vendredi 25 octobre 2024

Rochefort

    Le genre des noms de ville est parfois évident, comme pour Le Tréport ou La Rochelle, mais il est en général incertain, plus encore dans un cas comme Rochefort, qui se présente sous le double signe du féminin et du masculin. La logique voudrait un Rocfort ou une Rocheforte, l’histoire a accouché de ce toponyme hermaphrodite, dont on ne remarque plus la bizarrerie.

mercredi 23 octobre 2024

maisons

PÂTÉ DE MAISONS (2)

maison d’arrêt

maison de campagne

maison de correction

maison de disques

maison d’édition

maison de famille

maison d’hôte

maison de jeu

maison de maître

maison de plain-pied

maison de la presse

maison de quartier

maison de repos

maison de retraite

maison de santé

maison de vacances

mardi 22 octobre 2024

maisons

PÂTÉ DE MAISONS (1)

Maisons-Alfort

Maison-Blanche

maison close

maison forte

maison hantée

maison individuelle

Maisons-Laffitte

maison mère

maison neuve

Maison-Rouge

dimanche 20 octobre 2024

censure

Il ne m’est pas arrivé souvent, mais quelques fois tout de même, de subir les divers types de censure pratiqués sur les réseaux sociaux, allant de la simple disparition d’un contenu à des mises en garde explicites, assorties de menaces plus ou moins graves. J’ai conservé une capture d’écran de mon avant-dernière mésaventure, qui remonte au printemps (voir ci-dessous). Un collage érotique pas bien méchant, datant des années 80, et qui avait été accepté dans mes galeries de photos sur Facebook, a été refusé sur Instagram (Ce qui s’est passé : Nous avons supprimé votre contenu). Ce sont là les deux sites qui me servent de vitrines virtuelles pour montrer mes images. Et avant-hier, à l’inverse, un Ezéquiel pas vraiment torride (voir ci-contre) a été refusé sur Fb (We removed your photo ... It looks like you shared or sent something that shows nudity or sexual activity) mais reste visible (me semble-t-il) sur Insta. A vrai dire, je n’accorde pas grande importance à ces petites contrariétés. La censure de pudeur, ou en l'occurrence de pudibonderie, plus bête que méchante, me paraît moins inquiétante que la censure politique.


samedi 19 octobre 2024

néomots

    Mes néomots de ces derniers temps : conséquelle, bouledogme, stimulacre.

vendredi 18 octobre 2024

ignoble

    Rendons-nous un peu plus populaire en abordant un sujet consensuel. J’avais regardé en son temps et je viens de me repasser en partie une vidéo de la Chaine parlementaire en date du 29 février, où sont enregistrées les auditions de responsables de la chaine CNews devant la Commission d’enquête sur les fréquences de la Télévision Numérique Terrestre (TNT). Je voulais revoir en particulier un passage de quelques minutes (de la 33e à la 39e) où l’inquisiteur général, je veux dire le président Quentin Bataillon, après les propos préliminaires, annonce vouloir poser à ses interlocuteurs deux questions, dont je n’examinerai ici que la première, qu’il formule en ces termes : « La première question, qui est effectivement d’actualité, c’est celle que nous avons vécue dimanche, avec tout le rebond dessus, c’est effectivement cette présentation horrible, ignoble, de l’avortement ... » Malgré sa conception très personnelle de l’éloquence, nous comprenons que le député a été choqué par une émission. L’émotion (ou l’hypocrisie) est telle que le sujet va être abordé pendant plusieurs minutes sans que ni l’enquêteur ni les gens de CNews ne prononcent le nom de l’émission, ni ne précisent l’objet du délit. Renseignements pris, il s’agit d’En quête d’esprit, l’émission catho de la chaine, où l’on aurait présenté l'IVG comme la « première cause de mortalité dans le monde », devant même le cancer. La belle affaire. On peut trouver cette formulation polémique, discutable, outrancière, ou ce qu’on voudra. Personnellement je suis agnostique et favorable au droit à l’avortement, lequel d’ailleurs n’est nullement menacé de nos jours, mais enfin je ne vois pas au nom de quoi il faudrait interdire à ses opposants le droit d’exprimer leur point de vue. Le fait est qu’il s’agit aujourd’hui d’un des sujets tabous (un de plus, avec la peine de mort, le mariage homosexuel, et d’autres) sur lesquels toute réflexion critique est maintenant interdite : il faut accepter le dogme dominant et fermer sa gueule. Ce que font aussitôt les accusés, je veux dire les gens de la télévision, qui rampent littéralement devant le commissaire politique : « Vous avez utilisé les bons qualificatifs », l’assure Serge Nedjar, directeur de CNews, et son voisin le directeur général de Canal+ renchérit en parlant de « dramatique erreur ». Toute la scène est d’une bassesse vraiment répugnante. Qu’un député de la république ait une syntaxe de traviole, c’est aujourd’hui chose banale. Ce qui me choque surtout, c’est son manque de réserve (l’adjectif « ignoble » est répété), son arrogance de bureaucrate bien installé du côté du manche, se permettant de trainer dans la boue ceux qui ne pensent pas comme lui. Qui plus est à la tête d’une commission chargée de vérifier que les chaines respectent le pluralisme. On voit là l’idée que les inquisiteurs se font de la diversité des opinions...

