Je voudrais revenir un instant sur Le voyant d’Etampes, précisément à la page 354, où l’auteur Abel Quentin nous régale d’une citation édifiante de Jean-Paul Sartre, extraite d’Orphée noir (ce texte est la préface de Sartre à l’Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache, de Léopold Sédar Senghor, parue aux PUF en 1948) : «L’unité finale qui rapprochera tous les opprimés dans le même combat doit être précédée aux colonies par ce que je nommerai le moment de la séparation ou de la négativité : ce racisme antiraciste est le seul chemin qui puisse mener à l’abolition des différences de races.» Ce «racisme antiraciste», on croit rêver : l’expression (répétée p xiv et xl) vaut son pesant. Il y a là comme la source vive de tout le délire déconnolonial actuel. Je déplorais naguère (le 16 X) que l’antiracisme engendre un autre racisme, j’ignorais que cette aberration idéologique avait été formulée et revendiquée déjà il y a trois quarts de siècle. Que reste-t-il de ce pauvre Sartre, bourgeois anti-bourgeois fanatique et bigleux, le «philosophe de la liberté» qui s'est distingué en ne levant pas le petit doigt contre l'Occupation allemande, puis après-guerre en défendant systématiquement les dictatures communistes ? Un beau fils de pute parmi les fils de pute, que vaut n’importe quel fils de pute et qui les vaut tous.
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