samedi 31 décembre 2022

franglais

    Aperçu hier dans Google Actualités ce titre d’article de chez Topito : «Top ten des tweets les plus likés de tous les temps». Quoique très imbibé de franglais, ça n’en est pas moins un alexandrin…

vendredi 30 décembre 2022

Adam

    Ces derniers jours j’ai modestement contribué au perfectionnement du monde en créant une dix-huitième notice dans Wikipédia, celle-ci sur Lucien Adam, cas de  personnalité française qui n’apparaissait jusqu’alors que dans des Wikis étrangers, sept au total, dont l'anglophone. Lucien Adam (1833-1918), magistrat de profession, s’est illustré comme linguiste amateur mais savant en promouvant notamment l’étude scientifique des langues indiennes d’Amérique. Il a en particulier joué un rôle décisif comme auteur et comme éditeur pour la série mythique (à mes yeux) des vingt-cinq volumes parus de 1871 à 1903, formant la Collection linguistique américaine, rebaptisée Bibliothèque linguistique américaine à partir du sixième volume. Ceux portant sur les familles de langues tupi-guarani et caribe m’ont bien servi dans mes études, et il me plait de pouvoir ainsi rendre hommage à ce peu connu savant. 

mercredi 28 décembre 2022

noms

    En rangeant des papiers, je retrouve une feuille d’il y a peut-être trente ans, où je m’étais amusé à rechercher le sens de quelques noms étrangers d’artistes. J’en avais tout oublié. A quoi cela peut-il servir, sinon à une note de journal. Je la retranscris ici sans être sûr de l’exactitude. On me corrigera, au besoin. Ackerman laboureur, Appel pomme, Berg montagne, Escher du frêne, Feuerbach ruisseau de feu, Grünewald bois vert, Hals cou, Hopper sauteur, Jongkind jeune enfant, Klee trèfle, Ribera berge, Schönberg beau mont, Steen pierre, Swift martinet, Turner tourneur, Uccello oiseau, van Velde du champ, Vlaminck flamand, Weber tisserand…

mardi 27 décembre 2022

Lascault

    Gilbert Lascault est mort, paraît-il. A quatre-vingt-huit ans, belle course. Il y a comme ça des gens qui avaient déjà tellement disparu, que l’on est tout surpris d’apprendre qu’ils étaient encore de ce monde. Je me souviens de sa voix haut perchée, quand je l’écoutais sur France Culture, dans l’Antiquité. Je me suis senti un peu endetté envers lui quand, jeune artiste, étudiant l’histoire de l’art contemporain en autodidacte, j’ai remarqué que plusieurs des articles que j’avais photocopiés dans l’Encyclopaedia Horribilis étaient signés de lui (celui sur le non-art, entre autres). Il me semblait qu’on avait eu un échange épistolaire, je m’aperçois en cherchant dans mes archives qu’il m’a écrit deux fois, brièvement, sur des cartes. A un envoi de repros de collages, en 1987, il avait répondu tardivement «Je trouve vos images intéressantes. Certaines sont joyeusement perturbatrices»… Il m’avait récrit un mot ex nihilo six ans plus tard : «Cher ami, En rangeant je viens de retrouver ces œuvres. Cela m’avait fasciné et me fascine encore. Bien à vous, G.L.» Bon. Concrètement, il n’avait rien fait pour moi, mais rien contre non plus. Et peut-être n’avait-il pas plus de pouvoir que ça. Au moins m’avait-il adressé quelques mots aimables. La vie m’a appris depuis lors, que c’est déjà beaucoup.

lundi 26 décembre 2022

actualités

    Vague de froid sans précédent aux USA. On peut difficilement accuser le réchauffement climatique, mais il est vrai que les prophètes parlent maintenant plutôt de changement climatique, ce qui est inattaquable. En effet le climat est toujours changeant, chaud en été, froid en hiver, qui peut le nier ?
    Les femmes interdites d’université : l'Afghanistan grand favori au championnat du monde d'arriération musulmane.
    Après qu’un cinglé a flingué trois Kurdes, déferlement de sauvagerie dans les rues de Paris, où les cultures différentes ont tout cassé. C’est marrant, on ne voit jamais ça quand un blanc se fait massacrer par un divers, comme il arrive à peu près chaque jour. Je remarque à l’occasion cette manière de noyer le poisson chez les journalistes, selon qui de violents incidents ont eu lieu «en marge» des manifestations. Ah, ok, c’est juste en marge. Mais ça fait quand même une grosse marge, hein…

dimanche 25 décembre 2022

samedi 24 décembre 2022

Noël

Il semble que dans l’espace public la dimension chrétienne de Noël (la Nativité, la Crèche) se rabougrisse chaque année un peu plus, moins au profit de sa dimension païenne (le Sapin, le Père Noël) qu’au profit de sa dimension commerciale et syndicale (les Fêtes de fin d’année). En tant qu’incroyant de tous les bords, je m’en fous un peu. Et en tant que vieux garçon habitué à passer Noël seul et sans festoyer, cela ne change pas grand chose pour moi. Malgré quoi j’aime bien l’image de cette fête. Côté chrétien, autant le martyre pascal, horrible et inutile, me repousse, autant l’intimité humble et tranquille de la Nativité me ravit. Côté païen mon meilleur souvenir de jadis, ma Madeleine de Noël, c’est le parfum de l’épicéa. Mais je ne vais pas acheter un sapin que pour ça. Cette année je me suis procuré un rameau de houx, que j’ai accroché à ma porte, pour égayer un peu.