jeudi 17 octobre 2024

Poe-Ohl

    L’autre jour j’ai trouvé dans une boite une petite édition bilingue du conte d’Edgar Poe Le scarabée d’or, et je me suis laissé captiver par sa lecture (en français). Il est indiqué dès la première page que l’action se déroule sur l’île côtière de Sullivan, près de Charleston en Caroline du Sud, et Google Maps nous procure aujourd’hui la satisfaction de pouvoir vérifier instantanément la configuration des lieux. C’est l’histoire d’un homme qui recherche un trésor de pirate en se basant sur les indications d’un message chiffré. On n’y croit guère mais l’intrigue est bien trouvée, un peu trop bien peut-être, genre tirée par les cheveux. Il y a chez Poe un côté Master Mind fait pour plaire à quelqu’un comme le regretté Michel Ohl, qui était fan d’Edgar et grand amateur de sport cérébral. Il y aura dix ans dimanche, que Michou n’est plus. J’ai appris fortuitement qu’un hommage, dont on ne m’a pas informé personnellement, lui sera rendu ces jours-ci dans sa ville natale. Je pense à lui.

lundi 7 octobre 2024

Gombrowicz

Lettre documentaire n° 522.

Mes phrases préférées dans les Souvenirs de Pologne, de Witold Gombrowicz 
(écrits vers 1959-61, parus en 10/18 en 1984). 

