Je reviens sur ces deux passages, que j'avais notés à l'automne dernier en lisant le premier volume des Mémoires de Jean-Marie Le Pen. Ce sont des remarques marginales, faites en passant sur un sujet qui n'a rien de central dans le livre. La première à la page 30 : «... si dur qu'ait été le métier de mineur, celui de marin pêcheur l'était plus encore : le mineur, ses quarante heures finies, fussent-elles infernales, avait droit à deux jours de repos, une vie familiale, des amis, des loisirs. Le marin ne connaissait ni jour, ni nuit, ni dimanche, ni jours fériés. Il se trouvait privé sa vie durant de tout ce qui constitue le pauvre bonheur des hommes, caresser sa femme et ses enfants, jouer aux cartes avec les amis, ou flâner sur le quai. Il n'avait droit à cela que deux jours par quinzaine. Quand il rentrait le corps encore balancé par le roulis, il arrivait à la maison comme un étranger qui salit le carrelage. Les femmes vouées à la solitude et dotées de l'autorité familiale s'y habituaient.» La seconde à la page 87 : «Les femmes, chez nous à l'époque, se mariaient pour ne pas travailler, pour s'établir, fonder une famille. L'épouse avait une importance déterminante, c'était elle, à bien des égards, le vrai chef de famille, la patronne. Une année de crise, quand le poisson ne se vendait pas bien, Maman avait dû faire des ménages. Elle en avait honte.» Ces fragments me paraissent intéressants non seulement pour la qualité du style, mais aussi pour la justesse de l'observation. (J'avais aussi noté des remarques similaires chez Charles Juliet, voir au 7 VIII 20, et dans mon propre journal au 5 VII 17). Il me semble qu'une discussion sérieuse, si un jour les féministes se décident à discuter sérieusement, ne pourra faire l'économie d'une réflexion sur l'écart entre le «pouvoir» masculin apparent ou supposé, et la réalité psychique de l'autorité.
Le blog littéraire et agricole de Philippe Billé. Des notes de lecture, et des notes du reste.
jeudi 28 janvier 2021
lundi 25 janvier 2021
cyrulnik
Dans le genre tête à claques inter-médiatique pas bruyant mais omniprésent, il y en a un qui commence à me sortir par les trous, c'est Boris Cyrulnik. Cet homme a des avis sur absolument tout, et les journaux ne se lassent pas de les lui demander.
dimanche 24 janvier 2021
percy lau
Je suis par ailleurs intervenu dans le Wikipédia lusophone pour introduire, dans la notice sur le dessinateur péruano-brésilien Percy Lau (1903-1972), dont je suis fan, une liste des livres qu'il a illustrés. Cette liste est à compléter, mais elle est pour l'heure aussi complète que le permettent les données que j'ai tirées du catalogue de la Bibliothèque nationale brésilienne et du Sudoc, catalogue collectif des bibliothèques universitaires de France. J'hésitais à la dresser selon l'ordre alphabétique des auteurs (problématique parce qu'il y a à la fois des écrivains célèbres et d'obscurs géographes, et parce que certains livres sont des collectifs) ou selon l'ordre chronologique (difficile à établir car dans plusieurs cas on ne sait pas la date de la première édition, ou de la première illustrée par Lau) et j'ai finalement opté pour l'ordre alphabétique des titres, qui me parait en l'occurrence le plus clair. Il faudrait à l'occasion que je reprenne également le texte de cette notice, assez mal fichu. J'ai aussi ajouté Percy Lau à la liste des citoyens illustres dans la notice brésilienne sur sa ville natale péruvienne Arequipa (où est né aussi Vargas Llosa). Ainsi ai-je contribué ces derniers jours au perfectionnement du monde.
(J'avais parlé de Percy Lau le 2 février 2012).
samedi 23 janvier 2021
jacques le tanneur
Décidément d'humeur wikipédienne ces temps-ci, je viens de créer dans l'encyclopédie en ligne une huitième notice, celle-ci consacrée à l'artiste bordelais Jacques Le Tanneur (1887-1935). J'ai découvert Le Tanneur naguère au hasard de mes recherches. Je n'ai pas comme lui le goût du théâtre et de la corrida, mais j'aime beaucoup son imagerie de la culture traditionnelle basque, dont il était fan. Il avait un style de dessin simple et appliqué, parfois un peu gauche, parfois au contraire très enlevé, et pas du tout avant-gardiste. Quelques traits de sa biographie ont aussi contribué à me le rendre sympathique, il est un bon exemple des aléas du destin et de ce qu'il ne suffit pas d'être bien né pour n'avoir que des joies. Il était issu d'une famille de banquiers mais une tuberculose osseuse l'a affligé dès l'adolescence, l'a rendu boiteux à vie, et il est mort avant l'âge, à 47 ans comme mon père.
