jeudi 10 avril 2025

vitraux

    Je remarque cette simple phrase dans l’introduction du livre d’Eva Fitz sur L’âge d’or des vitraux en Europe (PML Editions, 1996) : «Le vitrail est une expression de l’art européen inconnue des autres cultures.» C’est même un art plus spécialement franco-allemand, mais en effet, quoi de plus européen ?


mercredi 9 avril 2025

morro

Encouragé par la couverture sexy, j’ai voulu lire Morro Bay, une bédé de Boccar & Cornette (Casterman, 2005). Cela semble être une histoire de lesbiennes langoureuses et d’hommes pas très fins, avec des flash-back en noir et blanc. Arrivé à la page 24, j’ai fini par m’avouer que je n’y trouvais aucun intérêt, et j’ai laissé tomber. 

dimanche 6 avril 2025

rectificatif

    On m’a très justement fait remarquer une erreur, dans mon exposé du 15 mars sur les vitraux du canton de Loulay : l’église Saint-Martin, à Bernay-St-Martin, possède bel et bien un vitrail historié, qui manquait à mon inventaire. Je rectifie en ce sens le compte-rendu de ma causerie publié le 18 mars, et naturellement la liste complète publiée le lendemain dans ma Lettre documentaire 526. Merci à Sophie Goillot pour sa vigilance.

samedi 5 avril 2025

vendredi 4 avril 2025

exemples

    Nouvel exemple de douceur féminine avec le procès à Lyon de Myriam Jaouen, qui a tué une fillette de onze mois dont elle avait la garde, en lui faisant avaler du Destop. C’est en même temps un bon exemple d’indulgence judiciaire, car la thèse de l’homicide volontaire n’a pas été retenue : l’énergique baby-sitteuse n’a été reconnue coupable que d’actes de torture et barbarie ayant entrainé la mort sans intention de la donner ! Cette belle ordure échappe ainsi à la peine maximale et, ayant déjà purgé trois ans de taule, pourra demander sa libération conditionnelle dans neuf ans. 

jeudi 3 avril 2025

Fantômette

    Pour essayer de me changer les idées, que j'ai plutôt noires en ce moment, j'ai lu quelques passages de Fantômette brise la glace (Bibliothèque Rose, 1976). (Oui, je sais). Mais rien n'y fait, j'ai passé l'âge. Je devrais peut-être en appeler à la Bibliothèque Morose...

mercredi 2 avril 2025

ressenti

    Un certain Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) m’apprend que j’ai été «sélectionné … par tirage au sort» (ce qui me parait contradictoire) avec un échantillon de 200.000 personnes (rien que ça) pour participer à une «Enquête statistique nationale sur le vécu et le ressenti en matière de sécurité» (déjà, rien qu’avec le distinguo entre vécu et ressenti, on devine l’orientation du résultat). Le SSetc m’a déjà sollicité au moins une autre fois, en février, et je n’ai pas jugé utile de donner suite. Il revient donc à l’assaut et m’envoie cette fois-ci une volumineuse Lettre de rappel datée du 27 mars, m’expliquant que si je veux, au lieu de répondre en ligne, je peux le faire avec le dossier joint. Le courrier se compose de : la lettre elle-même (une feuille recto-verso, soit deux pages A4), une Notice explicative (deux autres pages A4), le questionnaire (12 pages A4) et pour faire bonne mesure une enveloppe pré-affranchie. Le SS a beau insister, je n’ai toujours aucune envie de lui répondre. Mon impression (mon «ressenti» !) est que dans un pays où la délinquance et la criminalité explosent aussi évidemment aux yeux de tous (sauf des aveugles) et où la police a déjà des chiffres très fiables sur l’ampleur du phénomène, c’est perdre son temps que d’organiser des enquêtes sur le sujet. Dans un état civilisé, les autorités devraient d’abord s’employer à assurer comme il le faut la sécurité des citoyens, au lieu d’enculer des mouches en envoyant des questionnaires. Cette enquête est non seulement inutile mais néfaste : combien coûtent au contribuable la conception, la rédaction, l’impression, l’expédition et le dépouillement de toute cette paperasse ? (Aucune ligne des seize pages ne dit mot des sommes ainsi jetées par les fenêtres). Les fonctionnaires qui perdent leur temps à ces âneries ne sont que des parasites qui ne méritent pas leur emploi (Allo, Elon?), ni que je leur adresse la parole.

mardi 1 avril 2025

comtesse

    Un interlocuteur m’avait bien étonné en affirmant que la comtesse donnant son nom à Villeneuve-la-Comtesse n’avait rien à voir avec celle de la Croix-Comtesse. Pour ma part il me paraissait très improbable que les deux villages limitrophes soient ainsi nommés par pure coïncidence en référence à deux comtesses différentes. Mais je lis dans un ouvrage bien informé l'hypothèse la plus réaliste : «Tout porte à croire que la comtesse Alix (d’Eu) inspira les noms de Villeneuve-la-Comtesse et La Croix-Comtesse» (in Fiefs et familles nobles de la région de Loulay, par James Baillarguet et Michel et Pascal Lacheteau, Le Bois du Dauphin, 2006, page 27).

lundi 31 mars 2025

rencontre

    Vu en ligne cette belle pensée d’Elsa Kurt, je traduis : Quelquefois vous rencontrez quelqu’un et vous savez dès le premier instant que vous voulez passer le reste de votre vie sans cette personne.

