vendredi 26 juillet 2024

Autre

    Parmi mes lectures ethnologiques de naguère, j’ai noté cette déclaration, dans l’article de Pierre Clastres sur Yanoama : «... les maigres catégories de la pensée ethnologique ne nous paraissent point capables de mesurer la profondeur et la densité de la pensée indigène » (revue L’Homme, IX-1, 1969, p 63). On a là concentré tout le mépris de soi devenu si typique de la mentalité des Occidentaux, et corrélativement toute leur adoration de l’Autre. L’Autre si admirable, et nous si minables... Cette ligne délirante va de Montaigne à Lévi-Strauss en passant par Diderot et consorts, elle aboutit aujourd’hui au catéchisme général professé dans les écoles et les médias. L’humanisme est devenu une arme de crétinisation massive.

dimanche 21 juillet 2024

assistance

    Après avoir bénéficié pendant plus de deux ans, depuis le printemps 2022, de l’assistance de la Banque alimentaire de Loulay, j’ai maintenant décidé d’y renoncer. En fin de compte la petite économie qu’elle me permettait de réaliser sur mes frais de subsistance ne me paraît plus valoir le coup en regard des diverses contraintes que cela implique, et dont je ne donnerai pas ici le détail. Mais je me sens extrêmement reconnaissant envers cette compagnie pour l’aide que j’en ai reçue, et j’admire l’exemple des bénévoles qui s’y dévouent, dont pas moins de trois maires des communes du canton, qui participent en personne au service. Je reste cassoce, au vu de mes rentes, mais un cassoce moins aidé, donc plus libre.

samedi 20 juillet 2024

boites

    Parmi les quelques sites permettant de repérer des boites à livres en France, on m’a fait remarquer l’excellence de boites-a-livres.fr, qui est très complet, très clair, et interactif. On peut y contribuer soit en signalant des boites nouvelles (ou qui n’étaient pas encore recensées, ou qui ont disparu), soit en procurant une photo (anonyme ou signée) pour celles qui n’ont pas encore d’illustration. C’est très simple à utiliser, même moi j’y arrive.

jeudi 18 juillet 2024

Duteurtre

Tristesse d’apprendre la mort subite de Benoit Duteurtre, emporté avant-hier par une crise cardiaque. Je n’ai pas lu ses livres mais je le connaissais pour deux raisons. D’abord parce qu’il fut jadis, en 1992, le destinataire d’une lettre élogieuse et révélatrice de Guy Debord, dans laquelle le révolutionnaire vieillissant assurait tenir pour «extravagantes» ses théories de jeunesse, la «société du spectacle» et autres fumisteries. Ensuite parce qu’il animait depuis longtemps l’émission Etonnez-moi Benoit, consacrée à la musique légère, le samedi en fin de matinée sur France Musique. N’écoutant la radio qu’en voiture, je tombais régulièrement sur cette émission et j’étais chaque fois enchanté par ces entretiens érudits avec des vedettes démodées, et les chansons drôles que le mélomane savait dégoter.

mercredi 17 juillet 2024

Wikipédia

Lu le début, puis seulement parcouru La formule Wikipédia, de Sana Boussetat (Editions Champion, 2024). Il est dommage que ce petit livre intéressant soit écrit avec les genoux. Encore s’il n’y avait qu’ici ou là un malheureux pâté («entre les années 2005 à 2006» ... «le wiki dont nous avons déjà fait allusion» ...), cela irait, mais des passages entiers sont pondus dans un style filandreux vraiment pénible à lire (il paraît que cette rédactrice est docteur et enseignante, mais faut-il s’en étonner aujourd’hui). Il y a quelques renseignements historiques sur les débuts de l’entreprise, dans les premières années 2000. On reste songeur en lisant que le principal fondateur, Jimmy Wales, aurait été influencé par la pensée d’Ayn Rand (43), écrivaine pro-capitaliste et anti-socialiste au possible, alors que Wikipédia est largement acquis au «progressisme» politicorrect. L’auteuse affirme ici et là que Wiki s’impose une politique de neutralité (NPOV, neutral point of view, 53) ou d’impartialité (78) mais ce n’est pas l’impression que j’ai en lisant des articles sur des personnages «controversés», qui sont littéralement trainés dans la boue. Il est confirmé, mais sans entrer dans les détails, que le succès de Wikipédia a entrainé en quelques années, sinon la ruine totale des encyclopédies classiques, du moins l’arrêt de leurs éditions sur papier (172). L’intérêt principal de l’ouvrage, à mes yeux, est l’éclairage qu’il apporte sur la hiérarchie des différentes catégories de collaborateurs, «administrateurs» et autres, la plupart bénévoles, qui font vivre cette encyclopédie interactive, laquelle «est d’une certaine façon placée entre les mains de gardiens qui veillent à faire régner l’ordre» (124). Tant il est vrai qu’à peu près n’importe qui a le droit d’y participer, mais certainement pas pour y faire n’importe quoi, c'est très surveillé.

dimanche 14 juillet 2024

Balande

Feuilleté le Catalogue raisonné des œuvres de Gaston Balande (1880-1971) peintre charentais que je ne connaissais pas (ouvrage du Croit vif, 2012, emprunté à Loulay). Bon peintre, et pas du tout avant-gardiste : paysages, dont beaucoup de ports, scènes de genre, portraits, quelques natures mortes. Mes préférées images sont peut-être son autoportrait au beau visage grave de circa 1920 placé en frontispice, et son ex-libris imprimé, page 121. J’ai aussi parcouru sa biographie en début de volume. Encore un destin anti-marxiste, celui d’un non-héritier parti de très bas mais qui a réussi à mener une belle carrière, bien méritée. Il était de Saujon, il a aussi vécu à Senneville dans l’Eure, à Paris, et plus durablement à Lauzières, petit village côtier dépendant de Nieul sur Mer, au-dessus de La Rochelle. Quelques aléas de son parcours : il était né bizarrement à Madrid, sa mère ayant fugué en Espagne après être tombée enceinte d’un homme marié. C’est seulement onze ans plus tard qu’elle épousa le mécanicien Fernand Balande, qui lui donna son patronyme. Lui-même eut un seul fils, André, né en 1904, qui fut lui aussi artiste peintre, sous le pseudonyme d’André Delauzières, mais mourut prématurément en 1941, des suites d’une blessure de guerre. A la fin de sa vie, étant devenu veuf à 89 ans, il épousa en secondes noces, semble-t-il pour des commodités testamentaires, sa belle-sœur, qui déjà cohabitait avec le couple, et il mourut peu après.


samedi 13 juillet 2024

verlan

    Le verlan est un parler ridicule, qui convient à des esprits indigents.