Dans une pile de Rustica, que l’on m’avait passée, je n’ai lu attentivement qu’un article du n° 2826 (23-29 février) portant sur les «Pépinières Desmartis, 150 ans de passion végétale». Cet article m’a intéressé pour les données qu’il m’apprenait et pour les souvenirs qu’il m’évoquait. A Bergerac, où j’ai passé la plus grande part de ma jeunesse (j’y ai habité à l’âge de 7 à 19 ans et y suis souvent revenu jusqu’au départ de ma mère en 2013) l’entreprise Desmartis était connue de tous, et j’ai eu pour condisciple au collège un fils de la famille, brillant garçon. Je n’étais pas fan de leur production-phare, les arbustes Lagerstroemia, mais j’aimais bien leur magasin de jardinerie au sud de la ville, sur la route d’Agen, revendu depuis à Jardiland. J’y allais volontiers faire un tour, souvent plus en promeneur qu’en acheteur, en compagnie de ma mère ou de mon fils petit, un peu comme on va flâner le dimanche chez Le Lann, à Gradignan. J’ai appris que non seulement les Desmartis avaient été une dynastie de pépiniéristes sur au moins trois générations, mais que le fondateur Eugène avait épousé en 1874 une jeune femme elle-même issue d’une longue lignée de pépiniéristes, les Perdoux. Et j’ai compris par la même occasion d’où tirait son nom le jardin public de la ville, dit le Jardin Perdoux. J’avais toujours trouvé ce nom un peu ridicule, pensant que c’était quelque chose comme une formule occitane pour Jardin Perdu. J’apprends maintenant que cette appellation était tout à fait justifiée, mais hélas j’apprends en même temps que le charmant jardin a été rebaptisé Parc municipal Jean-Jaurès. Quelle horreur. J’espère que les habitants se révolteront pour rétablir le nom perdu. J’ai aussi de bons souvenirs de ce lieu. Du collège Henri IV, un professeur nous y emmenait dessiner les arbres, il suffisait de traverser la rue. Plus tard, devenu hippie chevelu, j’ai souvent zoné autour du joli bassin aux bordures en carrelage bleu. La lecture de cet article m’a inspiré l’idée de créer ma vingt-deuxième notice dans Wikipédia, celle-ci sur les Pépinières Desmartis. C’est chose faite depuis hier, mais les Perdoux en mériteraient aussi une, sans doute. En cherchant de la documentation en ligne, je suis tombé sur une étymologie étonnante, celle du nom des jardineries Gamm Vert : il paraît que Gamm est un acronyme pour Grande Armée Maillot Malakoff, ce qui est assez inattendu...
Éclairant, merci Philippe. Je me souviens aussi du prof dessin dont j'ai oublié le nom, il était formidable. JFH
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