman, le genre de finaud qui luttait contre la haine à grands coups de poing dans la gueule. Que pensaient alors, que pensent maintenant ces gens ? Je ne sais. Le tardif Engin explosif de Kiki et Loulou (2009, mais contenant des choses plus anciennes), que j’ai la flemme de lire, m’a l’air assez lourdement socialistoïde (j’y relève cet alexandrin sinistre : «Les clients de Chanel méritent tous la mort»). Je veux croire que ces deux ont maintenant dépassé l'âge idéologique. Dans le fond peu importe. Les belles formes qu'ils ont créées dureront plus longtemps que les slogans...

Ci-dessus : peinture de la série Hexadezimalsystem, par L Picasso, Arts Factory, 2022.

dimanche 12 novembre 2023

Dylan

    Entre l’avis du jury Nobel, qui a décerné son prix de littérature à Bob Dylan, et celui de Kurt Vonnegut, qui tenait Dylan pour «le plus mauvais poète vivant», je pencherais plutôt pour le second.

vendredi 10 novembre 2023

que d'eau

    Les rivières débordent, les fossés débordent, les champs sont inondés, les routes sont inondées, mon jardin est inondé, mon chai est inondé. Le premier qui m’explique qu’on manque d’eau à cause du changement climatique, surtout en Charente maritime, je l’étrangle.

mardi 7 novembre 2023

sensation

    Lorsque ma famille est venue s’installer dans le Sud-Ouest, nous avons d’abord vécu quelque six mois, un été et un automne, dans une des maisons situées à la sortie de Lalinde, le long de la route menant à Bergerac. J’avais alors sept ans. Derrière la maison se trouvait une bande de terre, de la dimension d’un petit champ, au bout de laquelle coulait la Dordogne. J’ai le souvenir vague mais persistant de bons moments passés seul à musarder parmi les arbres au bord de la rivière. Je ne sais plus très bien à quoi je m’occupais, peut-être juste à rêvasser. Je me souviens surtout de cette sensation de solitude tranquille, légèrement à l’écart du monde, dans la lumière du soleil tamisée par le feuillage. Souvent ces derniers temps, quand je vais un moment dans les bois oublier mes tracas, j’ai l’impression de revivre, de reproduire indéfiniment cette scène initiale, en quelque sorte initiatique.