Le blog littéraire et agricole de Philippe Billé. Des notes de lecture, et des notes du reste.
mardi 14 octobre 2025
Niort
Brève excursion hier après-midi au pôle Niort (30 km de chez moi). J’y vais rarement, et en général dans les supermarchés de la banlieue Est, mais plus rarement encore au centre-ville, une ou deux fois l’an, si bien que d’une fois l’autre je n’arrive guère à me familiariser avec la géographie des lieux. Qui plus est, comme en toute ville, où l’on s’emploie de mieux en mieux à damner la voiture automobile, je n’ose m’aventurer trop avant. Ma stratégie est la suivante. Arrivant droit du sud par la bien nommée avenue de Saint-Jean d’Angély, on trouve à main gauche, non loin du centre, une station d’essence, et derrière elle un supermarché, avec un parking où l‘on a toujours la place de se garer. L’enseigne a varié au fil des ans, c’est maintenant un Simply Market je crois. On est là à dix minutes de marche du centre. Je me rendais hier pour la première fois à la bibliothèque municipale, située au-delà de la Sèvre, sur la rive nord. C’est une bonne grande médiathèque moderne et spacieuse, où l’on m’a promptement procuré quatre livres de la réserve, que j’avais repérés sur le catalogue en ligne. C'étaient d’une part trois Caraco d’époque, j’entends parus du vivant d’Albert, dans lesquels je voulais juste voir s’il n’y avait pas quelque dédicace de l’auteur, qui n’en était pas avare. Hélas non, mais j’en ai profité pour feuilleter quelques minutes ces ouvrages, Les races et les classes, et les deux tomes de son Apologie d’Israël. A vrai dire, bien qu’il soit de mes écrivains fétiches, je n’ai jamais lu qu’une minorité de ses oeuvres, essentiellement ses textes autobiographiques. Et chaque fois que j’ai l’occasion d’en ouvrir d’autres, je suis étonné par l’ampleur et l'intensité de son racisme tous azimuts, en particulier judéolâtre et goyophobe. Pour lui le Peuple élu est véritablement une élite incomparable, le reste de l’humanité se décomposant en différentes couches et sous-couches de bassesse variable. Il étrille le goy au karsher cachère en s’étranglant de rage, mais toujours dans un style impeccable et savoureux. To be honest, bien qu’il m’inconforte, je ne déteste pas me faire bousculer par ses imprécations, dont je goûte au moins la sincérité. Elles comportent aussi d’amères vérités, en tout cas matière à réflexion. J’ai lu entre autres, dans le premier volume de l’Apologie, la drôle de page de Louanges à Marie, dont il se réjouit que les cathos aient fait leur déesse, se détournant ainsi du vrai Dieu, qu’il les accuse d’avoir volé aux Hébreux. L'impopularité durable de ce penseur s'explique probablement par la teneur de ses écrits, souvent peu aimables pour les non-juifs, et j'imagine embarrassants pour les Juifs. Le quatrième de mes livres était le deuxième volume de la biographie de Céline par François Gibault, à ce qu’il parait la plus complète. Je voulais voir ce qu’on y dit sur une question qui m’intéresse, celle du bref séjour de Ferdine en Charente-Maritime, où l’avait conduit l’exode de juin 1940. Il y a sur le sujet un substantiel chapitre d’une quinzaine de pages. J’en reparlerai. J’étais entré dans le bâtiment par la porte du côté de la rue, j’en suis ressorti de l’autre côté, où l'on traverse une esplanade, puis on franchit la rivière sur une passerelle réservée aux piétons, au pied de l’énorme donjon. C’est là sans aucun doute un endroit charmant, comme il n’y en a pas beaucoup dans cette ville austère. Ayant regagné mon parking gratuit, je m’acquittai cependant de ma dette en allant faire quelques achats dans les allées paisibles du supermarché. Cela me parait un deal convenable.
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