vendredi 31 octobre 2025

La Rochelle


    Octobre morose. Je n’ai pas le cancer du sein, qu’à Dieu ne plaise, mais octobre aura été pour moi pesamment médical. Démarches laborieuses envers ma mutuelle fantomatique, absence de spécialistes disponibles dans les environs, et donc obligation d’aller jusqu’à La Rochelle, deux fois ce mois-ci, consulter ophtalmo et dentiste à soixante bornes de chez moi sans gps. Je me récompense de ces misères en profitant du déplacement pour aller trainer une petite heure en bord de mer avant de rentrer. Même par temps maussade, cet air du large est apaisant.

jeudi 30 octobre 2025

Grévin

    Si l’on me donnait le droit et le pouvoir de détruire un seul musée, je pense que je choisirais le musée Grévin, qui m’a toujours fait horreur. Les statues de cire sont inutiles et laides, elles réussissent même à amocher les modèles déjà moches au départ.

mercredi 29 octobre 2025

Brizambourg

    A vrai dire, si j’ai feuilleté page à page l’énorme livre sur et de Goulebenéze, c’était aussi dans l’espoir d’y retrouver le texte entier d’une chanson, entendue chantée jadis par un oncle, et dont je n’avais retenu que quelques paroles. Je ne l’y ai pas vue, elle a pu m’échapper, Google me dit qu’elle serait bien de l’auteur, et intitulée Le charleston. Dans un bal à Brizambourg / Je r’gardais danser l’aut’ jhour / Une drolesse qu’avait les ch’veux courts … A sautait coum un égneau / Al avait point les deux pieds dans l’ minme bot…

mardi 28 octobre 2025

Goulebenéze

L’occasion se présentant, j’ai feuilleté le livre que les éditions Le Croît vif ont consacré en 2007 à Goulebenéze, le Charentais par excellence. Cet énorme pavé de 740 grandes pages comprend de savantes études (par Charly Grenon, Pierre Péronneau, Eric Nowak) sur les ancêtres, la vie et l’oeuvre de celui qui se nommait en fait Evariste Poitevin (1877-1952). L’ouvrage comprend aussi et surtout l’ensemble des historiettes et des chansons composées par le barde saintongeais, tantôt en français, tantôt en patois. (Il est vraiment dommage que l’on n’ait pas eu l’idée de doter d’un ou deux index, ou d’une table complète des titres, ce généreux volume dans lequel on est condamné à fouiller à l’aveuglette pour y retrouver un texte…). Goulebenèze (écrit tantôt avec un accent grave et tantôt un aigu), c’est à dire Gueule bien à l’aise, n'avait pas mal choisi son pseudonyme, qui peut s’appliquer aussi bien à sa gouaille de beau parleur et chanteur, qu’à son épicurisme de buveur et mangeur. Malgré ce que pourrait faire croire le personnage de modeste paysan moustachu en sabots, blouse bleue et petit chapeau, que Goulebenéze a campé toute sa vie et pour lequel il avait sans doute une sympathie sincère, lui-même était issu de ruraux enrichis, devenus grands propriétaires terriens et même châtelains, mais dont la prospérité fut affaiblie par la crise du phylloxéra. Je dois avouer que je ne me sens pas très attiré par la personnalité de cet amuseur provincial franchouillard, humaniste anticlérical de gauche, qui a consacré un hymne pompeux aux «citoyens du monde» (p 690) et du reste j’ai du mal à lire le patois, que je ne connais pas très bien. Je ne déteste pas son poème le plus connu et assez long Bonjour, Saintonge (C’est le pays joyeux où la grive d’automne / Se grise de fruits d’or parmi les pampres roux / Où le gai vendangeur sous la hotte chantonne / A l’appel des coupeurs qui boivent le vin doux) dans lequel il passe en revue toute la province, citant plusieurs villes et faisant la part belle au bord de mer. On peut sourire à ses chansons sur les boissons locales, comme Le vin bian (le vin blanc : que reun rempiace … O vous r’met l’ thieur en piace, 266), la Valse dau Cougnat (valse du cognac : O l’est une lithieur sans pareille / Queuneussez-vous reun de pu bon ? … O l’est moëleux, o l’est piaisant / O vous met dau baume dans la goule ! 267) ou encore la Chanson dau Pinaud (chanson du pineau : Thiau vieux Pinaud aussi jhaune qu’un lu d’or, 270). Pour faire bonne mesure je citerai aussi la chanson où il raille Les bains de soulail (419) que l’on prend pour avoir la pia tannée (la peau bronzée) : A Fouras coum à Chatelaillon / A Rouéyan coum à La Rochelle / N’on vouet des drolesses sans cotillon … A sont là toute la sainte jhornée / Couchées su’ l’ vente, en piein soulail…

