jeudi 17 juin 2021

boutique

 Une scène de mes rêves de cette nuit m’intrigue. Je me promène à Bordeaux dans le quartier des petites rues au sud de la place Gambetta, où j’essaie en vain de retrouver une carterie que j’aurais fréquentée autrefois, à l’époque où j’habitais dans les environs. En réalité, autant la rue Nancel-Pénard et la rue Bouffard, qui encadrent ce quartier, sont pleines de boutiques, autant les rues situées entre les deux en sont dépourvues. Mais enfin en rêve j’entre là dans un magasin pour demander si l’on a idée d’où se trouve celui que je recherche. L’homme et la femme se tenant derrière le comptoir échangent des regards complices, qui d’abord me donnent l’impression qu’ils trouvent mon apparence ou ma question ridicule. Mais ce qui les amuse est que j’ignore, et ils me l’apprennent, que ce commerce a disparu et qu’il se situait justement dans les locaux où eux-mêmes sont maintenant installés. Je retrouve dans cette scène l’énigme logique, que j’ai déjà observée en d’autres occasions : comment ces gens pouvaient-ils savoir quelque chose que j’ignorais, si c’est mon esprit qui crée le rêve tout entier ? Autrement dit, si le monde des rêves n’est pas un monde parallèle, immatériel mais réel, où les personnages sont dotés d’une individualité psychique comme dans le monde matériel, comment mon esprit peut-il inventer qu’il ignore d’abord une vérité qu’il apprend ensuite, mais qui devait pré-exister ?

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