Le blog littéraire et agricole de Philippe Billé. Des notes de lecture, et des notes du reste.
samedi 1 novembre 2025
Halloween
J’aime bien l’Amérique et les Américains, mais l’adoption soudaine de leur coutume de Halloween en France me parait ridicule. Cela fait pitié, non ?
(Ps : L'on me reproche d'être trop sévère et il se peut. Avouez qu'il y a tout de même de quoi râler, à voir ce folklore pratiqué par la marmaille et promu par la commune, dans un bled où l'on n'a toujours pas été atteint par la Fête de la musique...)
vendredi 31 octobre 2025
La Rochelle
Octobre morose. Je n’ai pas le cancer du sein, qu’à Dieu ne plaise, mais octobre aura été pour moi pesamment médical. Démarches laborieuses envers ma mutuelle fantomatique, absence de spécialistes disponibles dans les environs, et donc obligation d’aller jusqu’à La Rochelle, deux fois ce mois-ci, consulter ophtalmo et dentiste à soixante bornes de chez moi sans gps. Je me récompense de ces misères en profitant du déplacement pour aller trainer une petite heure en bord de mer avant de rentrer. Même par temps maussade, cet air du large est apaisant.
jeudi 30 octobre 2025
Grévin
Si l’on me donnait le droit et le pouvoir de détruire un seul musée, je pense que je choisirais le musée Grévin, qui m’a toujours fait horreur. Les statues de cire sont inutiles et laides, elles réussissent même à amocher les modèles déjà moches au départ.
mercredi 29 octobre 2025
Brizambourg
A vrai dire, si j’ai feuilleté page à page l’énorme livre sur et de Goulebenéze, c’était aussi dans l’espoir d’y retrouver le texte entier d’une chanson, entendue chantée jadis par un oncle, et dont je n’avais retenu que quelques paroles. Je ne l’y ai pas vue, elle a pu m’échapper, Google me dit qu’elle serait bien de l’auteur, et intitulée Le charleston. Dans un bal à Brizambourg / Je r’gardais danser l’aut’ jhour / Une drolesse qu’avait les ch’veux courts … A sautait coum un égneau / Al avait point les deux pieds dans l’ minme bot…
mardi 28 octobre 2025
Goulebenéze
L’occasion se présentant, j’ai feuilleté le livre que les éditions Le Croît vif ont consacré en 2007 à Goulebenéze, le Charentais par excellence. Cet énorme pavé de 740 grandes pages comprend de savantes études (par Charly Grenon, Pierre Péronneau, Eric Nowak) sur les ancêtres, la vie et l’oeuvre de celui qui se nommait en fait Evariste Poitevin (1877-1952). L’ouvrage comprend aussi et surtout l’ensemble des historiettes et des chansons composées par le barde saintongeais, tantôt en français, tantôt en patois. (Il est vraiment dommage que l’on n’ait pas eu l’idée de doter d’un ou deux index, ou d’une table complète des titres, ce généreux volume dans lequel on est condamné à fouiller à l’aveuglette pour y retrouver un texte…). Goulebenèze (écrit tantôt avec un accent grave et tantôt un aigu), c’est à dire Gueule bien à l’aise, n'avait pas mal choisi son pseudonyme, qui peut s’appliquer aussi bien à sa gouaille de beau parleur et chanteur, qu’à son épicurisme de buveur et mangeur. Malgré ce que pourrait faire croire le personnage de modeste paysan moustachu en sabots, blouse bleue et petit chapeau, que Goulebenéze a campé toute sa vie et pour lequel il avait sans doute une sympathie sincère, lui-même était issu de ruraux enrichis, devenus grands propriétaires terriens et même châtelains, mais dont la prospérité fut affaiblie par la crise du phylloxéra. Je dois avouer que je ne me sens pas très attiré par la personnalité de cet amuseur provincial franchouillard, humaniste anticlérical de gauche, qui a consacré un hymne pompeux aux «citoyens du monde» (p 690) et du reste j’ai du mal à lire le patois, que je ne connais pas très bien. Je ne déteste pas son poème le plus connu et assez long Bonjour, Saintonge (C’est le pays joyeux où la grive d’automne / Se grise de fruits d’or parmi les pampres roux / Où le gai vendangeur sous la hotte chantonne / A l’appel des coupeurs qui boivent le vin doux) dans lequel il passe en revue toute la province, citant plusieurs villes et faisant la part belle au bord de mer. On peut sourire à ses chansons sur les boissons locales, comme Le vin bian (le vin blanc : que reun rempiace … O vous r’met l’ thieur en piace, 266), la Valse dau Cougnat (valse du cognac : O l’est une lithieur sans pareille / Queuneussez-vous reun de pu bon ? … O l’est moëleux, o l’est piaisant / O vous met dau baume dans la goule ! 267) ou encore la Chanson dau Pinaud (chanson du pineau : Thiau vieux Pinaud aussi jhaune qu’un lu d’or, 270). Pour faire bonne mesure je citerai aussi la chanson où il raille Les bains de soulail (419) que l’on prend pour avoir la pia tannée (la peau bronzée) : A Fouras coum à Chatelaillon / A Rouéyan coum à La Rochelle / N’on vouet des drolesses sans cotillon … A sont là toute la sainte jhornée / Couchées su’ l’ vente, en piein soulail…
lundi 27 octobre 2025
vendredi 24 octobre 2025
échanges
Existe-t-il une théorie générale des rapports monétaires entre servis (ceux qui payent) et serveurs (ceux qui sont payés) ? Cela ne concerne pas l’esclavage, qui produit du travail gratuit, mais les très différents échanges payants entre servis et serveurs : patrons et ouvriers, employeurs et employés, état et fonctionnaires, clients et artisans, acheteurs et commerçants, spectateurs et saltimbanques, collectionneurs et artistes, clients et avocats, patients et médecins, etc. D’où vient que dans certains cas l'échange devient exploitation car il est injuste, et que dans ces cas-là l’exploiteur est tantôt celui qui paye, mais trop peu, tantôt celui qui est payé, trop bien payé ?
jeudi 23 octobre 2025
Joinville
Comme si je n’avais que ça à faire, j’ai lu une centaine de pages des Mémoires de Joinville, dans un recueil d’extraits publié chez Gallimard en 1976 sous le titre En avant, soldats de Dieu ! L’auteur raconte des souvenirs de la septième croisade, où il a accompagné le roi Louis IX, futur saint Louis. Joinville n’est pas là pour flâner, il paye de sa personne, participe aux combats (Je demandai au roi qu’il me laissât y aller et il me dit d’emmener avec moi jusqu’à quatre ou cinq cents hommes armés, me désignant ceux qu’il voulait que j’emmenasse). C’est intéressant sans être captivant, parfois difficile à suivre, c’est remuant (beaucoup de morts, de blessés, de prisonniers, d’otages). C’est dépaysant parce que médiéval et exotique, même si la toponymie nous est parfois familière (Sitôt que le sultan de Damas eut fait la paix avec ceux d’Egypte, il manda à ses gens qui étaient à Gaza qu’ils revinssent vers lui…).
mercredi 22 octobre 2025
marques
Ayant su par hasard que l’entreprise Uhu a choisi pour nom celui du hibou grand-duc en allemand, que Tuc est l’acronyme de Trade Union Congress, et que Gamm (Vert) est celui de Grande Armée Maillot Malakoff, j’enrichis ma connaissance des étymologies inattendues de noms d’enseigne en apprenant que GiFi reprend les premières syllabes du nom et du prénom de son fondateur lot-et-garonnais Philippe Ginestet, et qu’Auchan est une adaptation du nom du quartier des Hauts-Champs, à Roubaix, où la marque avait ouvert son premier magasin.
mardi 21 octobre 2025
ps
Ayant enfin retrouvé une citation que je recherchais désespérément, je complète ainsi ma note du 15 septembre, sur l'âge :
Maximes contraires. Une sentence que j’ai vaguement en mémoire, dont je ne sais plus qui est l’auteur, dit en substance qu'en vieillissant, nos âmes s’enlaidissent comme nos corps, ce qui n’est pas invraisemblable. (PS : ce doit être la réflexion 112 de La Rochefoucauld, citée et commentée dans mon Journal le 16 XI 2020, selon laquelle Les défauts de l'esprit augmentent en vieillissant comme ceux du visage). En sens inverse, la pensée d’Antonio Pérez (Ld 405), plus réconfortante : La beauté de l’âme s’accroît avec l’âge, à mesure que décroît celle du corps.
Maximes contraires. Une sentence que j’ai vaguement en mémoire, dont je ne sais plus qui est l’auteur, dit en substance qu'en vieillissant, nos âmes s’enlaidissent comme nos corps, ce qui n’est pas invraisemblable. (PS : ce doit être la réflexion 112 de La Rochefoucauld, citée et commentée dans mon Journal le 16 XI 2020, selon laquelle Les défauts de l'esprit augmentent en vieillissant comme ceux du visage). En sens inverse, la pensée d’Antonio Pérez (Ld 405), plus réconfortante : La beauté de l’âme s’accroît avec l’âge, à mesure que décroît celle du corps.
lundi 20 octobre 2025
quelqu'un
Ces deux réflexions entendues dans des films, avant-hier Arletty dans Circonstances atténuantes (Jean Boyer, 1939) : On dira ce qu’on voudra, mais cet homme-là, c’est quand même quelqu’un. Et hier une autre dans Le majordome (Jean Delannoy, 1965) : Même quand on est quelqu’un, on n’est pas grand chose…
samedi 18 octobre 2025
vendredi 17 octobre 2025
Sablé
«Il faut s'accoutumer aux folies d'autrui et ne se point choquer des niaiseries qui se disent en notre présence.» Garder en mémoire cette maxime de Madame de Sablé (1599-1678) lorsqu’on feuillette les réseaux sociaux.
jeudi 16 octobre 2025
ginkgo
J’ai déjà raconté dans ce journal (le 26 mars 2023) comment un pied de ginkgo haut d’un mètre, que l’on m’avait offert jadis, et que j’avais planté dans une clairière au bosquet de la Rigeasse, était bientôt mort, mais aussi comment, des années plus tard, j’avais soudain constaté que poussait, à quelques centimètres du petit tronc sec, une nouvelle tige, menue mais bien vivante et feuillue. Cette résurrection m’enchantait : j’entourai de soins le miraculé, je le bichonnais, le montrais volontiers aux rares visiteurs. Mais enfin maintenant force est de constater que le rené, s’il survit, végète et ne grandit guère. Il passait à peine les vingt centimètres quand je l’ai découvert, trois ans après il n’atteint toujours pas les quarante. Cela me déçoit un peu. Je me console en songeant qu’après tout l’arbrisseau extrême-oriental est doublement exotique : ce ginkgo est un bonsaï…
mercredi 15 octobre 2025
ceasefire
Dans les journaux, c'est marrant, depuis qu'il a imposé un cessez-le-feu au Proche Orient, Trump n'est plus tellement Hitler...
mardi 14 octobre 2025
Niort
Brève excursion hier après-midi au pôle Niort (30 km de chez moi). J’y vais rarement, et en général dans les supermarchés de la banlieue Est, mais plus rarement encore au centre-ville, une ou deux fois l’an, si bien que d’une fois l’autre je n’arrive guère à me familiariser avec la géographie des lieux. Qui plus est, comme en toute ville, où l’on s’emploie de mieux en mieux à damner la voiture automobile, je n’ose m’aventurer trop avant. Ma stratégie est la suivante. Arrivant droit du sud par la bien nommée avenue de Saint-Jean d’Angély, on trouve à main gauche, non loin du centre, une station d’essence, et derrière elle un supermarché, avec un parking où l‘on a toujours la place de se garer. L’enseigne a varié au fil des ans, c’est maintenant un Simply Market je crois. On est là à dix minutes de marche du centre. Je me rendais hier pour la première fois à la bibliothèque municipale, située au-delà de la Sèvre, sur la rive nord. C’est une bonne grande médiathèque moderne et spacieuse, où l’on m’a promptement procuré quatre livres de la réserve, que j’avais repérés sur le catalogue en ligne. C'étaient d’une part trois Caraco d’époque, j’entends parus du vivant d’Albert, dans lesquels je voulais juste voir s’il n’y avait pas quelque dédicace de l’auteur, qui n’en était pas avare. Hélas non, mais j’en ai profité pour feuilleter quelques minutes ces ouvrages, Les races et les classes, et les deux tomes de son Apologie d’Israël. A vrai dire, bien qu’il soit de mes écrivains fétiches, je n’ai jamais lu qu’une minorité de ses oeuvres, essentiellement ses textes autobiographiques. Et chaque fois que j’ai l’occasion d’en ouvrir d’autres, je suis étonné par l’ampleur et l'intensité de son racisme tous azimuts, en particulier judéolâtre et goyophobe. Pour lui le Peuple élu est véritablement une élite incomparable, le reste de l’humanité se décomposant en différentes couches et sous-couches de bassesse variable. Il étrille le goy au karsher cachère en s’étranglant de rage, mais toujours dans un style impeccable et savoureux. To be honest, bien qu’il m’inconforte, je ne déteste pas me faire bousculer par ses imprécations, dont je goûte au moins la sincérité. Elles comportent aussi d’amères vérités, en tout cas matière à réflexion. J’ai lu entre autres, dans le premier volume de l’Apologie, la drôle de page de Louanges à Marie, dont il se réjouit que les cathos aient fait leur déesse, se détournant ainsi du vrai Dieu, qu’il les accuse d’avoir volé aux Hébreux. L'impopularité durable de ce penseur s'explique probablement par la teneur de ses écrits, souvent peu aimables pour les non-juifs, et j'imagine embarrassants pour les Juifs. Le quatrième de mes livres était le deuxième volume de la biographie de Céline par François Gibault, à ce qu’il parait la plus complète. Je voulais voir ce qu’on y dit sur une question qui m’intéresse, celle du bref séjour de Ferdine en Charente-Maritime, où l’avait conduit l’exode de juin 1940. Il y a sur le sujet un substantiel chapitre d’une quinzaine de pages. J’en reparlerai. J’étais entré dans le bâtiment par la porte du côté de la rue, j’en suis ressorti de l’autre côté, où l'on traverse une esplanade, puis on franchit la rivière sur une passerelle réservée aux piétons, au pied de l’énorme donjon. C’est là sans aucun doute un endroit charmant, comme il n’y en a pas beaucoup dans cette ville austère. Ayant regagné mon parking gratuit, je m’acquittai cependant de ma dette en allant faire quelques achats dans les allées paisibles du supermarché. Cela me parait un deal convenable.
lundi 13 octobre 2025
auto-radio
Une bribe d’émission d’Europe 1 entendue hier après-midi en voiture, à propos de Jean Tinguely et Niki de Saint-Phalle, m’a donné envie de l’écouter en entier. Chose faite hier soir en différé, pour m’instruire en dinant. C'était dans la série Les histoires d'amour extraordinaires. Comme beaucoup d’artistes de gauche, ces deux-là étaient contre la société mais pour ses subventions, à ce qu’il semble. Leurs oeuvres ne m’ont jamais attiré, cette audition ne m’en a pas rapproché, mais il était intéressant d’entendre l’histoire de ce couple pittoresque, avec ses coucheries révolutionnaires incessantes. Et puis j’aime bien la voix appliquée de Sophie Davant, une Gazinettaise de charme.
dimanche 12 octobre 2025
Du temps de Twitter, les comptes conservateurs étaient systématiquement censurés ou marginalisés. Après le rachat du réseau en 2022, rebaptisé X en 2023, Elon Musk leur a rendu la parole, provoquant la désertion des financiers de gauche qui soutenaient la compagnie, ainsi mise en danger. Lors d’un entretien accordé en mars 2024 à ce crétin de Don Lemon, qui lui demandait ce qu’il en pensait, Musk a donné cette explication : J’ai acquis X afin de préserver la liberté d’expression en Amérique, le premier amendement, et je vais m’y tenir. Et si cela veut dire gagner moins d’argent, qu’il en soit ainsi (I acquired X in order to preserve freedom of speech in America, the first amendment, and I’m gonna stick to that. And if that means making less money, so be it). Belle mise au point.
vendredi 10 octobre 2025
arbres
Bizarre soirée d’hier à Saint-Jean d’Angély, où m’attirait une annonce de L’Angérien vue dans Facebook, selon laquelle le Rotary Club organisait à 20 heures une «conférence passionnante» d’un certain André Guyot sur les arbres remarquables. L’entrée était payante mais bon marché, 5 euros, et j’étais stimulé, outre le sujet, par le défi de sortir le soir en ville, qui plus est dans un club dont je ne suis pas familier. J’étais parti de chez moi assez tôt pour avoir le temps de faire d'abord quelques courses à Lidl, et j’arrivai fort heureusement avec un peu d’avance à l’amphithéâtre de la Fondation Robert, que j’eus du mal à localiser. Il n’y avait sur place qu’une petite quinzaine de personnes, organisateurs compris. Le cadre n’avait rien de luxueux : une banale salle de spectacle aux fauteuils rouges, sur scène un écran suspendu à un trépied, et devant elle un projecteur juché sur des meubles empilés. Après un quart d’heure charentais perdu à attendre en vain l’arrivée d’autres spectateurs, puis un autre quart d’heure pour permettre au conférencier de comprendre plus ou moins comment fonctionnait l’appareil, lequel menaçait de ne pas rester chargé jusqu’au bout, comme il advint en effet, la soirée commença donc avec une demi-heure de retard. En fait de conférence le programme consistait d’abord et principalement en la projection de deux films documentaires, entrecoupée par des pannes, et avec les lumières de la salle restant allumées en permanence, de sorte que les images étaient difficilement visibles, et les inscriptions à peu près illisibles. Les films n’ont pas été bien présentés, ni leurs auteurs cités, mais ayant tout de même réussi à noter leurs titres, La vie secrète des arbres et L’intelligence des arbres, j’ai pu me renseigner sur eux ensuite. Le second présente les idées mi-scientifiques mi-délirantes du garde forestier Peter Wohlleben, qui a fait fortune ces dernières années avec son best-seller du même titre. Selon lui les arbres communiquent par des ondes électriques et par les racines, et ils sont plus intelligents et plus bienveillants que nous, les vilains êtres humains. Après ces deux films le conférencier a projeté des photos de quelques arbres remarquables de la région, et dialogué quelques minutes avec le public. Un gentilhomme de l’assemblée a fait part d’une expérience de reboisement intelligent, combinant croissance spontanée et intervention humaine, dont il avait été témoin devers Arès, près du Bassin. Et dans les derniers moments il nous fut aimablement servi un verre de pineau, quelques Monaco, une meringue, et une languette de galette charentaise. Il y avait donc à boire et à manger.
jeudi 9 octobre 2025
fraternité
Les révolutionnaires d’aujourd’hui, qui prétendent « lutter contre la haine » en recourant à la violence politique, me font penser à ceux de jadis, qui guillotinaient à tour de bras au nom de la liberté, de l’égalité, et surtout de la fraternité…
mercredi 8 octobre 2025
mardi 7 octobre 2025
décence
Je n’arrive pas à situer la pudeur et la décence, l’une par rapport à l’autre. La pudeur est-elle un sentiment et la décence un principe ? La pudeur est-elle personnelle et la décence conventionnelle ? La décence est-elle la pudeur vue de l’extérieur ?
lundi 6 octobre 2025
huhu
Les métaphores en usage pour désigner les organes génitaux masculins, genre le Service trois-pièces, ne sont pas bien à mon goût et je leur cherche des alternatives. Pendant un temps j’avais adopté le Sub-continent indien, j’incline maintenant pour le Pack Office.
