mardi 19 mars 2024

cour

POETES DE COUR

Poète de cour d’appel

Poète de cour d’assises

Poète de basse-cour

Poète de cour de cassation

Poète de cour des comptes

Poète de cour d’école

Poète de cour martiale

Poète de cour des miracles

Poète de cour de récréation

Poète de cour suprême

jeudi 14 mars 2024

ménage

Un autre de mes travaux intermittents ces jours-ci consiste à tirer avantage d’une dizaine de petits arbres morts, pour la plupart des aubépines, au bosquet de la Rigeasse. Certains sont tombés dernièrement, soufflés par le vent, d’autres ne tenaient plus debout que soutenus par les énormes cordes de lierre qui les enserraient. Je dégage ces matériaux, je trie. Je teste le bois mort en le tapant au sol. Ce qui se casse tout seul est trop pourri pour être conservé, je ne fais de bûches qu’avec les parties les plus dures. Je coupe aussi des buchettes dans les plus grosses tiges de lierre. Cela donne du bois médiocre, qui brûle vite, mais quand même utile et il est gratuit. La plupart de ces ruines végétales se trouvent à la lisière nord, où j’en profite pour faire du ménage. C’est dans cette bordure que se tiennent deux grands vieux ormes qui survivent mystérieusement, alors que tous les autres meurent jeunes. L’un des deux pourtant porte une vilaine blessure à deux mètres du sol, provoquée m'a-t-on dit par un coup de foudre il y a longtemps, mais qui n’affecte pas sa vigueur. Il y a aussi, à l’extrémité ouest de cette lisière, quelques beaux vieux pieds de Cornouiller mâle. J’ai passé un moment à les examiner. Ils ont ces temps-ci leurs petites fleurs jaunes, qui sortent avant les feuilles. C’est une espèce au bois durissime, plus dur encore que celui du Cornouiller sanguin, et qui lui vaut le surnom de bois de fer. Certains rameaux semblent assez minces pour être coupés au sécateur, mais requièrent la scie. Je nettoie ces arbres désordonnés, je leur ôte des branches cassées ou mal placées, je les aide à retrouver belle allure.

lundi 11 mars 2024

cyprès

Un de mes travaux intermittents ces jours-ci consiste à mettre en pièces un arbre que j’ai dû abattre dans mon jardin. C’était mon seul cyprès, planté près du portail il y a une quinzaine d’années. Il était alors moins haut que moi. Une fois, quelques années plus tard, quand il mesurait déjà trois quatre mètres, un coup de vent l’a poussé, il s’est affalé en biais contre le toit du hangar, à deux mètres de là. Je l’ai redressé et tuteuré ou haubanné quelque temps, en me disant que si cette mésaventure se reproduisait, je le supprimerais. Il a tenu bon, bien droit pendant des années. Dernièrement il s’élevait jusqu’à plus de huit mètres et formait un beau duo de gardiens méridionaux avec le laurier, qui pousse de l’autre côté du portail. Cet automne il a souffert d’une tempête, qui l’a très légèrement mais visiblement penché. Et voilà que le mois dernier, en rentrant de Gironde alors qu’il y avait encore eu tempête pendant la nuit, je l’ai retrouvé très incliné, à l’aplomb au-dessus du coin du hangar. Les vents dominants ici soufflent de l’ouest ou du sud-ouest, mais vu l’orientation de l’arbre, le coup fatal est venu du nord-ouest. Impossible de redresser un spécimen de cette dimension, et si c’était possible cela serait vain, il resterait promis à de nouveaux assauts. Restait à le couper. J’ai laissé passer quelques jours pour songer à la question, hésitant à chercher l’aide d’un bûcheron, puis j’ai décidé d’opérer moi-même. Après avoir dénudé le tronc sur un mètre de haut pour y voir plus clair, j’ai appliqué ma scie au niveau le plus pratique, à quatre-vingt centimètres du sol. Le tronc était large d’une quinzaine de centimètres à cette hauteur et je l’ai assez facilement scié jusqu’aux deux tiers, quand il s’est affaissé sur le toit du hangar un peu plus brutalement que je n’aurais pensé, mais en n’y cassant que deux tuiles. A ce moment par coïncidence sont passés dans la rue mon voisin Maurice, qui m’a prêté une scie électrique, et l’ami Cyril, qui m’a aidé à finir de scier l’arbre et à le faire tomber au sol, où il git depuis une dizaine de jours. Il interdirait l’entrée de véhicules par le portail, si le portail n’était de toute façon maintenu fermé depuis le début de l’année, les pluies ayant rendu le jardin trop boueux pour que j'y gare ma voiture automobile. Il y a là peut-être une leçon : les cyprès sont faits pour pousser en terrain méditerranéen sec et pierreux, non dans de l’argile molle et gorgée d’eau. Je n’essaierai pas d’en planter un autre. Celui-ci faisait de temps en temps des petits, qui poussaient dans les interstices du dallage à proximité. Des quelques pousses que j’ai essayé de récupérer, toutes ont périclité sauf une, qui a donné une belle tige de quarante centimètres. Je l’ai plantée l’an dernier en lisière d’une parcelle dans les collines, on verra bien ce qu’elle donne. En attendant, aux moments où il ne pleut pas et où je n’ai rien de plus urgent, je coupe toutes les branches du cyprès tombé, les plus fines au sécateur, les plus grosses à la scie. Puis je les recoupe en morceaux assez petits pour les entasser dans mes bacs en plastique et les emporter à la déchette. Je n’ai pas de remorque et n’en voudrais pas, mais je peux placer trois bacs sur la banquette arrière et un quatrième dans le coffre. J’ai déjà fait cinq ou six voyages, le prochain devrait être le dernier, j’arrive au bout. Débiter un cyprès est pour moi un travail inhabituel. Je suis étonné par la densité de ce tronc solide, que je conserverai à toute fin, et par la lourdeur du feuillage très dense. L’arbre est garni de cônes sphériques innombrables, assurément plus de mille, les uns neufs et compacts, les autres secs et craquelés, j’en ai gardé un petit tas. Quand je manipule les branches, elles dégagent un pollen jaune qui s’envole en poussière. Ici et là je trouve un nid en ruine, fait de branchettes ou de mousse. Je me souviendrai de ce long chantier.



