vendredi 26 mai 2023

jeudi 25 mai 2023

Tina

    Mort de Tina Turner. Je ne la connaissais que de très loin et je suis incapable de citer une seule de ses chansons, mais même ainsi j’avais été frappé, chaque fois que je l’apercevais au hasard des médias, par son charme de belle femme vraiment sexy, radieuse, débordant d’énergie et de joie de vivre. Tout le contraire de la faible femme, ou de la pleurnicheuse non-binaire.

mercredi 24 mai 2023

Esther

Lu Les cahiers d’Esther (le premier volume : Histoires de mes 10 ans, Allary Editions, 2016) de Riad Sattouf. Cela m’a paru nettement meilleur que son Pascal Brutal, sans être aussi bon que L’Arabe du futur. Les 52 pages racontent 52 histoires de la vie quotidienne d’une petite Parisienne, qu’elle a confiées au dessinateur. Les anecdotes mettent en scène principalement ses camarades de classe (elle est scolarisée dans le privé, bien que les parents ne soient pas très riches) et sa famille (sa mère qu’elle aime bien, son père prof de gym costaud qu’elle adore, et son grand frère qu’elle méprise). Il y a là toute une ethnologie de cette nouvelle jeunesse, ses idolâtries, ses tics de langage, sa fraîcheur et inévitablement sa niaiserie. C’est ingénieux, c’est léger, c’est assez drôle et c’est bien vu, mais comme la chose à voir n’est pas non plus fascinante, c’est d’un intérêt limité. Ces planches avaient d’abord paru en feuilleton dans L’Obs, où elles avaient tout à fait leur place. Je lirai peut-être les autres volumes.

mardi 23 mai 2023

croix

    Venant de La Croix-Comtesse, j’avais déjà remarqué cet autre nom de commune charentaise, Croix-Chapeau, sur la route de La Rochelle. L’autre jour j’ai découvert, non loin d’ici mais dans le département voisin, sur la commune de Beauvoir sur Niort, le lieu-dit La Croix Portillon. La Comtesse, le Chapeau et le Portillon, cette trilogie locale ferait un titre de fable...

lundi 22 mai 2023

juron

Le pire juron que j'aie jamais entendu ma mère proférer, ce doit être : Punaise !

mercredi 17 mai 2023

casinos

 Je ne serais pas pour l’interdiction des casinos, mais je suis pour leur détestation.

mardi 16 mai 2023

Aytré

A marée haute, plage étroite, mais cela suffit au plaisir des pieds nus sur le sable. Comment n’avais-je encore jamais pensé à la plage d’Aytré, peut-être le bord de mer le plus proche de chez moi. Nous trouvâmes l’endroit quasi désert hier après-midi avec ma copilote, et nous y passâmes un bon moment sous un beau ciel gris, à ramasser des matériaux intéressants.

jeudi 11 mai 2023

Karla

Une de mes traductions d’Al Ackerman (son Geeksville, Ld 94) ayant été reproduite par l’entremise de l’ami Q C dans le n° 1 de Poïjuku Tessy (Bruxelles, sans date mais récemment), j’ai feuilleté cette revue où beaucoup de choses m’ont laissé indécis, à commencer par son titre incompréhensible, mais mon attention a été tout de suite retenue par une dizaine de pages où sont reprises des planches d’Anti Baby, une bande dessinée de Karla Paloma. On trouve peu d’informations en ligne sur l'artiste mais on apprend que son nom serait en partie un pseudonyme, qu’elle serait danoise, née en 1983, et qu'elle vit à Berlin. On y trouve aussi le moyen de se procurer ses œuvres (livrets et sérigraphies) et c’est ainsi que j’ai fait l’acquisition de trois de ses comics. Je ne les ai pas choisis tout à fait au hasard mais parce qu’ils figuraient en tête du catalogue, parce que j’en avais vu des extraits çà et là, et qu’ils semblaient présenter une unité de thème. Ce sont des livrettes auto-produites, de format A5 archétypique, avec couverture en couleurs et intérieur en noir et blanc, racontant des anecdotes inspirées par le vécu de l’artiste dans la bohème berlinoise. Ce milieu ne m’attire pas particulièrement mais j’ai lu ces aventures avec grand plaisir, en n'arrêtant de sourire que pour éclater franchement de rire. Burned meat (2019, 40 p) raconte «ce qui arrive quand vous laissez votre fille de dix ans venir passer Noël à Berlin avec moi.» La petite Danoise est accueillie par Karla, alors seule en compagnie de son propre chien et de celui de son ami italien parti en voyage. Le séjour est un désastre, Karla n’ayant guère les vertus d’une bonne ménagère : elle fait brûler tout ce qu’elle veut faire cuire (d’où le titre), son frigo est vide, elle entraîne la fillette à voler au supermarché et lui fait boire de l’alcool. Le chien italien, boulimique, goinfre un canard carbonisé, passe plusieurs planches vautré les pattes en l’air devant le canapé et finit par asphyxier l’invitée avec ses flatulences. Je ne raconte pas tout. Dans Anti Baby (2020, 48 p) Karla râle parce que son ex-amant italien et toujours colocataire ne fiche rien ni ne paye son loyer, et parce que ses meilleures amies tombent enceintes, alors qu’elle-même n’a aucun goût pour la maternité. Elle part se changer les idées au Danemark, mais là-bas aussi toutes les filles de son âge ont des bébés sur les bras. Enfin dans Rat testicles (2022, environ 70 p) Karla s’ennuie et se gèle à tenir un stand de bijoux en toc dans un marché, où elle tombe amoureuse d’un autre marchand, artiste latino-américain avec qui les choses ne vont pas se passer aussi simplement. Ces histoires germaniques sont racontées dans un anglais parfois irrégulier mais toujours clair, avec çà et là quelques réparties en espagnol ou en allemand. Toutes les planches présentent la même mise en forme minimale, une division en six cases séparées non par un espace mais par un simple trait. Le dessin est basique mais efficace, avec une grande habileté à rendre l’expression faciale. Au contraire des autres personnages, le visage de Karla semble toujours être plus ou moins de profil, avec la bouche et le nez décentrés à la Picasso. L’homonymie de l’héroïne et de la dessinatrice laisse supposer l’inspiration autobiographique des récits. Il y a du genre picaresque dans ces histoires de marginaux tirant le diable par la queue, mais aussi par moments du conte licencieux, et une part de fantastique : par exemple les chiens parlent et s’entretiennent avec les humains, et par endroits le récit factuel cède la place à la rêverie. Ces petits ouvrages sont vraiment drôles et bien faits, leur charme tient à l’habileté de la narration, comme à la candeur de l’héroïne.

Liens utiles :
- le catalogue de l'artiste chez bigcartel
- quelques aperçus de ses oeuvres
- les premières pages d'Anti Baby

mercredi 10 mai 2023

couleurs

 Cette nuit j'ai rêvé que je composais des anthologies de phrases contenant un nom de couleur : Anthologie du rouge, du jaune, etc.

dimanche 7 mai 2023

Sollers

Philippe Sollers est mort avant-hier, paraît-il. A 86 ans, belle durée pour un fumeur. J’ai longtemps fumé en me servant comme lui de ces fume-cigarettes noirs avec une bague dorée, que je trouvais assez chics. Si ça se trouve, c’est lui qui m’en avait donné l’idée. J’avais à son égard des sentiments mélangés, il m’a souvent fait ricaner, mais parfois sourire. Je crois n’avoir lu que trois de ses livres. D’abord Une curieuse solitude, il y a si longtemps que j’en ai perdu tout souvenir, sauf d’une phrase, de mémoire «Elle me branlait doucement», parlant de sa femme de chambre qui le croyait endormi. Puis son Carnet de nuit, dont je n’ai aimé que le bon mot «Longtemps je me suis couché de bonne heure, cinq ou six heures du matin» (cf mon Jd, 22 08 90). Et son journal de L’année du tigre, qui ne m’a pas fait grande impression (Jd, mars 04). Son style ne m’attirait pas, ni ses idées. Il avait été pro-soviétique, pro-chinois, pro-pédophile, anti-France (la «France moisie»), pro-Debord (Sollers adorait Mozart, Venise et Guy Debord, cherchez l’intrus). Mais bon, je n’ai pas trop de leçons à donner, pour ce qui est d’avoir cru à des conneries. C’était un malin, un «sollers», pas un génie. C’était un bon lecteur et un super baratineur, donc un bon éditeur. Il avait paraît-il une résidence au Martray, qui est un bel endroit, celui où l’île de Ré est le plus étroite. J’avais aimé les évocations de son personnage dans le journal de Nabe. Une fois, Nabe lui affirmant que Dieu n’existe pas, il avait eu cette superbe réponse : Mais c’est tout comme !

vendredi 5 mai 2023

dignité

L’autre jour je lisais dans la presse provinciale un article au sujet du couple de jeunes gens dont j’ai déjà parlé en janvier, Leslie et Kevin, qui avaient disparu fin novembre devers Prahecq, non loin de chez moi. On a su depuis lors que les tourtereaux avaient été sauvagement assassinés à coups de barre de fer, puis enterrés séparément dans des coins de campagne du côté de Surgères. A ce qu’il semble, «l’ami» censé les héberger avait engagé quatre brutes pour supprimer le garçon, à qui il devait de l’argent, et la fille, dont il était amoureux déçu. Le sujet principal de l’article est que le père du garçon a voulu à son tour engager des tueurs pour exécuter les meurtriers de son fils, qui sont en prison. En quelque sorte pour leur appliquer à titre privé la peine de mort, laquelle, dit-on, doit être proscrite par respect pour la dignité humaine. Par exemple la dignité humaine du type qui, la fille n’étant pas tout à fait morte, l’a achevée à coups de pelle...

mardi 2 mai 2023

serpentin

    L’autre soir, déjà en peignoir, je venais de passer un moment au jardin à faire un petit truc précis et calme, comme j’en ai grand besoin, genre trier un peu de gravier, assis sur le bord de l’énorme pneu qui me sert de réserve de terreau, et j’étais en train de rapporter mes affaires au hangar, quand il m’a semblé que quelque chose pendouillait à ma gauche et j’ai vu tomber par terre un petit serpent noir, qui s’est enfui en ondulant à leur façon, pour aller se planquer derrière mes installations. Encore une couleuvre à collier junior, je suppose. Sortait-elle de ma manche, d’un pli de ma robe ou de mon plaid, et comment s’y était-elle fourrée, je ne le saurai pas. Ce genre de promiscuité avec la nature n’est pas bien à mon goût mais j’étais quitte pour la frayeur, même s’il n’y avait pas là grand danger, moins qu’avec les deux tiques retrouvées naguère plantées, l’une dans ma jambe et l’autre au bras. Ma journée était finie, je pouvais rentrer dormir.

lundi 1 mai 2023

casseroles

    Cette nouvelle manie des casseroles ne m’a pas l’air faite pour rapprocher la contestation et l’intelligence, mais ça ne nous changera pas beaucoup.