dimanche 5 octobre 2025
fortune
Ces trois notes retrouvées, à propos de philanthropes, prises çà et là. Dans Au temps du boeuf sur le toit, de Maurice Sachs, en date du 20 mars 1920, «Gaby Deslys est morte : elle a légué toute sa fortune aux pauvres de la ville de Marseille». Dans Wikipédia, des renseignements sur le duc de Loubat (1831-1927) qui a distribué sa fortune au bénéfice de plusieurs institutions culturelles et scientifiques, en Europe et aux USA. Dans le Dictionnaire du Bassin d’Arcachon, d’Olivier de Marliave, la notice sur Sophie Wallerstein (1853-1947) riche héritière à Arès, qui mena ses affaires, fonda une Maison de santé pour les pauvres, un centre aéré pour les enfants, et une bibliothèque populaire de plusieurs milliers de volumes, qui devint la bibli municipale. Au contraire des journalistes et des socialistes, pour qui les riches n’ont que des torts, j’admire ces exemples.
vendredi 3 octobre 2025
America
Destin différent de deux noms d’états américains d’origine espagnole. Dans Montana, le ñ espagnol, qui devrait se prononcer comme le gn français, est réduit à un simple n, mais l’accent tonique reste placé sur la deuxième syllabe. Au contraire dans Florida, pas de modification morphologique ou orthographique, mais l’accent tonique a migré de la deuxième syllabe à la première.
jeudi 2 octobre 2025
Connoué
Il y a quelques jours, j’ai créé dans Wikipédia ma vingt-sixième notice, celle-ci au sujet du grand spécialiste de l’art roman charentais, Charles Connoué (1886-1969). Il était natif de Saint-Julien de l’Escap, un faubourg de Saint-Jean d’Angély, mais passa la plus grande part de sa vie et mourut à Saintes. Un de ses titres de gloire est d’avoir été l’un des dix co-fondateurs de l’Académie de Saintonge en 1957. J’ai voulu lui consacrer une notice pour trois raisons principales : d’abord parce qu’il était l’un des rares membres historiques de cette Académie à ne pas disposer de notice personnelle dans l’encyclopédie. Ensuite parce qu’il est surtout, à mes yeux, l’auteur d’une somme admirable sur Les églises de Saintonge, inventaire exhaustif d’environ 750 églises, avec commentaire archéologique et architectural, et dessin au crayon ou à la sanguine, publié sur dix ans (1952-1961) en cinq volumes (dont je possède seulement le troisième, portant sur Saint-Jean d’Angély et sa région). Enfin parce qu’ayant commis l’erreur d’être collabo pendant la guerre, il fait partie des pestiférés que l’on s’abstient de célébrer, quels que soient par ailleurs leurs mérites (aucune rue ne portera probablement jamais son nom). A cet égard son destin anti-marxiste me parait intéressant : voilà tout de même un banquier (argh) et entrepreneur (aargh), qui plus est catho (aaargh) et collabo (aaaargh!) qui a su consacrer du temps et des efforts à produire quelque chose de beau et d’intelligent. Des échos personnels qui me sont parvenus, comme quoi il aurait fini sa vie en vieux fou infréquentable et très seul, enseveli dans sa documentation, me l’ont aussi rendu sympathique. Cette notice succincte, et qui n’a guère besoin d’être plus longue, m’a pourtant donné du fil à retordre et j’ai bien mis trois semaines à la pondre. J’ai reçu pour cela une aide décisive d’une personne du musée de Saint-Jean. Une difficulté que j’ai eue a été de pouvoir mettre la main sur un exemplaire de L’alambic de Charentes, de François Julien-Labruyère, ouvrage dont le titre n’indique pas bien qu’il s’agit tout simplement d’une histoire culturelle de cette province, et dans lequel j’avais l’intuition que je trouverais quelques données. La consultation du catalogue en ligne faisait apparaitre qu’il y en avait deux exemplaires à la médiathèque de St-Jean et deux autres dans une bibliothèque annexe, celle de la Maison de Jeannette, institution vouée à la culture locale. Or les quatre exemplaires étaient indisponibles, les deux premiers appartenant à des fonds de réserve en cours de déménagement, et la maison abritant les deux autres étant à la dérive suite au décès de la responsable). Cela était d’autant plus fâcheux que j’ai moi-même possédé jadis ce livre, dont je ne sais plus si je l’ai revendu, donné ou perdu. Mais enfin, après maints échanges par mail et par téléphone, la médiathèque m’a permis de le consulter. Je signalerai pour conclure une petite énigme, apparue au cours de mes recherches. Les notices concernant Charles Connoué dans le site de l’Académie de Saintonge et dans le Dictionnaire biographique des Charentais, presque identiques, affirment toutes deux que son père aurait créé la banque Dalmont, Connoué et Cie en 1881. Or Charles naquit en 1886 et dans son acte de naissance, que l’on m’a procuré, il est signalé que son père était alors âgé de 24 ans. Cela voudrait dire qu’il avait créé une banque à l’âge de 19 ans, chose improbable. S’agit-il en fait de l’année 1891, ou d’une autre ? Je n’en saurai sans doute jamais rien…
mercredi 1 octobre 2025
apéritif
Il y a une quinzaine, avec mon coach, nous fûmes passer une journée rituelle à l’île de Ré. Déjeuner sur le port de La Flotte, au Bar Ré, petite heure de glandage sur l’étroite plage située non loin à l’ouest des quais, pèlerinage à Saint-Martin. Avant de rentrer j’espérais que nous trouvions un accès au rivage de la côte sud, et nous tombâmes par hasard, divine surprise, sur la plage des Anneries, à La Couarde. Grande plage quasi déserte, grand beau temps. Suivant mon habitude, tout en marchant, je collectai sur le sable divers matériaux : cailloux et coquilles pour compléter mes empierrements, éclats de verre pour en préserver mes concitoyens, quelques déchets, bouts de plastique, pour en débarrasser la place, os de seiche pour donner à mes cailles, etc. Je ramassai entre autres un petit tesson blanc de je ne sais quoi (je suis dans une période tesson) d'environ 2 cm x 3, où apparait en noir le mot Apéritif. Cet objet m’amusait mais je ne sais qu’en faire. S’il intéresse quelqu’un, je le donne. J’offre l’apéritif, en quelque sorte.
mardi 30 septembre 2025
écossais
Dimanche avant-dernier le 21 septembre, je suis allé au château du village voisin, Villeneuve la Comtesse, où l’on célébrait, pour les Journées du patrimoine, le 600ème anniversaire de la construction du bâtiment (1425), date aussi de la création de la Garde écossaise du roi Charles VII, future garde républicaine. Si j’ai bien compris, les premiers maîtres du château furent aussi les premiers chefs de ladite garde, un dénommé Christy Chamber puis son fils Nicole. Ces deux événements se produisaient dans le cadre de l’Auld Alliance, la Vieille Alliance scellée entre la France et l’Ecosse en 1295, alliance consistant principalement en une entraide militaire contre l’ennemi commun, l’Angleterre. Dans la matinée j’ai assisté à une conférence donnée par l’historien Patrick Gilles, bon orateur et très chic, habillé en kilt, sur le thème de L’armée d’Ecosse au secours du royaume de France. Toujours en quête de renseignements sur la dignité humaine, j’ai noté l’indication qu’à la bataille d’Azincourt, défaite française lamentable (1415) la plus grande part des pertes françaises ne serait pas les hommes morts au combat, mais les 1200 prisonniers que les Anglais ont égorgés pour s’assurer de n'être pas pris à revers s’ils les relâchaient. Le conférencier a estimé que c’est lors d’une autre bataille, celle de Verneuil (1424), qu’aurait été tiré le plus grand nombre de flèches, selon lui plus d’un million. Il a dit qu’un bon archer pouvait en décocher cinq à la minute. Ces beaux chiffres sont parmi mes souvenirs les plus mémorables de cette journée.
dimanche 28 septembre 2025
âge
J’ai rêvé qu’une femme, ne voulant pas révéler franchement qu’elle avait 35 ans, disait avoir 34 ans et douze douzièmes. Dans le rêve cette coquetterie ne me paraissait pas ridicule. En réalité, je ne me rappelle pas avoir déjà entendu quiconque user d’une telle formule.
samedi 27 septembre 2025
ménagerie
Au printemps il restait dans mon bassin deux gros poissons rouges, qui résidaient là depuis des années. Un beau matin j’ai trouvé l’un d’eux mort dans l’herbe de la pelouse, soit qu’il eût sauté de lui-même hors de l’eau, soit qu’il en eût été tiré mais par quelle bête ? Il s’avéra bientôt que son congénère était lui aussi absent définitif, et introuvable. Au début de l’été j’achetai deux petits remplaçants, qui disparurent aussitôt dans l’eau devenue opaque en cette saison, et ne donnèrent plus de nouvelles. Quelque temps après, les jugeant perdus, j’achetai un nouveau duo de jeunes poissons, qui eux aussi s’éclipsèrent illico et durablement. J’avais beau surveiller, il n’y avait plus signe de vie dans le bassin. Deux fois je passai même au fond de l’eau un râteau, qui ne fit rien apparaître. Puis, ayant remarqué un chat du voisinage rôdant, parfois même se couchant près du bassin, j’eus dès lors quelque idée de qui était le responsable des disparitions. Cela posait un problème difficile, car je ne voyais pas comment me débarrasser de l’animal, ni comment lui barrer l’accès au bassin. En tout cas il était exclu que je rachète indéfiniment de nouveaux poissons, pour le seul profit de Raminagrobis. Je pouvais aussi m’en passer, mais cela comportait un autre inconvénient : sans poissons pour manger les larves, le point d’eau serait bientôt un réservoir à moustiques. Plus d'un mois s’écoula ainsi, pendant lequel je ruminai la question, comparant les avantages et les inconvénients de différentes solutions, quand soudain je vis réapparaitre un, deux, trois, puis les quatre petits poissons. Après avoir passé tout ce temps planqués au fond de l’eau vert sombre de l’été, les revenants étaient tous là : un rouge, deux jaunes, et un bizarre, marbré de gris fauve au moment de l’achat, devenu blanc rose comme un albinos. Dernièrement le retour des pluies a éclairci l’eau, elle est si transparente que l’on voit jusqu’au fond, et de son côté le petit banc de poissons, enfin habitué à son nouveau biotope, musarde volontiers en surface. A la bonne heure. Ainsi donc les nouveaux effectifs de mon hacienda sont de : quatre poissons (carassins) dans le bassin, trois oiseaux (cailles) dans la volière, deux reptiles (tortues) dans un enclos, et un mammifère (homme) dans la maison (j’ai rarement de la visite).
mercredi 24 septembre 2025
mardi 23 septembre 2025
post-scriptum
Post-scriptum à ma note d’hier.
