vendredi 31 mars 2023

bon

TOUT BON

Bon accueil

Bonne action

Bonne affaire

Bonne année

Bon apôtre

Bon appétit

Bon augure

Bonne chance

Bonne chère

Bon coeur

Bon coin

Bonne compagnie

Bon conseil

Bon côté

Bonne dame

Bon dieu

Bon droit

Bon enfant

Bonne enseigne

Bon escient

Bon état

Bonne étoile

Bonne excuse

Bonne femme

Bonne fête

Bonne foi

Bon goût

Bon grain

Bon homme

Bonne idée

Bon marché

Bon matin

Bonne mesure

Bonne mine

Bon mot

Bonne nuit

Bon œil

Bon pied

Bon plaisir

Bon port

Bon prince

Bon sens

Bon signe

Bonne soeur

Bon temps

Bon ton

Bon usage

Bon vivant

Bonne volonté

Bon vouloir

mercredi 29 mars 2023

société

    Mes contributions à la vie publique : quelques réflexions sur le mouvement social. 
    Je fuyais les manifs quand j’habitais en ville, c’est plus simple à présent que je vis dans la brousse. Internet se charge de m’instruire de ce à quoi j’échappe. Sans surprise je ne regrette rien, cet étalage d’imbécillité satisfaite et vociférante ne varie guère. 
    L’insupportable verbiage médiatique : surtout parler de «tensions» pour ne pas dire violences ou agressions, parler de «dégradations» pour ne pas dire saccage, vandalisme et pillage. Quand on ne peut mentir franchement, tout faire pour amoindrir, édulcorer, minimiser. 
    Le pays est à feu et s’enfonce dans une spirale délirante, comme si repousser l’âge de la retraite à 64 ans était un crime contre l’humanité, alors que cet âge est déjà de 64 à 67 ans dans tous les autres pays d’Europe. 
    L’argument que les rues sont pleines de mécontents ne vaut rien, on a déjà constaté plus d’une fois que cela ne crée pas forcément une masse plus importante que celle des silencieux. L’argument des sondages est plus sérieux, si les sondages sont exacts, ce qui reste à vérifier, une majorité serait contre cette loi. Mais bon, si l’on va par là, il y aura toujours une majorité pour dire qu’elle veut travailler moins, gagner plus, et croire au Père Noël. 
    A Bordeaux, des crétins ont mis le feu à la mairie. Aussitôt Rue89, avec son sens habituel de l’objectivité, a accusé «l’extrême-droite», contre toute vraisemblance. Et en effet les arrestations ne confirment pas du tout ce profil fantasmé. J’espère que les coupables vont écoper d’un bon stage de citoyenneté.
    Avec ça il me vient des échos de certaine université que j’ai connue, et qui semble maintenir ses traditions de pot-de-chambre idéologique. Une fois de plus, une clique de clowns bloque les bâtiments et la direction se garde bien de les virer comme il faudrait, c’est à dire à grands coups de pieds au cul. Naturellement côté personnel, enseignant et autre, tous les tire-au-flanc se réjouissent de l’aubaine. Y compris ceux qui, étant ainsi payés à ne rien foutre, ne protestent pas moins contre les rudesses de l’ultra-néo-libéralisme... Combien d’établissements dans ce cas ? Combien de reportages à la télévision ?

dimanche 26 mars 2023

ginkgo

(Pour Dominique L, que cette histoire intéressait). Un beau jour quelqu’un offrit un plant de Ginkgo biloba, haut d’un mètre, à la jeune Laeti, laquelle, ne sachant qu’en faire, l’offrit à sa mère, laquelle, ne sachant qu’en faire non plus, et se trouvant être mon aide de camp, me l’offrit à son tour, puisqu’il est connu que j’aime les arbres et que j’ai des terres. Mais la chose ne va jamais de soi, quand les terres sont déjà peuplées. Tous les bois vous disent : Ici c’est complet. Il faut s’arranger. Tout bien considéré, je plantai le scion à la Rigeasse, un bosquet triangulaire au milieu des champs, non loin du village. On verrait bien. L’arbre mourut je crois dans l’année qui suivit. J’en fus désolé mais guère surpris. Outre que l’espace déjà boisé n’est pas accueillant aux intrus, il faut encore que ceux-ci survivent à la sécheresse, à la pourriture, à l’ombre, au soleil, au gel, à la dent des herbivores, à la chimie du sol, à la main des voleurs, bref à tous les dangers, si bien que mon taux de réussite en ce domaine est fort modeste. Les années passèrent. Il y en eut quelques unes ou je ne mettais plus les pieds dans ce coin, que la broussaille regagnait, puis je le reconquis, je l’ai même bien éclairci, et chaque fois que je passais par là, j’hésitais à arracher la pauvre tige du ginkgo desséché. Or voilà qu’un beau jour de printemps, l’an dernier, que vois-je soudain, à quelques centimètres à côté du petit tronc mort depuis plus de dix ans : une nouvelle pousse de ginkgo, dressant son double décimètre orné de quelques feuilles pimpantes. J’étais enchanté de cette résurrection inattendue. Cela paraissait incroyable mais il fallait admettre que pendant toutes ces années, bien que la tige fût morte, quelque chose survivait dans la motte des racines avec assez d’énergie pour se remettre enfin à pousser. Aussitôt je pris quelques mesures de sécurité, j’entourai la plante d’un bout de grillage, je veillai à porter de l’eau. A l’automne, je trouvais mauvaise mine à mon protégé. Ses feuilles prenaient un vilain marron au lieu d’un beau jaune. Cette hiver plus d’une fois la petite pousse m’a paru tout à fait morte. Mais enfin je viens de voir qu’elle bourgeonne de nouveau. Tout n’est pas perdu.











