La bédé No pasarán est un épisode des aventures de Max Fridman pendant la guerre d’Espagne, par le dessinateur et scénariste italien de gauche Vittorio Giardino (Glénat, 2011). Le héros franco-suisse prend des risques invraisemblables pour retrouver un ami, juif comme lui, disparu dans la Catalogne en guerre. Les bombardements le font trembler mais quand il se prend un pruneau dans le bras, il dit Bah, ce n’est rien... Le dessin est moyen et le scénario compliqué, je ne suis pas sûr d’avoir bien discerné toute la ribambelle d’espions, faux-espions et contre-espions. Par contre la caractérisation morale des différents groupes est assez claire : les juifs sont formidables, les chrétiens sont des salauds, les «fascistes» n’en parlons pas, les révolutionnaires idéalistes sont des braves gars, et les staliniens sont des gros vilains. On jugera là du grand courage intellectuel de l’auteur. Reconnaissons qu’il fait quelques efforts pour être nuancé : le protagoniste désabusé avoue «qu’on devient comme eux» (en parlant des phalangistes) et que «penser avoir raison ne suffit pas pour fusiller quelqu’un» (pages 125-126). Mais dans l’ensemble cette nopasaranerie n’est pas terrible.
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