vendredi 23 décembre 2022

poncifs

    Je me souviens que du temps de ma jeunesse, les universitaires avaient le plus grand mal à concevoir, pour leurs livres ou leurs articles, un titre ne contenant pas le mot «structure» ou l’adjectif «structural». Quelques modes ont passé depuis lors. Ces dernières années, nous assistons à une épidémie de «l’invention» et de «la fabrique», me semble-t-il.

mercredi 21 décembre 2022

tupi-guarani

Quatre ans après sa rédaction, et après divers aléas, mon article-serpent-de-mer sur le «Vocabulaire français d’origine tupi-guarani» vient enfin de paraître dans la dernière livraison du Bulletin hispanique (tome 124-2, décembre 2022, pages 257-284). C’est pour moi une rare satisfaction. Dans cette étude, je recense et commente la centaine de mots que notre langue a tirés de ce fonds lexical, dans lequel elle a puisé plus abondamment que dans tous les autres lexiques du Nouveau Monde (car nous avons aussi emprunté quelques mots à l’eskimo, à l’algonquin, au nahuatl, à l’arawak, au caribe et au quechua). «La grande majorité sont des noms de plantes (Acajou, Ananas, Manioc, Maracuja, etc) et d'animaux (Ara, Cobaye, Couguar, Jaguar, Piranha, Sagouin, Tamanoir, Tapir, Tatou, Toucan, etc), quelques uns relèvent d'autres catégories sémantiques (Boucan, Maracas, Tapioca, etc).» C’est aussi le tupi qui fournit à la nomenclature astronomique le seul nom de constellation d'origine américaine, celle du Toucan. Signalons par ailleurs au sommaire de ce numéro éclectique un article de Jacques Joset au sujet des rapports (ténus, à vrai dire) entre Céline et Cervantès. 

Conditions : la revue coûte 46 euros et n’est disponible en libre accès en ligne que trois ans après la publication.

dimanche 18 décembre 2022

Piso

    Ne connaissant guère que de réputation le naturaliste hollandais Willem Piso (1611-1678) qui accompagna en son temps une mission d’exploration au Brésil, je n’avais a priori aucune raison de le trouver antipathique, jusqu’à ce que je tombe l’autre jour sur une citation de lui, à propos de l’animal Paresseux, qui commence en ces termes : «J’ai disséqué une femelle vivante … qui avait en elle un fœtus parfait … Le cœur a continué de battre très fortement pendant une demi-heure après avoir été retiré du corps ...» La science a peut-être ses raisons, mais cela m’a dégoûté.

mercredi 14 décembre 2022

lunettes

    J’ai rêvé que Roland Topor habitait devant chez moi et avait une fenêtre grande ouverte juste en face de la mienne. Je le voyais assis à un bureau, portant deux paires de lunettes superposées, des ovales à la Toulouse-Lautrec et des rondes à la Lennon, celles-ci avec des verres bleu clair, comme j’ai eu dans ma jeunesse.

vendredi 9 décembre 2022

Garnier


L’on m’apprend que ma thèse, sur La faune brésilienne dans les écrits documentaires du XVIe siècle, vient d’être publiée aux Classiques Garnier. Je n’en savais rien. Le plus étonnant est que c’est un correspondant, qui m’avertit du fait, et non la maison d’édition. Peut-être a-t-elle tenté de m’en informer via mon ancienne messagerie professionnelle, où je suis maintenant injoignable, ou peut-être ne l’a-t-elle pas fait parce qu’elle n’y est pas obligée. A vrai dire cet ouvrage a déjà été publié chez Honoré Champion en 2009, et il ne s’agit là que d’une réédition, un fonds ayant été racheté d’une maison par l’autre. Je vois que le livre est assez cher, 97 euros en version reliée, mais se vend quasiment à mi-prix, 49 euros, en version brochée. Et il les vaut bien, cela va sans dire. La nouveauté est que l’on peut aussi acheter les chapitres séparément, sous forme numérique, pour des sommes modiques. Tout cela ne va rien me rapporter, mais la nouvelle est assez divertissante.

jeudi 8 décembre 2022

Loti

A la bibli du bled je renonce aux bédés, mais rien n’est assuré, mes deux derniers emprunts sont des documentaires, qui m’ont plutôt déçu. D’une part un Guide du patrimoine géologique en Poitou-Charentes, qui m’intéressait de loin, mais de près je n’ai su m’y investir. D’autre part un album de portraits de Pierre Loti, Les fantaisies changeantes. Je n’ai jamais lu Loti, je n’ai toujours pas été voir sa maison à Rochefort, qui paraît-il vaut la visite, j’aurais aimé aimer ce livre mais il m’a ennuyé. L’époque du selfie aurait plu à Loti, nous le voyons ici se faire prendre en photo parfois nu ou quasi, le plus souvent affublé des tenues que son goût de l’exotisme et du travestissement lui inspirait : il se montre en officier, naturellement, mais aussi en Basque, en Breton, en Egyptien, en bédouin, en que sais-je, avec dans le regard un air trop sérieux qui semble implorer «regardez-moi!» et qui fait un peu pitié.