Photo Josiane Suel, septembre 2022.

samedi 25 mars 2023

Darmanin

    Darmanin a marqué un point avec son mot bien vu sur les Black-bourges.

mercredi 22 mars 2023

Montaigne

    Montaigne voyait l’homme «ondoyant et divers». Lui-même était du genre emberlificoté.

lundi 20 mars 2023

dimanche 19 mars 2023

Tintin

Je me suis laissé captiver par un vieil album de Tintin, L’oreille cassée, trouvé dans une boite à livres. L’histoire présente un mélange de puérilité (ce pouvoir quasi surnaturel du héros, qui échappe sans cesse à la mort in extremis) et de sophistication (l’intrigue est remarquablement élaborée). C’est divertissant. Une surprise amusante pour moi a été qu’un des personnages, le guide indien que l’on voit pagayer sur la couverture, porte le même nom qu’un de mes écrivains sulfureux préférés. Dans l’histoire, il n’apparaît qu’aux pages 46-47. Un propriétaire terrien le présente à Tintin : «Voilà Caraco, un Indien qui connaît très bien le fleuve...» La mission de conduire Tintin chez des sauvages l’effraie, mais le reporter le convainc en lui tendant une liasse de billets : «Allons, Caraco, réfléchis : regarde ce que je t’offre.» Cela marche : «Caraco ira. Mais Caraco très pauvre : toi encore acheter le canot de Caraco.» Et les voilà partis à voguer sur un fleuve. Le soir, ils campent : «Bonne nuit, Caraco. – Bonne nuit, señor.» Mais le lendemain matin, l’oiseau s’est envolé : «Tiens ! Où est Caraco ?» Tintin l’appelle, «Caraco !» En vain, il ne réapparaitra pas. Je ne sais si les exégètes, qui scrutent chaque détail des aventures de ce héros, se sont demandés d’où Hergé avait tiré ce nom. Il ne peut s’agir d’une allusion à l’écrivain, qui n’était pas encore connu quand l’histoire a paru, dans les années 30. Se peut-il en revanche qu’Albert Caraco (1919-1971) ait eu connaissance de ce personnage homonyme ? Chronologiquement, ce n’est pas impossible. Psychologiquement, c’est plus douteux, je ne crois pas qu’il existe le moindre indice que Caraco ait jamais lu une bédé. Mais après tout il s’intéressait au dessin, qu’il avait pratiqué dans sa jeunesse, et il avoue se laisser aller parfois à des lectures légères, comme des revues féminines...

PS. Pierre Ziegelmeyer me signale comme possible source de Hergé le personnage de Caraco, un singe malin dans les bandes dessinées de Benjamin Rabier (1864-1939). J'en repère quatre titres dans Abebooks : Les malheurs de Caraco (1932), Caraco fait des folies (1933), Caraco plongeur (1934) et Caraco touche à tout (1935). Rappelons que L'oreille cassée fut pré-publiée en revue de 1935 à 1937, année de la première parution en album.

samedi 18 mars 2023

sigles

    Mystères de l’élocution. J’ai remarqué qu’en français, on a coutume de prononcer à la française le sigle CIA, mais à l’anglaise le sigle FBI.

