samedi 19 juin 2021

reptiles

Découverte macabre avant-hier sur le sol dans l’entrée de mon hangar : le corps en vrac d’un petit serpent, tenant dans sa gueule la tête d’un lézard qu’il s’apprêtait à avaler. C’est encore une jeune couleuvre à collier, je pense, bien que le collier ne soit pas très marqué. Elle est plus fine qu’un crayon et longue peut-être comme deux. Elle a été tuée sans doute par un chat et depuis la veille, sans quoi je l’aurais déjà vue. Le corps du lézard est moins long mais aussi épais que celui du serpent, peut-être même un peu plus, et visiblement moins frais, il est racorni et poussiéreux. J’imagine que le lézard est mort depuis plusieurs jours, tué lui aussi par un chat, peut-être le même, qui a laissé trainer le petit cadavre dans un coin. Quelque temps plus tard arrive le serpent, qui n’a pas tué le lézard mais veut profiter de la charogne. Il s’escrime à essayer d’engloutir cette proie incommode, quand survient le chat, qui va en faire ce qu’il a aussi fait du lézard, le tuer pour jouer, puis l’abandonner quand il ne bouge plus.

jeudi 17 juin 2021

boutique

 Une scène de mes rêves de cette nuit m’intrigue. Je me promène à Bordeaux dans le quartier des petites rues au sud de la place Gambetta, où j’essaie en vain de retrouver une carterie que j’aurais fréquentée autrefois, à l’époque où j’habitais dans les environs. En réalité, autant la rue Nancel-Pénard et la rue Bouffard, qui encadrent ce quartier, sont pleines de boutiques, autant les rues situées entre les deux en sont dépourvues. Mais enfin en rêve j’entre là dans un magasin pour demander si l’on a idée d’où se trouve celui que je recherche. L’homme et la femme se tenant derrière le comptoir échangent des regards complices, qui d’abord me donnent l’impression qu’ils trouvent mon apparence ou ma question ridicule. Mais ce qui les amuse est que j’ignore, et ils me l’apprennent, que ce commerce a disparu et qu’il se situait justement dans les locaux où eux-mêmes sont maintenant installés. Je retrouve dans cette scène l’énigme logique, que j’ai déjà observée en d’autres occasions : comment ces gens pouvaient-ils savoir quelque chose que j’ignorais, si c’est mon esprit qui crée le rêve tout entier ? Autrement dit, si le monde des rêves n’est pas un monde parallèle, immatériel mais réel, où les personnages sont dotés d’une individualité psychique comme dans le monde matériel, comment mon esprit peut-il inventer qu’il ignore d’abord une vérité qu’il apprend ensuite, mais qui devait pré-exister ?

mardi 15 juin 2021

big bang

    Les savants sont capables d'étonnantes prouesses et je viens d'avoir l'occasion d'admirer celle de l'astrophysicien Trinh Xuan Thuan, qui a réussi à consacrer tout un volume à la cosmologie (Le destin de l'univers : Le big bang et après, Découvertes Gallimard) sans citer une seule fois le nom du chanoine Georges Lemaître, inventeur de la théorie du Big Bang. Il fallait le faire, c'est de la haute voltige.

samedi 12 juin 2021

Bruno

Lettre documentaire 516

Liste de mes rencontres avec Bruno Richard

Il y a des personnes que l’on a rencontrées trop souvent pour pouvoir dire combien de fois au juste, d’autres au contraire dont on se souvient sans mal des deux ou trois occasions, ou de la seule où on les a vues. Avec mon penchant pour les projets utiles et rentables, j’ai songé quelquefois qu’entre ces deux extrêmes il y a le cas des personnes que l’on a rencontrées juste assez souvent pour ne plus très bien savoir combien de fois, mais assez rarement pour que le dénombrement de ces réunions ne soit pas tout à fait impossible. Récemment les questions d’un historien d’art, qui m’interrogeait sur l’histoire de mes collaborations avec Bruno Richard, m’a redonné l’idée de ce défi mémoriel. Cela n’était pas gagné mais enfin, avec l’aide de mes notes publiées et inédites, de mes calendriers, de mes courriers, de mes photos et de mes souvenirs, je crois être en mesure de présenter maintenant la liste des fois où j’ai rencontré Bruno, jusqu’à présent. Comme il vit à Paris et moi dans le Sud-Ouest, nous avons correspondu par la poste, par mail, par téléphone et peut-être par télépathie, bien plus souvent que nous ne nous sommes vus en personne. D’après mes calculs, nous nous sommes rencontrés onze fois.