lundi 5 décembre 2022

Faure

Curieuse découverte de boite à livres que ce bref pamphlet au long titre, J’ai vu les mêmes abrutis dénoncer les Juifs, puis tondre les femmes (Infolio éditions, Suisse, 2011) dû à un certain Jean-Louis Faure (1931-2022) et préfacé par Régis Debray, que l’on ne présente pas, et par Charles-Henri Favrod, qui fut le producteur du film Le chagrin et la pitié. Faure était un artiste, principalement sculpteur, issu d’une famille d’humanistes protestants et comptant d’illustres aïeux (il était petit-fils d’Elie Faure, lui-même neveu de l'anarcho-géographe Elisée Reclus). On se demande un peu quel est le projet de l’auteur, qui a abandonné puis repris son texte plusieurs fois et s’exprime visiblement sans suivre de plan, mais non sans style. Trop jeune pour avoir lui-même fait la guerre, il raconte ses quelques souvenirs de gamin sous l’Occupation et à la Libération. Il se fait une piètre idée de la France déchue, dont ce qu’il reste de grandeur n’est à ses yeux qu’illusion. Les dernières pages évoquent la question juive. Dans ses vieilles années, après une vie de philosémitisme sans faille, l’auteur râle de voir ses amis juifs se complaire dans «la faribole du peuple élu» («Nier qu’il puisse exister quelque élite de l’humanité méritant une considération particulière fait de vous aux yeux de beaucoup de Juifs, sinon un antisémite, du moins un suspect») et de ce que le politiquement correct l’empêche de critiquer le colonialisme israélien («Ce qui me fait souffrir, non-Juif de mon acabit et de mon parcours, c’est de désapprouver la politique d’Israël et de ne pouvoir très simplement en faire part à certains Juifs de mon milieu sans ressentir la désagréable impression de me mêler de ce qui ne me regarde pas»). Cela nous porte à songer que le cycle du ressentiment n’est pas près de s’interrompre, et que les «communautés» n’ont pas fini de se regarder en biais. Sur ces considérations optimistes, nous allons ouvrir les volets et commencer la semaine.

dimanche 4 décembre 2022

Bartleby

Il existe paraît-il une loi de Bartleby selon laquelle, dans les réunions professionnelles, 80% des participants perdent 80% de leur temps. Cela m’a l’air assez bien vu.

samedi 3 décembre 2022

rêve

    Dans mon rêve quelqu’un évoquait le passé en plaisantant ainsi : On me voyait avec mon grand air, j’étais partout sur les petites photos. Ce propos m’a amusé.

vendredi 2 décembre 2022

truismes

    Dans un moment d’entrain, j’ai voulu lire le roman Truismes, de Marie Darrieussecq, et au bout de dix pages ce projet m’a semblé au-dessus de mes forces.

vendredi 25 novembre 2022

forêts

Pendant quelques mois cette année j’ai exploré de ci de là le sérieux volume consacré aux Forêts charentaises, paru au Croît vif en 2001. Mon attention avait été attirée sur lui par l’éloge qu’en faisait un de mes correspondants (de mémoire : «Ce livre n’est pas sur ma table de chevet, il EST ma table de chevet») et une bienfaitrice m’en a très aimablement procuré un exemplaire. Cet ouvrage collectif, sous la direction de Jean-Louis Neveu, étudie savamment son sujet dans ses aspects biologique, historique, préhistorique même, économique, juridique, etc, sur plus de cinq cents pages, que je suis loin d’avoir toutes lues car je n’avais pas besoin d’autant. J’y recherchais principalement des indications sur la nature des quelques pièces de bois que j’ai la chance de posséder dans les environs de mon bled. J’ai appris que ces petits bois sont des miettes laissées dans l’espace agricole par la forêt de Chizé, maintenant réduite, mais qui se trouve encore à quelques encablures au nord-est de chez moi. Ladite forêt de Chizé, de même qu’à l’ouest la forêt de Benon et au sud-est celles d’Aulnay, de Chef-Boutonne et de Tusson, ne sont elles-mêmes que des restes de la sylve d’Argenson, une immense barre forestière qui traversait jadis la région, séparant le Poitou de la Saintonge. Détail intéressant, ce massif allongé d’ouest en est marque aussi la limite méridionale de l’aire d’extension du hêtre, et la limite septentrionale de l’érable de Montpellier. Il se trouve en effet dans mes parcelles plusieurs de ces érables mais aucun hêtre, comme on en voit non loin d’ici dans la forêt de Chizé. Ces forêts poussent ou poussaient sur les terres dites de groies, des sols calcaires couvrant tout le nord-est de la Charente maritime. On cite dans la végétation typique, outre les érables champêtres et de Montpellier, les merisiers et alisiers, qui en effet ne sont pas rares. Une de mes hontes de botaniste amateur est que je suis incapable de dire à quelle espèce appartiennent mes chênes, j’apprends là que ce sont sans doute des chênes pubescents. Parmi les joies lexicographiques du livre, plusieurs pages de relevés toponymiques, noms de lieux provenant de noms d’arbres ou du vocabulaire des bois. J’ai appris aussi qu’on qualifie d’anémomorphosés les arbres déformés par le vent au bord de la mer, et que les verbes boisiller ou buchailler désignent l’action de ramasser du petit bois. Ce n’est pas rien.

jeudi 24 novembre 2022

insoumis

Actualité de la France insoumise : Adrien Quatennens résolument insoumis à sa femme…

lundi 21 novembre 2022

sierra

Par exception hier soir j’ai regardé un film à la télévision. Pas de bol, c’était un navet : Sierra torride, de Don Siegel (1970) avec Clint Eastwood et Shirley MacLaine. Je n’ai sans doute pas perdu grand chose en ratant le début et une partie de la fin. La bonne mine des deux protagonistes faisait plaisir à voir mais c’était à peu près la seule joie à tirer de cette œuvre. Il y avait cependant quelque chose de fascinant dans la médiocrité du scénario, la sucession de scènes plus grotesques ou invraisemblables les unes que les autres. On se demandait sans cesse mais comment osent-ils et jusqu’où ira-ce, c’en était divertissant au second degré. Bien aimé quand même la scène finale, où Clint entre tout habillé dans la baignoire de Shirley. E.