lundi 27 octobre 2025

vendredi 24 octobre 2025

échanges

    Existe-t-il une théorie générale des rapports monétaires entre servis (ceux qui payent) et serveurs (ceux qui sont payés) ? Cela ne concerne pas l’esclavage, qui produit du travail gratuit, mais les très différents échanges payants entre servis et serveurs : patrons et ouvriers, employeurs et employés, état et fonctionnaires, clients et artisans, acheteurs et commerçants, spectateurs et saltimbanques, collectionneurs et artistes, clients et avocats, patients et médecins, etc. D’où vient que dans certains cas l'échange devient exploitation car il est injuste, et que dans ces cas-là l’exploiteur est tantôt celui qui paye, mais trop peu, tantôt celui qui est payé, trop bien payé ?

jeudi 23 octobre 2025

Joinville

    Comme si je n’avais que ça à faire, j’ai lu une centaine de pages des Mémoires de Joinville, dans un recueil d’extraits publié chez Gallimard en 1976 sous le titre En avant, soldats de Dieu ! L’auteur raconte des souvenirs de la septième croisade, où il a accompagné le roi Louis IX, futur saint Louis. Joinville n’est pas là pour flâner, il paye de sa personne, participe aux combats (Je demandai au roi qu’il me laissât y aller et il me dit d’emmener avec moi jusqu’à quatre ou cinq cents hommes armés, me désignant ceux qu’il voulait que j’emmenasse). C’est intéressant sans être captivant, parfois difficile à suivre, c’est remuant (beaucoup de morts, de blessés, de prisonniers, d’otages). C’est dépaysant parce que médiéval et exotique, même si la toponymie nous est parfois familière (Sitôt que le sultan de Damas eut fait la paix avec ceux d’Egypte, il manda à ses gens qui étaient à Gaza qu’ils revinssent vers lui…).

mercredi 22 octobre 2025

marques

    Ayant su par hasard que l’entreprise Uhu a choisi pour nom celui du hibou grand-duc en allemand, que Tuc est l’acronyme de Trade Union Congress, et que Gamm (Vert) est celui de Grande Armée Maillot Malakoff, j’enrichis ma connaissance des étymologies inattendues de noms d’enseigne en apprenant que GiFi reprend les premières syllabes du nom et du prénom de son fondateur lot-et-garonnais Philippe Ginestet, et qu’Auchan est une adaptation du nom du quartier des Hauts-Champs, à Roubaix, où la marque avait ouvert son premier magasin.

mardi 21 octobre 2025

ps

    Ayant enfin retrouvé une citation que je recherchais désespérément, je complète ainsi ma note du 15 septembre, sur l'âge :
    Maximes contraires. Une sentence que j’ai vaguement en mémoire, dont je ne sais plus qui est l’auteur, dit en substance qu'en vieillissant, nos âmes s’enlaidissent comme nos corps, ce qui n’est pas invraisemblable. (PS : ce doit être la réflexion 112 de La Rochefoucauld, citée et commentée dans mon Journal le 16 XI 2020, selon laquelle Les défauts de l'esprit augmentent en vieillissant comme ceux du visage). En sens inverse, la pensée d’Antonio Pérez (Ld 405), plus réconfortante : La beauté de l’âme s’accroît avec l’âge, à mesure que décroît celle du corps.

lundi 20 octobre 2025

quelqu'un

    Ces deux réflexions entendues dans des films, avant-hier Arletty dans Circonstances atténuantes (Jean Boyer, 1939) : On dira ce qu’on voudra, mais cet homme-là, c’est quand même quelqu’un. Et hier une autre dans Le majordome (Jean Delannoy, 1965) : Même quand on est quelqu’un, on n’est pas grand chose…

samedi 18 octobre 2025

verbier

    Mes néomots de ces derniers temps : délinquescence, prényme, effait.