    Page 16. ... un détachement de petits campagnards que je commandais. Dès cette époque je subissais un supplice terrible lorsque pendant l’exercice ma mère ou ma gouvernante m’interpellait de loin en me conjurant de ne pas me mouiller les pieds ou en me demandant si je n’avais pas froid. 
    40. ... l’enseignement est un appareil terriblement lourd et maladroit, envahi d’hommes-fossiles et d’idées-fossiles, dans lequel le malheureux gosse, victime de l’éducation, n’est que la cinquième roue du carrosse, l’essentiel étant de fournir du boulot à ces milliers de bureaucrates que sont les maitres. 
    42. Heureusement, la littérature argentine est médiocre, ce qui les oblige à lire des livres étrangers. 
    53. ... j’avais horreur des illusions, des lieux communs, et des théories creuses. Je détestais l’enthousiasme. 
    79. ... aujourd’hui encore j’adore me comporter en bourgeois avec les artistes et en artiste avec les bourgeois – pour agacer. 
    96. Un homme en train d’admirer un tableau a un visage stupide. C’est un fait. 
    112. ... Jamais je ne parvins à me débarrasser de la conviction que le communisme était une théorie incapable de vraiment transformer la vie ; ces schémas intellectuels me semblaient inutilisables dans la pratique. 
    141. N’importe quel minus peut rugir comme un lion sur le papier, car les grands mots ne coûtent pas cher, tandis que la délicatesse (...) exige des efforts et du caractère. 
    147. ... comme j’avais l’habitude de le dire quand je m’adressais à des gens de théâtre – quelqu’un qui fait des mines en public n’est pas quelqu’un de distingué. 
    189. Il faut sans doute attribuer cela à un individualisme acharné contre lequel je ne peux rien, car je suis né avec et je mourrai de même. 
    215. L’alcool ne m’attirait pas beaucoup, la danse encore moins et les habitués des dancings – aussi bien les hommes que les femmes – me paraissaient peu intéressants. 
    259. Le communisme russe nous apparaissait comme une invention plutôt maladroite et sauvage, asiatique ... 
    261. ... la révolution a cette affreuse propriété de faire remonter à la surface la lie du peuple, les ordures, les hommes les plus vils.

samedi 5 octobre 2024

Blanc

    Le regretté Michel Blanc m’inspire plutôt de la sympathie, bien que je sois à peu près incapable de citer un film avec lui que j’aurais vu en entier. Mais je m’aperçois que je n’aime pas du tout les scènes que les médias rediffusent en boucle pour lui rendre hommage : celle où il braille une chanson sur un remonte-pente en panne, celle où des mauvais copains lui arrachent son slip de bain, celle où Depardieu menace de l’enculer. Je comprends que ces vulgarités plaisent au grand public, et en tout cas aux journalistes, mais je ne leur trouve aucun attrait.

vendredi 4 octobre 2024

épreuve

    Personnellement j’étais bien aise, d’avoir tenu toute ma déjà longue vie sans jamais permettre à quiconque de m’enfoncer quoi que ce soit dans le cul, mais la médecine m’a persuadé qu’il fallait m’examiner le boyau et c’est pourquoi j’ai dû aller dormir quelques heures à l’hôpital, mardi après-midi. La perspective m’épouvantait mais j’ai eu plus de peur que de mal, l’intervention n’était pas si terrible et la médecine ne m’a pas trouvé grand chose. Le seul moment vraiment pénible fut celui où la jeune dinde chargée de m’enfoncer une aiguille dans le bras pour l’anesthésie générale m’a d’abord fouraillé un moment dans une veine avant d’avouer qu’elle n’y arrivait pas et d’en attaquer une autre. Je lui conseillerais de changer de métier. A part ça tout le personnel était bien aimable. J’ai remarqué qu’infirmiers et infirmières se présentent et s’appellent par leur prénom, les médecins par leur patronyme. Après coup je me sentais en pleine forme, stimulé soit d’avoir respiré une heure ou deux dans un masque à oxygène, soit par le soulagement d’avoir passé l’épreuve. Si bien que le lendemain, pour me consoler de ces misères et pour remercier mon coach d’être venue m’assister, je l’emmenai déjeuner sur le port de La Flotte en Ré. Nous nous gobergeâmes. Il faisait un temps splendide, la vie était belle.

mardi 1 octobre 2024

communiqué

    Je mets à disposition les Lettres documentaires suivantes, correspondant grosso modo à la période où elles ont paru en ligne (et non plus sous forme de bulletins en papier) :

- Lettres documentaires n° 351 à 400 (2002-2007)

- Lettres documentaires n° 401 à 450 (2007-2009)

- Lettres documentaires n° 451 à 500 (2009-2015)

- Lettres documentaires n° 501 et suivantes (2016-)

On peut retrouver ces pdf dans la marge du blog, sous l'onglet A lire.

Pour les Lettres documentaires plus anciennes, publiées en papier, on peut les trouver numérisées sous l'onglet Grave Zone.