Régulièrement je me dis que si je n’avais mieux à faire, en tout cas plus urgent, il y aurait matière à une enquête sur le thème des Objets inutiles de chez moi. Je me défais pourtant volontiers de tout ce que j’ai en trop, mais il m’arrive de remarquer la présence discrète d’objets utilitaires inutilisés, donc inutiles, dans mes tiroirs et mes étagères. Je conserve quand même tel ou tel instrument pour des raisons esthétiques ou sentimentales, mais que dire de tel ou tel autre… Ces derniers jours je pensais en particulier à ce chapeau pointu noir et léger, un chapeau de sorcière enfantin, qui prenait la poussière sur un coin de la bibliothèque depuis des années. Je l’avais ramassé un beau jour car il trainait sur un banc public à Saint-Sébastien, me semble-t-il. Il ne manquait pas d’allure mais c’était sans doute le moins portable de mes chapeaux. Il conviendrait aux petits mendiants d’Halloween, me disais-je, et l’occasion s’est présentée hier soir, comme un troupeau de juvéniles passait devant le portail, j’ai offert la coiffe à une fillette qui en voulait bien. Ce n’était pas une mauvaise journée. Dans l’après-midi j’avais pu consacrer quelques heures à mes travaux d’écriture, et en fin de matinée j’avais passé un long moment à faire un petit truc précis et calme, comme j'en ai grand besoin, qui fut de transvaser dans ma réserve de terreau le contenu de plusieurs pots de fleurs desséchés, récupérés naguère dans un jardin à l’abandon. J’émiettais lentement les mottes entre mes doigts, en prenant soin d’extraire les corps étrangers, racines et cailloux, dont je fais un autre usage. Il y a comme ça des types d’activités qui ne sont pas extrêmement rentables mais qui me sont extrêmement précieux.
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