mardi 4 janvier 2022

féerie

Ma vie palpiteuse (suite). Renseignements pris, il semble que je vais devoir me contenter pour pension de retraite des 577 euros qui me sont versés chaque mois. Il existe bien une aide complémentaire, nommée jadis Minimum vieillesse et aujourd’hui Allocation de solidarité aux personnes âgées (pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué), qui peut être accordée aux retraités nécessiteux, de sorte que leur revenu soit d’au moins 900 et quelques euros mensuels, ce qui m’arrangerait. Mais il se trouve que cette aide est considérée comme une sorte d’emprunt, consenti à l’intéressé de son vivant mais remboursable ensuite sur son patrimoine si celui-ci s’élève à plus de 39.000 euros, ce qui est inévitablement le cas des «privilégiés» qui comme moi sont propriétaires de leur maison, raison pour laquelle ladite maison doit être placée sous hypothèque. Peu importe si la bâtisse en question n’a rien de luxueux, peu importe si le propriétaire, qui déjà n’a pas volé sa crèche, est certes dispensé de loyer mais pas des frais d’entretien de son bien, et peu importe si, en toute justice, un citoyen qui ne paye pas de loyer coûte moins cher à la communauté qu’un locataire, dont le logement est financé par le contribuable sous forme d’allocations. Eh bien, me direz-vous, que t’importe d’hypothéquer, si cela doit te rapporter quelques centaines d’euros supplémentaires par mois, et après toi le déluge… Certes, il se peut que je me range à cette solution, si je n’arrive pas à m’en sortir, mais je dois dire que pour l’instant cette sorte de «solidarité» à géométrie variable, typiquement socialiste, me dégoûte.

Je ne peux pas me plaindre, en cette période de fêtes, car plusieurs mains secourables se sont chargées de me procurer toutes sortes de chocolateries, qui ne sont plus dans mes moyens. Et comme l’époque est aux sucreries, je me suis amusé à lire un recueil de trois Contes de fées, de la comtesse de Ségur. J’avais soutiré d’une boîte à livres ce petit volume paru en 1957, délabré mais joliment illustré d’aquarelles. Les trois récits m’ont plu, bien qu’inégalement, par leur ambiance magique et leur pureté morale. Je n’ai pas trop aimé la durée interminable des épreuves imposées au Bon petit Henri,  ni l’argument tarabiscoté de La petite souris grise. C’est La princesse Rosette, heureusement mariée au roi Charmant, qui a eu ma préférence. Ces histoires de princes et princesses bien élevés, finement idéalisés, triomphant de la méchanceté, ont quand même une autre allure que la ragougnasse idéologique dont on farcit aujourd’hui la cervelle des enfants. Une indication des pages liminaires, comme quoi ces contes s’adressent aux garçons et aux filles de huit à douze ans, me rassure : s’ils m’ont bien plu, c’est sans doute que je suis resté assez jeune d’esprit…

5 commentaires:

  1. Vous n’avez pas travaillé un peu au cours de votre vie et cotisé pour gratter quelques trimestres?
    A quelles activités vous adonniez-vous? Que faisiez-vous à la saison chaude?

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  2. J'écris un journal depuis quelque trente ans.
    Si vous le lisiez plus attentivement, vous auriez quelque idée de ce que j'ai fait et pas fait dans ma vie.
    Vous sauriez aussi que j'ai moi-même plusieurs fois remarqué que bien qu'étant partisan des fourmis, je n'ai guère mieux fait qu'une cigale.
    Je ne suis pas de gauche, je n'estime pas que quoi que ce soit me soit dû a priori, je crois à la responsabilité individuelle, y compris à la mienne, dans ce que j'ai obtenu.
    Cela ne m'ôte pas le droit de considérer que ce système d'assistance à géométrie variable est absurde.
    Le plus grave dans ma situation présente n'est pas d'être mal rétribué.
    C'est de recevoir des leçons de morale de lecteurs borgnes.

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  3. Je ne donne aucune leçon de morale.Moi-même je travaille très peu quand c'est strictement nécessaire. Et je vous lis depuis peu de temps.
    Mais comme vous portez à la connaissance de votre lectorat votre situation financière de jeune retraité j'avais la curiosité de connaître vos activités ou occupations qui vous valaient une rente si faible.

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  4. Grosso modo j'ai mené la vie de bohème en travaillant fort peu et en chômant beaucoup jusqu'à 36 ans, puis j'ai été contractuel avec des hauts et des bas dans une université, et je n'ai été fonctionnaire que les huit dernières années de ma carrière...

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