vendredi 17 octobre 2025

Sablé

    «Il faut s'accoutumer aux folies d'autrui et ne se point choquer des niaiseries qui se disent en notre présence.» Garder en mémoire cette maxime de Madame de Sablé (1599-1678) lorsqu’on feuillette les réseaux sociaux.

jeudi 16 octobre 2025

ginkgo

J’ai déjà raconté dans ce journal (le 26 mars 2023) comment un pied de ginkgo haut d’un mètre, que l’on m’avait offert jadis, et que j’avais planté dans une clairière au bosquet de la Rigeasse, était bientôt mort, mais aussi comment, des années plus tard, j’avais soudain constaté que poussait, à quelques centimètres du petit tronc sec, une nouvelle tige, menue mais bien vivante et feuillue. Cette résurrection m’enchantait : j’entourai de soins le miraculé, je le bichonnais, le montrais volontiers aux rares visiteurs. Mais enfin maintenant force est de constater que le rené, s’il survit, végète et ne grandit guère. Il passait à peine les vingt centimètres quand je l’ai découvert, trois ans après il n’atteint toujours pas les quarante. Cela me déçoit un peu. Je me console en songeant qu’après tout l’arbrisseau extrême-oriental est doublement exotique : ce ginkgo est un bonsaï…

mercredi 15 octobre 2025

ceasefire

    Dans les journaux, c'est marrant, depuis qu'il a imposé un cessez-le-feu au Proche Orient, Trump n'est plus tellement Hitler...

mardi 14 octobre 2025

Niort

    Brève excursion hier après-midi au pôle Niort (30 km de chez moi). J’y vais rarement, et en général dans les supermarchés de la banlieue Est, mais plus rarement encore au centre-ville, une ou deux fois l’an, si bien que d’une fois l’autre je n’arrive guère à me familiariser avec la géographie des lieux. Qui plus est, comme en toute ville, où l’on s’emploie de mieux en mieux à damner la voiture automobile, je n’ose m’aventurer trop avant. Ma stratégie est la suivante. Arrivant droit du sud par la bien nommée avenue de Saint-Jean d’Angély, on trouve à main gauche, non loin du centre, une station d’essence, et derrière elle un supermarché, avec un parking où l‘on a toujours la place de se garer. L’enseigne a varié au fil des ans, c’est maintenant un Simply Market je crois. On est là à dix minutes de marche du centre. Je me rendais hier pour la première fois à la bibliothèque municipale, située au-delà de la Sèvre, sur la rive nord. C’est une bonne grande médiathèque moderne et spacieuse, où l’on m’a promptement procuré quatre livres de la réserve, que j’avais repérés sur le catalogue en ligne. C'étaient d’une part trois Caraco d’époque, j’entends parus du vivant d’Albert, dans lesquels je voulais juste voir s’il n’y avait pas quelque dédicace de l’auteur, qui n’en était pas avare. Hélas non, mais j’en ai profité pour feuilleter quelques minutes ces ouvrages, Les races et les classes, et les deux tomes de son Apologie d’Israël. A vrai dire, bien qu’il soit de mes écrivains fétiches, je n’ai jamais lu qu’une minorité de ses oeuvres, essentiellement ses textes autobiographiques. Et chaque fois que j’ai l’occasion d’en ouvrir d’autres, je suis étonné par l’ampleur et l'intensité de son racisme tous azimuts, en particulier judéolâtre et goyophobe. Pour lui le Peuple élu est véritablement une élite incomparable, le reste de l’humanité se décomposant en différentes couches et sous-couches de bassesse variable. Il étrille le goy au karsher cachère en s’étranglant de rage, mais toujours dans un style impeccable et savoureux. To be honest, bien qu’il m’inconforte, je ne déteste pas me faire bousculer par ses imprécations, dont je goûte au moins la sincérité. Elles comportent aussi d’amères vérités, en tout cas matière à réflexion. J’ai lu entre autres, dans le premier volume de l’Apologie, la drôle de page de Louanges à Marie, dont il se réjouit que les cathos aient fait leur déesse, se détournant ainsi du vrai Dieu, qu’il les accuse d’avoir volé aux Hébreux. L'impopularité durable de ce penseur s'explique probablement par la teneur de ses écrits, souvent peu aimables pour les non-juifs, et j'imagine embarrassants pour les Juifs. Le quatrième de mes livres était le deuxième volume de la biographie de Céline par François Gibault, à ce qu’il parait la plus complète. Je voulais voir ce qu’on y dit sur une question qui m’intéresse, celle du bref séjour de Ferdine en Charente-Maritime, où l’avait conduit l’exode de juin 1940. Il y a sur le sujet un substantiel chapitre d’une quinzaine de pages. J’en reparlerai. J’étais entré dans le bâtiment par la porte du côté de la rue, j’en suis ressorti de l’autre côté, où l'on traverse une esplanade, puis on franchit la rivière sur une passerelle réservée aux piétons, au pied de l’énorme donjon. C’est là sans aucun doute un endroit charmant, comme il n’y en a pas beaucoup dans cette ville austère. Ayant regagné mon parking gratuit, je m’acquittai cependant de ma dette en allant faire quelques achats dans les allées paisibles du supermarché. Cela me parait un deal convenable.

