Encore un mot sur L’Arabe du futur 6, pour signaler vers la fin de l’ouvrage (p 173) cette curieuse conversation entre l’auteur Riad Sattouf et son frère Fadi, tout juste rentré de Syrie des années après avoir été enlevé par leur père, maintenant mort. Riad se demande comment le père, jadis laïc et progressiste («l’Arabe du futur») mais devenu très religieux, pouvait ne pas craindre que Dieu l’envoie en enfer pour le punir d’avoir ainsi plongé la famille et notamment la mère dans des années d’angoisse ? Fadi explique que « Dieu était miséricordieux avec les croyants : il pouvait pardonner leurs erreurs, mais était sans pitié avec ceux qui ne croyaient pas en lui ». Riad en déduit que « Donc un croyant méchant, assassin, avait une chance d’aller au paradis, alors qu’un athée qui avait fait le bien toute sa vie, lui, allait forcément en enfer ? « A quoi Fadi répond vaguement « Peut-être, oui, je ne sais pas... » et la discussion en reste là. En voyant ainsi exposé le point de vue fanatique, consistant à juger la foi plus importante que la bonté, comment ne pas songer aux infatigables mahométans qui chaque jour assaillent et assomment de l’infidèle en clamant la grandeur de leur dieu ? Riad se garde prudemment d’insister, mais au moins a-t-il jugé l’échange assez intéressant pour l’intégrer dans son récit.
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