(Voir quelques pages sur ce site de vente).
Journal documentaire
Le blog littéraire et agricole de Philippe Billé. Des notes de lecture, et des notes du reste.
lundi 1 septembre 2025
esds
Il y a quelques mois, l’on m’a fait parvenir de Paris un numéro de la revue de Bruno Richard, Elles sont de sortie. Je n’en avais pas vu depuis longtemps. Il s’agit du numéro 121-122, de juin 2021. C’est une plaquette de trente-deux pages de format A6, imprimée en Italie par Elica Editions et intitulée Ce n’est pas parce qu’on baise qu’on est pas en pleine misère sexuelle. On y voit une collection de dessins sans légende : un seul sur les couvertures avant et arrière, mais à l’intérieur deux dessins horizontaux par page dans la première moitié de l’ouvrage, quatre verticaux par page dans la seconde, soit au total pas moins de 92 dessins. Ils représentent tous des hommes et des femmes nus s’exhibant, s’attouchant ou s’accouplant. Il y a un contraste entre l’ordonnancement extrêmement soigneux de la mise en page et l’aspect sommaire des dessins, tenant plutôt de la simple esquisse. Contraste aussi entre des activités qui laisseraient supposer une certaine exaltation et ces personnages à l’aspect morne, aux corps pas très beaux, des corps à la Lucian Freud, qui semblent besogner sans entrain. Il se dégage de l’ensemble une vision désenchantée qui correspond bien au ton désabusé du titre. Un étrange petit livre, léger mais grave.
dimanche 31 août 2025
peuple
Le souvenir me revient de ce bourge de gauche, un cinéaste italien je crois, déclarant jadis à la radio, de sa voix roulant les R et ruisselant d’autosatisfaction : J’adore le peuple. Ce J’adore le peuple, je ne l’ai jamais oublié. J’étais encore jeune, c’est une des toutes premières fois où j’ai ressenti qu’un certain type humain m’était radicalement insupportable.
jeudi 28 août 2025
cornouillers
Dans une de mes parcelles il y a une paire de cornouillers qui poussent tout près, peut-être trop près l’un de l’autre. Ils sont bizarrement penchés mais n’ont pas l’air d’aller mal, ils semblent même solides. J’aime bien ces deux arbustes parce que je leur trouve bonne mine, malgré leur silhouette atypique. ou peut-être à cause d’elle. Aussi je crois parce que c’est par eux que j’ai découvert l’espèce du Cornouiller dit mâle, je ne connaissais jusqu’alors que l’autre, plus menue, le Cornouiller sanguin. Je situe à peu près ces deux pieds. Il m’arrive de les chercher sans les retrouver, et de les trouver sans les avoir cherchés. Ces bois ne sont pas bien grands mais j’ai encore le plaisir de m’y perdre un peu.
mercredi 27 août 2025
mardi 26 août 2025
Knivet
Un des auteurs les plus tardifs du seizième siècle à avoir écrit sur le Brésil est le voyageur anglais Anthony Knivet, qui n’a d’ailleurs publié le récit de ses aventures qu’au début du siècle suivant. Je n’avais encore jamais lu son livre, dont le texte original n’est pas facile à trouver, et j’ai emprunté récemment la version française publiée en 2003 chez Chandeigne sous le titre Un aventurier anglais au Brésil : Les tribulations d’Anthony Knivet (1591). Ce gentilhomme participait à une expédition du corsaire Thomas Cavendish, dont l’activité principale consistait à razzier les installations portugaises sur la côte brésilienne. Ayant été abandonné par ses compatriotes, notre homme vécut alternativement parmi les Indiens et parmi les Portugais, souvent maltraité, toujours en danger. Son livre m’a fait penser à celui d’Ulrich Schmidel, de par la violence quasi incessante et omniprésente. L’histoire se déroule pendant la période «conradienne», la période incertaine des premiers temps de la présence européenne, pendant laquelle le sort des arrivants n’était jamais assuré, et se produisaient toutes sortes de massacres : non seulement d’Indiens par les Blancs mais aussi de Blancs par les Indiens, et comme toujours d’Indiens entre eux et de Blancs entre eux. Le récit abonde en épisodes non conformes aux légendes humanistes : hommes blancs devenant esclaves d’autres hommes blancs et parfois d’Indiens, Indiens vendant des esclaves à des hommes blancs, Indiens s’alliant à des hommes blancs pour aller défoncer la gueule d’une tribu ennemie, etc. Malgré ses aspects pittoresques, j’ai du mal à m’intéresser à cette chronique et je ne suis pas sûr de la lire jusqu’au bout. Il faut dire qu’une lecture sérieuse est rendue difficile par la forme même de l’ouvrage, dont l’appareil critique abondant est fourré en fin de volume, ce qui oblige à lire avec deux marque-pages, et imprimé dans un corps microscopique. En outre il n’inspire qu’une confiance limitée, au vu par exemple d’une note comme celle de la page 90 où, l’auteur mentionnant certaines autruches, l’on nous explique savamment qu’ «il doit s’agir des casoars, les autruches d’Amérique» (l’éditrice, universitaire spécialisée dans la découverte du Brésil, n’a semble-t-il jamais entendu parler de nandous et ignore que les casoars ne sont pas des oiseaux américains)…
lundi 25 août 2025
Ukrainiens
Cet alexandrin, repéré dans un titre d’article de La Nouvelle République du Centre-Ouest, résumant hier les propos de réfugiés ukrainiens, qui célébraient à Niort l’anniversaire de l’indépendance de leur pays : Il y avait l’espoir d’un avenir meilleur…
dimanche 24 août 2025
chemises
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