dimanche 28 février 2021

préhistoire

 On n'en saura probablement jamais rien, mais je parierais que même dans la préhistoire, il y avait déjà des femmes qui savaient faire marcher leur homme à la baguette.

samedi 27 février 2021

pourpre

J'apprends que la collection de livres dans laquelle avait paru le recueil de Kessel dont je parlais l'autre jour (le 8 février) s'appelait la Collection Pourpre, et qu'elle avait été créée en 1938 pour concurrencer la Collection Nelson. Les deux publiaient des livres au format de poche, à couverture rigide et reliés, charmants dans les deux cas, mais le papier de la Collection Pourpre est de moins bonne qualité, il a plus bruni.

vendredi 26 février 2021

cultivateur

Je me souviens, ou je crois me souvenir que ma mère, pour désigner les gens qui pratiquaient le métier de son père et de son frère, ne disait jamais paysan, ou agriculteur, mais cultivateur. Je ne sais pourquoi. Ces deux mots : agriculteur, cultivateur, sont tous deux également longuets (onze lettres, quatre syllabes) et synonymes. Les deux sont plus anciens que je n'aurais cru : cultivateur apparait dès 1360, selon Robert, agriculteur en 1495. Ce décalage chronologique explique-t-il que cultivateur soit relativement démodé, en tout cas moins souvent employé aujourd'hui qu'agriculteur? On pourrait se servir d'un mot plus simple, comme cultiveur ou même culteur, pour nommer un aussi vieux métier. Cultiveur a existé au Moyen Age, il est enregistré dans le Dictionnaire du moyen français (1330-1500). Culteur n'existe que comme suffixe (d'agri-, api-, ostréi-, sylvi-, etc). On pourrait aussi faire plus long : agricultivateur. Mais quatre syllabes conviennent aussi bien, pour une activité des quatre saisons.

jeudi 25 février 2021

lundi 22 février 2021

dessinateurs

En discutant des vieux dicos avec Carnif, je m'étonnais de ce que nul n'ait eu l'idée, que je sache, mais qu'en sais-je? de republier en album les dessins des vieux Larousse, qui sont souvent très bien. Sont-ils seulement signés, me demandait-il? Pour en avoir le coeur net je me suis reporté sans trop y croire au petit lot de pages que j'ai arrachées naguère à un vieux Larousse en ruine (un nouveau détail, au tableau des Hauteurs, me fait savoir qu'il datait a minima de 1923). On trouve en effet çà et là, notamment au bas de certains tableaux en pleine page mais aussi sous des illustrations plus petites, des signatures et des initiales plus ou moins lisibles. La plus fréquente est celle d'un certain M (Maurice) Dessertenne (tableaux sur l'Automobile, la Boxe, la Chasse, la Gymnastique, les arts Grec, Egyptien et Japonais, la Lutte, la Renaissance, les Sports, les Styles de meubles). Un article de Wiki, en anglais uniquement, nous apprend que cet homme (1867-1926) fut l'unique illustrateur des premiers Larousse, puis l'un des principaux. L'on trouve aussi la signature de (Louis) Bombled (1862-1927) dont Wiki nous dit (cette fois en français) que c'était un spécialiste de l'illustration militaire (en effet : tableaux de l'Artillerie et des Militaires). Moins faciles à identifier : un certain Faucher-Gudin (Art chinois), A Brun (Marine), Libouing? (Geyser) et des illisibles. Il y a là tout un petit monde, un peu oublié.

