jeudi 18 janvier 2024

bûches

    En rangeant des bûches l’autre jour j’ai vu que sur une s’accrochait un tout petit grillon, groggy de froid. J’ai posé le bout de bois de façon que la bestiole ne soit écrasée. Une pile de bûches abrite toujours une ménagerie clandestine et plus ou moins aimable d’araignées, rongeurs, punaises. Le menu grillon a ma préférence. Aux beaux jours souvent il y en a un qui traine dans mon couloir, vers l’entrée. J’accorde l’asile politique au portier minuscule, qui m’amuse, je lui dis toujours un mot en passant. Cet hiver et les deux précédents, c’est à dire depuis trois hivers que j’habite chez moi en quasi permanence, je n’ai acheté chaque fois que deux stères de bûches. Pour le reste le bois que je récupère dans mes parcelles suffit, mais j’en achète un peu pour avoir un minimum de vraies bûches de bûcheron. Des bûches de cinquante centimètres. Souvent elles sont un peu trop belles, c’est à dire trop grosses. Dans la dernière livraison à peu près une sur deux demande à être refendue avant d’être empilée. Je les fends avec des coins sans me presser, par prudence, jamais beaucoup à la fois. Je crois qu’il y a une petite guerre entre les bûcherons et les clients, ces messieurs livrant des bûches pas assez refendues, par économie de temps et d’effort, aussi parce que moins le bois est menu, moins il y en a dans un mètre cube. Mais je ne suis pas mal servi. Les deux stères achetés cette année, je devrais ne pas avoir à y toucher, je les garderai en réserve pour l’an prochain. Il faut penser à l’éventualité qu’on soit encore en vie l’année prochaine. On ne sait jamais.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire