mercredi 11 octobre 2023

massacres

    Ce matin j’entendais monsieur Darmanin, ministre de l’intérieur, déclarer la main sur le cœur que «Toucher un juif en France, c'est toucher toute la République» et annoncer que toute personne étrangère coupable d’actes ou de propos antisémites serait immédiatement expulsée. Je me réjouis pour mes compatriotes israélites de la ferme protection dont le ministre les assure, mais si ce n’est pas du pipeau, sait-on jamais, j’apprécierais qu’il en dise et surtout qu’il en fasse autant pour tous nos compatriotes non-juifs qui eux aussi s’en prennent plein la gueule, sans cesse et sans avoir rien demandé.
    Les terroristes du Hamas ont lancé samedi dernier une attaque contre Israël, étonnante principalement du fait qu’elle ait pu se produire. Les atrocités dont on a écho ne nous apprennent pas grand chose quant à la sauvagerie des islamistes, qui nous ont déjà instruits, les années passées, des exploits dont ils étaient capables. Cet assaut relève de ce qu’on nomme aujourd’hui avec emphase un crime contre l’humanité, et qu’on se contentait jadis d’appeler un massacre. En l’occurrence un massacre inattendu, auquel va répondre une revanche qui risque d’être quelque peu massacrante à son tour.
    Le principal enseignement que je tire de ces événements touche à la façon dont j’en suis informé. Je ne voulais pas croire Elon Musk, lorsque je l’ai entendu naguère affirmer que désormais les réseaux sociaux devançaient les médias classiques dans le rôle d’informateurs du public, mais je me range maintenant à son avis. On est en effet bombardé d’infos, notamment de vidéos, en temps réel ou peu s’en faut. Un problème est qu’en temps de guerre on est aussi bombardé d’intox, à des fins de propagande. Cela n’est pas nouveau, on se souvient d’exemples mémorables de mensonges étatiques ou médiatiques, comme lors de la guerre d’Irak ou de la révolution roumaine. Mais sur les réseaux, les impostures sont plus rapidement dénoncées (non : telle séquence a été tournée en telle autre occasion, il y a tant d'années, dans tel autre pays...), ou du moins mises en doute. C’est ainsi, la donne est sans cesse modifiée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire