Ayant trouvé dans une boite le Vivre vite de Brigitte Giraud (Flammarion, 2022) je me suis laissé captiver par ce Prix Goncourt qui n’est pas un roman. C’est un exercice de mémoire, dans lequel l’auteuse retrace méticuleusement les circonstances de la mort de son mari une vingtaine d’années auparavant. Une mort accidentelle est toujours tragique, elle paraît plus encore absurde dans les circonstances rapportées : l’homme s’est tué en tombant d’une moto qu’il avait empruntée ce jour-là au lieu de prendre la sienne, au moment où le couple venait juste d’acheter une maison qu’il comptait retaper. On a l’impression que la mémorialiste, qui s’apprête maintenant à quitter ladite maison, exorcice son deuil en reconstituant la journée du 22 juin 1999, qui aurait pu être banale et parfaitement oubliable mais a été fatale par la suite d’une série de causes et de coïncidences, qu'elle expose avec méthode et sobriété, sans exclure ici et là un brin d’humour. Ce livre m’a plu.
(Accessoirement j’ai remarqué cette bizarrerie : on dit en ligne, entre autres dans Wiki, que Brigitte Giraud serait née en 1960, or elle signale à deux reprises, pages 171 et 199, qu’elle avait trente-six ans en 1999, ce qui ne concorde pas.)
Le seul féminin correct d'auteur est autrice.
RépondreSupprimer