Mes sources : il existe sur Le Tanneur une paire d'articles en ligne (ici et là) et une en papier (in Le Festin n° 29, février 1999, et n° 106, été 2018).
vendredi 22 janvier 2021
geronimo
A quel âge ai-je su que le nom de Geronimo, qui me paraissait si indien, si exotique, n'était que la forme espagnole de Jérôme?
jeudi 21 janvier 2021
archipel
mercredi 20 janvier 2021
caps
mardi 19 janvier 2021
mille-feuille
feuilles alternes
lundi 18 janvier 2021
porte-clés
dimanche 17 janvier 2021
téléphone
Quand je décroche le téléphone, pour entendre une voix qui me bredouille depuis le fin fond du Bataklanga «Allo, monsieur Bile?», je sais tout de suite que le mieux à faire est de raccrocher sans attendre.
samedi 16 janvier 2021
albert et gilbert
J'ai lu avec plaisir un petit J'ai Lu de hasard, reprenant en 1975 deux textes brefs datant de bien avant, les Souvenirs de mon enfance, d'Albert Schweitzer (1924) suivis de Les tilleuls de Gunsbach (1953) par Gilbert Cesbron. Il est vrai que plus ça va, plus il suffit qu'un auteur soit démodé pour me plaire a priori, mais enfin cela ne suffit pas pour qu'il continue de me plaire a posteriori, comme ce fut le cas avec ce mince volume. J'ai d'abord lu le témoignage de Cesbron, qui m'a accroché dès les premières pages par son ton plein d'entrain. L'écrivain catholique y livre ses impressions après avoir rendu visite au vieux docteur protestant (mais oecuménique) dont il évoque par ailleurs différents aspects de la vie et des oeuvres. C'est un éloge de Schweitzer qui tient certes de l'hagiographie, mais ce qui importe dans une hagiographie est qu'elle soit méritée, celle-ci est assez convaincante. Quant aux souvenirs d'Albert, sans être passionnants, ils m'ont intéressé. Ayant été élevé dans un milieu déshérité, je rêvasse volontiers devant ce tableau d'une enfance rurale et studieuse, austère mais ensoleillée. Schweitzer passe pour avoir été un précurseur de l'humanitarisme ainsi que de l'anti-spécisme, et j'ai remarqué sa révolte précoce contre la cruauté envers les animaux. Il souffre d'avoir vu battre un vieux cheval, refuse de tuer des oiseaux à la fronde comme l'y encourage un camarade. Il résume sa pensée sur le sujet dans la formule du «respect de la vie», formule assez belle mais simplette, si l'on admet que la vie elle-même ne respecte pas la vie, il y a là un noeud de problèmes que je ne vais sûrement pas démêler maintenant. Le dernier chapitre («Coup d'oeil rétrospectif») est une sorte de long sermon subtil, dont l'optimisme ne me convainc pas bien, mais où scintillent quelques phrases à mon goût («Nous cheminons côte à côte dans une demi-obscurité où l'on ne distingue pas nettement les traits de l'autre. ... Les idées qui déterminent le caractère et la vie d'un homme existent en lui, de façon mystérieuse, dès sa naissance.»). Je ne connaissais guère Albert Schweitzer que très vaguement mais je me suis aperçu que je ne pouvais penser à lui sans penser aussi au petit étron infect qu'avait pondu Boris Vian à son propos, dans un poème des Cantilènes en gelée, où il s'exclame «Qu'il soit minuit, qu'il soit midi, Vous me faites chier, docteur Schweitzer». Il est si satisfait de la formule qu'il la répète, quelques vers plus bas. Elle se réfère au titre d'une pièce de Gilbert Cesbron, Il est minuit, docteur Schweitzer, dont on a tiré un film. Je ne connais ni l'une ni l'autre et n'ai pas le projet d'en prendre connaissance, ils sont peut-être mauvais et peut-être pas, peu m'importe, je ne crois pas qu'un homme soit responsable de ce qu'on écrit sur lui, je pense en revanche qu'un auteur est responsable des propos qu'il tient. Je ne sais au juste ce que Boris Vian, qui devait lui-même se juger passionnant, reprochait à Schweitzer. Sans doute était-il si «colonial» et si «paternaliste», et surtout si blanc et si chrétien. Vian par contre n'avait rien à reprocher à son ami Jean-Paul Sartre, le spécialiste de la liberté qui s'est distingué en ne levant pas le petit doigt contre l'Occupation allemande et en défendant systématiquement les dictatures communistes. Là-dessus me revient la phrase de Magritte : «Ces crétins ne supportent pas que l'on fasse quelque chose de bien.»