(Sometimes you meet someone and you know from the first moment that you want to spend your whole life without them.)

dimanche 30 mars 2025

famille

    Comme on a fait observer que la démocratie est le pire système de gouvernement à l’exception de tous les autres, de même on en viendra peut-être à considérer que la famille monogame traditionnelle est le pire système de parenté à l’exception de tous les autres.

samedi 29 mars 2025

croissant

    La boulangerie de Loulay, dans la rue en pente, produit un remarquable croissant aux amandes, d’aspect informe mais d’une saveur sans égale, qui le place d’emblée dans la catégorie Tuerie. Pour ne pas en abuser, je n’y vais que rarement, comme ce fut le cas hier matin, devant traverser ce village pour aller dans un autre. Je me suis adressé à la petite boulangère par cet alexandrin : Vendez-moi s’il vous plait le gâteau qui déchire...

vendredi 28 mars 2025

article

Ma causerie du samedi 15 sur les vitraux me vaut ce week-end un copieux article couvrant deux tiers de page dans L’Angérien libre (angérien = de St-Jean d'Angély), signé du correspondant local Philippe Tumo, à qui j’en suis très reconnaissant. Peu d’attentions m’auront touché autant que ce reportage dans un petit hebdomadaire de province.

jeudi 27 mars 2025

mardi 25 mars 2025

sixties

    Un petit moment de légèreté, à lire une lettre trouvée entre les pages d’un livre de boite. Elle date d’avril 1960 et diffuse comme un parfum une certaine politesse insouciante bien dans le ton de ce temps-là. La signataire Cricri semble être une jeune femme, et tous les prénoms cités sont eux aussi typiques de l’époque : Denis, Frédo, René, Paulette, Claire, Jacques. Au recto comme au verso il n’est question que de visites que l’on veut se rendre et de rendez-vous que l’on fixe. Avec des détails logistiques (En principe nous serons 11 avec 2 voitures) et des calculs tactiques (René m’a dit que nous pourrions toujours aller dans un pré, ou dans un café s’il pleut, si nous ne pouvons tenir tous chez toi). Le post-scriptum finit de m’attendrir : Ce serait tellement chic de se revoir tous !

lundi 24 mars 2025

funèbre

    Cet alexandrin funèbre, aperçu dans un avis de décès : Tous ceux qui l'ont connue la regrettent déjà...

dimanche 23 mars 2025

jugeote

    Il me semble que j’étais intelligent, quand j’étais jeune. En tout cas j’en avais la conviction. Avec l’âge, cela me paraît moins sûr, et je ne sais qu’en penser : suis-je devenu plus méfiant, plus lucide, ou plus bête ?

samedi 22 mars 2025

Catalan

Je vais rendre sans avoir eu le temps de beaucoup le lire le Diccionario lacónico du philosophe espagnol Miguel Catalán (Madrid : Sequitur, 2019), livre que je voulais au moins feuilleter. A vrai dire il est aussi touffu qu’un dictionnaire général et de même se prête à la consultation ponctuelle plutôt qu’à la lecture intégrale, qui serait indigeste. Catalán y donne pour un grand nombre de mots des définitions très courtes, tirées tantôt d’autres auteurs ou d’autres dictionnaires, tantôt de ses propres réflexions. On comprend que ce «dictionnaire pour les lecteurs qui connaissent déjà le sens des mots» cherche moins à instruire qu’à étonner, à amuser ou à faire réfléchir, par la qualité des trouvailles qui y sont compilées. Certaines sont poétiques, ainsi l’Ascenseur «Mercure des immeubles» empruntée à Vicente Huidobro, d’autres plus banales. L’auteur explique dans la préface avoir peu à peu composé pendant quarante-trois ans «cette œuvre lente comme un éléphant», dont l’origine remonte au jeune âge où il étudiait la philosophie et la langue allemande, dont il découvrait que les mots composés étaient déjà eux-mêmes de brèves définitions, ainsi le verbe pour Exister, Dasein («Etre là») ou la notion de Suicide, Freitod («Mort libre»). De fait, les définitions de ce «dictionnaire laconique» sont souvent de simples étymologies, ou des traductions littérales de mots étrangers, ainsi pour Patata «Manzana de tierra», d’après le français Pomme de terre. L’auteur est taquin envers le Français, auquel il lance des flèches prises à Samuel Johnson («Personne qui parle même si elle n’a rien à dire») et à Schopenhauer («Singe européen»). Cela n’est pas très aimable, malgré quoi j’ai pitié de ce Catalan, né après moi et déjà mort...

jeudi 20 mars 2025

Saint-Savinien

    Pour remercier mon coach d’être venue assister à ma causerie de l’autre jour sur les vitraux, je l’ai invitée à déjeuner lundi à L’Epicerie rouge, un bar-tabac-brasserie-crêperie situé sur les quais de Saint-Savinien. J’avais repéré au hasard du net cet établissement joliment décoré, proposant un « menu ouvrier » modique, quoi que veuille dire la formule dans une cité qui n’a pas l’air spécialement ouvrière. Nous avons bien mangé, dans une belle salle déserte où j’ai eu la prudence de faire éteindre l’énorme télévision musicale. Comme il faisait beau temps, ce fut l’occasion de se promener un peu dans cette ville que je ne connais guère. J’ai déjà dû m’y arrêter au moins une fois, puisque j’en ai gardé un relevé de vitraux, sinon je n’ai fait qu’y passer, les rares fois où nous sommes allés à l’île d’Oléron. Le cours de la Charente est encore navigable à Saint-Savinien, où les quais sont aménagés, et les quelques bateaux amarrés lui donnent un air maritime. Il y avait de la volaille au soleil sur les berges : un cormoran, quatre oies, deux canards, une bergeronnette, un rouge-gorge. On monte par d’agréables sentiers vers le quartier de l’église, désert et bizarrement distant du quartier des boutiques, les deux se trouvant de part et d’autre de la rue principale. Au retour j’ai remarqué le nom du lieu-dit La Contrie, au sud-ouest de Bignay. Il appartient je suppose à la famille lexicale de la contrée et de la country, et semble un mélange des deux.

