vendredi 20 juin 2025

ophtalmo

    Il y avait longtemps que je n’avais eu affaire à notre remarquable service public de Santé, que le Tiers-Monde entier nous envie. Quand on en a besoin, on est rarement déçu. Ma vue baisse et il faudrait que je consulte. L’autre matin j’appelle l’hôpital. On me passe le service d’ophtalmologie, où une dame excédée me dit qu’elle ne m’entend pas car il y a trop de monde et de bruit dans son bureau, et qu’il faut que je rappelle plus tard. Je rappelle l’hôpital en début d’après-midi. La standardiste m’informe alors qu’aucun appel n’est transmis l’après-midi. Je commence à pressentir que je n’ai pas le cul sorti des ronces. Le lendemain matin, je rappelle l’hôpital. La standardiste me repasse le service d’ophtalmo, où le téléphone sonne indéfiniment sans que personne réponde. Je raccroche et rappelle la standardiste, qui cette fois a l’idée de m’informer du numéro où je peux appeler le service directement. Je le fais. Personne ne répond. Je le refais un peu plus tard. Toujours pareil. A la troisième tentative une dame décroche et me prie d’attendre. Je l’entends discuter avec des patients, fixer des rendez-vous. Enfin elle revient me demander ce que je veux. Un rendez-vous pour consulter. Il y en a de deux sortes, m’explique-t-elle : des rendez-vous privés pour lesquels il faut payer un supplément, et des publics mais pour ceux-ci tout est complet jusqu’à fin août. Eh bien, lui dis-je, donnez-moi un rendez-vous en septembre. C’est impossible, elle n’a pas encore le planning pour cette période. Rappelez plus tard. Quand ça ? A la mi-août, me dit-elle. Bon. Nous verrons. Je soupçonne qu’à ce moment-là il me faudra encore appeler dix fois avant de m’entendre dire que tout est complet jusqu’à la fin de l’année. Un jour, je consulterai peut-être un ophtalmologue. Et ce sera peut-être à l’hôpital de cette belle ville. Mais pour l’instant, rien n’est assuré.

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