1 : le 16 juin 1993 à Paris, où j’étais hébergé du 15 au 19 chez Florence et Frank, rue des Balkans, puis chez Bruno Ceron, lui aussi dans le XXe arrondissement. J’étais allé dans la capitale pour y passer un examen professionnel. J’avais profité de l’occasion pour faire la connaissance de Bruno Richard, avec qui je correspondais depuis quelque temps. Nous avions convenu que je le rejoigne à TBWA, d’où nous étions allés passer un moment chez lui pour discuter. Il m’avait offert quelques livres et des papiers. J’ai relaté cette rencontre initiale dans un carnet inédit, elle est aussi évoquée dans ma Lettre documentaire n° 65, de février 1994, et dans ma  «Note clinique» sur BR (in L’ordure est humaine comme l’amour, J-P Rocher éditeur, 1996).

2 : les 24-25 février 1996 à Bordeaux, où Bruno surexcité était descendu me voir en compagnie de la jeune Jedjega, dite Gigi. Je les hébergeais chez moi rue Sainte-Catherine. On était allés participer à un marché underground au Krakatoa, à Mérignac. Bruno en parle dans la jaquette de L’ordure est humaine. Voir aussi ma «Note clinique» déjà citée, et une photo dans la Ld 191, de mai 1996.

3 : du 1 au 4 mars 1998 à Paris, où j’allais passer je ne sais quel concours, que j’ai raté, et où j’étais hébergé par Bruno. Il était avec Anne van der Linden. On a dormi une nuit chez Guillaume Castel, dans la forêt de Saint-Germain en Laye. Voir la Ld 257, de ce même mois.

4 : du 5 au 8 mars 1998 à Bordeaux, où Bruno est venu avec Anne van der Linden, qui exposait ses peintures au Zoobizarre. On est allés en Dordogne visiter mon bois à Cunèges, et à Pineuilh la maison d’un artiste brut décédé, Franc Barret ? pas très à mon goût. On a aussi visité le musée d’art brut à Bègles.

5 : du 12 au 17 juin 1998 à Paris. Qu’étais-je allé y faire ? Peut-être simplement du tourisme. Bruno m’hébergeait et j’ai rencontré plein de gens : son fils Otto, F Roux, D Meens, Y5/P5, Anne van der, Captain Cavern, Willem, Florence B, Bruno C, J-P Rocher… Voir la Ld 266, de ce même mois.

6 : du 1 au 3 juillet 2000 au Faouët, plus exactement à Meslan, dans le Morbihan, où Bruno nous accueillait, mon jeune fils et moi, dans une petite maison de campagne en granite appartenant à sa sœur. Mon fils et moi sommes demeurés dans la maison jusqu’au 9, rejoints à la fin par un co-propriétaire. Voir le récit dans la Ld 331 et deux photos dans la Ld 333, parues en septembre.

7 : fin avril 2007 à la Croix-Comtesse, où j’ai reçu Bruno et Astrid en compagnie de mon aide de camp. Je me souviens que nous étions allés déjeuner à l’île de Ré, dans le port de Saint-Martin, et qu’en cours de route nous nous étions arrêtés regarder une des premières éoliennes énormes.

8 : du 11 au 19 août 2010 à la Croix-Comtesse. Bruno était avec Astrid et maintenant leur fils Sigfrid. Bruno s’occupait beaucoup du petit. Je me souviens d’une fois où il lui faisait tracer des empreintes de sa main enduite de peinture, et d’une autre où il l’avait pris sur ses genoux pour lui lire une histoire de Tintin. Au cours d’une discussion politique Astrid m’a traité de vieux con, je pense que c’était la première fois que ça m’arrivait.

9 : fin mai 2011 à Paris, où je m’étais rendu pour participer au seul colloque scientifique où j’aie jamais été invité. Mon coach et moi nous y passâmes quelques jours, hébergés rue Saint-Charles par Frédéric et Dominique R. Durant ce séjour nous dînâmes deux fois avec Bruno, le jeudi 26 au Père Fouettard, près des Halles, avec l’amie Flo, et le samedi au Terminus, place Balard, avec une certaine Aurélie. J’ai raconté ce voyage dans mon blog le 2 juin suivant.

10 : du 12 au 19 juillet 2014 à la Croix-Comtesse, où j’accueillais Bruno et le jeune Sigfrid, maintenant âgé de six ans. Nous glandâmes façon vacances à la campagne, avec une belle journée à la mer, à Fouras, et ce soir-là en rentrant nous dînâmes à la pizzeria de Surgères. J’ai raconté tout ce séjour dans mon blog.

11 : le 16 mai 2019 à Paris, où avec mon coach nous étions allés nous promener quelques jours, hébergés par l’amie Flo. Ce soir-là tous trois nous dînâmes avec Bruno au Père Fouettard. J’ai parlé de ce bref séjour dans une note de mon blog le 20 mai.

Cette Lettre est dédiée à Jonas Delaborde.
Je tiens des copies des Ld mentionnées à la disposition des exégètes.

mercredi 9 juin 2021

haiku

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Cueillir des cerises