samedi 29 mars 2025

croissant

    La boulangerie de Loulay, dans la rue en pente, produit un remarquable croissant aux amandes, d’aspect informe mais d’une saveur sans égale, qui le place d’emblée dans la catégorie Tuerie. Pour ne pas en abuser, je n’y vais que rarement, comme ce fut le cas hier matin, devant traverser ce village pour aller dans un autre. Je me suis adressé à la petite boulangère par cet alexandrin : Vendez-moi s’il vous plait un gâteau qui déchire...

vendredi 28 mars 2025

article

Ma causerie du samedi 15 sur les vitraux me vaut ce week-end un copieux article couvrant deux tiers de page dans L’Angérien libre (angérien = de St-Jean d'Angély), signé du correspondant local Philippe Tumo, à qui j’en suis très reconnaissant. Peu d’attentions m’auront touché autant que ce reportage dans un petit hebdomadaire de province.

jeudi 27 mars 2025

mardi 25 mars 2025

sixties

    Un petit moment de légèreté, à lire une lettre trouvée entre les pages d’un livre de boite. Elle date d’avril 1960 et diffuse comme un parfum une certaine politesse insouciante bien dans le ton de ce temps-là. La signataire Cricri semble être une jeune femme, et tous les prénoms cités sont eux aussi typiques de l’époque : Denis, Frédo, René, Paulette, Claire, Jacques. Au recto comme au verso il n’est question que de visites que l’on veut se rendre et de rendez-vous que l’on fixe. Avec des détails logistiques (En principe nous serons 11 avec 2 voitures) et des calculs tactiques (René m’a dit que nous pourrions toujours aller dans un pré, ou dans un café s’il pleut, si nous ne pouvons tenir tous chez toi). Le post-scriptum finit de m’attendrir : Ce serait tellement chic de se revoir tous !

lundi 24 mars 2025

funèbre

    Cet alexandrin funèbre, aperçu dans un avis de décès : Tous ceux qui l'ont connue la regrettent déjà...

dimanche 23 mars 2025

jugeote

    Il me semble que j’étais intelligent, quand j’étais jeune. En tout cas j’en avais la conviction. Avec l’âge, cela me paraît moins sûr, et je ne sais qu’en penser : suis-je devenu plus méfiant, plus lucide, ou plus bête ?

samedi 22 mars 2025

Catalan

Je vais rendre sans avoir eu le temps de beaucoup le lire le Diccionario lacónico du philosophe espagnol Miguel Catalán (Madrid : Sequitur, 2019), livre que je voulais au moins feuilleter. A vrai dire il est aussi touffu qu’un dictionnaire général et de même se prête à la consultation ponctuelle plutôt qu’à la lecture intégrale, qui serait indigeste. Catalán y donne pour un grand nombre de mots des définitions très courtes, tirées tantôt d’autres auteurs ou d’autres dictionnaires, tantôt de ses propres réflexions. On comprend que ce «dictionnaire pour les lecteurs qui connaissent déjà le sens des mots» cherche moins à instruire qu’à étonner, à amuser ou à faire réfléchir, par la qualité des trouvailles qui y sont compilées. Certaines sont poétiques, ainsi l’Ascenseur «Mercure des immeubles» empruntée à Vicente Huidobro, d’autres plus banales. L’auteur explique dans la préface avoir peu à peu composé pendant quarante-trois ans «cette œuvre lente comme un éléphant», dont l’origine remonte au jeune âge où il étudiait la philosophie et la langue allemande, dont il découvrait que les mots composés étaient déjà eux-mêmes de brèves définitions, ainsi le verbe pour Exister, Dasein («Etre là») ou la notion de Suicide, Freitod («Mort libre»). De fait, les définitions de ce «dictionnaire laconique» sont souvent de simples étymologies, ou des traductions littérales de mots étrangers, ainsi pour Patata «Manzana de tierra», d’après le français Pomme de terre. L’auteur est taquin envers le Français, auquel il lance des flèches prises à Samuel Johnson («Personne qui parle même si elle n’a rien à dire») et à Schopenhauer («Singe européen»). Cela n’est pas très aimable, malgré quoi j’ai pitié de ce Catalan, né après moi et déjà mort...