mercredi 19 mars 2025

Loulay

Epitre documentaire 526

LES VITRAUX DES EGLISES DU CANTON DE LOULAY

 

Une causerie donnée par Philippe Billé au Moulin à Café, 

café associatif, rue des Ecoles à Doeuil sur le Mignon, 

le samedi 15 mars 2025

 

«Lucem tuam da nobis, Deus»

(devise de la Worshipful Company of Glaziers and Painters of Glass, corporation de verriers à Londres)

 

Le canton de Loulay : 15 communes (code postal 17330) 

= 19 églises (2 à Bernay-St-M, 3 à Courant, 2 à Villeneuve)

Vitraux dans seulement 12 communes et 14 bâtiments :

Bernay-Saint-Martin 1

Coivert 5

Courant 6 (2+1+3)

La Croix-Comtesse 0

Doeuil-sur-le-Mignon 6 

La Jarrie-Audouin 2

Loulay 3

Lozay 12

Migré 0

Saint-Félix 5 

Saint-Martial 1

Saint-Pierre de l’Isle 1

Saint-Séverin sur Boutonne 0

Vergné 1

Villeneuve-la-Comtesse 7

= 50 vitraux historiés, soit un peu plus au total.

 

Statistique :

0 : Croix-Comtesse, Migré, St-Séverin.

1 : Bernay-St-Martin, St-Martial, St-Pierre, Vergné.

2 : La Jarrie.

3 : Loulay.

5 : Coivert, St-Félix.

6 : Courant, Doeuil.

7 : Villeneuve.

12 : Lozay.

 

BERNAY-SAINT-MARTIN :

    A Bernay, église Saint-Nazaire, pas de vitraux historiés, que des vitres à losanges.

    A Saint-Martin de la Coudre, à un km à l'est de Bernay, église Saint-Martin, un seul vitrail figuratif, à gauche du choeur : saint Martin donnant son manteau à un pauvre (oeuvre de Jean Lesquibe, d'après Sophie Goillot).


COIVERT : église Saint-Vivien. Cinq vitraux historiés.

     Sur le mur gauche (nord) :

1. Une reine (la Vierge Marie ou ste Radegonde?).

     Autour du chevet :

2. Un saint évêque (Vivien?). Gabriel Gesta.

3. SS COR JESU. … Gesta, Toulouse, 1900?

4. STUS AUGUSTINUS.

     Dans le mur droit (sud) :

5. Saint Joseph avec lis.

 

COURANT : église Saint-Martin. Les deux seuls vitraux historiés sont de part et d’autre du chœur.

1. A gauche, SANCTUS JOANNES BTA. Inscriptions discrètes en bas à gauche Henri L-V Gesta, à droite Fils, Toulouse.

2. A droite, ST MARTIN.

 

COURANT : église Saint-Saturnin. Au lieu-dit Ligueuil. Il n’y a qu’un vitrail historié, au chevet. Vu de l’extérieur. D’après l’inscription, lue à l’envers, il semble représenter saint Saturnin. (PS : Selon Mme Sophie Goillot, c’est bien st Saturnin et l’auteur est Amédée Bergès).

 

COURANT : chapelle Sainte-Radegonde.

     Côté gauche, un vitrail :

1. Vierge Marie, au visage effacé : VIRGO SINE LABE ORIGINALI CONCEPTA ORA PRO NOBIS.

     Côté droit, deux vitraux :

2. reine STA RADEGUNDIS. Lobin, Tours, 1869 ?

3. grisaille signée Lobin, Tours, 1870.

 

La CROIX-COMTESSE : église Saint-Révérend.

Pas de vitraux historiés.

 

DOEUIL-SUR-LE-MIGNON : église Notre-Dame de l’Assomption.

Cinq vitraux historiés autour du chœur, de gauche à droite :

1. STA ANNA DOCENS VIRGIN. Marie instruite par sa mère sainte Anne.

2. Saint Joseph, tenant une herminette de charpentier et un lys.

3. ASSUMPTA EST MARIA. Monogramme LVG (Louis-Victor Gesta) Toulouse, 1874.

4. SANCTUS IOANNES EV, tenant un évangile et une coupe.

5. Saint Jean Baptiste enfant et sa mère ste Elisabeth, légende effacée.

+ 6. Au-dessus du portail, rosace à 8 quartiers, avec au centre le sigle JHS.

Il y a aussi deux vitraux montrant l’un les armes du pape Pie IX, l’autre celles de Léon Thomas, évêque de La Rochelle.

 

La JARRIE-AUDOUIN  : église Sainte-Madeleine.

Seulement deux vitraux historiés.

1. Au chevet, VIRGO IMMACULATA, tenant un bouquet, la lune à ses pieds.

2. A droite, SANCTA MATER DEI à l’Enfant. Anglade, à Paris ?, AD 1911 ? 

     Il y a aussi trois vitraux abstraits, divisés en lignes horizontales formant des bandes incolores ou bleutées, dont seule une est divisée en petits carrés multicolores. Ils seraient l’œuvre d’Hélène Outrequin-Fraigneau.

