(réédition)
Lettre documentaire 341. Décembre 2000
LA DERNIÈRE FOIS, par Michel Ohl
Extrait d’un courrier de M Ohl relatif à G Simenon, mars 2000
«J’ai parlé, il y a je ne sais plus combien de temps, de ce que j’appelais «La dernière fois que...». La dernière fois que j’ai joué au golf, la dernière fois que j’ai fait du ski, la dernière fois que j’ai joué au bridge, la dernière fois que j’ai nagé dans ma piscine d’Epalinges, la dernière fois que je suis monté à cheval, etc, etc. Je crois avoir signalé alors qu’au fond ces «dernières fois» n’ont rien de dramatique. D’ailleurs, on ne sait jamais quand elles ont lieu. On monte à cheval comme tous les jours. Puis, quelques mois après, on se demande à quelle date on a cessé de monter. Chaque premier de l’an, je ne peux m’empêcher de me demander : Est-ce la dernière fois que...»
Simenon dicte ces mots le 1er janvier 1976 (A l’abri de notre arbre). Il a 73 ans. Il meurt en 1989. Les «dernières fois» qu’il évoque sont vraiment pour lui les dernières dernières. Il n’envisage pas de rejouer au golf ou au bridge. C’est un jeu de vieux et de malades.
LA DERNIÈRE FOIS QUE
- je suis allé au cinéma : en 85 ou 86, avec Lise et mon frère Jean-Pierre : adaptation de Au-dessous du volcan.
- je suis allé chez le coiffeur : en 68 à Mimizan-Plage, au salon de coiffure qui est devenu le bar Palace Beer. Depuis, m’ont coupé les tifs : ma mère, une ou deux amies, Lise.
- j’ai pris un bain de mer : été 68, plage de Catalogne du côté de Tarragone, au retour d’un voyage à Alicante avec un copain de Mimizan d’alors.
- j’ai quitté la France : idem.
- j’ai piloté une bagnole : celle de Lise en juillet 79 au Pays Basque. Elle s’était blessée au pied, je l’ai conduite à la clinique de Saint-Etienne-de-Baïgorry.
- j’ai assisté à un match de rugby dans un stade : Toulouse, demi-finale du championnat de France 1960 (59? 61?) opposant Béziers à Agen.
- j’ai pris une vraie cuite : le 10 (11?) octobre 1997 au Castans (avec traversée du Salon du Livre).
J’en ai marre de ce jeu.
Merci pour cette réédition, cher Philippe.
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