dimanche 29 décembre 2024

Frenk

    Mariana Frenk était née Marianne Freund en 1898 à Hambourg, dans une famille juive originaire de Bohême. Elle mourut à Mexico en 2004, à l’âge de 106 ans révolus. Dès son enfance elle étudia les langues, principalement l’espagnol mais aussi le français et le portugais, et la littérature. Elle devint Marianne Cohn en épousant en 1921 un médecin dont elle eut deux enfants, un fils en 1923 et une fille en 1925. Les époux décidèrent en 1929 de changer leur nom de famille en Frenk. L’année suivante ils émigrèrent au Mexique, où ils se fixèrent définitivement et dont ils prirent la nationalité. Marianne hispanisa alors son prénom en Mariana. Au cours de sa longue carrière elle occupa divers emplois, dont des postes dans l’enseignement, et fut traductrice. Elle traduisit notamment les œuvres de Juan Rulfo en allemand, et les textes du critique et historien d’art Paul Westheim en espagnol. En 1959 elle épousa cet homme en secondes noces et signa dès lors Mariana Frenk-Westheim. Elle est l’auteur d’un livre intitulé Y mil aventuras, dans lequel elle a réuni tous les petits textes de création qu’elle avait écrits au cours de sa vie : aphorismes, notes et réflexions diverses, petits dialogues et contes, récits de rêves, souvenirs, etc. Cet ouvrage eut trois éditions de son vivant, la première chez Joaquín Mortiz en 1992, les suivantes, augmentées, à l’Universidad Autónoma Metropolitana en 1997 et chez Siglo XXI en 2001. Une édition posthume, plus complète encore, a paru en 2013 au Fondo de Cultura Económica sous le titre Aforismos, cuentos y otras aventuras. Je viens de parcourir cette dernière édition, très soigneusement préparée par une certaine Esther Janowitz et par la fille de Mariana, Margit Frenk, elle-même philologue, folkloriste et traductrice, et bien partie pour devenir centenaire comme sa mère. Dans ce recueil les 524 courts textes sont tous numérotés, les aphorismes venant en premier (numéros 1 à 385). J’ai le plaisir de publier dans ma Lettre documentaire n° 524 (quelle drôle de coïncidence numérique) les dix-huit aphorismes que j’ai le mieux aimés, certains pour leur noirceur cioranesque (123) ou leur frivolité inattendue (215), les autres pour les divers charmes que je leur ai trouvés. Je leur ai adjoint le bizarre conte minuscule Brévissime histoire d’amour (437), qui est parait-il la dernière chose que Mariana Frenk ait écrite.

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