lundi 13 octobre 2025

auto-radio

Une bribe d’émission d’Europe 1 entendue hier après-midi en voiture, à propos de Jean Tinguely et Niki de Saint-Phalle, m’a donné envie de l’écouter en entier. Chose faite hier soir en différé, pour m’instruire en dinant. C'était dans la série Les histoires d'amour extraordinaires. Comme beaucoup d’artistes de gauche, ces deux-là étaient contre la société mais pour ses subventions, à ce qu’il semble. Leurs oeuvres ne m’ont jamais attiré, cette audition ne m’en a pas rapproché, mais il était intéressant d’entendre l’histoire de ce couple pittoresque, avec ses coucheries révolutionnaires incessantes. Et puis j’aime bien la voix appliquée de Sophie Davant, une Gazinettaise de charme.

dimanche 12 octobre 2025

Twitter

    Du temps de Twitter, les comptes conservateurs étaient systématiquement censurés ou marginalisés. Après le rachat du réseau en 2022, rebaptisé X en 2023, Elon Musk leur a rendu la parole, provoquant la désertion des financiers de gauche qui soutenaient la compagnie, ainsi mise en danger. Lors d’un entretien accordé en mars 2024 à ce crétin de Don Lemon, qui lui demandait ce qu’il en pensait, Musk a donné cette explication : J’ai acquis X afin de préserver la liberté d’expression en Amérique, le premier amendement, et je vais m’y tenir. Et si cela veut dire gagner moins d’argent, qu’il en soit ainsi (I acquired X in order to preserve freedom of speech in America, the first amendment, and I’m gonna stick to that. And if that means making less money, so be it). Belle mise au point.

vendredi 10 octobre 2025

arbres

Bizarre soirée d’hier à Saint-Jean d’Angély, où m’attirait une annonce de L’Angérien vue dans Facebook, selon laquelle le Rotary Club organisait à 20 heures une «conférence passionnante» d’un certain André Guyot sur les arbres remarquables. L’entrée était payante mais bon marché, 5 euros, et j’étais stimulé, outre le sujet, par le défi de sortir le soir en ville, qui plus est dans un club dont je ne suis pas familier. J’étais parti de chez moi assez tôt pour avoir le temps de faire d'abord quelques courses à Lidl, et j’arrivai fort heureusement avec un peu d’avance à l’amphithéâtre de la Fondation Robert, que j’eus du mal à localiser. Il n’y avait sur place qu’une petite quinzaine de personnes, organisateurs compris. Le cadre n’avait rien de luxueux : une banale salle de spectacle aux fauteuils rouges, sur scène un écran suspendu à un trépied, et devant elle un projecteur juché sur des meubles empilés. Après un quart d’heure charentais perdu à attendre en vain l’arrivée d’autres spectateurs, puis un autre quart d’heure pour permettre au conférencier de comprendre plus ou moins comment fonctionnait l’appareil, lequel menaçait de ne pas rester chargé jusqu’au bout, comme il advint en effet, la soirée commença donc avec une demi-heure de retard. En fait de conférence le programme consistait d’abord et principalement en la projection de deux films documentaires, entrecoupée par des pannes, et avec les lumières de la salle restant allumées en permanence, de sorte que les images étaient difficilement visibles, et les inscriptions à peu près illisibles. Les films n’ont pas été bien présentés, ni leurs auteurs cités, mais ayant tout de même réussi à noter leurs titres, La vie secrète des arbres et L’intelligence des arbres, j’ai pu me renseigner sur eux ensuite. Le second présente les idées mi-scientifiques mi-délirantes du garde forestier Peter Wohlleben, qui a fait fortune ces dernières années avec son best-seller du même titre. Selon lui les arbres communiquent par des ondes électriques et par les racines, et ils sont plus intelligents et plus bienveillants que nous, les vilains êtres humains. Après ces deux films le conférencier a projeté des photos de quelques arbres remarquables de la région, et dialogué quelques minutes avec le public. Un gentilhomme de l’assemblée a fait part d’une expérience de reboisement intelligent, combinant croissance spontanée et intervention humaine, dont il avait été témoin devers Arès, près du Bassin. Et dans les derniers moments il nous fut aimablement servi un verre de pineau, quelques Monaco, une meringue, et une languette de galette charentaise. Il y avait donc à boire et à manger.