vendredi 15 janvier 2021
jeudi 14 janvier 2021
alexandrin
Relevé ce petit alexandrin poli, sur un accusé de réception : «Nous avons bien reçu votre publication.»
mercredi 13 janvier 2021
collection blanche 2
mardi 12 janvier 2021
collection blanche 1
aigrette blanche
arme blanche
bière blanche
canne blanche
carte blanche
dame blanche
Francis Blanche
gelée blanche
Jacques-Emile Blanche
Maison Blanche
Mer Blanche
nuit blanche
page blanche
patte blanche
pierre blanche
sauce blanche
souris blanche
viande blanche
lundi 11 janvier 2021
série noire
SERIE NOIRE
aigle noir
bête noire
beurre noir
blouson noir
boite noire
café noir
caisse noire
ceinture noire
chambre noire
chemise noire
colère noire
drapeau noir
encre noire
Forêt Noire
humour noir
idées noires
île Noire
lumière noire
lunettes noires
magie noire
marché noir
marée noire
Mer Noire
messe noire
mouton noir
nuit noire
or noir
pain noir
pavillon noir
peste noire
petite robe noire
pied-noir
point noir
Prince Noir
race noire
radis noir
roman noir
tableau noir
trou noir
dimanche 10 janvier 2021
sac à main
A l'époque où j'étais redevenu bordelais, il y a quatre ans, je me servais chaque jour d'un petit sac à dos pour porter mes papiers, mes lectures, à l'occasion mes achats. Reprenant alors l'habitude des transports en commun, j'ai trouvé qu'autant le sac à dos est pratique pour marcher, autant il était incommode dans le tram. Je me suis mis à utiliser à la place, comme sac à main, un simple sac en plastique de supermarché. J'en trouvais d'assez solides, des monochromes verts, blancs ou orange, dans les vingt-cinq sur trente centimètres, avec souvent une inscription genre Sac réutilisable, ne pas jeter dans la nature. Ils tenaient quelques semaines avant que j'aie besoin d'en changer. Souvent j'en prenais deux à la fois, enfilés l'un dans l'autre. Redevenu banlieusard et ne prenant plus la bétaillère, j'ai continué un temps de porter mes petites affaires dans ce genre de sac. Depuis quelques mois je me sers à la place de la sacoche Black+Decker dans laquelle on m'a vendu une perceuse. Elle est assez commode, elle contient du A4 et j'aime bien les couleurs. Mais le tissu du fond commence à s'user, il va falloir que je songe à autre chose.
vendredi 8 janvier 2021
weyergans 3 jours
J'ai lu jusque vers la moitié puis j'ai laissé tomber le Trois jours chez ma mère de François Weyergans. Je trouvais ça très bien au début, l'auteur raconte à bâtons rompus des anecdotes personnelles marrantes qu'il enchaine sans discontinuer, et de façon si entrainante que l'on se soucie peu de savoir où il veut en venir, puis viennent les déceptions. Il y a ce passage où il veut faire croire qu'il s'y connait en zoologie, mais il présente le «soucouriou» comme «un serpent très rare de la forêt amazonienne» alors que c'est simplement le nom tupi de l'anaconda, et il semble ignorer que quand on cite le double nom latin d'une espèce on doit mettre une majuscule au premier. Ailleurs il a l'air de se trouver malin à jeter l'argent par les fenêtres alors que son compte est à découvert et que son banquier le harcèle. Que ce soit vrai ou du bluff, ce trait de caractère m'insupporte, je ne comprendrai jamais la mentalité des types qui se complaisent dans cette condition de panier percé, comment peut-on supporter une telle médiocrité. Ailleurs encore il baisse un peu plus dans mon estime en faisant grand cas du folklore psychanalytique. Enfin la lecture est devenue intenable quand le récit a pris l'allure du roman sur un romancier qui n'arrive pas à écrire son roman, là ce n'est plus possible, j'ai autre chose à faire.