vendredi 17 mars 2023

St-Jean

SAINT-JEAN

Saint-Jean d’Angély

Saint-Jean du Bois

Saint-Jean des Champs

Saint-Jean du Doigt

Saint-Jean des Echelles

Saint-Jean de la Forêt

Saint-Jean du Gard

Saint-Jean d’Heurs

Saint-Jean d’Illac

Saint-Jean Kerdaniel

Saint-Jean de Luz

Saint-Jean de la Motte

Saint-Jean de la Neuville

Saint-Jean des Ollières

Saint-Jean de la Porte

Saint-Jean la Rivière

Saint-Jean de Serres

Saint-Jean de Thouars

Saint-Jean des Vignes


(Pour ce poème-liste je me suis servi des noms des communes de France figurant dans l'Atlas routier Michelin. J'y ai inclus St-J d'Angély pour la raison que l'on devine. Pour les autres, j'ai choisi autant que possible les toponymes incluant des noms communs, à défaut ce que je pouvais).

jeudi 16 mars 2023

démunis

    Pour ne pas dire simplement Les pauvres, il y a la fameuse périphrase Les plus démunis, quelque peu gémissante et ampoulée. On en tire le meilleur effet en la prononçant sur un ton nasal, façon Les mlus némunis...

mercredi 15 mars 2023

re-rock

A propos de ma note d'hier, Quentin Colant m'a bien amusé en m'envoyant ceci : 

    In omni historia musicae, nulla fuit musica tam potentis quam rock. Qui dubitat, audiatur. Quae musica alia vult homines tam vehementer movere, tam fortiter commovere, tam totaliter immergere in sonis? Nulla, opinor.
    Sed quid est rock? Nonne solum agrestis carmen, vel sonitus barbarus? Nonne solum mutatio modorum musicorum aliorum, et violentia, et furor? Nonne magis, rock est musice genre quod caput veritatis sonorum demonstrat, et quod animam hominis veraciter commovet?
    Quare hoc opus scripsi, ut tractem de rocko, non solum ut studium musicum sed ut studio humanitatis. Quomodo rock, arte musica, et creativitate artium liberae, rerum humanarum historiam mutaverunt. Quomodo rock, veritate et integritate, nove vias verborum et sensuum aperuit.
    Spero ut lectores huius operis non solum studium musicum augmentent, sed etiam ampliorem appreciationem de rocko et quidem omnia quae illo coniuncta sunt, vel quae inde nata sunt.
    Valete et fruimini!
    Titulus libri: De Rocko

("Merci ChatGPT. Pour que ce ne soit pas trop long, je lui ai juste demandé une préface.")

mardi 14 mars 2023

lundi 13 mars 2023

despejo

    Il y a quelques nuits de cela j’ai rêvé que je me répétais cette étrange formule étrangère, Florilegio y Despejo. Je ne sais d’où je tirais le second terme, que je ne connaissais pas, ou que du moins je ne me rappelle pas avoir déjà rencontré. Au réveil je doutais même qu’il existe, mais il est dans le dictionnaire espagnol, avec plusieurs sens (débarras, déblaiement, dégagement, évacuation, aisance, désinvolture), dont je ne vois pas bien lequel associer au Florilège...

dimanche 12 mars 2023

Arlette

Lui aussi avait bonne mine, ce petit J’ai Lu de 1974, Moi, une militante, avec le minois de l’auteuse, Arlette Laguiller, joliment peint sur la couverture. Ce bel emballage ne laisse guère soupçonner l’assaut de pleurnicherie haineuse qui s’étale à l’intérieur de l’ouvrage. Je n’ai réussi à lire que les premières pages, où Arlette évoque ses roots plébéiennes, son enfance. En bonne marxiste, elle sait que les pauvres ne sont jamais responsables de leur pauvreté, c’est toujours la faute aux autres, aux pas-pauvres, surtout aux vilains bourgeois capitalistes de droite, qui sont très méchants. Même dans les cas comme celui de la famille Laguiller, où cette évidence ne saute pas aux yeux. Ladite famille est certes mal lotie, en cet immédiat après-guerre, elle vit dans une pièce unique. Le père «avait été prisonnier de guerre, était rentré malade et n’avait jamais retrouvé des activités bien normales ... le plus souvent, il était au chômage». Ces indications vagues ressemblent à une vague excuse pour expliquer que si le père, par ailleurs anarchiste, n’était pas un bourreau de travail, ce n’est pas parce qu’il avait les côtes en long, mais parce qu’il était réellement mal en point. Admettons. Ajoutons au tableau l'indication également floue que la plupart des familles de l’immeuble étaient «à problèmes : des gens buvaient, se battaient, se faisaient des scènes terribles et tous manquaient d’argent». La militante ne précise pas si ces mauvaises mœurs étaient aussi celles de sa propre famille, mais ne dit rien qui le démente. De son côté la mère «malade aussi, ne travaillait pas, profondément traumatisée par la guerre, les bombardements, elle ne s’était jamais tout à fait remise de la mort d’un jeune enfant en 1945...» Bon. Que font de leur temps libre ces gens qui ne travaillent pas, et qui n’ont guère de moyens ? Evidemment des enfants, pour tout arranger. Au moins quatre, à ce que j’ai compris (Arlette, ses deux frères et l’enfant défunt). De quoi vit la famille ? De l’assistance publique. Ce détail me frappe : la vilaine société fournit quand même des colis, l’assistance médicale, la cantine gratuite et Dieu sait quoi d’autre, mais la seule chose qu’Arlette trouve à en dire, c’est que c’était «humiliant» : pas un mot de gratitude. De même un peu plus loin elle raconte qu’elle allait gratis dans une colonie de vacances tenue par un curé (mais un curé comme il faut : rouge et qui couche) et financée par «quelques dames à particule», qui distribuaient aussi des jouets à Noël. Là encore, le seul commentaire de cette vipère ingrate est de confier qu’avec ses camarades, «Nous nous moquions un peu d’elles : conscientes de l’injustice sociale, la charité nous était pénible.» Mais putain, si c’était si pénible, il ne fallait pas l’accepter, la charité, que ces «dames à particules» n’étaient pas obligées d’accorder. Ce genre de mentalité m’est tout à fait contraire et m'insupporte. Moi aussi je suis issu de la plèbe, je n’ai d’ailleurs pas été fichu de m’en sortir, mais quand quelqu’un m’aide, je ne lui crache pas dans la gueule et je ne lui demande pas de refaire le monde : je le remercie.