Derrière la violence gauchiste aujourd’hui inscrite dans le paysage politique, violence qui culmine dans des crimes injustifiables, et derrière le soutien massif que recueillent des assassinats politiques comme les deux que j’ai évoqués, il y a la marmelade idéologique selon laquelle, peu ou prou, de droite = facho, facho = fasciste, fasciste = nazi, nazi = Hitler, Hitler = le Diable, et contre le Diable, c’est à dire contre le mal absolu, ma foi, tout est permis, n’est-ce pas. Une conséquence logique de ce pâté de sophismes est que la gauche est de toute façon supérieure à la droite, puisque c’est au fond à droite que se situerait le mal absolu. D’où l’intérêt, dans le cas français, des reconstructions historiques tendant par exemple à présenter l’équation Résistance = gauche, et Collaboration = droite, même si les plus célèbres collabos (Doriot, Déat, Bousquet, Papon, etc) étaient des gens de gauche ou en provenaient, et même si le principal résistant était un fameux bolchevik nommé Charles de Gaulle…
L’homonymie rend plus évident le parti pris des médias, pour qui il y a les bonnes et les mauvaises victimes d’assassinat politique. Après Charlie Hebdo, il fallait bramer Je suis Charlie. Après Charlie Kirk, c’est une autre chanson.
J’entends dire que certains envisagent, en hommage aux victimes Iryna et Charlie, la création de fresques ou de statues à leur effigie. Perso je n’y suis pas très favorable. De tels monuments seraient de toute façon immédiatement salopés par des «justiciers» insaisissables et ce serait peine perdue.
Il y a un peu plus de deux siècles, un gentilhomme intelligent, Antoine de Rivarol, avait eu cette réflexion spirituelle, encore trop subtile pour les crétins d’aujourd’hui : «Il faut attaquer l’opinion avec ses armes : on ne tire pas de coups de fusil aux idées...»
Derrière la violence gauchiste aujourd’hui inscrite dans le paysage politique, violence qui culmine dans des crimes injustifiables, et derrière le soutien massif que recueillent des assassinats politiques comme les deux que j’ai évoqués, il y a la marmelade idéologique selon laquelle, peu ou prou, de droite = facho, facho = fasciste, fasciste = nazi, nazi = Hitler, Hitler = le Diable, et contre le Diable, c’est à dire contre le mal absolu, ma foi, tout est permis, n’est-ce pas. Une conséquence logique de ce pâté de sophismes est que la gauche est de toute façon supérieure à la droite, puisque c’est au fond à droite que se situerait le mal absolu. D’où l’intérêt, dans le cas français, des reconstructions historiques tendant par exemple à présenter l’équation Résistance = gauche, et Collaboration = droite, même si les plus célèbres collabos (Doriot, Déat, Bousquet, Papon, etc) étaient des gens de gauche ou en provenaient, et même si le principal résistant était un fameux bolchevik nommé Charles de Gaulle…
L’homonymie rend plus évident le parti pris des médias, pour qui il y a les bonnes et les mauvaises victimes d’assassinat politique. Après Charlie Hebdo, il fallait bramer Je suis Charlie. Après Charlie Kirk, c’est une autre chanson.
J’entends dire que certains envisagent, en hommage aux victimes Iryna et Charlie, la création de fresques ou de statues à leur effigie. Perso je n’y suis pas très favorable. De tels monuments seraient de toute façon immédiatement salopés par des «justiciers» insaisissables et ce serait peine perdue.
Il y a un peu plus de deux siècles, un gentilhomme intelligent, Antoine de Rivarol, avait eu cette réflexion spirituelle, encore trop subtile pour les crétins d’aujourd’hui : «Il faut attaquer l’opinion avec ses armes : on ne tire pas de coups de fusil aux idées...»
lundi 22 septembre 2025
assassinats
La compagnie américaine de train urbain ayant tardé quelque temps à dévoiler les vidéos, le meurtre d’Iryna Zarutska le 22 août n’a été largement connu que peu avant l’assassinat du polémiste Charlie Kirk le 10 septembre. Il y avait de quoi être abasourdi, à défaut de vraiment surpris, par cette terrible double nouvelle. Les faits : d’abord cette jeune Ukrainienne fluette de 23 ans, réfugiée aux Etats-Unis pour fuir la guerre de son pays. Elle vit à Charlotte, en Caroline du Nord, où elle travaille dans une pizzeria, dont elle porte l’uniforme. Venant de débaucher, elle monte dans le train et va s’assoir devant un homme noir de trente-quatre ans, costaud, en survêtement rouge. Ils n’ont aucun échange, aucune interaction. Elle se met à regarder tranquillement son téléphone sans se douter qu’il ne lui reste que quatre minutes à vivre. Au bout de ce temps son voisin de derrière, marginal sans-abri et criminel-multirécidiviste-mais-se-trimballant-en-liberté comme il y en a tant de nos jours, sort de sa poche un couteau, le déplie, se lève et plante l’arme trois fois dans le cou de la jeune femme épouvantée, qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Il s’éloigne en maugréant «J’ai eu cette blanche», tandis que sa lame dégoutte de sang sur le sol du wagon. La victime se recroqueville puis s’écroule au sol, où elle se vide de son sang et meurt en deux minutes. Des cinq autres personnes assises autour, toutes afro-américaines, une ou deux se lèvent et s’en vont, les autres ne bronchent pas, aucune ne va porter secours à la mourante. On apprendra plus tard que le criminel, déjà arrêté et relâché quatorze fois, avait été récemment laissé en liberté par une juge irresponsable, sous la promesse qu’il se ferait bientôt soigner (de préférence dans le centre de soins qu’elle-même dirigeait). On apprend aussi que la jeune Ukrainienne prenait des cours de conduite et devait bientôt passer l’examen, qui lui aurait permis de ne plus prendre les transports en commun. Et puis il y a ce polémiste chrétien conservateur de trente et un ans, Charlie Kirk, froidement abattu d’un coup de fusil dans la gorge, alors qu’il animait un débat public avec des étudiants dans une université de l’Utah. J’ai remarqué ce détail saisissant, que la balle lui traverse le cou en faisant gicler le sang alors que le dernier mot qu’il vient de prononcer est «violence» (à l’interlocuteur qui avançait certain chiffre, Kirk lui demande s’il incluait dedans la violence des gangs, «gang violence»). Je ne le connaissais pas bien et ne partageais sans doute pas toutes ses idées, tout comme je ne partage pas toutes celles de mes commentateurs américains favoris (Matt Walsh et Fleccas Talks). J’avais toutefois vu quelques vidéos où apparaissait l’évident talent d’orateur qui a fait sa réputation et sa fortune. Son grand tort était d’être «d’extrême droite», c’est à dire républicain, pro-Trump, chrétien, pro-life, patriote, et blanc hétérosexuel, du reste heureux mari et père de deux enfants, toutes choses inadmissibles aux yeux de la tartuferie de bon ton. Grand partisan de la liberté d’expression, il était constamment ouvert au dialogue, contrairement au crétin qui l’a flingué. Pendant quelques jours les journaux et la gauche ont essayé de faire croire que le tireur était lui-même un ultra de droite. L’hypothèse n’était pas invraisemblable (cf Timothy McVeigh ou Anders Breivik) mais il s’est avéré que ce n’était qu’un gauchiste banal, c’est à dire fanatique et dégueulant de haine, avec en outre des accointances dans le milieu inverti-travesti. Ce profil correspond mieux à l’air du temps, un temps où la gauche préfère abattre plutôt que débattre (tentatives d’assassinat sur Trump, Bolsonaro et d’autres) et où elle ne sait plus manifester autrement qu’en mettant les centres-villes à feu et à sang, aux States comme chez nous autres : comparer les émeutes chaotiques après la mort des délinquants drogués George Floyd ou Nahel, et les hommages très différents (et surtout paisibles) après ces deux récents assassinats. Un autre sujet de consternation : pour quelques réactions dignes du côté du parti démocrate, des dizaines ou centaines de milliers d’internautes gauchistes dansant sur le cadavre de Charlie Kirk, proclamant sans honte sur les réseaux leur approbation et leur joie après ce crime (il y en a eu de beaux florilèges sur le profil Libs of TikTok), comme ils l’avaient fait l’an dernier avec le marxiste fou-furieux Luigi Mangione, devenu un héros de gauche après avoir tué un dirigeant d’entreprise en lui tirant courageusement dans le dos, à New York. On en est là…
mardi 16 septembre 2025
explication
Elle est fascinante, cette obstination des militants marxistes, vous expliquant à chaque fois que si l’expérience a été un désastre, c’est parce que le communisme réel n’était pas le vrai communisme.
lundi 15 septembre 2025
âge
Maximes contraires. Une sentence que j’ai vaguement en mémoire, dont je ne sais plus qui est l’auteur, dit en substance qu'en vieillissant, nos âmes s’enlaidissent comme nos corps, ce qui n’est pas invraisemblable. (PS : ce doit être la réflexion 112 de La Rochefoucauld, citée et commentée dans mon Journal le 16 XI 2020, selon laquelle Les défauts de l'esprit augmentent en vieillissant comme ceux du visage). En sens inverse, la pensée d’Antonio Pérez (Ld 405), plus réconfortante : La beauté de l’âme s’accroît avec l’âge, à mesure que décroît celle du corps.
samedi 13 septembre 2025
Elon
J'ai vu sur internet cette pensée attribuée à Elon Musk : They don't ban hate speech, they ban speech they hate (Ils ne censurent pas le discours de haine, ils censurent le discours qu'ils haïssent). Je ne sais si la citation est véridique, mais c'est bien vu et bien tourné.
jeudi 11 septembre 2025
Auguste
Hier j'ai créé ma vingt-cinquième notice dans Wikipédia, celle-ci consacrée à Auguste Charlemagne, peintre-verrier à Toulouse au XIXe siècle.