samedi 19 novembre 2022

vie

TRAIN DE VIE

arbre de vie

auxiliaire de vie

cadre de vie

durée de vie

eau-de-vie

espérance de vie

fin de vie

lieu de vie

ligne de vie

mode de vie

niveau de vie

qualité de vie

règle de vie

signe de vie

vendredi 18 novembre 2022

bd

 Encore deux bédés empruntées pour leur jolie couverture encourageante. Madame Lambert, d'Andreas Gefe et Jerome Charyn (Editions du Masque, 1999) : lu les cinq premières pages sans comprendre où ça voulait en venir, ni éprouver aucune envie de le savoir. Puis L'éléphant, d'Isabelle Pralong (Vertige Graphic, 2007) : la première page a suffi à me calmer.

mardi 15 novembre 2022

violences

    Les «violences faites aux femmes» sont bien entendu déplorables, mais il est tout aussi déplorable que la propagande qui martèle cette formule ne dise mot des violences faites aux hommes, par les autres hommes ou par les femmes, ni des violences exercées par les femmes, contre les autres femmes ou contre les hommes. Dans les cas de violence entre sexes, les violences exercées par les hommes contre les femmes sont-elles plus nombreuses ou plus graves que celles exercées par les femmes contre les hommes ? Probablement, pour ce qui est des violences physiques, ne serait-ce que parce que les hommes sont statistiquement plus robustes et donc potentiellement plus dangereux. Mais rien n’est moins sûr pour ce qui est des violences morales. Où sont les statistiques des cas d’irrespect, de mépris, de tromperie, d’escroquerie, et de toutes sortes d’abus et de malveillance ?

vendredi 11 novembre 2022

Eléfantôme

Un mot sur la maisonnette d’édition L’Eléfantôme, dirigée outre-Quiévrain par Quentin Colant, qui s’était chargé de produire au printemps de cette année mes deux dernières livrettes-non-événements (mon Verbier et les Nocturnes de Hollande de Cecília Meireles). L’Eléfantôme publie des brochures très soignées, de petit format (inférieur au A5) et à petit tirage (entre vingt et trente exemplaires). Ont ainsi paru plusieurs textes anciens sur des sujets pittoresques, généralement un chapitre de livre du XVIIIe ou du XIXe siècle (genre L’art de faire des garçons, ou Histoire des barbes sacerdotales). Plus récemment il s’est mis à rééditer des classiques de l’underground américain du XXe siècle, avec deux volumes d’Al Ackerman (1 : Le Crabe, suivi de La blenno, et 2 : L’Evangile selon le beurre de cacahuète, suivi d’Un aperçu de notre très sainte Vierge). Et voilà que viennent de paraître deux mini-anthologies de Crad Kilodney, comprenant chacune cinq nouvelles, dont la plupart sont reprises des traductions que j’avais publiées dans mes Lettres documentaires. Dans le volume 1 : La vie sans drame (Ld 464), Les lettres chinoises de George (Ld 438), Trous de ver (Ld 454), Polycarpe, l’homme aux nombreuses carpes (Ld 441) et Crad fantôme (Ld 455). Dans le volume 2 : Les pires choses pour vous (Ld 447), Le pantalon secret de Mahomet (Ld 490), Le jardinage pour les handicapés (Ld 449) et deux inédits : Crad président et Supplément pour les enfants.

Signalons aux bibliophiles qu’une liste presque complète des publications de L’Eléfantôme est consultable sur cette page du catalogue de la Fanzinothèque de Poitiers, que ces livrettes sont négotiables si j’ai bien compris pour la somme de 5 euros, et que l’on peut se renseigner à cette adresse mail : elefantome@hotmail.com

mardi 8 novembre 2022

tempêtes

Après m’être renseigné sur la question des tempêtes, je déduis que la tourmente est une tempête brève, la tornade une tempête en tourbillon, le cyclone une tempête tournoyante, l’ouragan une tempête violente, et le typhon un cyclone asiatique. Je n’y vois pas beaucoup plus clair, à vrai dire.

lundi 7 novembre 2022

chèques

    Un projet auquel je renonce après l’avoir longtemps envisagé, était celui d’une livrette où aurait été dressée la liste des chèques que j’aurais émis pendant un certain nombre de mois ou d’années. Une année aurait peut-être suffi. Il y aurait eu un chèque par ligne, chaque ligne indiquant la date, le destinataire et le montant. J’aurais ainsi laissé en données brutes la plupart des chèques, à l’ordre de supermarchés ou de stations d’essence, et n’aurais apporté quelques lignes de commentaire qu’aux achats plus particuliers. J’aurais hésité à intituler l’ouvrage Mes chèques émis ou à opter pour une formule du type Un an de chèques. J’aimais bien cette idée mais je manque maintenant de courage pour ce genre d’entreprise, vraisemblablement vouée à un insuccès commercial de plus. Nous allons conséquemment nous contenter de contempler le concept.