 

LOULAY : église Sainte-Trinité.

Plusieurs grisailles, et trois vitraux historiés.

1. A gauche, en médaillon, Sacré Cœur de Marie. GP Dagrant, Bordeaux.

2. Au chevet, Christ en gloire EGO SUM LUX MUNDI. Dans un écusson bleu en bas du vitrail, st Jean-Baptiste. L Lobin, Tours (les deux grisailles de part et d’autre sont signées L Lobin, Tours, 1858).

3. A droite, en médaillon, Sacré Cœur. GP Dagrant, Bordeaux.

 

LOZAY : église Saint-Pierre. Belle petite église romane à l’atmosphère obscure, et où l’on descend par quelques marches. Mises à part les fenêtres axiales (est et ouest) relativement plus grandes, les vitraux sont de taille modeste et ornés d’une scène historiée dans un médaillon central, le reste étant fait de grisaille.

     Côté gauche (nord) depuis l’entrée :

1. Nativité de Jésus, avec Marie et Joseph.

2. Marie et Anne ?

3. Saint Louis rendant la justice.

4. Semeur ?

5. Saint Paul, avec livre et épée.

     Fenêtre axiale est :

6. Vierge Marie, avec étoiles et lune. C Lévêque.

     Côté droit (sud) depuis le fond :

7. Saint Pierre, avec livre et clef.

8. Apparition de la Vierge à Lourdes.

9. Jésus menuisant avec Joseph. Besseyrias à Périgueux.

10. Jésus et Marie-Madeleine.

11. Jésus bénissant ?

     Au-dessus de l’entrée :

12. SANCTUS HENRICUS et SANCTA MARTHA. Besseyrias à Périgueux.

     Besseyrias, dont la signature n’apparaît que sur les vitraux 9 et 12, semble être l’auteur de l’ensemble, à l’exception du 6 (Lévêque).

 

MIGRÉ : église Saint-Benoit. Pas de vitraux.

 

SAINT-FELIX. Cinq petites lancettes.

     Côté gauche :

1. ST JEAN EV. 1909.

     Côté droit :

2. SAINT FELIX.

3. SAINT EUTROPE. Louis Gesta, Toulouse, 1903.

4. SAINTE GERMAINE en fileuse, avec des fleurs dans sa robe. «Souvenir d’une famille généreuse, 1878-1902».

5. ST CLEMENT PAPE avec palme et ancre. 1902.

 

SAINT-MARTIAL. Un seul vitrail, dans l’axe derrière l’autel : ST MARTIAL, pas de date ni de signature visibles.

 

SAINT-PIERRE-de-l’ISLE. Eglise romane du XIIe siècle. Un seul vitrail historié, au chevet : STS PETRVS avec clé et chaîne, GP Dagrant, Bordeaux, 1924.

 

SAINT-SEVERIN sur Boutonne. Pas de vitraux.

 

VERGNÉ : église Saint-Martin. Seul vitrail au chevet : composition récente montrant un calice et une colombe. Vitrail obscurci par la présence d’un bâtiment derrière.

 

VILLENEUVE-la-COMTESSE : église Notre-Dame de l’Assomption.

Les seuls vitraux historiés se trouvent sur le côté droit (sud) de la nef et au chevet. La plupart des visages sont effacés, les inscriptions en partie aussi. Depuis l’entrée:

     Une fenêtre à deux lancettes, montrant chacune un personnage en pied:

1. Jésus montrant son coeur.

2. ?

Dans le trilobe du remplage : apparition de Jésus à Marie Alacoque?

     Au-dessus de la porte latérale, une deuxième fenêtre à deux lancettes, montrant chacune deux personnages en pied:

3. En bas SAINT LUC, en haut SAINT PAUL.

4. En bas SAINT JEAN? (avec aigle), en haut SAINT PIERRE.

     Enfin une troisième fenêtre de deux lancettes, montrant chacune deux portraits dans des médaillons:

5. En bas SAINT EVTROPE, en haut SAINTE EVSTELE.

6. En bas SAINTE RADEGONDE, en haut ... ALPHONSE?

     Au chevet:

7. verrière de trois lancettes, les deux latérales figurant des anges, la centrale une Vierge en majesté, avec à ses pieds trois angelots. La lancette centrale mentionne Don de la paroisse, 1890. Au bas de celle de droite, je crois distinguer le monogramme de GD (Gustave Dagrand), 1890. Il est l’auteur probable de tous les vitraux. Dans le remplage, trois médaillons circulaires avec ces inscriptions mariales: FONS VITAE, monogramme AM, ROSA MYSTICA. (03.05, revu VIII 2024)

     Au-dessus du portail, baie circulaire abstraite.

     A l’église du hameau Villenouvelle, rattaché à Villeneuve en 1972, visiblement rien. Une petite fenêtre gothique empierrée à l’arrière, deux fenêtres vitrées de vert côté sud. 

