Ces derniers temps j’ai parcouru, lu des passages des Méharées de Théodore Monod. J’avais trouvé dans une boite à livres une édition de poche récente (Actes Sud, collection Babel, 2018) de cet ouvrage paru en 1937 et maintes fois réédité depuis. Monod y évoque ses voyages à travers le Sahara et le Sahel dans les années 20 et 30. Peu d’hommes auront mérité autant que lui la qualification de savant, étant à la fois zoologue, botaniste, géologue, topographe, archéologue, préhistorien, théologien… excusez du peu. Mais ses notes ne sont pas toutes scientifiques, loin de là, son livre est d’abord une oeuvre littéraire où il raconte aussi sa vie matérielle, dresse des portraits, fait des réflexions, décrit des paysages. J’ai remarqué son goût pour les notations colorées. Ignorant la plupart des noms de lieux cités, j’ai assez vite renoncé à suivre en détail ses itinéraires mais là n’est pas l’essentiel. On sent chez Monod un tempérament de sportif à la Sylvain Tesson, qui se plait à affronter les rigueurs d’un climat extrême. J’ai déploré qu’une paire de fois il se livre à des blagues idiotes, telle au chapitre IX la crotte de bique glissée dans le verre de thé d’un de ses compagnons. Autrement il donne plutôt l’impression d’un homme pondéré. J’ai noté cette phrase du chapitre VII où il se définit comme «étant par principe opposé à toute destruction inutile, donc à la chasse». Ce livre est un vaste capharnaüm, tout lecteur doit pouvoir y glaner quelque chose à son goût.
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