Journal documentaire
Le blog littéraire et agricole de Philippe Billé. Des notes de lecture, et des notes du reste.
samedi 18 octobre 2025
vendredi 17 octobre 2025
Sablé
«Il faut s'accoutumer aux folies d'autrui et ne se point choquer des niaiseries qui se disent en notre présence.» Garder en mémoire cette maxime de Madame de Sablé (1599-1678) lorsqu’on feuillette les réseaux sociaux.
jeudi 16 octobre 2025
ginkgo
J’ai déjà raconté dans ce journal (le 26 mars 2023) comment un pied de ginkgo haut d’un mètre, que l’on m’avait offert jadis, et que j’avais planté dans une clairière au bosquet de la Rigeasse, était bientôt mort, mais aussi comment, des années plus tard, j’avais soudain constaté que poussait, à quelques centimètres du petit tronc sec, une nouvelle tige, menue mais bien vivante et feuillue. Cette résurrection m’enchantait : j’entourai de soins le miraculé, je le bichonnais, le montrais volontiers aux rares visiteurs. Mais enfin maintenant force est de constater que le rené, s’il survit, végète et ne grandit guère. Il passait à peine les vingt centimètres quand je l’ai découvert, trois ans après il n’atteint toujours pas les quarante. Cela me déçoit un peu. Je me console en songeant qu’après tout l’arbrisseau extrême-oriental est doublement exotique : ce ginkgo est un bonsaï…
mercredi 15 octobre 2025
ceasefire
Dans les journaux, c'est marrant, depuis qu'il a imposé un cessez-le-feu au Proche Orient, Trump n'est plus tellement Hitler...
mardi 14 octobre 2025
Niort
Brève excursion hier après-midi au pôle Niort (30 km de chez moi). J’y vais rarement, et en général dans les supermarchés de la banlieue Est, mais plus rarement encore au centre-ville, une ou deux fois l’an, si bien que d’une fois l’autre je n’arrive guère à me familiariser avec la géographie des lieux. Qui plus est, comme en toute ville, où l’on s’emploie de mieux en mieux à damner la voiture automobile, je n’ose m’aventurer trop avant. Ma stratégie est la suivante. Arrivant droit du sud par la bien nommée avenue de Saint-Jean d’Angély, on trouve à main gauche, non loin du centre, une station d’essence, et derrière elle un supermarché, avec un parking où l‘on a toujours la place de se garer. L’enseigne a varié au fil des ans, c’est maintenant un Simply Market je crois. On est là à dix minutes de marche du centre. Je me rendais hier pour la première fois à la bibliothèque municipale, située au-delà de la Sèvre, sur la rive nord. C’est une bonne grande médiathèque moderne et spacieuse, où l’on m’a promptement procuré quatre livres de la réserve, que j’avais repérés sur le catalogue en ligne. C'étaient d’une part trois Caraco d’époque, j’entends parus du vivant d’Albert, dans lesquels je voulais juste voir s’il n’y avait pas quelque dédicace de l’auteur, qui n’en était pas avare. Hélas non, mais j’en ai profité pour feuilleter quelques minutes ces ouvrages, Les races et les classes, et les deux tomes de son Apologie d’Israël. A vrai dire, bien qu’il soit de mes écrivains fétiches, je n’ai jamais lu qu’une minorité de ses oeuvres, essentiellement ses textes autobiographiques. Et chaque fois que j’ai l’occasion d’en ouvrir d’autres, je suis étonné par l’ampleur et l'intensité de son racisme tous azimuts, en particulier judéolâtre et goyophobe. Pour lui le Peuple élu est véritablement une élite incomparable, le reste de l’humanité se décomposant en différentes couches et sous-couches de bassesse variable. Il étrille le goy au karsher cachère en s’étranglant de rage, mais toujours dans un style impeccable et savoureux. To be honest, bien qu’il m’inconforte, je ne déteste pas me faire bousculer par ses imprécations, dont je goûte au moins la sincérité. Elles comportent aussi d’amères vérités, en tout cas matière à réflexion. J’ai lu entre autres, dans le premier volume de l’Apologie, la drôle de page de Louanges à Marie, dont il se réjouit que les cathos aient fait leur déesse, se détournant ainsi du vrai Dieu, qu’il les accuse d’avoir volé aux Hébreux. L'impopularité durable de ce penseur s'explique probablement par la teneur de ses écrits, souvent peu aimables pour les non-juifs, et j'imagine embarrassants pour les Juifs. Le quatrième de mes livres était le deuxième volume de la biographie de Céline par François Gibault, à ce qu’il parait la plus complète. Je voulais voir ce qu’on y dit sur une question qui m’intéresse, celle du bref séjour de Ferdine en Charente-Maritime, où l’avait conduit l’exode de juin 1940. Il y a sur le sujet un substantiel chapitre d’une quinzaine de pages. J’en reparlerai. J’étais entré dans le bâtiment par la porte du côté de la rue, j’en suis ressorti de l’autre côté, où l'on traverse une esplanade, puis on franchit la rivière sur une passerelle réservée aux piétons, au pied de l’énorme donjon. C’est là sans aucun doute un endroit charmant, comme il n’y en a pas beaucoup dans cette ville austère. Ayant regagné mon parking gratuit, je m’acquittai cependant de ma dette en allant faire quelques achats dans les allées paisibles du supermarché. Cela me parait un deal convenable.
lundi 13 octobre 2025
auto-radio
Une bribe d’émission d’Europe 1 entendue hier après-midi en voiture, à propos de Jean Tinguely et Niki de Saint-Phalle, m’a donné envie de l’écouter en entier. Chose faite hier soir en différé, pour m’instruire en dinant. C'était dans la série Les histoires d'amour extraordinaires. Comme beaucoup d’artistes de gauche, ces deux-là étaient contre la société mais pour ses subventions, à ce qu’il semble. Leurs oeuvres ne m’ont jamais attiré, cette audition ne m’en a pas rapproché, mais il était intéressant d’entendre l’histoire de ce couple pittoresque, avec ses coucheries révolutionnaires incessantes. Et puis j’aime bien la voix appliquée de Sophie Davant, une Gazinettaise de charme.
dimanche 12 octobre 2025
Du temps de Twitter, les comptes conservateurs étaient systématiquement censurés ou marginalisés. Après le rachat du réseau en 2022, rebaptisé X en 2023, Elon Musk leur a rendu la parole, provoquant la désertion des financiers de gauche qui soutenaient la compagnie, ainsi mise en danger. Lors d’un entretien accordé en mars 2024 à ce crétin de Don Lemon, qui lui demandait ce qu’il en pensait, Musk a donné cette explication : J’ai acquis X afin de préserver la liberté d’expression en Amérique, le premier amendement, et je vais m’y tenir. Et si cela veut dire gagner moins d’argent, qu’il en soit ainsi (I acquired X in order to preserve freedom of speech in America, the first amendment, and I’m gonna stick to that. And if that means making less money, so be it). Belle mise au point.
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