Un autre nom de marque à l’étymologie improbable est celui des magasins Aldi. Je croyais la chaine italienne, à cause de la ressemblance avec le prénom Aldo, diminutif de Rinaldo (Renaud). Il parait qu’Aldo est aussi un prénom allemand, provenant de l’adjectif ald ou alt, signifiant ancien, noble. J’ai appris qu’Aldi est justement une chaine allemande, créée par la famille Albrecht, et que le nom de la marque est en fait un acronyme formé sur les premières syllabes d’Albrecht-Diskont. Je ne déteste pas faire des courses de temps en temps chez ce bon Aldi, où l’on trouve de la marchandise exotique. En Gironde il y en avait un à ma portée quand j’habitais Gradignan, je connais aussi celui qui se situe à la sortie d’Audenge. En Charente vers chez moi le magasin de Saint-Jean a fermé, mais il reste celui de Surgères. On vend chez Aldi de la lessive Tandil et je ne lave plus mon linge qu’avec elle, depuis que j’en ai découvert l’existence, car son nom m’entraine dans la rêverie documentaire. J’ignore si c’est par coïncidence ou pour quelque autre raison, qu’elle porte le même nom que la ville d’Argentine où se croisèrent peut-être Robert Le Vigan et Witold Gombrowicz, l’un en exil et l’autre en villégiature, dans les époques…
(Voir ce journal au 24 avril 2012 : Le comédien Robert Le Vigan (1900-1972), de son vrai nom Coquillaud et surnommé La Vigue par son copain Céline, avec qui il s'enfuit à pied à travers l'Allemagne en 1944-1945, eut ses biens confisqués et fut condamné en 1946 à l'indignité nationale et aux travaux forcés, pour faits de collaboration. Libéré en 1948, il s'exila d'abord en Espagne puis en Argentine, où il se fixa et demeura jusqu'à sa mort à 72 ans dans la ville de Tandil, qui comptait dans les 50.000 habitants au milieu du vingtième siècle et se situe au pied des montagnes à 350 kilomètres au sud de Buenos Aires. De son côté l'écrivain polonais Witold Gombrowicz (1904-1969), surpris par l'éclatement de la guerre en 1939 alors qu'il était à Buenos Aires en croisière, demeura dans le pays et ne retourna en Europe qu'en 1963. Pendant son exil sud-américain il vécut principalement dans la capitale argentine, mais séjourna aussi dans quelques autres villes, dont Tandil où il se rendit cinq fois entre 1957 et 1960, y passant en tout quelque onze mois. En méditant ces données, je me suis demandé si les deux exilés s'étaient rencontrés, comme il est possible, ou s'ils avaient au moins entendu parler l'un de l'autre. J'ai cherché quelque temps à éclaircir ce point, en vain et j'y ai bientôt renoncé. A la vérité, même s'ils ont pu se croiser dans cet espace et cette période, je n'assurerais pas que l'acteur popu et l'auteur aristo auraient eu grand chose à se dire.)

Vous venez de me rappeler que cet étrange toponyme « Tandil » apparaît dans mon vieux Dictionnaire : https://www.farreny.net/dictionnaire/19/cosmos
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