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INDEX DES PERSONNAGES

St Alphonse (évêque italien ?) > Villeneuve

Ste Anne (mère de ste Marie) > Doeuil, Lozay

St Augustin (évêque d’Hippone, IIIe-IVe s) > Coivert

St Clément (pape, Ier s) > St-Félix

Ste Elisabeth (mère de Jean Baptiste) > Doeuil

Ste Eustelle (de Saintes, sd) > Villeneuve

St Eutrope (évêque de Saintes, IIIe-IVe s) > St-Félix, Villeneuve

St Félix (de Nole, Ier s ?) > St-Félix

Ste Germaine (de Pibrac, bergère, XVIe s) > St-Félix

St Henri (II, empereur, X-Xie s) > Lozay

St Jean Baptiste > Courant, Doeuil

St Jean Evangéliste > Doeuil, St-Félix, Villeneuve

Jésus > Coivert, La Jarrie, Loulay, Lozay, Villeneuve

St Joseph > Coivert, Doeuil, Lozay

St Louis (Louis IX, roi, XIIIe s) > Lozay

St Luc (évangéliste) > Villeneuve

Ste Marie > Coivert ?, Courant, Doeuil, La Jarrie, Loulay, Lozay, Villeneuve

Ste Marie-Madeleine > Lozay

Ste Marthe (de Béthanie, disciple de Jésus) > Lozay

St Martial (évêque de Limoges, IIIe s) > St-Martial

St Martin (évêque de Tours, IVe s) > Bernay-St-Martin, Courant

St Paul > Lozay, Villeneuve

St Pierre > Lozay, St-Pierre, Villeneuve

Ste Radegonde (de Poitiers, reine, VIe s) > Coivert?, Courant, Villeneuve

St Saturnin (évêque de Toulouse, IIIe s) > Courant-Ligueuil

St Vivien (évêque de Saintes, Ve s) > Coivert

 

INDEX DES VERRIERS

Anglade, Jean-Baptiste (Paris) > La Jarrie-Audouin

Bergès, Amédée (Toulouse) > Courant-Ligueuil

     (aussi à Moëze, Néré, St-Denis d’Oléron, St-Denis du Pin)

Besseyrias, Jean (Périgueux) > Lozay

     (aussi à La Flotte, Lussant, Muron, Tonnay-Charente...)

Dagrant ou Dagrand, Gustave-Pierre (Bordeaux) > Loulay, St-Pierre, Villeneuve

     (aussi à Bois-Plage, Coulon, Dolus, Epannes, Marsais...)

Gesta (père), Louis-Victor (Toulouse) > Doeuil, St-Félix

     (aussi à Chalais, Etauliers, Mauzé, Néré...)

Gesta (fils), Gabriel (Toulouse) > Coivert

Gesta (fils), Henri-Louis-Victor (Toulouse) > Courant

Lesquibe, Jean > Bernay-St-Martin

Lévêque, Charles (Beauvais) > Lozay

Lobin (père), Julien-Léopold ? (Tours) > Loulay

Lobin (fils), Lucien-Léopold (Tours) > Courant

Outrequin-Fraigneau, Hélène (Vinax) > La Jarrie-Audouin

 

CHRONOLOGIE. Millésimes relevés :

1858 > Loulay

1869-1870 > Courant

1874 > Doeuil

1890 > Villeneuve

1900 > Coivert

1902-1903 > St-Félix

1909 > St-Félix

1911 > La Jarrie

1924 > St-Pierre

mardi 18 mars 2025

causerie

Samedi dernier, a las cinco de la tarde, j’ai donné au Moulin à Café, le café associatif du Foyer rural de Doeuil sur le Mignon, une causerie sur les vitraux des églises du canton de Loulay. J’ai parlé pendant une heure et quart. Après les remerciements d’usage, j’ai d’abord présenté le cadre de l’étude, à savoir ce canton, qui n’existe plus comme entité administrative mais survit sous certains aspects, par exemple du fait que ses quinze communes (dont celle où je réside et celle où avait lieu la causerie) partagent le même code postal 17330. Il m’a semblé que cet ensemble présentait assez de variété, sans trop d’ampleur. Les quinze communes réunissent dix-neuf bâtiments religieux, mais il n’y a de vitraux historiés que dans douze communes et quatorze bâtiments, au total une cinquantaine de vitraux, sur lesquels on peut relever les signatures d’une dizaine de verriers et autant de millésimes, allant de 1858 à 1924. J’ai ensuite donné quelques explications sur ma propre démarche d’amateur, qui ne suis pas formé en histoire de l’art, mais qui me suis intéressé aux vitraux depuis je crois le début des années 90, d’abord comme promeneur contemplatif puis comme enquêteur, après avoir constaté qu’il était à peu près impossible de se renseigner sur le sujet. J’ai dès lors occupé une part de mes loisirs à visiter systématiquement les églises et chapelles auxquelles j’avais accès à Bordeaux, en Gironde, en Dordogne, en Charente, et aléatoirement dans mes différents lieux de vacances en France et à l’étranger, prenant des notes sur les sujets traités, et relevant à l’occasion les signatures et les millésimes que l’on pouvait y trouver. J’ai ainsi accumulé au fil du temps une documentation portant sur environ quatre cents bâtiments et près de deux cents verriers. Le corps de mon exposé consistait à évoquer divers aspects du vitrail, sa forme magique d’objet translucide, son histoire, son contenu de mise en images des Ecritures, ses différents types d’illustration, sa répartition dans les bâtiments, etc, en tirant mes exemples des églises locales. Un essai pratiqué quelques jours auparavant, laissant supposer que la projection ne serait pas d’excellente qualité, j’avais décidé de ne montrer qu’en fin de séance ma trentaine de photos, afin de bénéficier de la meilleure obscurité possible. Ce fut un bon moment. Je déplore naturellement quelques absences regrettables, mais je ne peux pas me plaindre, la salle était comble, il y avait une quarantaine de personnes et elles avaient l’air intéressées. Parmi mes observations, j’ai confié ma déception de n’avoir pu visiter la petite église du hameau de Ligueuil, semble-t-il promise à la démolition, et interdite de visite pour raison de sécurité. J’avais dû me contenter de l’examiner de l’extérieur et supposer que l’unique vitrail de l’église représentait son protecteur saint Saturnin. Or une dame de l’assistance, Sophie Goillot, bonne connaisseuse des églises de la région et auteur de livres sur le sujet, m’a écrit plus tard dans la soirée, m’envoyant une photo qu’elle avait eu l’occasion de faire de ce vitrail que je pensais ne jamais voir, me confirmant son sujet et m’indiquant son auteur. C’était une journée faste.
(Je publierai prochainement le relevé de ces vitraux dans une Lettre documentaire).