vendredi 19 février 2021

larousse

J'ai déjà eu entre les mains le genre de bouquin comme celui que je viens de récupérer dans une boîte à livres : un vieux Larousse en ruine du début vingtième siècle, qui a perdu non seulement la couverture mais aussi les premières et les dernières pages, de sorte qu'il est impossible à dater exactement. Il est divisé en deux parties, séparées par les pages roses des Citations latines et étrangères. Dans la deuxième partie, celle des noms propres, intitulée judicieusement Histoire-Géographie, je relève à l'article Allemagne ce détail qui permet une datation a minima : on y mentionne le traité de Versailles de 1919. Avant de renvoyer cette épave dans une benne à recyclage, j'ai feuilleté ses mille sept-cents et quelques pages pour arracher toutes celles que je veux pouvoir examiner ensuite plus longuement, et dont je ferai peut-être autre chose. J'ai prélevé entre autres toutes les pleines pages : cartes de pays (seuls quelques uns sont cartographiés, parmi lesquels on n'a pas oublié l'Algérie, le Maroc, l'Indochine et Madagascar, la carte de la Suisse est une belle catastrophe illisible), tableaux montrant des formes d'art, des types d'objets ou d'activités (parmi ce que l'on juge encore utile de détailler : les parties d'une armure, les figures de l'escrime, la planche qui parait la plus démodée est peut-être celle consacrée au Télégraphe-Téléphone). Quelques rares planches pleine page sont en couleurs (la plupart consacrées aux continents, la plus belle aux champignons). Il y a deux pleines pages en couleurs figurant les Pavillons de 56 pays, placés selon l'ordre alphabétique à part la France, mise en premier. Parmi ces nations figurent l'Esthonie et la Lettonie (mais pas la Lituanie), la Perse, la «Russie des Soviets». J'aime aussi beaucoup la grande image d'environ 8 x 12 centimètres, placée en haut de page, qui introduit chaque chapitre alphabétique. Dans la partie des noms communs, c'est un tableau où sont assemblés pêle-mêle différents objets n'ayant en commun que la lettre initiale, on peut s'amuser un moment à les identifier. Dans la partie Histoire-Géographie, c'est une jolie vue de ville. Ce ne sont pas toujours celles auxquelles on aurait pensé : Alger, Bruxelles, Constantinople, Dublin, Edimbourg, Florence, Genève, Hambourg, Innsbruck, Jérusalem, Kairouan, Londres, Moscou, Naples, Oran, Paris, Québec, Rome, Séville, Tunis, Utrecht, Venise, Washington, qui vaut ensemble pour WXY, mais je ne saurai pas quelle cité avait été choisie pour Z. Au fil des pages, parmi les mots que l'on a pris la peine d'illustrer d'un joli petit dessin au trait, je remarque : le vide-citron, synonyme disparu de presse-citron ; le vélocipède, qui était encore cet engin pourvu d'une petite roue et d'une grande, à la différence de la bicyclette aux roues de même taille, comme la motocyclette ; beaucoup de termes désignant des transports, attelages, traineaux etc ; la tranchée, dont on montre le profil en coupe, avec le poste de tir surélevé par rapport au couloir de passage ; la svastika, définie alors comme simple «Symbole religieux de l'Inde, qui consiste en une croix à branches égales, dont les quatre extrémités sont recourbées en forme de gamma grec» (je n'avais jamais fait attention au sens du mot gammé) ; peut-être une certaine complaisance dans la cruauté, avec la représentation de la potence ET du gibet, et surtout la scène du supplice de la roue ; le sens propre du mot ringard, que j'ignorais, c'est une sorte d'outil métallique, une barre de fer recourbée, dont on ne voit pas bien le rapport avec le sens figuré connu aujourd'hui ; les frises ornementales et assemblages de ligne, qu'il me tarde d'explorer en détail ; la «douche en pluie», que nous appellerions douche tout court ; le chanvre, dont la connotation n'était pas la même à l'époque, etc...

jeudi 18 février 2021

volière

Il existe dans les langues ibériques un flottement entre deux termes pour désigner les oiseaux : d'une part ave, au sens plus général, mais s'appliquant plutôt aux espèces de grande taille, d'autre part pájaro en espagnol et pássaro en portugais (l'équivalent de notre passereau) pour les petits oiseaux (du latin passer, le moineau). Je viens d'apprendre que le mot pour volière est pajarera en espagnol, aviário en portugais, comme si les Portugais avaient coutume d'enfermer de plus grands oiseaux que les Espagnols. Je découvre cette bizarrerie lexicale à l'occasion des nombreuses méditations que je consacre ces temps-ci à la question des volières. J'envisage d'en fabriquer une à la Croix, pour y maintenir deux ou trois prisonniers à plumes (je songe aux mini-colombes diamant d'Australie, aux cailles asiatiques, vues dans les animaleries). Je suis stimulé dans ce projet par l'idée qui m'est venue, puisque l'on conseille de doter une volière de branchages, au moins de perchoirs, l'idée donc d'en construire une autour d'un arbuste déjà en place. Je verrais bien pour cet emploi un fusain japonais d'un peu plus de deux mètres de haut, qui se trouve entre la maison et le bassin. La volière pourrait faire trois mètres sur trois, 2 mètres 40 de haut (c'est la longueur des poteaux en bois traité que l'on trouve en vente). Je ne sais si j'y parviendrai, mais cela m'aura fait ruminer.