mardi 1 novembre 2022

inutiles

Régulièrement je me dis que si je n’avais mieux à faire, en tout cas plus urgent, il y aurait matière à une enquête sur le thème des Objets inutiles de chez moi. Je me défais pourtant volontiers de tout ce que j’ai en trop, mais il m’arrive de remarquer la présence discrète d’objets utilitaires inutilisés, donc inutiles, dans mes tiroirs et mes étagères. Je conserve quand même tel ou tel instrument pour des raisons esthétiques ou sentimentales, mais que dire de tel ou tel autre… Ces derniers jours je pensais en particulier à ce chapeau pointu noir et léger, un chapeau de sorcière enfantin, qui prenait la poussière sur un coin de la bibliothèque depuis des années. Je l’avais ramassé un beau jour car il trainait sur un banc public à Saint-Sébastien, me semble-t-il. Il ne manquait pas d’allure mais c’était sans doute le moins portable de mes chapeaux. Il conviendrait aux petits mendiants d’Halloween, me disais-je, et l’occasion s’est présentée hier soir, comme un troupeau de juvéniles passait devant le portail, j’ai offert la coiffe à une fillette qui en voulait bien. Ce n’était pas une mauvaise journée. Dans l’après-midi j’avais pu consacrer quelques heures à mes travaux d’écriture, et en fin de matinée j’avais passé un long moment à faire un petit truc précis et calme, comme j'en ai grand besoin, qui fut de transvaser dans ma réserve de terreau le contenu de plusieurs pots de fleurs desséchés, récupérés naguère dans un jardin à l’abandon. J’émiettais lentement les mottes entre mes doigts, en prenant soin d’extraire les corps étrangers, racines et cailloux, dont je fais un autre usage. Il y a comme ça des types d’activités qui ne sont pas extrêmement rentables mais qui me sont extrêmement précieux.

lundi 31 octobre 2022

Nilsen

Encore une bd qui ne m’a pas accroché : Des chiens, de l’eau, du dessinateur américain Anders Nilsen, (Actes Sud, 2005). Le dessin est un peu joli mais je n’ai pas assez le goût de l’Absurde pour apprécier ces histoires sans queue ni tête.

lundi 24 octobre 2022

zoo

Zoo : Aigle, Ane, Blatte, Bœuf, Bouc, Brème, Buffle, Buse, Caille, Cane, Carpe, Cerf, Chat, Chèvre, Chien, Chouette, Congre, Coq, Crabe, Cygne, Daim, Dinde, Fouine, Foulque, Geai, Gnou, Grèbe, Grive, Grue, Guêpe, Huitre, Huppe, Hyène, Lieu, Lièvre, Lion, Loche, Loir, Lotte, Loup, Loutre, Lynx, Mante, Martre, Merle, Mite, Morse, Mouche, Mouette, Moule, Muge, Mule, Oie, Ours, Paon, Perche, Phoque, Pic, Pie, Plie, Porc, Pou, Poule, Poulpe, Puce, Raie, Râle, Rat, Renne, Sandre, Seiche, Singe, Sole, Sterne, Tanche, Taon, Taupe, Thon, Tigre, Tique, Truite, Vache, Veau, Ver, Yack, Zèbre.

dimanche 23 octobre 2022

brutasse

Parce que c’était du même auteur que L’Arabe du futur, Riad Sattouf, j’ai voulu lire Pascal Brutal 2 (Fluide Glacial, 2007) et j’ai laissé tomber au bout de quelques pages. On pouvait s’en douter à l’énoncé du titre, cela manque de finesse…

mercredi 19 octobre 2022

bêtes

BETES

Ablette

Aigrette

Alouette

Belette

Chouette

Crevette

Fauvette

Genette

Mouette

Rainette

Vrillette

mardi 18 octobre 2022

samedi 15 octobre 2022

Riad 4-5

Après avoir lu en suivant l’énorme tome 4 (280 pages) puis le tome 5, derniers parus de la série L’Arabe du futur, et en attendant le tome 6 annoncé pour bientôt, je me demande ce que j’ai le mieux aimé dans cette bédé-fleuve de Riad Sattouf. Sur le plan de la forme, tout d’abord. Il y a une image récurrente qui tranche sur les autres par sa rigueur quasi classique, c’est la vue de la maison de la grand-mère, qui réapparait à chaque séjour en Bretagne. Pour le reste c’est un style de dessin assez typique du genre, pour ne pas dire commun, mais dont l’auteur joue avec maitrise, par exemple il est très habile à suggérer les sentiments sur les expressions faciales. Il y ajoute aussi des trucs à sa façon : il complète le texte des encarts marginaux et des phylactères par des inscriptions dans le dessin même, il s’amuse à faire suivre sur plusieurs cases un texte en encarts qui n’a pas de rapport direct avec le dialogue des personnages, il attribue aux lieux une teinte de fond (bleu pour les séquences en France, rose pour la Syrie et l’Orient, rouge vif dans les moments intenses). Sur le plan du récit, l’auteur est en quelque sorte aidé par le sujet, car son histoire familiale n’est pas banale. Mais il ne suffit pas d’un bon matériau pour faire un bon conteur et Sattouf mène bien son histoire, qu’il émaille d’anecdotes bien choisies, d’ellipses, de coups de théâtre, on ne s’y ennuie pas. Le fait qu’il s’agisse d’une autobiographie donne aussi plus de poids à l’histoire, à mes yeux du moins. Mais le plus intéressant dans le contenu de ce long recueil de souvenirs, c’est peut-être le témoignage sur les mœurs, en Syrie comme en France. Candide sociologue, Sattouf ne nous sert pas les bobards convenus sur les joies des cultures différentes et du vivre-ensemble. Au contraire il dépeint sans fard l’arriération de la société syrienne, qui plus est dans la campagne reculée où le père essaie de faire vivre la famille : maisons mal construites, cruauté routinière des enfants comme des adultes, pénurie, corruption, fanatisme religieux et politique, anti-sémitisme général, consanguinité (tous les gens du village sont cousins) etc. Et côté français, le contraste entre la vie rurale paisible dans les environs du cap Fréhel, et la menace des voyous, principalement arabes, dans les rues de Rennes («Dégage sale pédé, fils de pute», IV-183 et ailleurs). Ces réalités sociologiques ont une incidence sur la vie de la famille, où peu à peu les rapports se dégradent entre les parents de Riad, du fait aussi que le père évolue bizarrement de l’athéisme progressiste vers le fanatisme religieux. Etrange personnalité que celle de ce père syrien, prompt à traiter les Français de racistes mais ne cachant pas son propre mépris vis-à-vis des Noirs, des Juifs et des Maghrébins, et professant des analyses rappelant celles du Front national («ils sont là pour les allocs», IV-195 et ailleurs), dont il tient le leader en grande estime («Le seul grand homme politique français vivant, c’est Le Pen», IV-164). Quant à la mère, qui reproche régulièrement au père ses sorties racistes, elle finit par rompre en s’écriant, excédée, «J’en ai ras le bol des Arabes !» (IV-238). Il y a là matière à méditer sur la complexité des relations entre «communautés», comme on dit maintenant.

