samedi 14 septembre 2024

Berlin 3

    Le jeudi 5, bus, marche et tram, direction est et nord-est, jusqu’à l’Alexanderplatz. Je n’ai pas lu le roman mais je voulais voir l’endroit. La station Alexanderplatz est tapissée d’un joli carrelage vert. Sur la place se dresse une immense tour de télévision, probablement le bâtiment le plus célèbre de la ville avec la porte de Brandebourg. En contrebas l’hôtel de ville, beau bâtiment de briques rouges, une fontaine de Neptune décorée de sculptures animalières, dont un crocodile, et l’église Sainte-Marie, St Marienkirche, beau bâtiment austère aux murs blancs, sans vitraux hélas, mais abritant une riche collection de peintures et de sculptures. Traversée de l’île des Musées sans nous y arrêter (oui, je sais) et déjeuner encore d’un currywurst au très calme café Wilhelm, juste en face du musée de Pergame. Le soir, dîner au restaurant vietnamien Thanh Nho, rue de Potsdam. 

    Le vendredi 6, direction sud-ouest. Quant à faire une excursion hors de Berlin, j’aurais bien penché pour aller visiter la ville-frontière polonaise la plus proche, à 80 kilomètres à l’est. Mais plusieurs avis nous en ayant découragé, et plusieurs autres ayant clairement recommandé Potsdam, va pour Potsdam. C’était un bon conseil. Le train nous dépose dans une gare à l’extrémité sud-est de la cité, que l’on rejoint en traversant deux ponts sur des bras de la Havel. Le parc royal est situé tout à l’autre bout de la ville. Nous y sommes allés et l’avons parcouru à pied. L’Orangerie et le palais jaune de Sans-Souci sont les plus beaux bâtiments, mais tout le parc est riche d’allées, de bassins, d’escaliers, de statues, de jardins et tout simplement d’arbres, dont d’énormes vieux hêtres au tronc gris clair. Déjeuner de spaghetti à la carbonara dans un ristorante de la Lindenstrasse. L’après-midi nous avons aussi visité avec plaisir l’espèce de colonie rurale russe au nord de la ville (Alexandrowka : quelques isbas espacées, entourées de vergers) et le quartier hollandais (quelques rues perpendiculaires bordées de frontons en briques rouges). On trouve par ailleurs çà et là beaucoup de belles maisons dans cette ville. Le soir, de retour dans la capitale, dîner de salade au poisson au Fischladen Atlantik Restaurant, dans la rue de Potsdam. 

    Le samedi 7, expédition vers l’est lointain, tout d’abord pour voir le remarquable Oberbaumbrücke, un pont à tourelles en briques rouges sur la Spree, que j’avais repéré sur des photos. Hélas le quartier rive sud est effrayant de crasse, et rive nord ce ne sont que des rues bordées d’immondes immenses immeubles. Le long de la rivière se trouve l’East Side Gallery, un long morceau de Mur conservé et couvert de graffiti et de peintures, que j’ai trouvé sans grand intérêt. Ce sont des hectomètres de barbouillage médiocre, imbibé de slogans niais sous lesquels on a envie d’écrire Sa fais reflechire. Le panneau le plus connu est celui du baiser sur la bouche de Brejnev et Honecker, reproduit partout et devant lequel il y a un attroupement permanent. Cette copie de photo témoigne au moins d’un certain savoir-faire mais n’a rien de génial, je pense qu’elle attire surtout par le sous-entendu graveleux. Une des rares oeuvres qui m’ait un peu plu s’intitule Curriculum vitae. Les dates de chaque année de 1961 à 1989 y sont inscrites sur quatre lignes en noir sur fond gris et sur chaque date sont peintes autant de roses qu’il y a eu de morts en tentant de franchir le mur (aucun en 88 mais encore trois en 89). C’est un bon endroit pour examiner la qualité physique du fichu mur, d’environ un empan d’épaisseur sur trois mètres de haut. Tout à fait ce qu’il me faudrait autour de mon jardin. Entre le mur et le rivage s’étend un petit parc où nous avons pique-niqué au bord de l’eau. Il y avait un cormoran qui plongeait sans cesse et passait plus de temps sous l’eau qu’en surface. Et sur une île en face un couple de cygnes installé tranquille au soleil. Sur le chemin du retour, halte au café Uma Hub, peut-être turc, dans la Grossbeerenstrasse. Plus loin, rue Kreuzberg, nous eûmes encore le courage d’escalader la petite colline du Viktoriapark, où coule un ruisseau artificiel mais charmant. Le soir, dîner derechef à l’Atlantik Fischrestaurant. 

    Le dimanche 8, pas grand chose. Dernier tour dans le quartier, la Winterfeldtstrasse, où nous vîmes l’église Saint-Matthias. Nous ne voulions pas gêner, car il y avait messe, mais nous aperçûmes in extremis des vitraux, ceux de Hermann Gottfried, de circa 1990, avec la plupart des scènes en noir et blanc. Et dans un coin l’étrange tableau de Michael Triegel, Deus absconditus. Il fallait repartir. Nous savions maintenant prendre le métro de Kleistpark jusqu’à la gare de Rudow, et de là le bus jusqu’à l’aéroport.

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