mercredi 12 mars 2025

néomots

    Mes néomots de ces derniers temps : scollège, farcelu, expertinent.

lundi 10 mars 2025

esds

Le peu d’aide que j’ai pu apporter à l’auteur, en fournissant quelques renseignements et en assurant une relecture, m’a valu que les éditions L’Amazone m’envoient aimablement de Bruxelles un exemplaire du livre de Jonas Delaborde, Choquer le monde à mort, paru à la fin de l’année dernière. C’est une étude très complète sur l’histoire et la nature de la revue Elles sont de sortie, publiée par Pascal Doury et Bruno Richard de 1977 à 1994, et par ce dernier seul depuis lors. J’ai reproduit dans mon journal, le 5 mars 2021, une lettre que je venais d’envoyer à l’auteur de ce qui n’était alors qu’un mémoire numérique d’étudiant. On pourra s’y reporter pour les détails, mais disons que mes avis étaient globalement positifs. Ils le restent devant le solide volume qui en a été tiré, et qui jouit maintenant de l’autorité de la chose imprimée. Il se compose en gros de cent cinquante pages d’étude, suivies de cent cinquante pages d’iconographie, enfin d’une cinquantaine de pages de bibliographie illustrée. La seule lacune que je pourrais peut-être regretter (mais trop tard, j’ai le grand tort de n’y penser que maintenant et de ne pas avoir demandé cela à Jonas quand il était temps) est que les quatorze Lettres documentaires dont Bruno Richard est l’auteur ne sont pas mentionnées parmi ses œuvres. La Lettre documentaire était alors une publication de faible envergure (une page A4) mais les travaux que Bruno y a publiés de 1993 à 2008 sont des œuvres à part entière : deux sont des cartes (Ld 45, plan de son quartier, et 345, carte de l’île Maurice), les autres des listes (Ld 42 : ses livres, 123 : ses disques, 134 : J’ai – j’ai pas, 138 : collections, 173 : notes perso, 174 : Je hais, 206 : îles, 284 : Il y avait, 306 : Quand j’étais petit, 430 : Toute la journée). En revanche, l’effort de souvenir nécessaire pour répondre aux questions de Jonas m’a stimulé à réaliser entre temps deux petits travaux dont j’avais vaguement le projet : en juin 2021 la Lettre documentaire 516 (Liste de mes rencontres avec Bruno Richard) et en septembre 2023 la création d’un article à lui consacré dans Wikipédia. La préparation du livre a aussi été l’occasion d’établir (page 28, note 69) que j’étais l’auteur de la formule «une exposition à feuilleter» pour caractériser la fonction du graphzine (ce que j’avais complètement oublié). En parcourant maintenant le livre consacré à cette revue, je me demande ce qu’elle a représenté pour moi. Je ne l’ai connue qu’assez tard, en tout cas je n’ai été en relation avec Bruno qu’à partir de 1993, quand Elles sont de sortie existait déjà depuis seize ans. Les deux dessinateurs étaient talentueux mais leur inspiration, ludique chez Doury, souvent sadique chez Richard, n’était pas bien à mon goût (plus d’une fois j’ai dû agacer Bruno en lui reprochant de passer son temps à dessiner des femmes à poil se faisant arracher la gueule par des nazis). Je m’aperçois d’ailleurs, en considérant la bibliographie, que ma préférence va aux numéros conceptuels d'ESDS : le 14 (Elac), le 33 (Bébé), le 36 (Antenna-photomatons), le 45-46 (L’ordure), le 56 (Journal sale)... Sans doute ai-je été plus sensible à l’esprit général de la revue, à son exemple de liberté, d’insolence, d’auto-production...

samedi 8 mars 2025

beaujour

    Tout change peu à peu et j’ai remarqué que maintenant on se souhaite du beau plutôt que du bon, une belle année ou une belle journée plutôt qu’une bonne. On n’a pas encore remplacé Bonjour par Beaujour mais ça pourrait se faire.

vendredi 7 mars 2025

pommes

COMPOTE DE POMMES

Pomme d’Adam

Pomme d'amour

Pomme d’api

Pomme d’arrosoir

Pomme de cajou

Pomme de discorde

Pomme de douche

Pomme de fer

Pomme d’or

Pomme de pin

Pomme de reinette

Pomme de terre

mercredi 5 mars 2025

survêtement

    Dans le mot survêtement, au sens de vêtement de sport, je ne comprends pas le préfixe sur.