samedi 11 mars 2023

Balzac

    Tentative ratée d’aimer un Balzac, dernièrement. Il me semble que j’avais lu un de ses romans dans ma jeunesse, en tout cas j’avais essayé, Eugénie Goriot ? Le père Grandet ? Je n’en ai qu’un vague souvenir. Toujours est-il que l’autre jour j’étais bien aise de trouver dans une boite à livres une jolie petite édition vintage de La maison du Chat qui pelote et j’ai commencé à lire plein d’entrain mais hélas, après quinze pages d’exactitude sociologique et d’ennui mortel, j’ai dû abandonner.

jeudi 2 mars 2023

Kanye

La personnalité de Kanye West ne m’attire pas particulièrement et je dois avouer que j’ignorais complètement qui il était, avant ses frasques de la fin 2022. Un grand homme, à ce que je lis dans Wiki : rappeur à succès devenu richissime, époux d’une Kardashian, tout ce qu’il faut pour être un chouchou de la médiaterie à paillettes. Avec ça un peu affolé, souffrant de troubles bi-polaires, soutenant successivement Obama puis Trump, et se chamaillant volontiers avec ses petits camarades musicos à bagouzes. La paillettocratie pardonne aisément les écarts de langage ou de conduite de ses petits génies indisciplinés, sauf s’ils vont vraiment trop loin, comme ce pauvre Kanye au mois d’octobre. Sa déchéance est advenue en deux étapes, selon les gazettes. Tout d’abord, lors d’un défilé de mode, il s’est affiché en compagnie de la polémiste noire conservatrice Candace Owens, les deux arborant des T-shirts avec le slogan White Lives Matter, détournement du nom de Black Lives Matter. Personnellement je trouvais très bien que deux célébrités osent ainsi défier publiquement cette organisation marxiste-raciste, et qu’en outre ce fussent deux personnalités noires. La médiaterie a très mal pris la chose, elle a grondé. Mais le pire était à venir. Voilà qu’un peu plus tard en ce mois d’octobre, Kanye s’est répandu en propos anti-sémites, en partie inspirés par ses démêlés professionnels, et en partie relevant du simple délire psychiatrique. Là c’en était trop, West avait perdu le Nord, il fallait appliquer sans plus tarder le Grand Plan d’Elimination d’Urgence. Le pouvoir humaniste-médiatique ne fusille ni ne pend les blasphémateurs, il ne les envoie pas au bagne ni en camp de rééducation, simplement il met tout en oeuvre pour les ruiner, les réduire au silence et à l’invisibilité, c’est à dire au néant social. Tout à coup les micros et les lumières s’éteignent, le condamné est banni de tous les réseaux sociaux, abandonné par tous ses sponsors et associés, on ne doit plus le voir et il doit disparaître. Le détail qui m’a frappé, c’est que même la figure de cire de la vedette a été retirée du musée Madame Tussauds. C’est le Nettoyage par le Vide, le Devoir d’Oubli Total, Amnésie International.