mercredi 12 octobre 2022

courses

Descente à Saint-Jean hier après-midi pour quelques courses. Entre autres il me fallait des vis de 2,5 et 3 centimètres de long. On les achète en vrac dans un sachet coûtant un peu plus de deux euros, que l’on remplit à volonté. J’en ai profité pour prendre quelques vivres et compléter mon plein d’essence, c'est prudent ces temps-ci. Comme j’avais trouvé le passage obstrué en deux points par des travaux à l’aller, j’ai décidé de rentrer en faisant un détour par les petites routes de campagne. C’était l’occasion d’aller visiter les boites à livres de Saint-Julien de l’Escap, où il y en a trois. Dans l’une d’elles j’ai trouvé une collection d’albums Les animaux de Télé 7 Jours. Ils ne sont pas datés mais ont dû paraître circa 1970. J’en ai emporté deux, que je ne compte pas conserver, je voulais juste pouvoir prendre le temps de les feuilleter tranquillement, pour le plaisir de revoir ces belles images, connues dans mon enfance à l’époque où elles paraissaient par paire dans chaque numéro du magazine hebdomadaire. Une grande photo pleine page avec le nom de l’animal en bas et des explications au verso. C’est une des expériences qui ont éveillé mon intérêt pour la zoologie et j’étais bien aise d’en retrouver le souvenir, oublié depuis des années. On a les madeleines qu’on peut. Je suis reparti par la route d’Aulnay et j’ai bifurqué à l’ouest après Poursay-Garnaud. Cet itinéraire bis est plus agréable mais plus long que de prendre la grand route, d’abord parce qu’on y roule moins vite, ensuite parce que je m’égare invariablement dans le labyrinthe agricole. Tout va bien jusqu’à Vervant, charmant village dispersé, où je me suis dit qu’il faudrait que je revienne examiner la petite église. Mais ensuite on navigue au hasard sur les routes désertes, on a la flemme de regarder la carte à chaque croisement, on se demande si l’on n’est pas complètement perdu, et l’on finit par arriver miraculeusement derrière Loulay, où l’on peut retrouver ses repères. A la maison, avant de me plonger dans les photos d’animaux, j’ai trié mes vis des deux dimensions et tant qu’à faire je les ai comptées. Il y en avait en tout soixante-quatorze, ce qui revient à moins de trois centimes la vis. Une bonne affaire.

lundi 10 octobre 2022

dimanche 9 octobre 2022

samedi 8 octobre 2022

Dauzat

Dernièrement j’ai feuilleté le bon livre de Maurice Rat, Grammairiens et amateurs de beau langage (Albin Michel, 1963), dans lequel l’auteur, un rien précieux mais vraiment érudit, dresse les portraits d’une cinquantaine de gens de lettres, du dix-septième siècle au vingtième. J’en ai lu quelques chapitres, sur Buffon, Littré, les frères Goncourt, Renard, enfin celui sur Albert Dauzat (1877-1955). Dauzat est en quelque sorte le saint patron des étymologistes français, car on lui doit notamment un Dictionnaire étymologique de la langue française, un Dictionnaire étymologique des noms de famille et prénoms de France, et un Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France. Maurice Rat ne tarit pas d’éloges à l’égard de ce brillant savant, qui fut licencié ès lettres à dix-huit ans, docteur en droit à vingt et un ans, docteur ès lettres à vingt-huit… Par curiosité, je suis allé consulter ensuite la notice sur Dauzat dans Wiki. Et là surprise : la partie sur la vie et l’œuvre est suivie d’une section bien plus longue portant sur la Réception critique, et entièrement consacrée à dézinguer les mérites du personnage. J’ai la flemme d’éplucher l’historique de l’article pour savoir qui est le dingo furieux à l’origine de cet attentat, mais il y a là un acharnement ridicule, qui demande justice.