lundi 3 mars 2025

Modiano

    Par goût des autobiographies, j’ai voulu lire Un pedigree, de Patrick Modiano (Gallimard, 2005). Il y raconte son enfance et sa jeunesse nomadissimes, entre un père juif trafiquant et une mère comédienne peu maternelle. Ayant vu jadis deux trois interviews où cet écrivain était incapable de s’exprimer autrement qu’en balbutiant, je me suis demandé si ses difficultés psychologiques étaient consécutives à cette instabilité résidentielle. En tout cas il écrit bien mieux qu’il ne parle. Mais le récit manque de liant. L’auteur dit vouloir suivre le fil chronologique mais déroge souvent à cette règle, si bien qu’on a du mal à suivre, et les souvenirs s’entassent confusément sans former un panorama. La lecture devenant pénible, et la matière n’étant pas captivante, j’ai abandonné vers le milieu du livre.

dimanche 2 mars 2025

livres

BIBLIOTHEQUE

Livre d’art

Livre de bord

Livre de chevet

Livre de comptes

Livre de cuisine

Livre d’heures

Livre d’histoire

Livre d’images

Livre de la jungle

Livre de Manuel

Livre du mois

Livre de Monelle

Livre d’occasion

Livre d’or

Livre de poche

Livre de raison

Livre de recettes

Livre du rire et de l’oubli

vendredi 28 février 2025

livres

On m’a donné un sac de livres, pour que je les vende parce que je suis cassoce, ou pour en faire ce que je veux, peut-être en lire si j’avais le temps. En attendant je les examine l’un après l’autre pour statuer sur leur destin, d’où l’autre jour le Gibran. Parmi eux j’ai feuilleté le début d’un gros roman américain, La ligne de fuite, qui m’a fait douter de la traduction. A la première page une femme portant «un chapeau de toile à visière». Ce bizarre chapeau à visière, serait-ce pas simplement une casquette, le mot hat servant aux deux ? Trois pages plus loin dans un dialogue, «Je lui ai dit que s’il s’était défoncé, jamais il ne serait resté staliniste.» Staliniste, vraiment ? Y a-t-il un locuteur francophone sur cent mille, qui en traite un autre de staliniste et non de stalinien ? Bon, si ce sont en effet des maladresses, ce qui reste à vérifier, elles ne sont pas bien graves, et je suis bien placé pour savoir qu’il est facile d’en commettre. Mais ce qui m’intrigue est qu’il s’agit là d’une «nouvelle traduction», censée être meilleure que la précédente, que l’on aimerait comparer. Et qui plus est confiée à un vieux routier comme Philippe Garnier. Ah, j’ai aussi ouvert, mais très brièvement, Le bruissement de la langue, de Roland Barthes. Lui, je dois dire, je n’ai jamais pu l’encadrer, avec son ton entortillé insupportable, de précieuse au petit doigt levé, je ne tiens pas dix lignes. Mais il y en a que je vais vouloir lire, je le crains.

jeudi 27 février 2025

Desiree

    Etant donné que Frédéric Roux m’a hébergé deux nuits à Pau la semaine dernière, et à cette occasion m’a offert son dernier opus, Desiree, récemment paru chez Allia, on risque de m’accuser de flatterie si j’en dis trop de bien. Aussi m’en garderai-je. Il faut pourtant constater que c’est bien écrit. Vous me direz ça peut, s’il est vrai que l’auteur, selon les dates indiquées, a écrit et récrit ces 90 pages pendant un quart de siècle, il a eu le temps de polir son style. L’ouvrage raconte ce que l’on peut savoir des circonstances dans lesquelles le champion de boxe Mike Tyson, ancien pauvre et nouveau riche, aurait violé une négrillone, Desiree Washington, candidate à un concours de beauté dans l’Indiana. On raconte aussi le procès qui s’en est suivi, aboutissant à la condamnation du rustaud, qui a dû faire trois ans de taule. C’est assez bref et enlevé, on n’a pas le temps de s’ennuyer. On sait gré au narrateur de n’avoir pas cédé à la rhétorique humaniste que l’on pouvait redouter sur un tel sujet, genre cet enfant du ghetto est noir, donc opprimé, donc innocent. Au contraire il reste factuel et réserve son jugement quant à la culpabilité de Tyson qui, si elle n’est ni avouée ni indubitable, reste largement probable, au vu des éléments accablants rapportés sans complaisance. Un point qui m’a laissé perplexe, le bizarre coup de théâtre des dernières lignes, que rien n’explique dans ce qu’on a lu avant. Mais c’est une belle sale histoire.

lundi 24 février 2025

"fascisme"

    D’après les sophismes politiques en vogue, il suffit aujourd’hui de vouloir réprimer le crime et contrôler la frontière, pour être réputé « fasciste ».

dimanche 23 février 2025

prophète

    Entrouvert Le prophète, de Khalil Gibran. Ce livre m’a l’air terriblement ennuyeux.

samedi 22 février 2025

néorural

    Une occasion de sourire, le recueil de « minuties » En campagne, d’Olivier Hervy (Denis éditions, 2025) reçu par la poste. A sa façon maintenant éprouvée, l’auteur pratique un humour à double détente. D’abord par le comique de répétition, car la périphrase définissant son sujet est reproduite in extenso dans quasi tous les brefs pavés de quelques lignes : en l’occurrence « le couple néorural qui habite le moulin » et qui n’est pas sûr d’avoir fait le bon choix. Ensuite par la teneur satirique de chaque anecdote (« La femme du couple néorural qui habite le mouiin près de la forêt, rentre avec un panier plein de champignons sous le bras. Achetés à la coopérative bio. »). Un petit volume tout en légèreté, par le format comme par le propos.

