mardi 21 décembre 2021

Herzog

 J’ai regardé un clip de cinq minutes présentant des extraits du film documentaire de Werner Herzog, Le nomade sur les pas de Bruce Chatwin, diffusé par la chaine Arte. Les deux hommes étaient paraît-il très amis et avaient en commun la passion de la marche. «Le monde se dévoile à ceux qui voyagent à pied.» Le clip montre des images saisissantes de Chatwin agonisant, les yeux exorbités, lui jadis beau garçon. Cela me gêne un peu, je trouve indiscret que l’on photographie ou que l’on filme ainsi un mourant en mauvais état, j’espère que nul ne s’avisera d’en faire de même avec moi si l’occasion se présente un jour. Je n’adhère pas non plus aux propos de Herzog déplorant que «le nomadisme (ait) cédé la place au sédentarisme, ce qui entraine d’énormes concentrations de personnes et de technologies qui vont aboutir à l’extinction de l’espèce». Je pense que le nomadisme des sociétés primitives de chasseurs-collecteurs tenait moins d’une sagesse ensuite perdue par les sédentaires, que de la nécessité de changer de résidence au moins toutes les quelques années afin de retrouver un milieu plus giboyeux. Et je crois que l’habitat sédentaire n’est pas nécessairement entassé, il peut aussi bien être dispersé. Et puis ma foi, le nomadisme est une option très légitime pour ceux à qui cela convient, mais je ne jetterais pas la pierre à celui qui préfère demeurer dans son coin à regarder pousser ses arbres. Mais enfin malgré ces réserves je regarderai à l’occasion le film de Herzog, qui doit être intéressant, j’en ai vu d’autres de lui, qui m’ont plu.

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