mardi 16 février 2021

carrelage

Au-dessus de l'évier, dans ma cuisine de La Croix, le mur est tapissé par quatre rangées de onze carreaux blancs. De ces quarante-quatre carreaux, huit sont ornés d'un autocollant. Cette décoration fanée fait si discrètement partie du décor que je la vois sans la voir, c'est à dire qu'elle m'est familière sans que j'y aie jamais vraiment fait attention. Je me suis mis à l'examiner ces derniers temps, en songeant qu'elle peut remonter aux années 60 ou 70, époque où la maison était aux mains de mes grands-parents. J'imagine bien ma grand-mère Eugénie collant là ces images naïves. A vrai dire deux d'entre elles ont disparu, décollées ou décolorées, il n'en reste plus que la silhouette indistincte. Quatre autres représentent des fleurs et des fruits, dont des prunes bleues. Enfin les deux dernières montrent chacune un oiseau. L'un d'eux est sans aucun doute un moineau, on reconnait même à sa calotte grise que c'est plus précisément un Moineau domestique et non un friquet. Mais l'autre ne ressemble à rien que je connaisse, ni à rien de ce que je vois dans mes guides, c'est un drôle d'oiseau. Une espèce de bruant, peut-être, mais alors un Bruant customisé.
 

dimanche 14 février 2021

volaille

Du mouvement chez la volaille. En rentrant de la Croix cet après-m, passant à la Sauzaie, devers Saintes, spectacle inhabituel : toute une colonie d'aigrettes, petits hérons blancs, occupées à picorer par terre comme des poules, le long d'une vigne. Et rentré à Gradi, allant glaner au bois d'Anduche, de grands vols de grues sont passés. A un moment l'un d'eux s'est désorganisé, elles tournaient dans tous les sens avec une criaillerie énorme, on aurait dit une émeute. Si ça se trouve, il y a des grues de gauche. 

jeudi 11 février 2021

mercredi 10 février 2021

haiku

HAIKU HYGIENIQUE

frottez-vous les mains
lavez-vous aussi le bout
gare au corona

mardi 9 février 2021

van-guy

Bon, j'ai rédigé une dixième notice dans Wiki. Celle-ci sur Yvan Guyet, dit Van-Guy, verrier vendéen. Au style à mon goût un peu trop froid, comme la plupart des verriers du milieu vingtième, mais enfin une oeuvre estimable, tout de même. Etant parvenu à cette belle somme, je vais peut-être laisser l'encyclopédie reposer un peu.

lundi 8 février 2021

kessel makhno

J'ai lu en partie Les coeurs purs, un recueil de trois textes de Joseph Kessel consacrés à trois personnages (Gallimard 1927, réédition 1950). A ce que l'auteur en dit dans l'avant-propos, il semble qu'un exalté, noble ou vil, lui parait digne d'intérêt, voire d'admiration, simplement parce que c'est un exalté. Ce genre de principe ne m'inspire pas beaucoup, mais j'étais curieux de découvrir le livre. Le premier récit, Mary de Cork, portant sur les nationalistes irlandais déchirés entre radicaux et modérés, m'a hélas paru si lugubre que je l'ai abandonné au bout de quelques pages. Le deuxième, Makhno et sa juive, m'attirait par son titre alléchant, mais il m'a aussi laissé sur ma faim. Nestor Makhno était un curieux chef de bande armée anarchiste, qui a joui d'un certain pouvoir en Ukraine pendant les quelques années de guerre civile consécutives à la révolution russe, années au cours desquelles il a combattu aussi bien les Blancs que les Rouges, avant d'être réduit à l'exil. Le début du récit agace, car Kessel n'en finit pas d'annoncer à grands roulements de tambour, qu'il va nous faire des révélations fracassantes. Or au bout du compte il décrit sans plus deux trois atrocités, qui certes rendent bien l'ambiance d'affolement révolutionnaire. Quant à l'histoire de la juive, c'est à dormir debout. L'ogre Makhno, terrible brute sanguinaire et qui plus est antisémite, a soudain le crush pour une petite juive de hasard, comme par enchantement, et il l'épouse quasiment de but en blanc. On en reste perplexe. J'apprends par la suite en me renseignant dans Wiki, que l'accusation d'antisémitisme qui a accablé Makhno avait précisément, parmi ses sources principales, cette nouvelle de Kessel. En effet d'après celui-ci le rebelle ne se contente pas de fusiller «les officiers, les commissaires, les bourgeois, les spéculateurs, les avocats» et tous ceux dont la tête ne lui revient pas, dans les villes qu'il met à sac, mais en outre : «Makhno n'aimait pas les juifs. Si tuer des orthodoxes lui était un simple plaisir, massacrer les juifs lui apparaissait comme un véritable devoir. Il l'accomplissait avec zèle.» Joseph n'y va pas avec le dos de la cuiller. Je ne sais ce qu'il en est, je n'y étais pas, mais si cette accusation, qui a été démentie par l'intéressé et par des partisans juifs, est une calomnie, le procédé est vraiment putassier. Enfin je n'ai pas lu le troisième texte.

dimanche 7 février 2021

reynaert

 J'ai essayé de lire Une golden au dessert : Tout ce qui nous donne le cafard et les moyens d'en sortir, de François Reynaert, petit livre pimpant trouvé dans une boîte. Ça avait l'air drôle, et je pense que ça voulait l'être, mais ça m'a vite gavé.

samedi 6 février 2021

vendredi 5 février 2021

mirande


Toujours sur ma lancée encyclopédique, j'ai réalisé une neuvième notice dans Wikipédia, cette fois sur Raymond Mirande (1932-1997). Il existe deux monographies très complètes sur ses deux principaux domaines d'activité, l'art précieux de l'émail et le dessin de vitrail. J'éprouve une sorte de familiarité géographique vis-à-vis de ce Bordelais, du fait qu'il a longuement vécu et oeuvré dans des secteurs que j'ai moi-même fréquentés, le nord du Bassin (il y a des vitraux de lui dans les églises d'Arès, Andernos et Taussat) et la commune de Gradignan, où il a vécu des années 50 à sa mort. Je ne raffole pas de ses vitraux tendant à l'abstrait ou s'y vouant tout à fait, mais ils ont un style personnel très reconnaissable. Et puis ce personnage, qui fut membre et même président de l'Académie de Bordeaux, avait sa place dans l'encyclopédie, d'où son absence était une lacune. La voici comblée.

(En photo un vitrail d'Andernos, merci DB).

jeudi 4 février 2021

auto atlas

Encore un livre qui m'a plu sans que je le lise. J'ai passé un bon moment à feuilleter l'Auto Atlas CSSR, un atlas routier de la Tchécoslovaquie paru à Bratislava en 1977. Relié, coloré, mystérieux.

mercredi 3 février 2021

detectorists

Suivant un bon conseil, j'ai commencé de regarder puis regardé en entier les trois saisons de la série britannique Detectorists, disponible en version sous-titrée sur Arte. Les histoires sont centrées sur deux copains pieds nickelés, amateurs de chasse au trésor, qui détectent plus souvent des capsules de bière que des monnaies anciennes. Avec leurs problèmes sentimentaux, matériels, etc. Le plus mince des deux, Andy, est joué par un certain Mackenzie Crook, qui est aussi le scénariste et le réalisateur de ce feuilleton aimable. Plus d'une fois en le regardant je me suis redit que l'on voit là un trait de la société anglaise actuelle en quoi elle fait mieux que la française, c'est que le goût du savoir y est plus populaire. On le note à cet engouement pour des loisirs comme la prospection archéologique au détecteur de métal, ou pour la tradition du quiz, concours d'érudition qui se pratique à la télévision comme au café.