mercredi 6 janvier 2021
birds
C'est un très beau cadeau, que m'a fait le Père Noël cette année, en me procurant un exemplaire du gros album All the birds of the world, publié en 2020 sous la direction de Josep del Hoyo chez Lynx Edicions, à Barcelone. Le même éditeur avait déjà fait paraître deux oeuvres de référence majeures sur les oiseaux du monde : d'abord l'encyclopédie Handbook of the birds of the world (en 17 volumes parus de 1992 à 2013) puis une International illustrated checklist of the birds of the world (en 2 volumes, 2014-2016). Cette fois-ci les éditeurs ont réussi la gageure de faire tenir en un seul volume la représentation minimale mais exhaustive de la classe des Oiseaux, divisée en 36 ordres, regroupant 244 familles, et comptant au total plus de 11500 espèces. Elles y sont toutes. Chacune est figurée par au moins un dessin en couleurs figurant un spécimen adulte posé de profil, deux s'il y a dimorphisme sexuel (c'est à dire si mâle et femelle n'ont pas le même aspect), parfois plus s'il faut montrer des sous-espèces, si bien qu'il y a au total plus de vingt-mille illustrations, réalisées par une équipe de trente-deux artistes. Les pages sont quadrillées de petites lignes grises qui délimitent l'espace dévolu à chaque oiseau, espace où figurent, outre le ou les dessin(s), quelques informations de base : le nom officiel du volatile en anglais et en latin, sa taille, l'indication qu'il s'agit d'une espèce monotypique ou au contraire divisée en sous-espèces, une petite carte de répartition et quelques autres informations abrégées, ainsi qu'un code QR permettant aux gens plus habiles que moi de se procurer des données en ligne. Le corps principal de l'ouvrage est complété d'appendices très intéressants, parmi lesquels un supplément de 13 pages consacré aux espèces disparues depuis l'an 1500, un atlas mondial de 35 pages, utile en particulier pour les zones maritimes et insulaires, et un index de 60 pages où sont recensées toutes les dénominations de genre et d'espèce, en anglais et en latin. L'ensemble forme un impressionnant volume de 968 pages de 24 x 31 cm, pesant près de cinq kilos, si bien que pour le consulter au lit, qui est mon lieu de lecture favori, je prends garde à ne pas me placer au-dessous mais à côté du livre. J'ai commencé de le parcourir, pour le plaisir de contempler l'extrême variété des formes, et pour la curiosité de voir, parmi les espèces qui me sont familières, lesquelles présentent une apparence relativement unique, ou voisinent au contraire avec une quantité de semblables. Deux aspects de l'ornithologie, que je n'avais jusqu'alors pas bien remarqués, me sont apparus devant ce tableau : d'une part l'importance des passereaux (l'ordre des passériformes) qui rassemblent à eux seuls plus de la moitié des espèces, d'autre part le grand nombre d'espèces endémiques, qui ne se trouvent que sur un petit territoire, souvent une île ou un archipel. Pour l'instant je n'ai rien à reprocher à cet ouvrage remarquable, sinon peut-être que l'on aurait plutôt dû placer à la suite, et non dans des endroits séparés, des catégories similaires comme les rapaces falconiformes et les accipitriformes, par exemple. Mais dans l'ensemble voilà vraiment un beau livre, savant sans être réservé aux savants, un jouet utile et très agréable.
mardi 5 janvier 2021
indoor
A la maison mes activités favorites consistent à lire, écrire, dormir, et me nourrir. Les trois premières requièrent le silence. La dernière s'accommode assez bien de YouTube.