vendredi 21 février 2025

Calamity

Pourquoi pas, me disais-je en tombant sur le mince volume des Lettres à sa fille, de Calamity Jane (Rivages, 2007), bien qu’a priori je ne sois pas très fasciné par la personnalité de cette femme hommasse. Les supposées lettres n’auraient pas été envoyées à la fille, confiée par sa mère incapable à des parents adoptifs, mais écrites dans un cahier, remis plus tard à l’intéressée. Au bout d’une dizaine de pages, la véracité du document paraissant douteuse, j’abandonne la lecture pour aller me renseigner. J’apprends dans Wikipédia qu’il s’agit là en effet d’une imposture, de l’avis quasi général. Malgré quoi ces fariboles sont parait-il un objet de culte pour le milieu du spectacle, qui en tire du théâtre, des chansons, et autres colifichets rebelloïdes.

jeudi 20 février 2025

Rome

Savez-vous que Rome
Ne s’est pas faite en un jour
Veuillez patienter

samedi 15 février 2025

Sucre

    L’écrivain vénézuélien insomniaque José Antonio Ramos Sucre naquit à Cumaná en 1890 et se suicida en 1930 à Genève, où il était devenu consul. Il fut entre temps enseignant, avocat et interprète. Il est l’auteur de trois recueils de poèmes en prose parus dans les années 20 (dont des extraits ont été traduits en français sous les titres de Le chant inquiet en 2009 et La substance du rêve en 2020). Il publia par ailleurs en plusieurs livraisons dans des revues, entre 1925 et 1929, une centaine d’aphorismes provocants, sous le titre général de Granizada (averse de grêle). Cette série d’aphorismes est notamment reproduite dans les deux principales réunions de ses écrits : Obra completa (Biblioteca Ayacucho, Caracas, 1980 puis 1989, pages 423-427) et Obra poética (Colección Archivos, Allca XX, Nanterre, 2001, pages 519-526). J’ai le plaisir de présenter à mes lecteurs, dans la Lettre documentaire n° 525, une vingtaine de ces grêlons.

grêlons

Lettre documentaire n° 525

VINGT-ET-UN GRÊLONS de José Antonio RAMOS SUCRE

choisis dans sa Granizada (averse de grêle, 1925-1929) et ici traduits par Philippe Billé

Lire est un acte servile.

 

Le bien, c’est le moindre mal.

 

La vie est un gaspillage.

 

Dieu s’acharne sur les pauvres.

 

Dieu est le souverain tenu à l’écart, et paresseux, d’une monarchie constitutionnelle dont Satan est le premier ministre.

 

Le droit et l’art sont des corrections par l’homme de la réalité.

 

Les bourgeois se caractérisent par la peur de paraître bourgeois.

 

La grammaire sert à justifier les absurdités du langage.

 

Les écrivains se partagent entre ennuyeux et agréables. Les premiers reçoivent aussi le nom de classiques.

 

La seule chose décente que l’on puisse faire avec l’histoire est de la falsifier.

 

L’histoire ne sert qu’à accroitre la haine entre les hommes.

 

Il est possible d’évaluer les peuples selon les interjections dont ils se servent. Les Romains étaient niais, ils s’exclamaient avec des interjections inexpressives : io, eheu, papae.

 

Le mariage est un état zoologique.

 

Un homme se marie quand il n’a rien d’autre pour s’occuper.

 

L’humanité est un troupeau de singes.

 

L’hospitalité est une vertu de peuple barbare.

 

Les hommes doivent payer le privilège d’être nés mâles.

 

Le mot cosmétique résume la vie et l’œuvre d’Oscar Wilde.

 

L’aristocrate doit avoir de la prestance. La laideur de la race gêne sensiblement l’essor d’une aristocratie au Venezuela.

 

La sociologie est la tour Eiffel de la stupidité.

 

L’incertitude est la loi de l’univers.

 

(Textes originaux :  Leer es un acto de servilismo. - El bien es el mal menor. - La vida es un despilfarro. - Dios se ensaña con los pobres. - Dios es el soberano relegado y perezoso de una monarquía constitucional, en donde Satanás actúa de primer ministro. - El derecho y el arte son una enmienda del hombre a la realidad. - Los burgueses se caracterizan por el miedo de aparecer como burgueses. - La gramática sirve para justificar las sinrazones del lenguaje. - Los escritores se dividen en aburridos y amenos. Los primeros reciben también el nombre de clásicos. - Lo único decente que se puede hacer con la historia es falsificarla. - La historia no sirve sino para aumentar el odio entre los hombres. - Es posible calificar los pueblos conforme las interjecciones de que se valen. Los romanos eran unos sandios; se animaban con interjecciones inexpresivas : io, eheu, papae. - El matrimonio es un estado zoológico. - Un hombre se casa cuando no tiene otra cosa de qué ocuparse. - La humanidad es una reata de monos. - La hospitalidad es una virtud de pueblo bárbaro. - Los hombres deben pagar el privilegio de haber nacido varones. - La palabra cosmético resume vida y obra de Oscar Wilde. - El aristócrata necesita prestancia. La fealdad de la raza estorba de modo sensible el florecimiento de una aristocracia en Venezuela. - La sociología es la torre de Eiffel de la estupidez. - La incertidumbre es la ley del universo.)

jeudi 13 février 2025

confort

    Parmi les publicités, auxquelles nul ne peut échapper, je m’amuse à distinguer cet alexandrin en pantoufles : Confort exceptionnel pour vos pieds fatigués !