(Illustration : Sainte Anne et sa fille Marie, église Saint-Pierre, Segonzac, Charente, 1867. Photo POP, plateforme ouverte du patrimoine)
mercredi 10 septembre 2025
Lanton
Afin de mieux connaitre une localité qui m’est chère et où je séjourne régulièrement, j’ai parcouru le livre d’Alain de Neuville et alii, Lanton raconté par ses rues et lieux-dits (Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch, 2016). C’est un répertoire présentant rues et lieux-dits dans l’ordre alphabétique. La commune de Lanton, située entre Andernos et Audenge sur la rive nord du Bassin d’Arcachon, est composée de quatre villages. Trois d’entre eux se trouvent sur le rivage même (d’ouest en est : Taussat, Cassy, et Lanton proprement dit) mais le quatrième, Blagon, est dans les terres. Un défaut de ce guide, par ailleurs bien fait, est de proposer en entrée un plan d’ensemble à une échelle si réduite, que la plupart des noms de rue y sont illisibles. J’ai appris dans ces pages que si Lanton est le village le plus ancien, maintenant Cassy prime par la croissance urbaine et démographique. Lanton possède une église médiévale, Taussat une chapelle du dix-neuvième siècle, les deux autres bourgs sont restés païens. On donne ici et là quelques traits du parler local, dans lequel on dit pin franc pour pin parasol, lo gay pour le geai, pouzoum pour poisson. L’un de mes bâtiments préférés, le mini-cloître en ciment visible au bord de la plage, est situé à l’angle du terrain de la villa Bagatelle, où a séjourné Toulouse-Lautrec, lequel ne l’a jamais vu car il mourut avant la construction, datant des années 1910. Feuilleter un tel ouvrage est l’occasion de déplorer une fois de plus les ravages dus à la manie de nommer ou de renommer les rues mal à propos. Une procédure consiste à attribuer aux rues nouvelles des noms arbitraires de peintres, de musiciens, d’écrivains, d’oiseaux ou de fleurs, n’ayant en général aucun rapport avec la voie en question. Un simple numérotage à l’américaine me paraitrait préférable. Une autre procédure, pire encore, consiste à rebaptiser des rues en remplaçant leur ancien nom commodément significatif par celui d’une personnalité : ainsi à Taussat l’allée de la Chapelle devenue allée Toulouse-Lautrec, la rue du Commerce, la seule où il y ait en effet des magasins, devenue rue Guy Célérier (un résistant), ou la rue du Port, qui y descend tout droit, devenue rue Amédée Guittard (un ostréiculteur conseiller municipal). Quelle tristesse. On tremble en songeant à ce qui guette l’avenue de la Gare ou le boulevard de la Plage…
Photo courtesy of Yannick Lavigne.
dimanche 7 septembre 2025
merveilles
Aperçu dans le canard local la page consacrée à un biologiste venu «animer une conférence sur la biodiversité». On donne en titre cette déclaration du savant : «Je suis là pour émerveiller les gens et montrer que la nature est merveilleuse». N’est-ce pas là encore un cas de biofanatisme ? Personnellement je suis dur de l’extase, j’ai du mal à admirer sans réserve la dévoration impitoyable incessante.
jeudi 4 septembre 2025
Mao
Pour rigoler un peu, j’ai passé un moment à feuilleter un exemplaire du Petit livre rouge, soit le recueil de Citations du président Mao Tsé-toung (Seuil, 1967) trouvé dans une boite. La teneur de ces fragments oscille entre la pure platitude («En ce monde, les choses sont complexes et beaucoup de facteurs les déterminent. Il nous faut examiner un problème sous ses différents aspects, et non sous un seul»), la faribole folklorique (« Tous les réactionnaires sont des tigres en papier») et le fanatisme totalitaire (« La tâche centrale et la forme suprême de la révolution, c’est la conquête du pouvoir par la lutte armée, c’est résoudre le problème par la guerre»). Quand on pense qu’à l’époque, toute une partie de l’intelligentsia occidentale gobait ces âneries. Mais je ne veux pas trop m’en moquer car dans le temps, ayant moi-même bouffé successivement à tous les râteliers de gauche et d’extrême gauche, j’ai aussi eu mon moment mao, inévitablement. J’ai beaucoup à expier…
lundi 1 septembre 2025
esds
Il y a quelques mois, l’on m’a fait parvenir de Paris un numéro de la revue de Bruno Richard, Elles sont de sortie. Je n’en avais pas vu depuis longtemps. Il s’agit du numéro 121-122, de juin 2021. C’est une plaquette de trente-deux pages de format A6, imprimée en Italie par Elica Editions et intitulée Ce n’est pas parce qu’on baise qu’on est pas en pleine misère sexuelle. On y voit une collection de dessins sans légende : un seul sur les couvertures avant et arrière, mais à l’intérieur deux dessins horizontaux par page dans la première moitié de l’ouvrage, quatre verticaux par page dans la seconde, soit au total pas moins de 92 dessins. Ils représentent tous des hommes et des femmes nus s’exhibant, s’attouchant ou s’accouplant. Il y a un contraste entre l’ordonnancement extrêmement soigneux de la mise en page et l’aspect sommaire des dessins, tenant plutôt de la simple esquisse. Contraste aussi entre des activités qui laisseraient supposer une certaine exaltation et ces personnages à l’aspect morne, aux corps pas très beaux, des corps à la Lucian Freud, qui semblent besogner sans entrain. Il se dégage de l’ensemble une vision désenchantée qui correspond bien au ton désabusé du titre. Un étrange petit livre, léger mais grave.
(Voir quelques pages sur ce site de vente).
dimanche 31 août 2025
peuple
Le souvenir me revient de ce bourge de gauche, un cinéaste italien je crois, déclarant jadis à la radio, de sa voix roulant les R et ruisselant d’autosatisfaction : J’adore le peuple. Ce J’adore le peuple, je ne l’ai jamais oublié. J’étais encore jeune, c’est une des toutes premières fois où j’ai ressenti qu’un certain type humain m’était radicalement insupportable.
jeudi 28 août 2025
cornouillers
Dans une de mes parcelles il y a une paire de cornouillers qui poussent tout près, peut-être trop près l’un de l’autre. Ils sont bizarrement penchés mais n’ont pas l’air d’aller mal, ils semblent même solides. J’aime bien ces deux arbustes parce que je leur trouve bonne mine, malgré leur silhouette atypique. ou peut-être à cause d’elle. Aussi je crois parce que c’est par eux que j’ai découvert l’espèce du Cornouiller dit mâle, je ne connaissais jusqu’alors que l’autre, plus menue, le Cornouiller sanguin. Je situe à peu près ces deux pieds. Il m’arrive de les chercher sans les retrouver, et de les trouver sans les avoir cherchés. Ces bois ne sont pas bien grands mais j’ai encore le plaisir de m’y perdre un peu.
mercredi 27 août 2025
mardi 26 août 2025
Knivet
Un des auteurs les plus tardifs du seizième siècle à avoir écrit sur le Brésil est le voyageur anglais Anthony Knivet, qui n’a d’ailleurs publié le récit de ses aventures qu’au début du siècle suivant. Je n’avais encore jamais lu son livre, dont le texte original n’est pas facile à trouver, et j’ai emprunté récemment la version française publiée en 2003 chez Chandeigne sous le titre Un aventurier anglais au Brésil : Les tribulations d’Anthony Knivet (1591). Ce gentilhomme participait à une expédition du corsaire Thomas Cavendish, dont l’activité principale consistait à razzier les installations portugaises sur la côte brésilienne. Ayant été abandonné par ses compatriotes, notre homme vécut alternativement parmi les Indiens et parmi les Portugais, souvent maltraité, toujours en danger. Son livre m’a fait penser à celui d’Ulrich Schmidel, de par la violence quasi incessante et omniprésente. L’histoire se déroule pendant la période «conradienne», la période incertaine des premiers temps de la présence européenne, pendant laquelle le sort des arrivants n’était jamais assuré, et se produisaient toutes sortes de massacres : non seulement d’Indiens par les Blancs mais aussi de Blancs par les Indiens, et comme toujours d’Indiens entre eux et de Blancs entre eux. Le récit abonde en épisodes non conformes aux légendes humanistes : hommes blancs devenant esclaves d’autres hommes blancs et parfois d’Indiens, Indiens vendant des esclaves à des hommes blancs, Indiens s’alliant à des hommes blancs pour aller défoncer la gueule d’une tribu ennemie, etc. Malgré ses aspects pittoresques, j’ai du mal à m’intéresser à cette chronique et je ne suis pas sûr de la lire jusqu’au bout. Il faut dire qu’une lecture sérieuse est rendue difficile par la forme même de l’ouvrage, dont l’appareil critique abondant est fourré en fin de volume, ce qui oblige à lire avec deux marque-pages, et imprimé dans un corps microscopique. En outre il n’inspire qu’une confiance limitée, au vu par exemple d’une note comme celle de la page 90 où, l’auteur mentionnant certaines autruches, l’on nous explique savamment qu’ «il doit s’agir des casoars, les autruches d’Amérique» (l’éditrice, universitaire spécialisée dans la découverte du Brésil, n’a semble-t-il jamais entendu parler de nandous et ignore que les casoars ne sont pas des oiseaux américains)…
lundi 25 août 2025
Ukrainiens
Cet alexandrin, repéré dans un titre d’article de La Nouvelle République du Centre-Ouest, résumant hier les propos de réfugiés ukrainiens, qui célébraient à Niort l’anniversaire de l’indépendance de leur pays : Il y avait l’espoir d’un avenir meilleur…
dimanche 24 août 2025
chemises
samedi 23 août 2025
asinerie
Hier après-midi je suis allé passer un moment à l’Asinerie du Baudet du Poitou, située à une douzaine de kilomètres de chez moi, dans la campagne entre Dampierre et la Villedieu. J’y vais rarement parce que c’est payant et je suis près de mes sous, aussi parce que je n’ai pas grand chose à y voir : on a vite fait le tour du domaine, de la petite salle muséale, et je n’aime pas beaucoup l’aspect desdits baudets, au pelage dépenaillé. Je leur préfère de loin les jolis petits ânes gris de Provence à poil ras, avec leur croix noire au garrot. Mais enfin il y a chaque année quelques dates où l’asinerie fait portes ouvertes, ainsi ce week-end pour les trois jours du Concours national mulassier. Alors vous êtes venu assister aux épreuves, m’a demandé un gentil animateur, qui cherchait le contact humain. Pas du tout, lui expliquai-je, je n’y connais rien, ni n’ai besoin d’y rien connaitre, ni ne suis moi-même cavalier, je veux juste contempler de beaux animaux. Et j’ai passé une petite heure à longer les allées, où les éleveurs cantonnaient toutes sortes de belles bêtes, de toutes les couleurs, dont d’imposants chevaux de trait. C’était un bon moment.
vendredi 22 août 2025
robots
Ce qui m'impressionne, chez les robots humanoïdes, plus encore que leur habileté, c'est leur incroyable laideur.
mercredi 20 août 2025
cartes
Je tiens du regretté Michel Ohl, outre un sac de lettres et quelques livres, deux documents jumeaux et de même dimension : ce sont les deux cartes psychogéographiques, si l’on peut dire, celle du département des Landes et celle des environs d’Onesse, qu’il a tracées au stylo sur des feuilles de format A3 (29,7 x 42 cm) disposées horizontalement. Dans cette note j’indiquerai quelques précisions et je formulerai quelques interrogations à leur propos.
La carte de Ohl-Landes, il me semble que c’est moi qui lui en avais suggéré l’idée. Elle a été réalisée fin mai ou début juin 1989. Michel en parle dans une lettre du 29 mai : «Je vais m’attaquer à la carte du pays ohl-landais : Guy-Marie (Renié) m’a filé des feuilles grand format, 2 x + grandes que la revue.» Elle a paru dans ma revue Documents-Pages n° IV, datée de juin, page 40. Je l’ai publiée telle quelle, sans autre modification que la réduction du format A3 au A4, et l’insertion de la mention marginale «Michel Ohl : ‘’Ohl-Landes’’, Bordeaux, 1989, DP-40». Dans une lettre de juillet? 1991, Michel lui-même m’a signalé un «ouvrage intitulé Landes, où est reproduite en tout petit p. 279 la carte de Ohl-Landes que tu as publiée le premier … Documents-Pages n’est point mentionné» (il s’agit de Landes, par Bénédicte Boyrie-Fénié et alii, dont Guy Latry, paru à Paris aux Editions Bonneton). La carte a été reproduite une deuxième fois en novembre 1992 aux pages 124-125 de l’ouvrage Michel Ohl : morceaux choisis, édité par Pierre Ziegelmeyer dans la collection Les Contemporains favoris, dirigée par Didier Moulinier à Arras. Cette carte a aussi été republiée en ligne le 19 avril 2009 dans un article intitulé Landes secrètes, du blog anonyme L’arbre aux questions, où l’on a eu la bonne idée de lister tous les toponymes figurant sur le document. Ces trois reproductions ont été faites d’après Documents-Pages, comme en témoigne l’inscription marginale, mais sans mentionner explicitement cette source. J’ignore s’il y en a eu d’autres.
La carte d’Onesse. Son cas est plus mystérieux. Je ne me souviens pas si j’ai prié Michel de la tracer ou si c’était son initiative. «Il me faut dessiner cette carte d’Onesse, qui tiendrait un peu de la carte du Schéol et de celle du Dur», écrit-il le 4 février 1990. Il me l’a confiée comme s’il était prévu que je la publie mais je ne crois pas l’avoir fait. J’ignore où et quand cette carte a été reproduite, si elle l’a été, en dehors des occasions suivantes. Le 11 août 1993, Michel me signale que «Edmond (Thomas) va publier Onessa, un opuscule vert jade du format de Boobook, avec carte toute petite incorporée». En effet cet opuscule de format 6 x 9 cm, imprimé par Plein Chant le mois suivant, comporte pages 8-9 une reproduction partielle (grosso modo le centre) de ladite carte. Bien plus tard, la carte d’Onesse est reproduite, cette fois-ci en entier mais en petit, au format carte postale (A6) sur le carton d’invitation de l’exposition posthume Michel Ohl homme trois lettres, qui se tient au Forum de Talence du 30 mai au 10 juin 2017. La carte d’Onesse est encore reproduite dans un article de Benjamin Ferret, «Landes : qui était Michel Ohl, cet écrivain d’Onesse-Laharie?» paru dans Sud Ouest le 18 octobre 2024, à propos d’une exposition s’ouvrant le lendemain à la médiathèque de cette commune.
Si l’on connait d’autres publications de ces deux cartes, il m’intéresse d’en être informé.
mardi 19 août 2025
août
Août est le seul des douze mois de l’année, dont le nom français écrit en toutes lettres ne comporte pas plus de signes, mais autant (quatre) que sa notation en chiffres romains, VIII.
dimanche 17 août 2025
haine
Le journaliste Antoine Leiris s’est rendu célèbre par sa lettre «Vous n’aurez pas ma haine» adressée aux terroristes musulmans qui venaient d'assassiner son épouse lors du massacre du Bataclan en novembre 2015. Le texte a d’abord paru sous la forme d’un message publié sur Facebook puis repris par le journal Le Monde. Il s’est ensuite avéré être un filon inépuisable, donnant lieu à un livre, un documentaire, une adaptation au théâtre et une au cinéma. Pour ma part je me suis contenté de prendre connaissance du texte initial, qui tient sur une page. Je n’arrive pas à m’accorder avec le point de vue énoncé. Je veux bien que l’auteur se soit exprimé sous le coup de l’émotion, comme en témoignent plusieurs fautes de syntaxe, mais enfin je crois que c’est une erreur, de refuser de haïr ce qui est haïssable. A moins que le but ne soit de prendre la pose. Et non seulement ce gentilhomme se targue d’ignorer la haine, mais il conclut en assurant que son fils, âgé de dix-sept mois au moment des faits, pensera de même. Or c’est bien incertain : qui sait si le rejeton n’aura pas plus de jugement que son père ?
samedi 16 août 2025
ménoures
J’ai rêvé que la désignation commune pour les espèces animales de plus petite taille était les Ménoures. Réflexion faite, ce mot semble être une variante possible de l'adjectif Mineures, panachée avec le nom des Batraciens sans queue, les Anoures.
vendredi 15 août 2025
double
L’autre matin à la poste de Villeneuve, pour expédier en Espagne une simple lettre de moins de 100 grammes, j’ai dû payer 4,50 euros. L’après-midi, au Bricomarché de Saint-Jean, j’ai acheté onze seaux de gravier, soit environ 110 litres, soit environ 160 kilos, et j’en ai eu de même pour 4,50 euros.
jeudi 14 août 2025
musique
Lorsque j’étais ado, un copain mieux né que moi avait entrepris de me civiliser en me faisant découvrir quelques oeuvres de musique classique. Il y avait d’abord eu le cinquième des Concertos brandebourgeois, de Bach, puis le Requiem de Mozart, puis celui de Fauré. Je ne me souviens plus de ce qui avait suivi. Cet enseignement par prêt de disques n’avait d’ailleurs peut-être pas duré longtemps, mais je n’ai jamais oublié le trio initiatique. Cela m’avait ouvert à un domaine, dont je ne suis jamais devenu bien familier, mais je suis toujours resté reconnaissant de l’attention, à cet ami perdu de vue. Je ne sais pourquoi je repense à ça ce matin, en écoutant le silence de mon jardin.
lundi 11 août 2025
Taussat
samedi 9 août 2025
bétail
Il y a quelque chose de désespérant dans le triste sort du bétail, qui de génération en génération finit toujours en boucherie, docilement depuis des millénaires, sans comprendre ce qui lui arrive et naturellement sans se révolter contre ce destin à perpétuité, puisque naturellement les animaux sont trop bêtes pour cela. Il ne m’étonnerait pas que l’évolution de la sensibilité humaine nous conduise un jour à rejeter cet asservissement, de même que l’esclavage, jadis pratiqué partout, nous parait aujourd’hui inacceptable.
vendredi 8 août 2025
biodiversité
Elles sont maintenant innombrables, ces courtes vidéos animalières, sur lesquelles on tombe même sans les chercher. Elles montrent tantôt de merveilleux tableaux : amitié insolite entre un animal et un être humain, ou entre espèces animales, animaux secourus par d’autres ou par des humains, cabrioles de quadrupèdes nouveaux-nés, dingueries de chats, etc. Je dois avouer que je suis assez bon public pour ces sucreries, j’en regarde volontiers de temps en temps. Et puis il y a aussi les vidéos terribles, révélant les horreurs de la biodiversité, le massacre incessant des proies, la dévoration sans pitié…
jeudi 7 août 2025
cryptos
Alexandrin commercial, et un brin ésotérique, vu dans une pub : À chacun sa façon de trader les cryptos.