jeudi 9 octobre 2025

fraternité

    Les révolutionnaires d’aujourd’hui, qui prétendent « lutter contre la haine » en recourant à la violence politique, me font penser à ceux de jadis, qui guillotinaient à tour de bras au nom de la liberté, de l’égalité, et surtout de la fraternité…

mercredi 8 octobre 2025

mardi 7 octobre 2025

décence

    Je n’arrive pas à situer la pudeur et la décence, l’une par rapport à l’autre. La pudeur est-elle un sentiment et la décence un principe ? La pudeur est-elle personnelle et la décence conventionnelle ? La décence est-elle la pudeur vue de l’extérieur ?

lundi 6 octobre 2025

huhu

    Les métaphores en usage pour désigner les organes génitaux masculins, genre le Service trois-pièces, ne sont pas bien à mon goût et je leur cherche des alternatives. Pendant un temps j’avais adopté le Sub-continent indien, j’incline maintenant pour le Pack Office.

dimanche 5 octobre 2025

fortune

    Ces trois notes retrouvées, à propos de philanthropes, prises çà et là. Dans Au temps du boeuf sur le toit, de Maurice Sachs, en date du 20 mars 1920, «Gaby Deslys est morte : elle a légué toute sa fortune aux pauvres de la ville de Marseille». Dans Wikipédia, des renseignements sur le duc de Loubat (1831-1927) qui a distribué sa fortune au bénéfice de plusieurs institutions culturelles et scientifiques, en Europe et aux USA. Dans le Dictionnaire du Bassin d’Arcachon, d’Olivier de Marliave, la notice sur Sophie Wallerstein (1853-1947) riche héritière à Arès, qui mena ses affaires, fonda une Maison de santé pour les pauvres, un centre aéré pour les enfants, et une bibliothèque populaire de plusieurs milliers de volumes, qui devint la bibli municipale. Au contraire des journalistes et des socialistes, pour qui les riches n’ont que des torts, j’admire ces exemples.

vendredi 3 octobre 2025

America

    Destin différent de deux noms d’états américains d’origine espagnole. Dans Montana, le ñ espagnol, qui devrait se prononcer comme le gn français, est réduit à un simple n, mais l’accent tonique reste placé sur la deuxième syllabe. Au contraire dans Florida, pas de modification morphologique ou orthographique, mais l’accent tonique a migré de la deuxième syllabe à la première.

