mardi 23 novembre 2021

Schott

Elles méritaient bien de faire un best-seller, Les miscellanées de Mr Schott (Editions Allia, 2006). Dans ce petit volume relié, soigneusement mis en pages, l’esthète et maniaque anglais Ben Schott a compilé une belle quantité d’informations «utiles ou futiles» sous forme de tableaux, de citations, de définitions, et surtout de listes (liste des formats d’enveloppes, des pseudonymes de Henri Beyle, des Danois célèbres, des abréviations pour écrire des sms, des fournisseurs de la reine Elisabeth II, des chats et des chiens de maîtres célèbres, de québécismes, de créolismes martiniquais, ou encore des apparitions de Hitchcock dans ses films). Amateurs de listes, ce livre est pour vous. A l’aveu de ma sympathie générale pour l’ouvrage, j’ajouterai qu’il m’a plu d’y retrouver certaines de mes inclinations littéraires, comme pour les poèmes-listes de Sei Shonagon ou la règle de Lord Chesterfield (j’ai commenté jadis l’excellente règle, selon laquelle une réunion convenable ne doit rassembler qu’un nombre de convives compris entre celui des Grâces et celui des Muses, soit entre trois et neuf, mais pas plus). Par ailleurs je suis reconnaissant à Mr Schott de m’avoir fait remarquer que les billets en euros sont illustrés de styles d’architecture, dont l’ordre chronologique suit l’ordre croissant de la valeur faciale (5 euros : classique, 10 euros : roman, 20 euros : gothique, etc). Enfin parmi les belles citations, je retiendrai en particulier cette maxime de George Washington : «Honorez vos parents & obéissez-leur, même s’ils sont pauvres», et cette considération de Samuel Johnson : «Tout de même que la paix est la fin de la guerre, le désoeuvrement est le but ultime de l’activité» (en somme, le moment où l’on n’a plus qu’à contempler). 

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