dimanche 10 mars 2024

samedi 9 mars 2024

bas

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vendredi 8 mars 2024

Evita

Pour des raisons obscures, j’ai passé un moment à me renseigner sur Eva Perón (1919-1952) dans les articles de Wikipédia et dans le livre de Jean-Claude Rolinat sur La reine sans couronne des descamisados (Aencre, 2020). Encore un cas fascinant de destin anti-marxiste, d’une forte personnalité partie du très bas de l’échelle sociale et propulsée au sommet par la célébrité artistique d’abord, puis par le mariage avec le futur président argentin. J’ignorais qu’elle n’avait été que la deuxième des trois épouses qu’a eues Juan Domingo Perón (1895-1974). Ascension fulgurante d’Eva mais chute brutale, l’idole populiste ayant été terrassée par la maladie à trente-trois ans seulement. Il y a une histoire posthume sordide du corps embaumé, soumis à divers déplacements et péripéties. A cette occasion j’ai aussi lu le manifeste «justicialiste» des Vingt vérités péronistes (Veinte verdades peronistas, 1950). Il y apparaît que c’est un classisme, c’est à dire un racisme social («Le péronisme ne reconnaît qu’une seule classe sociale : celle des travailleurs») de même que le communisme ou le nazisme (rappelons que le parti nazi, NSDAP, était le Parti national-socialiste des ouvriers allemands) avec cette différence que le péronisme se voulait chrétien («Le justicialisme est une nouvelle philosophie de la vie, simple, pratique, populaire, profondément chrétienne et profondément humaniste»). 

jeudi 7 mars 2024

Post mortem

En 1963, peu après la mort de sa mère, l’écrivain pessimiste Albert Caraco composa un petit livre, Post mortem, alignant 111 paragraphes doux-amers en hommage à la femme à qui il reprochait de l’avoir mis au monde. Je me réjouis aujourd’hui de ce que l'ami Romain Delpeuch, que j’encourageais dans cette entreprise, ait traduit l’ouvrage en anglais, langue dans laquelle peu de pages et aucun livre entier de l’auteur n’étaient lisibles jusqu’à présent. Cette version anglaise paraît d’abord en feuilleton sur le site de la maison d’édition américaine Terror House. La première livraison comprend les trente premiers paragraphes.