jeudi 2 octobre 2025

Connoué

Il y a quelques jours, j’ai créé dans Wikipédia ma vingt-sixième notice, celle-ci au sujet du grand spécialiste de l’art roman charentais, Charles Connoué (1886-1969). Il était natif de Saint-Julien de l’Escap, un faubourg de Saint-Jean d’Angély, mais passa la plus grande part de sa vie et mourut à Saintes. Un de ses titres de gloire est d’avoir été l’un des dix co-fondateurs de l’Académie de Saintonge en 1957. J’ai voulu lui consacrer une notice pour trois raisons principales : d’abord parce qu’il était l’un des rares membres historiques de cette Académie à ne pas disposer de notice personnelle dans l’encyclopédie. Ensuite parce qu’il est surtout, à mes yeux, l’auteur d’une somme admirable sur Les églises de Saintonge, inventaire exhaustif d’environ 750 églises, avec commentaire archéologique et architectural, et dessin au crayon ou à la sanguine, publié sur dix ans (1952-1961) en cinq volumes (dont je possède seulement le troisième, portant sur Saint-Jean d’Angély et sa région). Enfin parce qu’ayant commis l’erreur d’être collabo pendant la guerre, il fait partie des pestiférés que l’on s’abstient de célébrer, quels que soient par ailleurs leurs mérites (aucune rue ne portera probablement jamais son nom). A cet égard son destin anti-marxiste me parait intéressant : voilà tout de même un banquier (argh) et entrepreneur (aargh), qui plus est catho (aaargh) et collabo (aaaargh!) qui a su consacrer du temps et des efforts à produire quelque chose de beau et d’intelligent. Des échos personnels qui me sont parvenus, comme quoi il aurait fini sa vie en vieux fou infréquentable et très seul, enseveli dans sa documentation, me l’ont aussi rendu sympathique. Cette notice succincte, et qui n’a guère besoin d’être plus longue, m’a pourtant donné du fil à retordre et j’ai bien mis trois semaines à la pondre. J’ai reçu pour cela une aide décisive d’une personne du musée de Saint-Jean. Une difficulté que j’ai eue a été de pouvoir mettre la main sur un exemplaire de L’alambic de Charentes, de François Julien-Labruyère, ouvrage dont le titre n’indique pas bien qu’il s’agit tout simplement d’une histoire culturelle de cette province, et dans lequel j’avais l’intuition que je trouverais quelques données. La consultation du catalogue en ligne faisait apparaitre qu’il y en avait deux exemplaires à la médiathèque de St-Jean et deux autres dans une bibliothèque annexe, celle de la Maison de Jeannette, institution vouée à la culture locale. Or les quatre exemplaires étaient indisponibles, les deux premiers appartenant à des fonds de réserve en cours de déménagement, et la maison abritant les deux autres étant à la dérive suite au décès de la responsable). Cela était d’autant plus fâcheux que j’ai moi-même possédé jadis ce livre, dont je ne sais plus si je l’ai revendu, donné ou perdu. Mais enfin, après maints échanges par mail et par téléphone, la médiathèque m’a permis de le consulter. Je signalerai pour conclure une petite énigme, apparue au cours de mes recherches. Les notices concernant Charles Connoué dans le site de l’Académie de Saintonge et dans le Dictionnaire biographique des Charentais, presque identiques, affirment toutes deux que son père aurait créé la banque Dalmont, Connoué et Cie en 1881. Or Charles naquit en 1886 et dans son acte de naissance, que l’on m’a procuré, il est signalé que son père était alors âgé de 24 ans. Cela voudrait dire qu’il avait créé une banque à l’âge de 19 ans, chose improbable. S’agit-il en fait de l’année 1891, ou d’une autre ? Je n’en saurai sans doute jamais rien…

mercredi 1 octobre 2025

apéritif

Il y a une quinzaine, avec mon coach, nous fûmes passer une journée rituelle à l’île de Ré. Déjeuner sur le port de La Flotte, au Bar Ré, petite heure de glandage sur l’étroite plage située non loin à l’ouest des quais, pèlerinage à Saint-Martin. Avant de rentrer j’espérais que nous trouvions un accès au rivage de la côte sud, et nous tombâmes par hasard, divine surprise, sur la plage des Anneries, à La Couarde. Grande plage quasi déserte, grand beau temps. Suivant mon habitude, tout en marchant, je collectai sur le sable divers matériaux : cailloux et coquilles pour compléter mes empierrements, éclats de verre pour en préserver mes concitoyens, quelques déchets, bouts de plastique, pour en débarrasser la place, os de seiche pour donner à mes cailles, etc. Je ramassai entre autres un petit tesson blanc de je ne sais quoi (je suis dans une période tesson) d'environ 2 cm x 3, où apparait en noir le mot Apéritif. Cet objet m’amusait mais je ne sais qu’en faire. S’il intéresse quelqu’un, je le donne. J’offre l’apéritif, en quelque sorte.