jeudi 6 octobre 2022

latitude

    Le quarante-sixième parallèle de l’hémisphère nord traverse la pointe de la Fumée et l’anse au nord de Fouras, puis la campagne charentaise, il passe entre le village natal de mon père, Moragne, et celui de ma mère, Vandré, il passe à Saint-Crépin, j’entends encore ma grand-mère prononcer ce nom, il passe à sept-huit kilomètres au sud de chez moi à Bourgneuf, hameau situé entre la Croix-Comtesse au nord et Saint-Jean d’Angély au sud, puis traverse la France d’ouest en est en passant au sud de Ruffec, à Confolens, au sud de Roanne, après quoi il traverse un petit bout du sud de la Suisse dans le canton du Valais, frôlant au passage la frontière italienne et le mont Cervin, passe dans le Piémont italien où il traverse le lac Majeur, repasse brièvement en Suisse à Lugano, puis traverse tout le nord de l’Italie par la Lombardie, le Trentin, la Vénétie et le Frioul, il traverse la Slovénie en passant au sud de Ljubljana et la Croatie au nord de Zagreb, puis traverse l’extrême sud de la Hongrie, l’extrême nord de la Serbie, soit la Voïvodine, la Roumanie dans toute sa largeur, le sud de la Moldavie et celui de l’Ukraine, il traverse la mer Noire au sud d’Odessa, l’isthme séparant la Crimée du continent, la mer d’Azov, le sud de la Russie, passant au sud d’Astrakhan avant de traverser le nord de la mer Caspienne, le vaste Kazakhstan, je passe les détails, le Xinjiang au nord-ouest de la Chine, toute la Mongolie, il repasse à l’autre bout du nord de la Chine, puis traverse l’extrémité sud de la Sibérie, la mer du Japon, frôle la pointe sud de l’île de Sakhaline, franchit l’océan Pacifique en passant par les îles Kouriles, il traverse le nord de l’Oregon et le sud de l’état de Washington, sert plus loin de frontière entre ces deux états, traverse ensuite l’Idaho et le Montana, longe tout le sud du Dakota du Nord parallèlement à sa frontière avec le Dakota du Sud, puis traverse le Minnesota, le nord du Wisconsin et celui du Michigan, notamment la bande de terre séparant le lac Supérieur des autres Grands Lacs, il traverse l’Ontario et le sud du Québec en passant au nord d’Ottawa et de Montréal, puis traverse le Maine, le Nouveau-Brunswick, l’île du Prince-Edouard et la Nouvelle-Ecosse, enfin tout l’océan Atlantique jusqu’à l’île d’Oléron, qu’il coupe au nord entre Saint-Georges et La Brée, et traverse encore la rade de l’île d’Aix, passant au ras du fort Boyard et du fort Enet avant de rejoindre la pointe de la Fumée.

mercredi 5 octobre 2022

bières

NEUVAINE DE LA BIERE

(à L S)


Abeelsen tripel

Achel trappist

Hapkin houblonnée

Moinette blonde

Queue de Charrue Ploegsteert

St Bernardus tripel

St Feuillien grand cru

Tripel Karmeliet

Westmalle trappist tripel

mardi 4 octobre 2022

gris

GRISAILLE


Ambre gris

Baleine grise

Carte grise

Echalote grise

Eminence grise

Littérature grise

Matière grise

Petit-gris

Souris grise

Tabac gris

Vert-de-gris

Vin gris 

lundi 3 octobre 2022

vert

VERDURE

Billet vert

Bois vert

Cap-Vert

Chêne vert

Chou vert

Citron vert

Col-vert

Doigts verts

Espace vert

Grenouille verte

Habit vert

Haricot vert

Lézard vert

Menthe verte

Numéro vert

Pic vert

Plante verte

Rayon vert

Tapis vert

dimanche 2 octobre 2022

samedi 1 octobre 2022

causerie

Hier soir j’ai donné dans la salle communale une causerie sur le thème des Oiseaux de la Croix-Comtesse et des environs. L’événement avait été intégré dans le programme d’activités de la société des fêtes locale, l’Amitié Villageoise, d’où ma rue tire son nom. En introduction je fournissais quelques explications sur les oiseaux en général, et sur le système de classification et de dénomination des animaux institué par le savant suédois Carl von Linné. Dans le corps de l’exposé je présentais une vingtaine d’espèces, des plus communes que l’on puisse observer dans les jardins et dans les champs. N’étant pas biologiste, mes remarques portaient principalement sur les noms des oiseaux, accessoirement sur les détails permettant de distinguer les espèces semblables. Mes propos étaient illustrés par des photos et des gravures piqués sur le net, dont un beau portrait de Linné jeune, habillé en Lapon. J’espérais avoir au moins dix auditeurs, il en est venu une bonne vingtaine, peut-être vingt-deux. Il n’y avait donc pas foule, mais ce n’était pas non plus le désert. Et l’ambiance était très aimable.

jeudi 29 septembre 2022

bleu

ZONE BLEUE

Ara bleu

Baleine bleue

Barbe Bleue

Carte bleue

Casque bleu

Col bleu

Cordon bleu

Fleur bleue

Gorge-bleue

Gravier bleu

Heure bleue

Merle bleu

Mésange bleue

Montagnes Bleues

Note bleue

Peur bleue

Sang bleu

Tunique bleue

Viande bleue

Yeux bleus

mercredi 28 septembre 2022

Riad 3

Ça y est, je suis accro à L’Arabe du futur et je viens de dévorer le tome 3 (années 1985-1987), qui est dans la droite ligne des précédents. Riad Sattouf est maintenant un jeune enfant sensible aux petites mythologies de son âge : la souris qui dépose une pièce sous l’oreiller, le Père Noël, Goldorak, Conan le Barbare… Tout en observant la piété ostensible de ses copains et des adultes, lui-même se tient à l’écart de la religion. Ses parents ne sont pas croyants, mais son père est pris entre son athéisme de progressiste (il se veut être un «Arabe du futur») et son respect complaisant pour l’islam, par convenance envers la famille et le milieu. Comme l’âge est venu, la question de la circoncision se pose, et finalement le pauvre Riad n’y coupera pas, si j’ose dire. Le fait étrange est que la mère, qui souvent râle contre l'arriération de la campagne syrienne où ils vivent, n’est pas spécialement opposée à l’opération, et c’est le père, qui a du mal à s’y résoudre et souffre pour son fils. Et cet après-m, si Dieu le veut, je vais emprunter le tome 4.

