mercredi 22 janvier 2025

anonymat

    En ce début d’année j’ai pris un petit moment pour passer en revue les quelques commentaires déplaisants que j’ai refusé de publier sur mon blog. Je ne parle pas des critiques intelligentes, mais des petits aboyements rageurs m’accusant d’être un gros vilain bête et méchant. Je pourrais aussi bien les faire disparaître de la mémoire interne mais pour l’instant je les conserve, afin de méditer dessus à l’occasion. A vrai dire ils ne sont pas nombreux, en tout sept pour les deux dernières années, soit pas même un par trimestre, je ne suis pas harcelé. Il est vrai que mon lectorat général n’est pas immense. La fréquentation quotidienne moyenne de mon journal est certes passée de la douzaine de lecteurs à la centaine, mais cela reste assez confidentiel. Si j’ai la chance de vivre deux cents ans, je finirai peut-être par avoir une audience potable. Pour en revenir à ces commentaires malveillants, j’ai remarqué qu’ils étaient tous anonymes, signés Inconnu. Soit que leurs auteurs n’aient su se débrouiller avec la procédure de communication, ce qui hélas est aussi le cas de bien des commentateurs bienveillants, soit qu’ils aient jugé que l’anonymat était une planque plus confortable, d’où lancer leur venin. Sur cette question de l’anonymat en ligne, je lisais l’autre jour chez Quillette ce paragraphe du politologue Richard Hanania, je traduis : «Les gens croient que l’anonymat enrichit la discussion en avançant des arguments impopulaires qui sans cela seraient ignorés. C’est parfois le cas, mais le plus souvent l’anonymat entraine les individus à être beaucoup plus extrêmes et discourtois qu’ils ne le seraient autrement, et il finit par empoisonner la discussion.» Ce n’est pas mal vu. Encore faudrait-il distinguer entre anonymat et pseudonymat, mais nous en reparlerons une autre fois. 

(RH dans le texte : «People imagine anonymous personalities enriching the discourse by putting forth unpopular arguments that would otherwise be ignored. Although that sometimes happens, the vast majority of the time, being anonymous gives individuals a license to be much more extreme and uncivil than they would otherwise be, ultimately poisoning the discourse.»)

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