L’écrivain colombien Orlando Mejía Rivera a publié en 1998? un roman au beau titre, Pensamientos de guerra, qui a été traduit en français en 2004 (Pensées de guerre, chez Mille et une nuits). La bibli disposait des deux versions mais je me suis paresseusement contenté de lire la française. Ce livre m’a beaucoup plu dans les premières pages et beaucoup moins par la suite. Cela commence bien : un professeur de philosophie, spécialiste de Ludwig Wittgenstein, enlevé en plein cours dans une université, est emmené à travers la montagne et la jungle, les poings liés et les yeux bandés, conduit par des rebelles qui l’injurient et le rudoient. Après quoi ses ravisseurs le jettent dans une fosse d’un mètre de large sur trois de profondeur, où il sombre dans la déchéance physique et mentale. Son séjour souterrain est décrit sur huit chapitres, correspondant à huit jours consécutifs, et si j’ai bien compris à la fin il est mort. Il m’a paru invraisemblable qu’il garde tout le temps son bandeau sur les yeux, alors que cela ne sert plus à grand chose une fois qu’il est enfermé, il pourrait très bien se l’enlever lui-même, ou au moins le bandeau devrait finir par se desserrer et tomber tout seul. Au fond de son trou le protagoniste pense à son fils, à sa femme et à Wittgenstein. Les huit chapitres de la détention sont intercalés avec cinq chapitres qui se présentent comme un journal intime du philosophe autrichien gay mais triste pendant les années 1914 à 1918. Mobilisé sur le front, Ludwig craint de mourir, se lamente car il est séparé de son amant David, et rumine des méditations dont le sens m’échappe en partie. La représentation des états d’âme du philosophe et du professeur m’a paru plutôt ennuyeuse. A la fin celui-ci ne sait toujours pas par qui ni pourquoi il a été enlevé et nous non plus. C’est décevant.
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