mercredi 6 août 2025
falaise
Je ne peux voir une belle falaise sans songer qu’elle a dû servir, dans les époques, à en précipiter des condamnés, des sacrifiés ou des réprouvés.
mardi 5 août 2025
rencontres
A mon compte-rendu commercial d’hier, j’ajouterai cette note pour évoquer quelques rencontres. Il y eut par exemple ce couple âgé, elle cassée en deux, me racontant que lorsqu’ils arrivèrent là où ils vivent, il n’y avait qu’un arbre aux alentours de la maison, mais son mari en a si bien planté qu’il y en a maintenant peut-être mille. Il y eut ce gentilhomme avec qui j’ai négocié et finalement conclu ma meilleure vente. C’était manifestement un connaisseur et un esthète, au surplus un type vraiment charmant, genre Georges Clooney mais avec le regard intelligent. J’aurais dû essayer de le capturer au lieu de le laisser repartir. Il y eut surtout Roland, avec qui j’ai causé plus d’une heure. Je le revois depuis des années dans les vide-greniers, où il m’achète tous les livres sur les arbres, quand j’en ai, il doit en posséder une belle collection. C’est un bon connaisseur de la question et le seul avec qui j’ai de rares occasions d’en parler. La fois où on a fait connaissance, il m’a raconté qu’il avait fait pousser de graine des féviers d’Amérique, soit des Gleditsia triacanthos, ces sortes d’acacias aux épines longues comme le doigt, et qu’il en avait planté toute une haie. Ce curieux rural, plus ou moins de mon âge, vous parle en français normal, et l’on comprend au cours de la conversation qu’il connait non seulement le nom usuel mais aussi le nom latin des arbres et leur classement par familles, mais si l’un de ses voisins vient à le saluer en passant, il lui parle à leur façon : I charriais dau bois, c’est à dire Je transportais du bois, répond-il à quelqu’un disant l’avoir aperçu la veille. Ce dimanche je lui ai raconté entre autres ma mésaventure de l’année dernière, quand j’ai tenté en vain de signaler un houx de taille exceptionnelle à l’association s’occupant d’arbres remarquables (voir au 27 XII 24). A un moment un couple s’est arrêté et lui a demandé comment il allait. Mieux, répondit-il, et comme le propos intriguait, il expliqua qu’on lui avait diagnostiqué l’an dernier un cancer des os. Il entre dans les détails, ses douleurs au dos, les pompiers refusant de le transporter, lui-même payant un taxi pour l’emmener à Niort, son hospitalisation, l’identification et le traitement chimique de la maladie, les piqures dans le ventre, désagréables mais supportables, puis une si douloureuse qu’il s’est évanoui, après quoi, soupçonnant qu’il avait servi de cobaye pour un test, il avait décidé d’arrêter les soins et demandé à rentrer chez lui, où il vit seul. On suppose qu’il a reçu de l’aide à domicile, mais non, dit-il, il a tout refusé. Et voilà qu’il se met à pleurer au souvenir du très pénible hiver qu’il a passé, réapprenant seul peu à peu à marcher, peinant à soulever une simple casserole. Consternation de nous trois. Quelle histoire, en effet. Moi-même, la racontant à mon coach au téléphone le lendemain, j’en avais encore la gorge serrée. Mais enfin pour l’instant l’homme ne souffre plus et semble aller assez bien, s’il se promène sur les marchés. Une fois le couple reparti, je ramenai la conversation sur les arbres, pour détendre l’atmosphère. Roland m’a appris que l’érable dit de Montpellier aurait été ainsi nommé jadis abusivement par des botanistes de l’université de Montpellier, alors qu’il n’est pas particulièrement localisé autour de cette ville. Selon lui c’est dans notre région que cet arbre est le plus abondant. Cela ne me semble pas bien correspondre avec ce que je crois savoir des forêts locales, restes de l’antique sylve d’Argenson, séparant le Poitou de la Saintonge et marquant un seuil écologique, puisqu’elle serait à la limite méridionale de l’aire d’extension du hêtre et à la limite septentrionale de celle dudit érable de Montpellier. Cette situation marginale me parait mal s'accorder avec un peuplement plus dense, mais enfin c’est une question dont on pourra rediscuter. Une autre fois. Mon étalage se situait en bout de rangée, près du bord du stade, au-delà duquel se trouvait, à peu de distance, un petit bois de forme carrée, d’une trentaine de mètres de côté. Il était peuplé de tilleuls, d’érables et de frênes, vaguement plantés en rangs irréguliers, entre lesquels l’herbe était proprement coupée ras. Il régnait sous ce couvert une pénombre magique et bienfaisante. Dans les moments creux je désertais mon étal, pour aller m’y rafraichir. Aucun bois naturel n'aurait eu cet aspect. C'était pour moi encore une fois l'occasion de constater que ce vers quoi souvent me porte mon goût, ce que j'ai le plus de plaisir à contempler, n'est pas la nature elle-même mais la nature retouchée par l'homme.
lundi 4 août 2025
brocante
Le dernier samedi de juillet j’ai participé au vide-grenier de Prissé-la-Charrière. Bon plan : six euros la voiture, parc ombragé, espace non limité, donc outre mes cinq mètres de tables, j’avais aussi disposé des affaires sur l’herbe. Mon étalage était pour moitié de caisses de livres, dont je n’ai vendu presque aucun, et pour moitié d’objets divers (vaisselle, instruments, bibelots) dont j’ai tiré la maigre soixantaine d’euros gagnée ce jour-là. J’avais aussi innové en apportant deux plantes en pot, une pousse de thym et une de laurier, que j’ai vendues toutes deux, un doublon chaque. Hier dimanche j’ai pris part au vide-grenier de Villefollet, également dans les Deux-Sèves. Conditions différentes : emplacement gratuit jusqu’à cinq mètres, ce qui me suffit (j’ai deux tables de tapissier de deux mètres et une table de camping d’un mètre) mais dans un stade, c’est à dire un lieu sans ombre et je n’ai pas de parasol. Les prévisions de la météo m’avaient fait espérer un ciel voilé mais il faisait hélas grand beau temps, toutefois sans chaleur excessive. Tirant les leçons de la fois précédente, je n’avais apporté que des objets, plus une poignée de cinq livres (des petits guides d’histoire naturelle des années 70, finement illustrés) et quatre pousses d’arbres en pot (aubépine, troène, cyprès de Provence, érable negundo). J’ai gagné ce coup-ci plus de quatre-vingts euros, mais dont soixante en vendant seulement trois objets chics providentiellement offerts par une voisine. Sans eux la pêche eût été maigre. Et j’ai vendu quatre des cinq livres, ceux sur les fleurs, les arbres et les champignons, seul est resté celui sur les poissons d’aquarium. Quant aux petits arbres, plusieurs passants se sont arrêtés pour les examiner ou m’interroger à leur propos, mais personne n’en a acheté. Peut-être parce qu’il s’agissait cette fois-ci de plantes inutiles…
samedi 2 août 2025
baleines
Lettre documentaire n° 530
DES BALEINES, par Gabriel Soares de Sousa
DES BALEINES, par Gabriel Soares de Sousa
(Chapitre II-125 de sa Notícia ou Tratado descritivo do Brasil, 1587)
Je crois qu’il convient dans ce premier chapitre (1) de parler des baleines qui viennent dans la Baie (2). Ce sont les plus grands poissons de cette mer et les Indiens les nomment pirapuã (3). Il en entre beaucoup dans la Baie au mois de mai, qui est le premier de l’hiver dans cette région, et elles y séjournent jusqu’à la fin décembre, quand elles s’en vont. Pendant la saison d’hiver, qui dure jusqu’au mois d’août, les femelles mettent bas dans cette baie, à l’abri des tempêtes de la haute mer. Elles gardent là leurs petits trois ou quatre mois, jusqu’à ce qu’ils soient en mesure de suivre leur mère au large. A cette époque les femelles recommencent à frayer, ce à quoi elles oeuvrent en grand tumulte. Quand les baleines sont dans la Baie, le poisson fuit vers les hauts-fonds ou les cavités, où elles ne peuvent les suivre, et parfois en les poursuivant elles viennent à s’échouer, comme il est arrivé dans le fleuve de Pirajá (4) en l’an 1580, où deux se sont échouées, un mâle et une femelle, que tout le monde a pu voir. J’ai fait mesurer la femelle, qui était entière. Elle était longue de soixante-treize empans (5) de la queue à la tête, et haute de dix-sept (6), sans compter la partie enfoncée dans la vase où elle reposait. Le mâle était sans comparaison plus grand mais on n’a pu le mesurer, car il avait déjà été équarri et sa chair emportée pour en tirer l’huile. La femelle avait la gueule si grande que j’ai vu un nègre installé entre les deux mâchoires, tranchant dans la lèvre du bas avec une hache qu’il tenait à deux mains, sans toucher celle du haut. Le bord de la lèvre était aussi gros qu’un tonneau de six almudes (7), et la lèvre du bas était en saillie par rapport à celle du haut, au point que ... (8). Cette baleine était grosse et on en a extrait un baleineau grand comme une barque de trente empans (9) de quille. On a tiré de ces deux baleines tant d’huile, que la contrée en a été gavée pendant deux ans. Quand les baleines sont dans la Baie, elles vont par troupes de dix ou douze et sont très redoutées de ceux qui naviguent, car elles se déplacent en rugissant et en bondissant, lançant de l’eau très haut en l’air. Et il est déjà arrivé qu’elles mettent des bateaux en pièces d’un coup de queue, entrainant la mort de leurs occupants.
Notes.
