Un autre de mes travaux intermittents ces jours-ci consiste à tirer avantage d’une dizaine de petits arbres morts, pour la plupart des aubépines, au bosquet de la Rigeasse. Certains sont tombés dernièrement, soufflés par le vent, d’autres ne tenaient plus debout que soutenus par les énormes cordes de lierre qui les enserraient. Je dégage ces matériaux, je trie. Je teste le bois mort en le tapant au sol. Ce qui se casse tout seul est trop pourri pour être conservé, je ne fais de bûches qu’avec les parties les plus dures. Je coupe aussi des buchettes dans les plus grosses tiges de lierre. Cela donne du bois médiocre, qui brûle vite, mais quand même utile et il est gratuit. La plupart de ces ruines végétales se trouvent à la lisière nord, où j’en profite pour faire du ménage. C’est dans cette bordure que se tiennent deux grands vieux ormes qui survivent mystérieusement, alors que tous les autres meurent jeunes. L’un des deux pourtant porte une vilaine blessure à deux mètres du sol, provoquée m'a-t-on dit par un coup de foudre il y a longtemps, mais qui n’affecte pas sa vigueur. Il y a aussi, à l’extrémité ouest de cette lisière, quelques beaux vieux pieds de Cornouiller mâle. J’ai passé un moment à les examiner. Ils ont ces temps-ci leurs petites fleurs jaunes, qui sortent avant les feuilles. C’est une espèce au bois durissime, plus dur encore que celui du Cornouiller sanguin, et qui lui vaut le surnom de bois de fer. Certains rameaux semblent assez minces pour être coupés au sécateur, mais requièrent la scie. Je nettoie ces arbres désordonnés, je leur ôte des branches cassées ou mal placées, je les aide à retrouver belle allure.
Vos "deux grands vieux ormes qui survivent mystérieusement' sont peut-être des ormes lisses (Ulmus laevis) ou des ormes de montagne (Ulmus glabra). Ceux qui "meurent jeunes" sont des ormes champêtres (Ulmus minor ou Ulmus campestris). Les deux premières espèces poussent en périphérie du Bassin Aquitain, donc possiblement chez vous. Seule la troisième espèce est atteint par la graphiose. Nous avons le même problème dans notre moulin.
RépondreSupprimerPierre Grernand
Merci de cette hypothèse, qui demande à être vérifiée mais qui a priori me parait peu probable. D'une part à cause de la localisation : je vois dans la Flore forestière française (ma bible) les aires de répartition des deux autres espèces et nous sommes assez loin de chez moi. Ulmus glabra s'approche en effet de la Nouvelle Aquitaine, mais je ne suis qu'à 60 km de l'océan, à la latitude de La Rochelle. D'autre part parce qu'il serait très étonnant que dans un petit bosquet de mille mètres carrés isolé au milieu des champs, et dont l'ormaie n'occupe que les deux tiers de la surface, il se trouve par hasard deux spécimens d'une autre espèce. Mais enfin cela demande vérification et j'y regarderai prochainement... Je vous dirai !
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