lundi 4 janvier 2021
aforismos
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt l'anthologie El cántaro a la fuente : Aforistas españoles para el siglo XXI (coédition Apeadero de Aforistas et Thémata Editorial, 2020). Les deux maîtres d'ouvrage, José Luis Trullo et Manuel Neila, par ailleurs poètes et essayistes, sont eux-mêmes des praticiens, des commentateurs, et des éditeurs d'aphorismes. Ce recueil El cántaro a la fuente (la cruche à l'eau) réunit un choix d'aphorismes écrits au XXIe siècle par 66 auteurs espagnols, présentés dans l'ordre chronologique de leur date de naissance, allant de 1922 à 1988, et à chacun desquels sont consacrées une ou deux pages. On retrouve naturellement parmi eux Ramón Eder, que mes lecteurs connaissent. La plupart de ces aphorismes sont extraits de recueils déjà publiés par les auteurs, mais quelques uns sont des inédits. Beaucoup de pensées m'ont plu dans ce petit volume vraiment stimulant. Je ne résiste pas au plaisir d'en traduire ci-dessous une douzaine pour mes lecteurs.
De Carlos Castillo del Pino (1922-2009, le seul de ces écrivains à n'être plus de ce monde) : «L'intimité existe pour nous reposer des autres formes de la vie.»
D'Angel Guinda : «La beauté est toujours une apparition.»
De Manuel Neila : «Il existe quelques livres à feuilles persistantes... et beaucoup, beaucoup de livres à feuilles caduques.»
De Juan Kruz Igerabide : «La révolution aussi, c'est l'opium du peuple.»
De Luis Felipe Comendador : «Une femme mince semble beaucoup plus nue, quand elle se dénude.»
De Karmelo Iribarren : «J'ai passé toute ma vie à me rapprocher de quelque chose d'important, qui n'arrête pas de se déplacer.»
De Jaime Fernández : «Le pessimiste est un spectateur. L'optimiste, un spectacle.»
De Félix Trull (pseudonyme de José Luis Trullo) : «Seuls les très jeunes ou les très grossiers peuvent arborer leurs certitudes comme si c'étaient des étendards victorieux.»
De Gabriel Insausti : «Entre la solitude et la compagnie, il arrive que l'on ne sache pas bien laquelle est la maladie, et laquelle le remède.»
De Sergio García Clemente : «Il y a des choses qui sont invisibles jusqu'à ce qu'elles disparaissent.»
De Victoria León : «Il y a des clés qui ouvrent des portes qui n'existent plus.»
De Jesús Montiel : «Une époque qui ridiculise le sacré sacralise le ridicule.»
Je ne peux que saluer une fois de plus l'extrême fertilité du «genre le plus bref» chez nos voisins espagnols.
dimanche 3 janvier 2021
flacon le diable
Dans la terre du jardin j'ai trouvé un petit flacon en verre incolore d'environ 5 centimètres de haut sur deux de large. Il parait ancien mais je ne saurais le dater : milieu, peut-être début du XXe siècle. Il porte une seule inscription, impressionnante, LE DIABLE, gravée en relief de bas en haut en lettres capitales. Google ne m'aide guère à l'identifier. J'apprends que Le Diable est le nom d'un remède coricide, et que ce genre de produit acide fut en vogue surtout dans les années 1880-1930, ce qui pourrait correspondre à l'âge du flacon. Cette trouvaille me rappelle un rare mais très précieux enseignement de mon père, qui m'avait montré qu'on peut faire disparaître une verrue en mettant dessus de la sève d'euphorbe, pendant quelques jours.
(Photo DB, merci).
samedi 2 janvier 2021
dominique bonnet
L'année commence mal, avec dès le premier jour la mort de Dominique Bonnet, annoncée sur sa page Facebook par son épouse. Comme d'autres j'ai d'abord voulu croire que c'était une mauvaise blague, mais cela n'a pas l'air d'être le cas. Je ne sais ni quel âge, ni quelle tête il avait, ni ce qui lui est arrivé. Il était devenu un des correspondants avec qui je m'entendais le mieux sur ce réseau. Je ne partageais pas ses passions pour le death metal et les nymphettes japonaises mais je l'appréciais pour ses avis bien informés sur l'histoire et l'économie, son humour aussi. J'aurais aimé le rencontrer pour faire sa connaissance. Une fois je lui avais proposé qu'on prenne un pot, s'il venait à passer dans le Bordelais, il m'avait répondu d'un pouce bleu. Cela ne se fera pas.
(PS. 58 ans, avc foudroyant, me dit-on).