Je crois qu’il convient dans ce premier chapitre (1) de parler des baleines qui viennent dans la Baie (2). Ce sont les plus grands poissons de cette mer et les Indiens les nomment pirapuã (3). Il en entre beaucoup dans la Baie au mois de mai, qui est le premier de l’hiver dans cette région, et elles y séjournent jusqu’à la fin décembre, quand elles s’en vont. Pendant la saison d’hiver, qui dure jusqu’au mois d’août, les femelles mettent bas dans cette baie, à l’abri des tempêtes de la haute mer. Elles gardent là leurs petits trois ou quatre mois, jusqu’à ce qu’ils soient en mesure de suivre leur mère au large. A cette époque les femelles recommencent à frayer, ce à quoi elles oeuvrent en grand tumulte. Quand les baleines sont dans la Baie, le poisson fuit vers les hauts-fonds ou les cavités, où elles ne peuvent les suivre, et parfois en les poursuivant elles viennent à s’échouer, comme il est arrivé dans le fleuve de Pirajá (4) en l’an 1580, où deux se sont échouées, un mâle et une femelle, que tout le monde a pu voir. J’ai fait mesurer la femelle, qui était entière. Elle était longue de soixante-treize empans (5) de la queue à la tête, et haute de dix-sept (6), sans compter la partie enfoncée dans la vase où elle reposait. Le mâle était sans comparaison plus grand mais on n’a pu le mesurer, car il avait déjà été équarri et sa chair emportée pour en tirer l’huile. La femelle avait la gueule si grande que j’ai vu un nègre installé entre les deux mâchoires, tranchant dans la lèvre du bas avec une hache qu’il tenait à deux mains, sans toucher celle du haut. Le bord de la lèvre était aussi gros qu’un tonneau de six almudes (7), et la lèvre du bas était en saillie par rapport à celle du haut, au point que ... (8). Cette baleine était grosse et on en a extrait un baleineau grand comme une barque de trente empans (9) de quille. On a tiré de ces deux baleines tant d’huile, que la contrée en a été gavée pendant deux ans. Quand les baleines sont dans la Baie, elles vont par troupes de dix ou douze et sont très redoutées de ceux qui naviguent, car elles se déplacent en rugissant et en bondissant, lançant de l’eau très haut en l’air. Et il est déjà arrivé qu’elles mettent des bateaux en pièces d’un coup de queue, entrainant la mort de leurs occupants.
Notes.
1. Le premier des chapitres qu’il consacre aux «poissons».
2. La Baie de Tous les Saints, Bahia.
3. Pirapuã : du tupi pira = poisson et puã = dressé.
4. Pirajá (= plein de poissons) est aujourd’hui encore le nom d’un quartier de Salvador, non loin de la crique d’Itapagipe.
5. 73 empans de 22 cm, soit environ 16 mètres. L’espèce la plus commune sur les côtes brésiliennes, la baleine à bosse (Megaptera novaeangliae ou M nodosa) peut mesurer jusqu’à 18 mètres, mais contrairement à ce qui est suggéré plus bas, les mâles sont en moyenne plus petits que les femelles.
6. Soit environ 3,75 mètres.
7. L’almude peut valoir entre 16 et 32 litres, soit un tonneau d’entre 100 et 200 litres.
8. Passage obscur (tanto que se podia arrumar de cada banda dele um quarto de meação). Le champagne à qui m’explique ce quarto de meação.
9. Soit environ six mètres et demi.
vendredi 1 août 2025
Stevenson
Une nouvelle écrite par Robert Louîs Stevenson dans ses dernières années, restée longtemps inédite, enfin publiée aux USA en 1989 d’après un manuscrit retrouvé, telle est The enchantress, dont je viens de lire la traduction française La magicienne (Rivages, 1991). Cela raconte l’aventure d’un jeune aristo chic mais fauché, un peu dindon aussi (ruiné au jeu) qui épouse une belle orpheline riche mais sous tutelle, rencontrée providentiellement. C’est elle qui le demande en mariage et l’on comprend enfin que cette maitresse femme veut seulement se libérer de sa tutelle par cette union et n’a pas l’intention de vivre avec le bonhomme. Cette histoire à dormir debout ne m’a pas passionné. J’ai trouvé le titre français trompeur, je pense que j’en aurais choisi un autre.
mardi 29 juillet 2025
Arkansas
En écho à ma remarque de l’autre jour (le 21) sur le devenir hyper-visible du monde, je lis dans un article, à propos de deux randonneurs mystérieusement assassinés dans un parc naturel de l’Arkansas, que les enquêteurs de la police puisent évidemment à ces deux sources : les caméras de surveillance et les vidéos aléatoires des touristes.
lundi 28 juillet 2025
vendredi 25 juillet 2025
carrefour
J’ai rêvé que je visitais une grande ville, peut-être Paris, avec l’ami Yannick L. Nous étions à un carrefour, d’où une possibilité était de faire le tour d’un vaste quartier rectangulaire, attirant parce que célèbre, mais j’avais un peu la flemme d’y aller. Connais-tu déjà cet endroit ? lui demandai-je. Oui, répondit-il, c’est le quartier lituanien. Dans ce cas, repris-je, il n’est peut-être pas nécessaire d’y aller. Je me sentais comme souvent hésitant, dansant d’un pied sur l’autre…
jeudi 24 juillet 2025
check
Vers la fin du mois dernier Google News a enfin subitement renoncé à son secteur de fact check ou fact-checking, mettant ainsi fin a des années d’un usage ridicule, consistant surtout à vérifier la conformité des nouvelles avec l’idéologie politicorrecte.
mercredi 23 juillet 2025
Xénophon
Parce que Tesson le recommande, j’ai consulté l’Economique, de Xénophon, qui ne m’a pas emballé. Bien déçu par son chapitre «De la plantation des arbres, notamment de la vigne, des figuiers et des oliviers» : il n’en dit presque rien, sa science consiste essentiellement à évaluer la profondeur du trou de plantation.
mardi 22 juillet 2025
Tesson
Ayant trouvé dans une boite à livres celui de Sylvain Tesson Sur les chemins noirs (2016), qui m’inspirait, j’en ai lu une bonne moitié, puis comme il me lassait j’ai seulement survolé le reste. Après avoir fait une chute de huit mètres en escaladant ivre une façade d’immeuble en août 2014, ce qui lui a valu de multiples fractures, et après avoir passé un an en convalescence, l’auteur a décidé, pour se remettre en forme, d’effectuer une longue marche. C’est ainsi qu’en un peu plus de deux mois, de la fin août au début novembre 2015, il a traversé la France en diagonale, du sud-est au nord-ouest, depuis la frontière italienne jusqu’à la pointe du Cotentin, en suivant les petits chemins de campagne qu’il repère sur les cartes topographiques de l’IGN. Il marche seul, parfois rejoint par un(e) ami(e), et transporte ses bagages, dont une tente. ll fait du camping sauvage en forêt, dans les champs, dans des ruines, et couche quelquefois dans un hébergement. C’est une bonne idée, d’avoir tiré un livre de cette expérience, en écrivant en moyenne deux pages par jour. Tesson raconte bien, sans essayer d’être exhaustif, en rapportant juste les scènes, les vues qui lui importent. Mais le récit est alourdi par les incessantes méditations sur le vilain monde moderne, que l’auteur s’emploie à fuir dans les zones hyper-rurales, soi-disant pleines de révélations. Cette philosophie n’est pas sans intérêt mais j’ai trouvé qu’elle alourdit l’ouvrage, plus qu’elle ne le tonifie.
lundi 21 juillet 2025
visibilité
Aujourd’hui tout le monde filme tout. Pour en revenir à une question que j’abordais naguère (le progrès des techniques et la démocratisation de leur usage, le 21 IV), il me semble qu’un aspect de la situation présente peut se résumer dans cet axiome : Aujourd’hui tout le monde, ou à peu près, non seulement filme ou photographie tout, mais diffuse les images sur internet. L’usage des caméras de sécurité avait déjà contribué depuis des années à rendre le monde plus visible, il devient hyper-visible maintenant que tout un chacun est reporter. Cela présente des inconvénients, comme l’étalage du mauvais goût, l’encouragement à l’exhibitionnisme, etc. Mais aussi bien des avantages, que l’on ne finirait pas d’énumérer. Parmi eux les vidéos didactiques, ne serait-ce que les innombrables tutos montrant comment bricoler, jardiner, cuisiner, etc. Autre exemple, les vidéos animalières, révélant les charmes et les drames de la vie des bêtes. Il y a aussi l’information générale sur l’actualité : comme a fait remarquer Elon Musk, on est maintenant plus vite informé des événements par les réseaux sociaux que par les médias professionnels. Je citerai enfin tout l’enseignement que l’on peut tirer du fait que les crétins ne se lassant pas d’exposer leurs âneries, les malfaiteurs leurs crimes, et les affreux leurs horreurs, on est ainsi édifié sur leurs agissements.
dimanche 20 juillet 2025
noms
EN RANGS
Pío Moa
Ciro Bayo
Elon Musk
Geof Huth
Juan Rufo
Léon Bloy
Mark Dice
Roger Moore
Rubén Darío
Albert Caraco
Blaise Pascal
Marcel Proust
Robert Graves
Thomas Merton
Antoine Rivarol
Chester Carlson
Jacques Abeille
Friedrich Nietzsche
Pío Moa
Ciro Bayo
Elon Musk
Geof Huth
Juan Rufo
Léon Bloy
Mark Dice
Roger Moore
Rubén Darío
Albert Caraco
Blaise Pascal
Marcel Proust
Robert Graves
Thomas Merton
Antoine Rivarol
Chester Carlson
Jacques Abeille
Friedrich Nietzsche
(Dans ce poème-liste je me suis amusé à collecter des noms de personnalités, dont le prénom et le patronyme comptent le même nombre de lettres. (J'adore cet équilibre. Que ne m'appelé-je Filip Billé...). Je les ai disposés par ordre croissant de longueur, et à chaque longueur dans l'ordre alphabétique du prénom.)
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