Autant les bédés plus connues de Riad Sattouf, comme L’Arabe du futur, se trouvent pratiquement dans toutes les bibliothèques publiques, autant son Ma circoncision (Bréal Jeunesse, 2004) est difficile à trouver, peut-être à cause du sujet scabreux. Je viens enfin de réussir à m’en faire prêter un exemplaire par la Médiathèque départementale, via la bibli de Villeneuve la Comtesse. Il ne s’agit pas vraiment d’une bande dessinée mais d’un livre de moyen format, d’une centaine de pages non numérotées, présentant des dessins sans cases, avec les dialogues manuscrits dans des bulles, et la narration en texte imprimé (conception graphique par J-C Menu, indique-t-on). Cela raconte la triste histoire des circonstances dans lesquelles l’auteur, en Syrie quand il était âgé de huit ans, a été obligé par son père musulman (la mère bretonne est alors absente) à subir une circoncision artisanale. Le père se révèle non seulement impitoyable mais en outre déloyal, ne tenant pas sa promesse d’acheter à l’enfant un grand Goldorak pour le consoler. Au-delà de la mutilation sexuelle traumatisante, le récit dénonce le climat général de brutalité dans lequel étaient (sont peut-être encore) élevés les petits Syriens, entre les châtiments corporels sadiques infligés à l’école et la haine systématique envers les Juifs. Cela se lit vite mais ne doit pas s’oublier de sitôt.
(Si cela peut intéresser mes lecteurs des environs : le livre restera disponible à la bibli de Villeneuve pendant environ trois mois.)
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