mardi 27 septembre 2022

jaune

 JAUNE

Ambre jaune

Ceinture jaune

Chambre jaune

Croisière jaune

Fièvre jaune

Fleuve jaune

Gilet jaune

Hart-Jaune

Ligne jaune

Maillot jaune

Nain jaune

Ocre jaune

Ombre jaune

Pages jaunes

Péril jaune

Petit jaune

Rire jaune

Vin jaune

vendredi 23 septembre 2022

Riad 2

Mis à part un bref épisode de vacances en France, le deuxième volume de L’Arabe du futur (Allary Editions, 2015) se déroule presque entièrement dans le village de Syrie, où le jeune Riad Sattouf vit avec ses parents et maintenant son petit frère. A cette époque (1984-1985) il n’est plus un bébé mais un petit garçon scolarisé dans une école où l’institutrice fait classe la trique à la main. L’essentiel de l’enseignement consiste à apprendre par cœur l’hymne national et la première sourate du Coran, et à admirer le président Assad. Riad commence à lire et à écrire, d’abord l’arabe, qui lui paraît plus simple, puis le français, qui d’abord le rebute, mais auquel il prend goût dans une scène charmante, quand il se met à déchiffrer les aventures de Tintin, dont il se contentait jusqu’alors de regarder les images sans comprendre l’histoire. Les incidents rapportés par le narrateur dressent un tableau souvent sombre du monde oriental, où il est régulièrement confronté aux mœurs brutales des adultes comme des enfants, et à l’antisémitisme viscéral de ses petits camarades qui le croient juif parce qu’il est blond. J’aime bien la façon dont l’auteur rapporte ses impressions d’enfance, sans démonstration idéologique, mais en relatant simplement tel ou tel détail qui a frappé sa jeune conscience. Il est intéressant que le texte soit réparti en trois niveaux : la voix off dans les encarts marginaux, les dialogues dans les phylactères, et des indications supplémentaires tracées dans le dessin même. Cette digne suite du premier volume ne m’a pas déçu.

lundi 19 septembre 2022

Birds

Me trouvant près d’un téléviseur, j’ai regardé hier soir Les oiseaux, d’Alfred Hitchcock (1963). Il me semble que j’avais déjà revu ce film et que je ne l’avais pas trouvé terrible, question effroi. J’y sens à tout instant l’artifice et je n’arrive pas à prendre au sérieux cette intrigue improbable. Ce que j’ai le mieux aimé, c’est l’esthétique de l’oeuvre, en premier lieu les couleurs, en second les décors, mais cela ne suffit pas. Pourtant elle a grande réputation et je suis étonné de la longueur de l’article que Wiki lui consacre. Il y a aussi la bizarre fin hâtive, qui nous a fait dire, avec ma camarade, que cette histoire d’oiseaux se terminait en queue de poisson. D.

vendredi 16 septembre 2022

Alaska

Alaska

Aldabra

Amapa

Ararat

Bahamas 

Canada 

Caracas

Djakarta

Granada

Habana 

Kamtchatka

Malaga

Managua 

Palavas 

Panama

Parana

Ramallah

Sahara

Trafalgar

Warszawa

jeudi 15 septembre 2022

neuvaines

 J’étais très honoré d’accueillir la semaine dernière un couple de voyageurs, Josiane et Lucien S, descendus des lointaines contrées boréales pour me rendre visite. J’étais bien aise de les revoir. C’était sauf erreur ma septième rencontre avec Lucien. Durant cette longue semaine ou plutôt neuvaine, du samedi au lundi, j’ai dû en outre assister aux cérémonies d’adieu à mon regretté ami et ancien voisin Derek, j’en reparlerai, et par ailleurs gérer plusieurs commandes de livres, si bien que j’étais assez occupé. Nous avons quand même pu visiter les curiosités locales, mes étagères et mes buissons, le lavoir de Saint-Séverin et le château de Dampierre, une brocante à Beauvoir et une à Villeneuve. Nous avons même eu le temps de faire une escapade en Gironde et une autre à la pointe de la Fumée. Et partout nous avons écumé les boites à livres qui se présentaient. Lucien a fait remarquer que ces édicules sont en quelque sorte de petites chapelles, pour ceux qui ont la religion des livres. Lors d’une promenade dans la forêt de Chizé, j’ai récupéré une pousse de hêtre, que j’ai l’intention de planter. Mes visiteurs étaient venus les bras chargés de vivres et mon aide de camp nous a fait profiter de ses talents culinaires, de sorte que nous avons bien mangé et pas mal bu. Et maintenant que tout le monde est reparti j’ai entamé une neuvaine de la bière solitaire, en buvant chaque soir une canette, du panier que l’on m’a offert.

dimanche 4 septembre 2022

Riad

Avec L’Arabe du futur, Une jeunesse au Moyen-Orient, de Riad Sattouf (Allary Editions, 2014), je tombe enfin sur une bédé distrayante. C’est une œuvre autobiographique. Dans ce premier tome (1978-1984), l’auteur raconte sa petite enfance, sa découverte du monde un peu compliquée de par sa situation familiale particulière : il est le fils d’une Bretonne et d’un étudiant en histoire syrien de culture sunnite, il séjourne alternativement en France, dans la Lybie de Kadhafi et dans la Syrie de Hafez el-Assad, et du fait de sa blondeur les petits Arabes le prennent régulièrement pour un Juif. Ce volume compte 158 pages où s’enchaînent les anecdotes bien vues, tantôt comiques, tantôt sinistres, avec un incontestable talent narratif, on ne s’y ennuie pas une seconde. Un mérite du livre est qu’à rebours du tiers-mondisme ambiant, Sattouf observe sans complaisance les travers et les rudesses de l’univers arabo-musulman qu’il a eu sous les yeux (les maisons socialistes qui n'ont pas de clé, les femmes se nourrissant des restes des hommes, la cruauté des enfants envers les animaux...). Un bon ouvrage.